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DICTIONNAIRE LITTERAIRE: IDENTIFICATION ROMANESQUE.

Publié le 06/09/2006

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Au sens général, l'identification c'est :

  • le fait de reconnaître une chose, de la considérer comme identique à une idée ou à une connaissance préétablie, qui correspond au verbe identifier : j'identifie une personne (c'est bien là ce qui correspond à son identité), j 'identifie un arbre, etc.

  • le fait de se reconnaître, dans une réalité ou dans une personne, d'y trouver ou d'y chercher une part de sa propre identité : cet acte correspond au verbe s'identifier.

Cette identification est un phénomène complexe, qui suppose un mouvement double : d'une part on se projette dans une autre réalité ou une autre personne, on veut se reconnaître en elle, vivre ce qu'elle vit ; d'autre part, on intériorise cet aspect d'autrui que l'on est «devenu « par identification. On se projette en l'autre pour, en retour, s'enrichir de l'autre, et constituer peu à peu sa personnalité.

En ce qui concerne l'identification dans la littérature, on peut différencier le cas des auteurs, des romanciers, et le cas des lecteurs (ou spectateurs) :

  • L'écrivain peut se projeter dans son personnage : il s'identifie à ses rêves, à l'existence qu'il lui prête ; il vit à travers ces projections ; il en tire un plaisir et un enrichissement de sa personnalité (plus ou moins fictif, mais qui a tout de même la réalité du texte mis en forme). Mais il peut aussi se projeter dans un paysage, un lieu idéalisé dont il se souvient et qu'il décrit de telle sorte qu'il y retrouve (ou y invente) une image de lui-même. C'est en cela qu'on a pu dire : « Le paysage est un état d'aine « ; le poète constitue son identité au moyen de cette identification.

Le lecteur ou le spectateur, lui aussi, va pouvoir se projeter, sentir sa personnalité se « révéler « en s'attachant aux personnages qui le fascinent. Le même aller-retour de projection et d'intériorisation (partielle) s'opère du lecteur au héros. Mais il faut noter que cette identification est aussi favorisée par le code romanesque, dont la focalisation va servir à centrer l'intérêt du lecteur (qu'il le veuille ou non) sur tel personnage, plutôt que sur tel autre. L'emploi du «je« (récit de type autobiographique) fait vivre le récit de l'intérieur du héros : le lecteur est forcé de s'identifier à lui (jusqu'à un certain point). L'identification romanesque n'est donc pas simplement un phénomène de reconnaissance spontanée, mais une loi du genre. Il en est de même au théâtre ou au cinéma. Ce qui fait pendant à cette identification, ce sont les phénomènes de distanciation.

 

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