Dictionnaire en ligne: ÉPATE, substantif féminin.
Publié le 29/01/2016
Extrait du document
«
page 416.
C.— Emploi pronominal à valeur subjective, familier.
[Par
référence à la marche des quadrupèdes] Tomber sur les mains
et les pieds, tout de son long.
Synonyme : s'étaler.
Que ne
suis-je dans la basse-cour, près le ruisseau des écuries, à
m'épater tout de mon long dans la bousée claire des petits
veaux! (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine,
1849, page 427) :
Ø 2.
C'est convenable de venir ainsi crever la devanture et
de vous épater, les quatre fers en l'air, au milieu de gens
qui ne vous ont rien demandé?
PAUL CLAUDEL, La Lune à la recherche d'elle-même, 1949,
page 1283.
II.— Au figuré, familier.
Épater (quelqu'un).
Étonner au
point de faire tomber à la renverse.
Chercher à épater le
bourgeois; épater la galerie.
Combien de fois un homme (...)
est-il plus bête quand il assiste au spectacle à côté d'une
jolie femme qu'il veut épater? (JULES RENARD, Journal, 1898,
page 512) :
Ø 3.
— Attends! Attends seulement! Un jour, je t'épaterai.
Tu comprends? Je t'épaterai.
Je te ferai tomber à genoux et
peut-être même à plat ventre.
GEORGES DUHAMEL, Vue de la Terre promise, 1934, page
144.
SYNTAXE : Épater les filles; épater les foules, les gens; ça
t'épate, hein? Rien ne t'épate.
— Emploi pronominal à valeur subjective.
S'épater de quelque
chose ou s'épater de + infinitif.
S'étonner vivement.
Il ne
s'épate de rien.
Dans les cafés, ils ne s'épatent pas de
t'apporter, sur un plateau, un grand verre de flotte avec une
soucoupe de concombres (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL,
Capitaine Conan, 1934, page 37 ).
· Absolument.
Alors, les autres s'épatèrent : pas possible!
Un homme n'aurait pas duré trois heures à un commerce pareil
(ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 784 ).
STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12
DÉRIVÉS : 1.
Épatement, substantif masculin.
a) État de ce
qui est épaté (Confer épater I B).
Les piliers (...) qui n'ont
aucun épatement à leur naissance, s'élancent à une hauteur
surprenante (CHARLES BLANC, Grammaire des arts du dessin,
1876, page 130 ).
L'épatement sensuel de leur nez (EDMOND DE
GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1889, page 1055 ).
b)
Au figuré, familier.
Vif étonnement éprouvé devant quelqu'un
ou quelque chose d'extraordinaire (Confer épater II).
L'étonnement se lisait en chaque trait de leur physionomie, et
l'épatement jusqu'au bout de leur nez (RAYMOND QUENEAU,
Pierrot mon ami, 1942, page 163 ).
2.
Épateur, -euse,
adjectif familier.
[En parlant de quelqu'un et, plus
rarement, de quelque chose] Qui provoque un vif étonnement
(Confer épater II).
Jarry, sans cesse épateur, diseur de
monstruosités ou de bizarreries (PAUL LÉAUTAUD, Journal
littéraire, 1, 1893-1906, page 350 ).
L'autre [La Roussalka] a
répliqué par un regard impérial, de haut en bas, et un
déploiement épateur de sa longue écharpe d'hermine (GABRIELLE
COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page
194 ).
2.
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