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Dictionnaire en ligne: ENFER, substantif masculin.

Publié le 28/01/2016

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Dictionnaire en ligne: ENFER, substantif masculin. I.— Généralement au pluriel. A.— [Dans l'Antiquité] Lieu souterrain où séjournent les morts. Les enfers contenaient les Champs-Élysées et le Tartare (Dictionnaire de l'Académie française. ). Mercure vint saisir l'audacieux [Sisyphe] au collet et l'ôtant à ses joies, le ramena de force aux enfers où son rocher était tout prêt (ALBERT CAMUS, Le Mythe de Sisyphe, 1942, page 164 ). Il y a, au-dessus de la ville, une caverne dont nos jeunes gens n'ont jamais trouvé le fond; on dit qu'elle communique avec les enfers (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mouches, 1943, I, 5, page 38) : Ø 1. Il s'agit de sa [Chrysis] vie souterraine. Si elle n'a pas de sépulture et pas d'obole dans la main, elle restera éternellement errante au bord du fleuve des Enfers,... PIERRE LOUÿS, Aphrodite, 1896, page 237. Ø 2.... Coré, fille de Cérès, descendit aux enfers pleine de pitié pour les ombres; mais (...) devenue reine, épouse de Pluton, elle n'est plus nommée par Homère que « l'implacable Proserpine ». ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1198. SYNTAXE : Dieu des enfers (Hadès ou Pluton); déesse des enfers (Perséphone ou Proserpine); filles des enfers (Érinnyes, Euménides ou Furies); juges des enfers (Minos, Éaque et Rhadamante); fleuves des enfers (le Styx, l'Achéron, le Léthé, le Cocyte, le Phlégéton); le nocher des enfers (Charon); Descente aux enfers (d'Ulysse, d'Énée, d'Hercule, d'Orphée). B.— [Dans l'Ancien Testament] Séjour des morts (avant la rédemption du Christ) : Ø 3. C'est un article de foi que Jésus, après son dernier soupir, est descendu aux enfers pour en ramener les âmes douloureuses qui ne pouvaient être délivrées que par lui. LÉON BLOY, Journal, 1903, page 168. II.— Généralement au singulier. A.— [Dans le Nouveau Testament] Lieu où les damnés subissent le châtiment éternel. Aller en enfer. Hier, à Saint-Jacques, un prédicateur professionnel s'est mis en frais. Il parlait de l'enfer : le soufre, les flammes, les fourches, les chaudières (GEORGES DUHAMEL, Journal de Salavin, 1927, page 167 ). Si Dieu le laissait mourir avant qu'il n'ait pu se confesser, il mourrait en état de péché mortel, il irait droit en enfer! (HENRI QUEFFÉLEC, Un Recteur de l'île de Sein, 1944, page 186) : Ø 4.... j'ai peur de l'enfer. Je ne crains pas les tourments du feu. J'ai peur de l'enfer, seulement parce qu'on n'y voit pas Dieu. ARMAND SALACROU, La Terre est ronde, 1938, page 210. SYNTAXE : Démons, diables de l'enfer; le prince des enfers (Satan); feu, flammes, horreurs, tourments, supplices de l'enfer; brûler en enfer. — [Dans des interjections marquant la colère, l'étonnement] Enfer! Enfer et damnation! (confer damnation). Enfer et malédiction! Nom d'un triple enfer! est-ce que nous n'entrerons pas? est-ce que ça durera longtemps? (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 356 ). Par l'enfer! monsieur de Charmeuse, voilà des paroles qui demandent des coups d'épée (PAUL DE KOCK, Le Professeur Ficheclaque, 1867, page 218 ). — [Dans des proverbes, des expressions] · L'enfer est pavé de bonnes intentions. On peut faire le mal sans en avoir l'intention. Que même certains protecteurs (...) de votre client puissent avoir de bonnes intentions, je ne prétends pas le contraire! Mais vous savez que l'enfer en est pavé, ajouta-t-il avec un regard fin (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 245 ). Par analogie. Ces vertus à la bergamote ne paveraient-elles pas les routes de l'enfer? (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 264 ). · Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer (SACHA GUITRY, Le Veilleur de nuit, 1911, II, page 11 ). — Par métonymie. 1. Les puissances infernales, les démons qui peuplent l'enfer. Elle sermonna le jeune homme, lui demanda le serment de ne jamais conclure de pacte avec l'enfer (ÉMILE ZOLA, Madeleine Férat, 1868, page 85 ). Où l'enfer trouve sa meilleure aubaine, ce n'est pas dans le troupeau des agités qui étonnent le monde de forfaits retentissants (GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 213) : Ø 5. L'enfer mugit d'un effroyable rire quand, Quand, dégoûté de l'orgueil des méchants, L'ange, (...), Fait éclater ses remords et ses chants. PIERRE-JEAN DE BÉRANGER, Chansons, tome 3, 1829, page 116. · Le mal absolu, métaphysique (qui émane des puissances infernales). Tout l'enfer et le ciel de ses personnages est en lui [Shakespeare] (ANDRÉ GIDE, Journal, 1927, page 829 ). Vous me forcerez à croire qu'il entre perpétuellement de l'enfer dans l'homme, car il ne se fait pas scrupule de tirer de là [insensibilité, absence de sens moral] joie et fierté (JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux. 1945, page 