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Dictionnaire en ligne: EMMENER, verbe transitif.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EMMENER, verbe transitif. I.— Mener avec soi, d'un endroit dans un autre. A.— [L'objet désigne un être vivant, homme ou animal] 1. [Le sujet désigne une personne] Emmener quelqu'un en voiture, en auto. Par redondance. Emmener quelqu'un avec soi. a) [Avec un complément de lieu, ou un adverbe, précisant la destination] Emmener quelqu'un au restaurant, au théâtre, en voyage, en vacances; emmener à l'écart : Ø 1.... il [M. Rosenthal] leur demanda : — vous avez fait une bonne promenade? — excellente, répondit Catherine, mais votre fils m'a emmenée chez des gens impossibles. PAUL NIZAN, La Conspiration, 1938, page 141. — [Avec un infinitif] Emmener quelqu'un (à) dîner, (à) déjeuner, (se) promener. Il [Mirbeau] l'a [Jaurès] emmené voir, à Épinal, un Rembrandt, merveilleux, mon cher! (JULES RENARD, Journal, 1908, page 1206 ). — [Avec un attribut de l'objet] Emmener quelqu'un prisonnier. Moi-même, j'ai été emmenée esclave (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE. Clio, 1900, page 13 ). b) [Sans indication de la destination; parfois le lieu de départ est précisé] Emmener de, hors de. Quand on demandait du lait à un fermier, il maudissait les Cosaques qui avaient emmené ses vaches (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la vie de Shelley, 1923, page 174) : Ø 2. Malgré moi je songe à ce regard de douce pitié que Clélia laissa tomber sur moi lorsque les gendarmes m'emmenaient du corps de garde; ce regard a effacé toute ma vie passée. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1838, page 302. — [Avec métonymie de l'objet] : Ø 3.... la bonne société se mit à remonter vers le nord, emmenant avec elle ses théâtres, ses boutiques, ses clubs (...) et les premiers hôtels. PAUL MORAND, New-York, 1930, page 116. Remarque : Lorsque l'objet désigne une personne incapable de se déplacer, on emploie d'ordinaire le verbe emporter*. Il l'a emmené [le général] ? — Oh! emmené! Presque emporté. Le général était raide à ne pas pouvoir se tenir (JEAN RICHEPIN, Césarine, 1888, page 319). On rencontre cependant quelques exemples où l'emploi du verbe emmener s'apparente à un euphémisme. J'étais reparti, emmenant blotti contre moi ce paquet de chair sans âme (...) je pensais : dort-elle? (ANDRÉ GIDE, La Symphonie pastorale, 1919, page 880). c) Argot " Trahir, faire marcher " (Dictionnaire historique des argots français (GASTON ESNAULT)). Des tronches à la manque à emmener le travailleur. De sales physionomies capables de dénoncer le voleur (LUCIEN RIGAUD, Dictionnaire de l'argot moderne, 1881, page 146 ). — Locution familière. Emmener à la campagne; emmener à pied et à cheval. Se moquer de, envoyer promener, ne tenir aucun compte de. Synonyme : trivial emmerder. Je me moque de tes je t'assure, je les emmène à la campagne, tes je t'assure (PAUL VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 1, Histoire comme ça, 1896, page 328) : Ø 4. Il me répondit (...) d'aller me rhabiller. J'insistai, toujours poli (...) on me fit savoir aussitôt que, de toute manière, on m'emmenait à pied et à cheval. ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1500. d) Emploi pronominal, familier, populaire. Arriver, venir dans un endroit, ou en partir. Des gens s'emmenaient encore devant des tableaux, dont les sujets seuls frappaient et retenaient le public (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 334 ). « Ah! si je pouvais ne pas m'emmener! » (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1925, page 1032 ). · S'emmener quelqu'un. Emmener, prendre quelqu'un avec soi [Le jeune S.] quand y voit qu'on se l'emmène pas [au spectacle] (ALAIN ROBINET, DIT MUSETTE, Cagayous et Pickman, 1909, page 8 ). 2. [Le sujet désigne une chose animée de mouvement, au propre ou au figuré] Train, voiture qu'emmène des passagers. Quand l'été emmenait M. de Lamartine à Saint-Point, ils [V. Hugo et lui] s'écrivaient (ADÈLE FOUCHER, MME VICTOR HUGO, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, 1863, page 34 ). C'est la charrette de Mme. Follet qui nous emmène et qui nous ramène (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 106 ). Remarque : Dans l'exemple suivant, l'emploi du verbe emmener représente un écart par rapport à amener* qui est attendu : Ø 5. Un ancien souvenir n'a pas plus de détours et de plus étranges passages que le chemin qui, par une suite de cours, de grottes et de corridors, m'a emmené où je suis. PAUL CLAUDEL, Connaissance de l'Est, 1907, page 61. — Par euphémisme. [Le sujet désignant la mort ou la cause de la mort] Enlever à la vie, faire mourir. Synonymes : emporter, enlever. Ils [ceux qu'on va fusiller] sont étrangers à tout ce qui se passe; Ils regardent la mort qui vient les emmener (VICTOR HUGO, L'Année terrible, 1872, page 319 ). C'est l'hémorragie qui s'est décidée, mais alors abondante, interne, massive. Elle l'a emmené (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 615 ). Remarque : On rencontre dans la documentation un emploi du verbe emmener au sens de " enlever ", avec un objet désignant une chose abstraite Mais qu'attendre donc? Il a fait jour, et aujourd'hui nous a emmené l'espoir (Paul Claudel, Tête d'Or, 1890, 2e. partie, page 50). B.— [L'objet désigne une chose; le sujet désigne une personne] 1. [une chose susceptible de mouvement, ou une chose inerte mais non portée] On emmenait des chariots, on poussait les canons à bras avec des hommes toujours à califourchon sur les gueules (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 422) : Ø 6.... derrière ce grand Issaac à notre tête qui emmène sa poutre, apprenons, nous aussi, petites fourmis, à charrier notre fétu... PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la Croix, 1938, page 58. 2. [une chose que l'on tient à la main, ou que l'on transporte par un moyen quelconque] Emporter. J'emmène tout le pèze dans ma poche (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 516 ). Remarque : L'emploi de emmener avec un tel complément peut être entraîné par la présence d'un premier complément désignant une personne Il a trouvé ma nièce seule, qui est une fort belle garce, et il a su si bien la prêcher qu'il a pu l'emmener avec ma bourse et mes affaires (ALBERT CAMUS, Esprits, 1953, page 489). 3. VÉNERIE. [Le sujet désigne un chien] " Chasser franchement " (E.V.F. dans le Dictionnaire de la chasse (PIERRE-LOUIS DUCHARTRE)) 1973), c'est-à-dire s'engager sans hésitation sur les traces de l'animal poursuivi. Synonyme : emporter la voie. II.— Par extension. A.— Entraîner à sa suite, dans son mouvement, dans son élan. On entraînait tout, on balayait tout, on emmenait avec soi toute la foule sur son passage (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 422) : Ø 7. La tête du serpent disparut derrière l'épaule [d'une actrice] , emmena le corps dans l'indicible progression aphidienne... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Paysages et portraits, 1954, page 209. — Par plaisanterie. Elle emmenait ses fesses avec une majesté monstrueuse (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 446 ). B.— 1. Entraîner à sa suite, en exerçant une autorité, une influence ou un ascendant Il disparut de la chapelle, l'âme emmenée par celles des autres, hors du monde, loin de son charnier, loin de son corps (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 54) : Ø 8. La cavalerie légère d'Arménie venait se joindre aux irrésistibles escadrons des Gaulois et des Espagnols qu'emmenait Antoine; JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 316. Remarque : On rencontre dans la documentation un exemple du syntagme emmener la chasse, au sens de « mener la chasse ». À travers les forêts le chevreuil emmène la chasse (FLORIAN, Fables, 1792, page 111). 2. Transporter en esprit, conduire par la pensée ou par l'imagination. Nos pensées (...) nous emmènent dans une rêverie incohérente (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1929, page 829 ). Le pauvre Jeuselou les emmenait au pays de son délire (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1931, page 242) : Ø 9. La nouveauté d'une douleur errante qui ne savait encore où se poser, emmenait Michel... vers la jeunesse d'Alice et la sienne... GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Duo, 1934, page 82. Remarque : On rencontre dans la documentation les dérivés a) Emmènement, substantif masculin Fait d'être emmené. L'emmènement de Colette par son mari (EDMOND ET JULES DE GONCOURT, Journal, 1883, page 287). b) Emmeneur, euse, adjectif. Qui emmène. Il appelait le fiacre emmeneur, cet Alcibiade, le corbillard de la lettre de change (IDEM, ibidem, 1852, page 75). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 929. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 423, b) 7 040; XXe. siècle : a) 6 812, b) 5 916.

