Dictionnaire en ligne: ENSABLÉ, -ÉE, participe passé et adjectif.

Dictionnaire en ligne: ENSABLÉ, -ÉE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de ensabler* II.— Adjectif. [En parlant d'une formation naturelle ou d'une installation] Qui est obstrué, engorgé par du sable; qui est recouvert de sable. Un petit chemin creux ensablé descendait rapidement à la plage (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Roman d'un enfant, 1890, page 86 ). Trois petites anses, autrefois fréquentées des navires, maintenant ensablées et désertes (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 260 ). Fréquence absolue littéraire : 2 Forme dérivée du verbe "ensabler" ensabler ENSABLER, verbe transitif. A.— 1. [Le complément d'objet désigne une formation naturelle ou une installation portuaire] Combler, engorger avec du sable. Tandis qu'elle [la mer] s'est retirée de Ravenne et d'Adria, elle ensable chaque jour le port de Livourne, et refuse de recevoir les fleuves (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 1, 1831, page 7 ). — Par extension. Recouvrir de sable. Ces crues de la Loire qui ensablent à jamais une terre (HONORÉ DE BALZAC, Le Lys dans la vallée, 1836, page 236 ). · Spécialement. Recouvrir de sable (sans que cela constitue une gêne). Synonyme : sabler. Ensabler une allée (Grand Larousse de la langue française en six volumes). 2. Emploi pronominal. Se remplir de sable; être peu à peu obstrué par du sable. Au Xe. siècle de notre ère, un golfe profond, le Zwin, endentait la côte flamande. Puis, il s'ensabla (MARC BLOCH, Apologie pour l'histoire, 1944, page 3) : Ø ... ce canal [la Nieuwe Waterweg] s'est rapidement ensablé. Ce n'est qu'après 1880, avec l'aide de puissantes dragues, que l'on a pu assurer le passage dans le chenal à 4 mètres... JEAN-ALAIN LESOURD, CLAUDE GÉRARD, Histoire économique, XIXe. et XXe. siècles, 1968, page 281. — Par métaphore. Les yeux s'ensablent. Avoir sommeil. Demeurez-vous longtemps à dialoguer? interrogea le romancier dont les yeux s'ensablaient déjà (ALEXANDRE ARNOUX, Les Gentilshommes de ceinture. 1928, page 66 ). B.— 1. Vieux. [Le complément d'objet désigne un navire ou une personne] Faire échouer sur un banc de sable. Le batelier nous a ensablés (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). — Au passif. Être ensablé. Les bateaux attendent le vent de mer pour remonter [la Loire] , et plus on monte, plus on est ensablé aux basses eaux (JULES MICHELET, Journal, 1831, page 100 ). — Par analogie. [En parlant d'un véhicule terrestre] Mes fourgons, ensablés à quelque distance d'ici, contiennent mes provisions de bouche (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 464 ). 2. Emploi pronominal. S'échouer sur un banc de sable. Le Nil est au plus bas, aussi chaque jour et plusieurs fois souvent ma barque s'ensablait; alors les hommes (...) avec de grands efforts soulevaient la quille engagée dans le lit du fleuve (MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 138 ). — Au figuré. S'enliser. Vous avez eu raison de me renvoyer parmi les hommes. J'étais en train de m'ensabler dans ma solitude (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Nouvelle journée, 1912, page 1471 ). C.— Rare et vieux. Ensevelir dans le sable. Les graines qu'il sera nécessaire d'ensabler ou de mettre en terre, pour conserver leur propriété germinative (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 1, 1797, page 207 ). — Emploi pronominal. [Le sujet désigne un poisson] S'ensevelir dans le sable. Chacun n'a qu'une pensée : se faire le plus plat possible, s'enfouir dans la terre, comme s'ensablent les soles à marée basse (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 753 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12