Et elle raccrocha.
Publié le 06/01/2014
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D’un
airdétaché, Juliafitdemi-tour etse dirigea verslecinéma.
Ellerepéra immédiatement TessetAlex.
Ils étaient assisaubout d’une rangée, Tesssurlepremier siège,Alexàcôté d’elle, l’airémerveillé.
Julia s’accroupit àcôté deTess.
— Ilya deux types dehors… Jecrois qu’ils pourraient nouscréer desproblèmes.
Elle regarda Tesspours’assurer qu’elleavaitbiencompris.
— Nous n’avons pasbeaucoup detemps.
Ilest probable qu’ilstesuivent grâceàton téléphone.
Ilfaut que
tu me ledonnes.
Jevais m’en servir pourleséloigner devous deux.
— Mais…
— J’ai parlé àSean, insista Julia,toujours àvoix basse, d’untoncalme.
Ilest d’accord.
Donne-moi ton
portable.
Tess luitendit soniPhone.
Juliaserappela quelaromancière avaitconnu sapart desituations
dangereuses, etqu’elle savaitsansdoute quel’efficacité étaitsouvent lemeilleur gagedesurvie.
— Restez iciencore dixminutes.
Puisvenez meretrouver prèsdelasortie duparking oùnous nous
sommes garés.
Elle luitendit lesclés delavoiture.
Juliacalcula qu’ilneleur faudrait pasplus dedix minutes pourrejoindre
le parking.
Dèsqu’ils seseraient retrouvés, ilssortiraient directement surPark Boulevard etdisparaîtraient.
— Bonne chance, ditTess enluiposant lamain surlebras.
Etmerci.
Julia hocha latête, puissedirigea discrètement verslasortie.
Elle éteignit l’iPhone avantdeleglisser danssapoche.
Quittant lasalle deprojection, elleretrouva la
lumière del’esplanade, regardaautourd’elle.Lesdeux garssetrouvaient prèsd’unavion enforme de
boomerang.
S’ils’agissait deprofessionnels quisuivaient àla trace l’iPhone deTess, ilsagissaient demanière
appropriée, anticipantlemouvement deleur cible, maisdans uneposition quileur permettrait, sinécessaire, de
changer dedirection.
Ilsdevaient resteràproximité, maispastrop.
Une confirmation deplus queJulia nes’était pastrompée.
Elle sedissimula aumilieu d’ungroupe devisiteurs, sebaissa etfonça versl’entrée principale.
Elle
disposait detrente secondes avantqu’ilscomprennent qu’ilsavaient étébernés.
Lafilature parGPS étaitassez
précise, maiscen’était pasparfait.
Lesignal étaitdynamique avantdeparvenir auserveur delacompagnie du
téléphone.
Ilyavait ensuite unelatence entrelesignal lui-même etleréseau cellulaire qu’utilisaient lestruands
pour letraquer.
Sielle n’allumait pasl’iPhone pendant plusdetrente secondes, ellesedonnait letemps dont
elle avait besoin pourdistancer sespoursuivants, lesquelsnesauraient pasqu’ils avaient perdulesignal.
Julia sortit dumusée parl’entrée principale côtérotonde, rallumal’iPhone etprit ladirection dumusée d’Art
de San Diego.
Laplaza vibrait toujours delaprésence desvacanciers envisite pourlajournée, degroupes de
touristes montantetdescendant desautocars, deparents quiaidaient leursrejetons àdébarquer des4× 4et
d’amoureux setenant lamain, chargés depaniers depique-nique.
Toutlemonde jouissait deladouceur dela
température etdu temps ensoleillé.
Juliasavait qu’elle nepouvait marcher plusvitequ’un gosse dequatre ans
surexcité, maiselleutilisait toutcequi pouvait l’aideràse dissimuler :groupes deretraités, véhicules degrande
taille, familles sedisputant surcequ’elles devaient visiterenpremier lieu.Quand elleremonta surlelarge
trottoir quilongeait lesfiles devoitures enstationnement, elleselaissa absorber parungroupe detouristes.
Elle s’efforçait dene pas regarder derrièreelle.Lestruands savaient certainement àquoi ressemblait Alex
– peut-être mêmeavaient-ils unephoto deTess –,mais ilétait impossible qu’ilsconnaissent Juliadevue.
Ils
auraient dumal àrepérer ungarçon dequatre ansdans unefoule enmouvement.
Juliaespérait simplement
qu’ils necomprendraient pasqu’ils suivaient unefausse pisteavant queçan’ait plusd’importance.
Une centaine demètres plusloin, ellesebaissa derrière lesarbres, trouvaunabri etexamina lechemin
qu’elle venaitdeparcourir.
Ilétait trèsprobable quelesgars étaient toutprès, lesyeux fixésàla fois surl’écran
de leur appareil etsur legroupe detouristes quis’éloignait lentementdumusée.
Alors qu’elle progressait souslesarbres etremontait larampe menant authéâtre demarionnettes Marie
Hitchcock, Juliatrouva l’occasion qu’elleespérait.
Unbuggy électrique chargédedeux vieilles dames s’éloignait
du théâtre àla vitesse del’escargot.
Leflanc duvéhicule s’ornaitdesmots San
Diego Zoo .
Le zoo setrouvait àl’autre boutduparc.
Lavoiturette allaitdans cettedirection.
Juliajetauncoup d’œil
derrière elle,s’assura quelesmalfrats étaienthorsdevue etcourut verslebuggy.
Elle ralentit enarrivant àsa hauteur.
— Excusez-moi ?fit-elle enagitant lamain pourdemander auconducteur des’arrêter.
L’homme freina.
— Est-ce quevous revenez parici?demanda-t-elle ensouriant.
Jesuis avec mesgrands-parents, etje
crois qu’ils apprécieraient qu’onlesconduise jusqu’auzoo.
Le conducteur dubuggy déclara qu’ilviendrait leschercher vingtminutes plustard.
Julia leremercia et
s’écarta duvéhicule quireprit saroute.
Aupassage, ellelaissa tomber l’iPhone deTess dans unedessacoches
placées àl’arrière, retourna sedissimuler souslecouvert desarbres etattendit.
Vingt secondes plustard, lesdeux truands passèrent àmoins dedix mètres d’elle,toujours surlapiste du
signal GPSdel’iPhone.
Ellelessuivit desyeux, immobile, lessens enéveil, puisseglissa horsducouvert et.
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