Dictionnaire en ligne: EMPRESSEMENT, substantif masculin.

Dictionnaire en ligne: EMPRESSEMENT, substantif masculin. A.— Au singulier. 1. a) Zèle attentif, soin diligent et vif. Manifester, montrer, témoigner beaucoup, peu, trop d'empressement autour, auprès de quelqu'un. [Maurice] s'informa de sa santé avec l'empressement d'un fils (LÉON GOZLAN, Le Notaire de Chantilly, 1836, page 47 ). Envers tous, son empressement était tel qu'il en devenait obséquieux (ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 54) : Ø 1. L'empressement qu'elle mettait à nous être agréable, et comme elle disait, à « faciliter les choses », était si épais que nous restions le plus souvent, Alissa et moi, contraints et quasi muets devant elle. ANDRÉ GIDE, La Porte étroite, 1909, page 514. b) Enthousiasme. Accepter quelque chose avec empressement; accueillir, recevoir quelqu'un avec empressement. Il accepta avec empressement (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 3, 1813, page 260 ). Il (...) brisa le cachet avec un empressement qui lui eût semblé bien impossible quelques jours auparavant (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Le Rouge et le Noir, 1830, page 409 ). Le capitaine se rendait à ces petites soirées provinciales avec le même empressement qu'il eût mis à se rendre chez le dentiste (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 1re. partie, 5, page 57 ). 2. Par extension. Vivacité, diligence jusqu'à la précipitation. L'empressement de gens qui auraient voulu fuir la peste (HONORÉ DE BALZAC, La Peau de chagrin, 1831, page 175) : Ø 2. Je crus l'apercevoir de loin, et mon empressement fut si grand que, ne songeant pas que j'étais montée si haut, je me jetai par terre, et tombai sur quelque chose d'aigu qui me fit ici « (montrant l'endroit) » une blessure dangereuse dont je n'osai parler... NICOLAS-EDME RESTIF, DIT RESTIF DE LA BRETONNE, Monsieur Nicolas, 1796, page 41. 3. Empressement + préposition + infinitif. Zèle, diligence très vive à faire quelque chose. a) Littéraire. — Empressement + de + infinitif. Vous avez trop d'empressement de montrer votre marchandise (JULES MICHELET, Journal, 1820, page 89 ). Mille empressements de vous embrasser (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1836, page 200 ). — Empressement + pour + infinitif. Les soldats montraient le même empressement pour nous servir (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 3, 1797, page 128 ). b) Usuel. Empressement + à + infinitif. Elle qui venait de se trahir par son trouble et son empressement à rentrer! (PAUL REIDER, Mademoiselle Vallantin, 1862, page 130 ). B.— Au pluriel. Mouvements qui manifestent un intérêt soutenu, un attachement très vif, généralement amoureux. Elle parut sensible à mes empressements, et me l'avoua avec ingénuité (GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1592 ). Emma, sans doute, ne remarquait pas ses empressements silencieux ni ses timidités (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 58) : Ø 3. En un mot, j'avais en secret toutes les pensées, tous les empressements, tous les raffinements de la passion, avant de me douter encore que j'aimais. ALPHONSE DE LAMARTINE, Raphaël, 1849, page 144. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 017. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 521, b) 1 540; XXe. siècle : a) 890, b) 812.