Dictionnaire en ligne: ENFONCEMENT, substantif masculin.

Dictionnaire en ligne: ENFONCEMENT, substantif masculin. A.— Action d'enfoncer, de s'enfoncer. 1. Action de s'introduire, d'introduire quelque chose profondément; état qui en résulte. L'enfoncement de ses mains dans les poches de côté de son pantalon (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1883, page 289 ). À chaque enfoncement dans le flot, la tige de la pagaie prend appui sur la cuisse nue (ANDRÉ GIDE, Voyage au Congo, 1927, page 688 ). — Au figuré. Un enfoncement dans le passé (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1871, page 796 ). Dans l'enfoncement du sommeil (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1908, page 337 ). 2. Action de forcer, de défoncer quelque chose; état qui en résulte. Un bruit rapproché (...), provenant du brisement et de l'enfoncement des caisses (HONORÉ DE BALZAC, Madame de la Chanterie, 1850, page 319 ). Dans les fractures avec enfoncement (GEORGES GÉRARD, Manuel d'anatomie humaine, 1912, page 373 ). — Par analogie. [En parlant d'une armée, d'une troupe] Renversement, déroute. Enfoncement de la 5e. armée anglaise (MARÉCHAL FERDINAND FOCH, Mémoires pour servir à l'histoire de la guerre de 1914-1918, tome 2, 1929, page 3 ). · Au figuré. L'enfoncement de l'artiste par la femme (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1867, page 340) : Ø 1. Le général Valazé a été élu à une majorité écrasante, plus de 40 000 voix, sur le sieur Desgenetais dont l'enfoncement m'est agréable, je ne sais pourquoi. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1873, page 87. B.— Par métonymie. 1. Dépression, creux. Une vague apparence d'ibis, encore augmentée par l'enfoncement des épaules (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 154 ). L'assassin Louvel, à l'homicide enfoncement des yeux (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1895, page 874) : Ø 2. Je distingue à peine, après l'avoir touché, l'encadrement et le trou du créneau devant ma figure, et ma main avertie rencontre, dans un enfoncement aménagé, un fouillis de manches de grenades. HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 244. — En particulier. GÉOMORPHOLOGIE. C'est ce qui creuse les grands enfoncements en forme de cirques (JULES MICHELET, Journal, 1858, page 437 ). Les saillies et les enfoncements des vallées (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 213 ). 2. Partie située en arrière, en retrait d'une autre. Dans l'enfoncement d'une falaise blanche comme le lait (JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 186 ). Sans apercevoir autre chose, à chaque échappée, que des enfoncements de feuillage (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1255) : Ø 3.... chaque heure nous fait un peu plus bêtes, un peu plus lâches, un peu plus abominables devant le seigneur Dieu, qui nous regarde des enfoncements du ciel!... LÉON BLOY, Le Désespéré, 1886, page 182. — En particulier. · ARCHITECTURE. Niche, renfoncement. Dans l'enfoncement du lit (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 1, 1834, page 74 ). Elle retira sa main et aperçut dans l'enfoncement d'une loge un homme penché vers une jeune femme (JACQUES CHARDONNE, L'Épithalame, 1921, page 185) : Ø 4.... c'était Odette; elle lui expliqua plus tard que n'ayant pas trouvé de place chez Prévost, elle était allée souper à la Maison Dorée dans un enfoncement où il ne l'avait pas découverte, et elle regagnait sa voiture. MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 231. · PEINTURE. Fond qui suggère une profondeur. (Ton excellent pour les bords d'ombres ou pour les enfoncements qu'on rend chauds ou froids à volonté) (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1851, page 431 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 254. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 657, b) 508; XXe. siècle : a) 219, b) 114.