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Dictionnaire en ligne: ENNUI, substantif masculin.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENNUI, substantif masculin. A.— Vieilli ou régionalisme. Abattement causé par une grave peine, une profonde douleur. Il est tombé dans un ennui et dans une faiblesse qui ont donné frayeur pour sa vie (Maîtres sonneurs) (LOUISE VINCENT, La Langue et le style rustiques de George Sand, 1916, page 184 ). — En particulier. Nostalgie, regret de quelqu'un ou quelque chose et, absolument, mal du pays. Que l'ennui de toi me prenne (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1849, page 95 ). Il avait l'ennui... Il pleurait tout le temps (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, La grande peur dans la montagne, 1926, page 86 ). — [Avec référence à l'emploi courant dans la langue classique; en particulier confer Racine, Bérénice, I, 4 : Dans l'Orient désert quel devint mon ennui!] : Ø 1. Aussi comprend-on que Françoise avait pu dépérir, les premiers jours, en proie (...) à un mal qu'elle appelait elle-même l'ennui, l'ennui dans ce sens énergique qu'il a chez Corneille ou sous la plume des soldats qui finissent par se suicider parce qu'ils s'« ennuient » trop après leur fiancée, leur village. MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 19. B.— Moderne. 1. Sentiment de lassitude. a) Sentiment de lassitude coïncidant avec une impression plus ou moins profonde de vide, d'inutilité qui ronge l'âme sans cause précise ou qui est inspiré par des considérations de caractère métaphysique ou moral. Ennui incurable; accablé, rongé d'ennui, languir d'ennui. [Emma] sentait l'ennui plus lourd qui retombait sur elle (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 73 ). Je suis l'ennui et la navrance en personne! (PAUL VALÉRY, Correspondance [avec André Gide] , 1891, page 125 ). La promenade est une invention de l'ennui; on promène l'ennui (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1932, page 1088) : Ø 2. Tout me lasse : je remorque avec peine mon ennui avec mes jours, et je vais partout baîllant ma vie. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 337. Remarque : 1. Dans ce sens, le mot est souvent associé à abattement, langueur, mélancolie, tristesse. 2. Le mot apparaît avec majuscule pour désigner l'ennui personnifié. C'est l'Ennui! — l'oeil chargé d'un pleur involontaire (Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, Paris, Gallimard, 1857-61, page 6). b) Sentiment de fatigue, de découragement provoqué par l'inaction ou le manque total d'intérêt de quelqu'un ou quelque chose. Ennui mortel, sans nom; air d'ennui; baîller d'ennui. Tout ici respire un ennui mortel! (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 522 ). Le concert s'acheva dans l'atmosphère d'ennui spéciale à ces sortes d'assemblées (EUGÈNE MELCHIOR, VICOMTE DE VOGÜÉ, Les Morts qui parlent, 1899, page 407 ). Je reproche à la politique quelle qu'elle soit, l'énorme ennui qu'elle dégage (JULIEN GREEN, Journal, 1949, page 314 ). SYNTAXE : Ennui écrasant, féroce, profond; geste, impression, moment d'ennui; crever, mourir d'ennui; tromper l'ennui; avec/ sans ennui. — [Avec complément prépositionnel de désignant ce qui cause l'ennui] L'ennui de transcrire des pièces secrètes (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 2, 1835, page 260 ). Ennui de ces longues conversations où rien n'avance (JULES RENARD, Journal, 1906, page 1095 ). Remarque : Dans ce sens, le mot apparaît souvent en association avec dégoût, désoeuvrement, fatigue, oisiveté.œuvrement, fatigue, oisiveté. 2. Sentiment de désagrément, de contrariété, voire d'inquiétude, motivé par une cause extérieure passagère plus ou moins grave. Cause d'ennui; pour comble d'ennui; avoir de l'ennui du côté de quelqu'un ou quelque chose Il laisse percer son ennui de ne pouvoir se faire jouer (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1882, page 208 ). Je m'en tire assez bien, au grand ennui des Jaubert qui espéraient sournoisement me voir grondée (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 150) : Ø 3. Avons-nous une destinée? Sommes-nous libres? Quel! ennui de ne pas savoir! Quels ennuis si l'on savait. JULES RENARD, Journal, 1889, page 26. — Par métonymie, au singulier et au pluriel. Ce qui cause le sentiment de contrariété ou d'inquiétude. Ennui mécanique; ennui d'argent, de chauffage, de santé; être assailli d'ennuis. (Quasi-)synonymes : accident, anicroche, pépin (familier). Toujours des ennuis de ménage (PAUL CLAUDEL, Correspondance [avec André Gide] , 1910, page 125 ). Elle risquait de créer aux Van Bergen toute sorte d'ennuis et de difficultés (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 88 ). À cent kilomètres environ d'Hassetché nous eûmes un ennui de voiture (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Alerte en Syrie! 1937, page 221 ). · Avoir des ennuis. Se trouver dans une situation difficile. Quelques-uns de mes confrères qui craignent d'avoir des ennuis à la Libération (HENRI DE MONTHERLANT, Demain il fera jour, 1949, II, 3, page 724 ). — En particulier. Avoir des démêlés avec quelqu'un. Mlle. Emma Siller a des ennuis avec son propriétaire (ANDRÉ GIDE, Journal, 1911, page 339 ). · L'ennui/le seul ennui, c'est que. (Quasi-)synonymes : le hic, c'est que. Le seul ennui est qu'il va falloir attendre (ÉMILE ZOLA, Le Docteur Pascal, 1893, page 222 ). L'ennui c'est qu'il n'a pas pris l'argent (PAUL CLAUDEL, L'Échange, 1954, III, page 788 ). Remarque : La documentation atteste ennuyance, substantif féminin, langue populaire régionalisme Synonyme de ennui. a) [Correspond à B 1 a] J'ai eu souvent de l'ennuyance, mais plus jamais (...) à partir du moment où cette petite main-là s'est nichée toute tiède dans la mienne (MAURICE GENEVOIX, É. Charlebois, 1944, page 43). b) [Correspond à B 2 b] Personne à qui compter mes ennuyances (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, R. Prudent, 1886, page 645). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5 415. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 8 008, b) 8 827; XXe. siècle : a) 8 029, b) 6 636.

