EXCRÉTION, substantif féminin.

EXCRÉTION, substantif féminin.  

A.—  Action par laquelle certaines matières ou substances, les déchets, sont évacués de l'organisme. L'excrétion des urines, des matières fécales, peut quelquefois se suspendre, s'accélérer (XAVIER BICHAT, Recherches physiologiques sur la vie et sur la mort,  1822, page 66 ). Quand la quantité des urines d'un malade diminue, c'est bien qu'il transpire davantage, mais il faut toujours que l'excrétion se fasse (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe,  1922, page 625 ). 

—  Spécialement.  Action par laquelle les substances élaborées par une glande sont évacuées de cette glande ou de l'organisme. Les produits d'excrétion ou de sécrétion, qui sont souillés abondamment par l'exsudat des pustules (EDMOND NOCARD, ÉMILE LECLAINCHE, Les Maladies microbiennes des animaux,  1896, page 371 ). 

B.—  Par métonymie, au pluriel.  Les déchets, les substances, les matières évacuées d'une glande ou de l'organisme. Les humeurs, mal dépurgées par des excrétions incomplètes ou languissantes, se décomposent de plus en plus (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 1, 1808, page 252 ). [Un vieillard] toujours préoccupé de ses sécrétions et de ses excrétions (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal,  1966, page 398 ). Cellules cylindriques à cils vibratiles, avec des îlots de cellules plates stratifiées, livrant passage aux excrétions d'une multitude de glandes muqueuses (ALBERT CALMETTE, L'infection bacillaire et la tuberculose chez l'homme et chez les animaux,  1920, page 128) : 

Ø Si chaque jour s'opère l'addition de ce qui manque et la soustraction de ce qui excède, la santé se maintiendra en parfait équilibre. Sanctorius, l'inventeur de cette loi, employa un demi-siècle à peser quotidiennement sa nourriture avec toutes ses excrétions et se pesait lui-même, ne prenant de relâche que pour écrire ses calculs.

GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet,   1880, tome 1, page 66. 

Remarque : La documentation atteste quelques emplois au figuré ou par métaphore Le monde n'est que l'excrétion de l'esprit infini, le dépôt visible de cet océan invisible (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 148). 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 43.