152) : Ø 6.... la vie présente, considérée comme pouvant faire entrer en nous le ciel ou l'enfer, c'est-à-dire le bien ou le mal, suivant que nous sommes dans l'obéissance à l'être suprême (...) ou rebelles à sa loi... PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 851. Les portes de l'enfer. Le mal absolu symbolisé par l'enfer ouvert sur le monde (confer Matthieu XVI, 18). Encore quelques jours, et l'empire du Christ sera effacé, et les portes de l'enfer auront prévalu (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 351 ). On dit que les portes d'enfer ne prévaudront pas toujours, que la parole de Dieu reviendra, et qu'enfin les hommes connaîtront la vérité et la justice (PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Qu'est-ce-que la propriété?, 1840, page 146 ). 2. Tourments subis en enfer (dont le genre, la nature varient suivant les personnes). Le paradis n'est pas autre chose qu'aimer Dieu, et il n'y a pas d'autre enfer que de n'être pas avec Dieu (JULIEN GREEN, Journal, 1941, page 61 ). On parle toujours du feu de l'enfer, mais personne ne l'a vu, mes amis. L'enfer, c'est le froid (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1490 ). B.— Par métaphore ou au figuré. 1. Lieu, situation, qui évoque l'enfer. a) [Par certains aspects matériels particulier désagréables et insupportables; en particulier feu, flammes, chaleur] Des Gorgones (...) la torche à la main, parcourent les carrefours livides de cet enfer; d'autres attisent le feu avec des lances de bois goudronné (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 438 ). Sous ce toit surchauffé, au fond de cet entonnoir sans issue, c'était l'enfer (ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1949, page 1118) : Ø 7. On distinguait des cris lointains parmi le crépitement terrible du feu. Les victimes hurlaient, saisies par cet enfer, et les toits des maisons s'écroulaient sur elles. PHILIPPE AUGUSTE MATHIAS DE VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Contes cruels, Le Désir d'être un homme à Catulle Mendès, 1883, page 224. · Enfer + complément déterminatif indiquant ce qui donne cette impression de désagrément. Il voyait d'un côté l'enfer des sables, et de l'autre le paradis terrestre de la plus belle oasis qui fût en ces déserts (HONORÉ DE BALZAC, La Duchesse de Langeais, 1834, page 243 ). Notre pauvre diligence, qui se traînait depuis trente heures dans cet enfer de pierrailles (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Fête arabe, 1912, page 165 ). Dans cet enfer de pierre, de brique et de métal [ce qu'il voit de sa fenêtre] , où pas une feuille d'arbre ne vient rafraîchir la vue (JULIEN GREEN, Journal, 1950-54, page 17 ). b) [Par les souffrances très grandes que l'on endure] La maison est devenue un enfer; enfer conjugal. Il allait [l'abbé] entrer dans une sorte d'enfer, parce qu'il devrait vivre avec la privation (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Le Roi d'Écosse, 1941, page 324 ). Un homme peut transformer sa chambre en paradis ou en enfer, sans bouger, simplement par les pensées qu'il y logera (JULIEN GREEN, Journal, 1950-54 page 96) : Ø 8. Ah! on la connaît, la maison, allez... (...). On est mal nourri... on n'a pas de liberté... On est accablé de besogne... et des reproches, tout le temps, des criailleries... Un vrai enfer, quoi!... OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 59. · Enfer + complément déterminatif indiquant la cause ou la nature des souffrances. Enfer de la faim, de la misère. La province n'est plus pour les Parisiens un enfer d'ennui, une suite de cités englouties dans un passé vivant (PAUL MORAND, Excursions immobiles, 1944, page 86 ). Il [Jacques Rivière] avait, de 1914 à 1918, traversé l'enfer de la captivité (FRANÇOIS MAURIAC, Du côté de chez Proust, 1947, page 237) : Ø 9. Le lecteur frissonne en pénétrant dans cet enfer de l'argent qui fut celui de l'auteur des Illusions perdues, drame hallucinant qui a écrasé sa vie et l'a condamné à mourir d'écriture en hurlant sous le fouet de la nécessité. PAUL MORAND, L'Eau sous les ponts, 1954, page 56. — Par métonymie. Tourment très vif, insupportable qu'infligent certaines circonstances, certains sentiments, certaines personnes. Envier ce qu'il méprise, c'est l'enfer du génie avorté (FRANÇOIS MAURIAC, Bloc-notes, 1958, page 74) : Ø 10. À une époque, je croyais que le pire enfer de la guerre ce sont les flammes des obus, puis j'ai pensé longtemps que c'était l'étouffement des souterrains (...). Mais non, l'enfer, c'est l'eau. HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 355. Ø 11. Alors, c'est ça l'enfer. Je n'aurais jamais cru... Vous vous rappelez : le soufre, le bûcher, le gril... ah! quelle plaisanterie. Pas besoin de gril, l'enfer, c'est les autres. JEAN-PAUL SARTRE, Huis-clos, 1944, 5, page 167. · Avoir l'enfer dans le coeur, en soi. Être tourmenté. Philippe envie ses pages qui dorment paisiblement (...) tandis que l'enfer de son propre coeur le prive de tout repos (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 2, 1810, page 295 ). J'avais l'enfer en moi, je suis l'homme le plus malheureux du monde! (HONORÉ DE BALZAC, Le Contrat de mariage, 1835, page 339 ). · Souffrir l'enfer. Souffrir excessivement. Je ne peux, en conscience, me faire arracher toutes les dents; toutes me font souffrir l'enfer (HONORÉ DE BALZAC, Correspondance, 1819, page 58 ). · Coûter l'enfer. Causer de grandes douleurs. Le moindre mouvement coûte l'enfer (ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 225 ). c) [Par l'idée du mal, du péché, de la méchanceté] Le journalisme est un enfer, un abîme d'iniquités, de mensonges, de trahisons (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 250 ). J'ai voulu jeter un coup d'oeil sur cet enfer de Paris pour me donner une idée de l'autre (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Une Surprise, 1882, page 18 ). · Emploi adjectival. Pourtant la cloche du collège avait quelque chose de plus méchant, de plus enfer (ALPHONSE DAUDET, Le Petit Chose, 1868, page 178 ). — En particulier. · Partie fermée d'une bibliothèque (publique ou privée) contenant des ouvrages de caractère licencieux. À la bibliothèque [du lycée] , certains volumes sont marqués d'une croix rouge; c'est l'enfer : des oeuvres de Gide, de Diderot, de Baudelaire (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 205 ). [Au XVIIIe. siècle] les hommes sensibles le prodiguent [le mot vertu] et (...) nous le rencontrons avec stupeur jusque dans les Enfers, j'entends : ceux des bibliothèques (PAUL VALÉRY, Variété IV, 1938, page 60 ). · Maison de jeu. L'or s'en allait en folies. On le buvait, on le jouait, et cette auberge où nous sommes était un « enfer », comme on disait alors (JULES VERNE, Les Enfants du capitaine Grant, tome 2, 1868, page 153 ). Il [Byron] commençait à connaître les tavernes douteuses, les dandies de Fop's Alley, les tripots, les « enfers » (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS. Lord Byron et le démon de la tendresse, tome 1, 1930, page 214 ). — [En parlant d'une personne] Porte d'enfer, tison d'enfer. Personne qui fait le mal ou qui pousse au mal. Les sentiments religieux d'Agathe lui faisaient regarder les femmes de théâtre comme des tisons d'enfer (HONORÉ DE BALZAC, La Rabouilleuse, 1842, page 304 ). Les saints ne sont pas doux avec les pécheurs; ils les appellent : « suppôts de Satan », « tisons d'enfer », et fulminent sans cesse l'anathème (GEORGES DUHAMEL, Journal de Salavin, 1927, page 66 ). 2. Locution à valeur adjectivale. D'enfer. Qui rappelle l'enfer, est digne de l'enfer (Confer diabolique, infernal, satanique). Feu, vie d'enfer, invention, machination d'enfer. Un petit ventilateur, qu'on venait d'installer dans la galerie nord, dans ces régions d'enfer, sous le tartaret, où l'aérage ne se faisait pas (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1584 ). À travers le sol grillé qui envoie un souffle d'enfer, j'entrevois l'abîme des machines (PAUL MORAND, Paris-Tombouctou, 1929, page 32 ). · [Après un substantif désignant une personne] Ce maudit Harris! cet américain d'enfer! ce pirate exécrable! ce voleur d'enfants! cet assassin de jeunes filles! cet infâme (EDMOND ABOUT, Le Roi des montagnes, 1857, page 254 ). — Par extension. Qui est excessif par quelque côté ou qui ne semble pas naturel. Boucan, bruit d'enfer; jouer un jeu d'enfer. Il avait pour l'extraction des dents une poigne d'enfer (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 70 ). [Il] se se lança dans une petite étude de Stephen Heller, en forme de fanfare, qu'il mena d'un train d'enfer et avec un étourdissant brio (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 459 ). 3. Allusion littéraire. a) à " l'Enfer " de Dante. Première partie de la Divine Comédie. Après le tourbillon fulgurant du combat, la caverne des miasmes et des pièges (...) Jean Valjean était tombé d'un cercle de l'enfer dans l'autre (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 530 ). Déclassement, dernier cercle de l'enfer bourgeois, damnation sans recours! (GEORGES BERNANOS, Un Crime, 1935, page 869 ). b) à " Une saison en Enfer " d'Arthur Rimbaud. Fasciné par l'envie de lui faire du mal, de la punir de cette « saison en enfer » qu'elle lui avait fait passer, il lui fallait lutter aussi contre cette envie (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, 2e. partie, page 1468) : Ø 12. Après une saison en enfer de quatre années, ce pays couvert de ruines et creusé de tombes retrouve (...) ce langage de la grandeur dont bien avant le désastre de 1940, il avait déjà perdu l'usage. FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, page 439. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 417. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 6 139, b) 4 524; XXe. siècle : a) 4 170, b) 4 360.