« 1949, page 314 ). SYNTAXE : Ennui écrasant, féroce, profond; geste, impression, moment d'ennui; crever, mourir d'ennui; tromper l'ennui; avec/ sans ennui. — [Avec complément prépositionnel de désignant ce qui cause l'ennui] L'ennui de transcrire des pièces secrètes (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 2, 1835, page 260 ). Ennui de ces longues conversations où rien n'avance (JULES RENARD, Journal, 1906, page 1095 ). Remarque : Dans ce sens, le mot apparaît souvent en association avec dégoût, désoeuvrement, fatigue, oisiveté. œuvrement, fatigue, oisiveté. 2.

Sentiment de désagrément, de contrariété, voire d'inquiétude, motivé par une cause extérieure passagère plus ou moins grave.

Cause d'ennui; pour comble d'ennui; avoir de l'ennui du côté de quelqu'un ou quelque chose Il laisse percer son ennui de ne pouvoir se faire jouer (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1882, page 208 ).

Je m'en tire assez bien, au grand ennui des Jaubert qui espéraient sournoisement me voir grondée (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 150) : Ø 3.

Avons-nous une destinée? Sommes-nous libres? Quel! ennui de ne pas savoir! Quels ennuis si l'on savait. JULES RENARD, Journal, 1889, page 26. — Par métonymie, au singulier et au pluriel.

Ce qui cause le sentiment de contrariété ou d'inquiétude.

Ennui mécanique; ennui d'argent, de chauffage, de santé; être assailli d'ennuis.

(Quasi-)synonymes : accident, anicroche, pépin (familier).

Toujours des ennuis de ménage (PAUL CLAUDEL, Correspondance [avec André Gide] , 1910, page 125 ).

Elle risquait de créer aux Van Bergen toute sorte d'ennuis et de difficultés (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 88 ).

À cent kilomètres environ d'Hassetché nous eûmes un ennui de voiture (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Alerte en Syrie! 1937, page 221 ). · Avoir des ennuis.

Se trouver dans une situation difficile.

Quelques-uns de mes confrères qui craignent d'avoir des ennuis à la Libération (HENRI DE MONTHERLANT, Demain il fera jour, 1949, II, 3, page 724 ). — En particulier.

Avoir des démêlés avec quelqu'un.

Mlle. Emma Siller a des ennuis avec son propriétaire (ANDRÉ GIDE, Journal, 1911, page 339 ). · L'ennui/le seul ennui, c'est que.

(Quasi-)synonymes : le hic, c'est que.

Le seul ennui est qu'il va falloir attendre (ÉMILE ZOLA, Le Docteur Pascal, 1893, page 222 ).

L'ennui c'est qu'il n'a pas pris l'argent (PAUL CLAUDEL, L'Échange, 1954, III, page 788 ). Remarque : La documentation atteste ennuyance, substantif féminin, langue populaire régionalisme Synonyme de ennui.

a) [Correspond à B 1 a] J'ai eu souvent de l'ennuyance, mais plus jamais (...) à partir du moment où cette petite main-là s'est nichée toute tiède dans la mienne (MAURICE GENEVOIX, É. Charlebois, 1944, page 43).

b) [Correspond à B 2 b] Personne à qui compter mes ennuyances (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, R.

Prudent, 1886, page 645). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5 415.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 8 008, b) 8 827; XXe. 2. »

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