« Par l'enfer! monsieur de Charmeuse, voilà des paroles qui demandent des coups d'épée (PAUL DE KOCK, Le Professeur Ficheclaque, 1867, page 218 ). — [Dans des proverbes, des expressions] · L'enfer est pavé de bonnes intentions.

On peut faire le mal sans en avoir l'intention.

Que même certains protecteurs (...) de votre client puissent avoir de bonnes intentions, je ne prétends pas le contraire! Mais vous savez que l'enfer en est pavé, ajouta-t-il avec un regard fin (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 245 ). Par analogie.

Ces vertus à la bergamote ne paveraient-elles pas les routes de l'enfer? (ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 264 ). · Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer (SACHA GUITRY, Le Veilleur de nuit, 1911, II, page 11 ). — Par métonymie. 1.

Les puissances infernales, les démons qui peuplent l'enfer. Elle sermonna le jeune homme, lui demanda le serment de ne jamais conclure de pacte avec l'enfer (ÉMILE ZOLA, Madeleine Férat, 1868, page 85 ).

Où l'enfer trouve sa meilleure aubaine, ce n'est pas dans le troupeau des agités qui étonnent le monde de forfaits retentissants (GEORGES BERNANOS, Sous le soleil de Satan, 1926, page 213) : Ø 5.

L'enfer mugit d'un effroyable rire quand, Quand, dégoûté de l'orgueil des méchants, L'ange, (...), Fait éclater ses remords et ses chants. PIERRE-JEAN DE BÉRANGER, Chansons, tome 3, 1829, page 116. · Le mal absolu, métaphysique (qui émane des puissances infernales).

Tout l'enfer et le ciel de ses personnages est en lui [Shakespeare] (ANDRÉ GIDE, Journal, 1927, page 829 ). Vous me forcerez à croire qu'il entre perpétuellement de l'enfer dans l'homme, car il ne se fait pas scrupule de tirer de là [insensibilité, absence de sens moral] joie et fierté (JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux.

1945, page 152) : Ø 6....

la vie présente, considérée comme pouvant faire entrer en nous le ciel ou l'enfer, c'est-à-dire le bien ou le mal, suivant que nous sommes dans l'obéissance à l'être suprême (...) ou rebelles à sa loi... PIERRE LEROUX, De l'Humanité, de son principe et de son avenir, tome 2, 1840, page 851. Les portes de l'enfer.

Le mal absolu symbolisé par l'enfer ouvert sur le monde (confer Matthieu XVI, 18).

Encore quelques jours, et l'empire du Christ sera effacé, et les portes de l'enfer auront prévalu (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 351 ).

On dit que les portes d'enfer ne prévaudront pas toujours, que la parole de Dieu reviendra, et qu'enfin les hommes connaîtront la vérité et la justice (PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Qu'est-ce-que la propriété?, 1840, page 146 ). 2.

Tourments subis en enfer (dont le genre, la nature varient suivant les personnes).

Le paradis n'est pas autre chose qu'aimer Dieu, et il n'y a pas d'autre enfer que de n'être pas avec Dieu (JULIEN GREEN, Journal, 1941, page 61 ).

On parle toujours du feu de l'enfer, mais personne ne l'a vu, mes amis. L'enfer, c'est le froid (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1490 ). 2. »

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