« VERLAINE, Œuvres posthumes, tome 1, Histoire comme ça, 1896, page 328) : Ø 4.

Il me répondit (...) d'aller me rhabiller.

J'insistai, toujours poli (...) on me fit savoir aussitôt que, de toute manière, on m'emmenait à pied et à cheval. ALBERT CAMUS, La Chute, 1956, page 1500. d) Emploi pronominal, familier, populaire.

Arriver, venir dans un endroit, ou en partir.

Des gens s'emmenaient encore devant des tableaux, dont les sujets seuls frappaient et retenaient le public (ÉMILE ZOLA, L' Œuvre, 1886, page 334 ). « Ah! si je pouvais ne pas m'emmener! » (ANDRÉ GIDE, Les Faux- monnayeurs, 1925, page 1032 ). · S'emmener quelqu'un.

Emmener, prendre quelqu'un avec soi [Le jeune S.] quand y voit qu'on se l'emmène pas [au spectacle] (ALAIN ROBINET, DIT MUSETTE, Cagayous et Pickman, 1909, page 8 ). 2.

[Le sujet désigne une chose animée de mouvement, au propre ou au figuré] Train, voiture qu'emmène des passagers.

Quand l'été emmenait M.

de Lamartine à Saint-Point, ils [V.

Hugo et lui] s'écrivaient (ADÈLE FOUCHER, MME VICTOR HUGO, Victor Hugo raconté par un témoin de sa vie, 1863, page 34 ).

C'est la charrette de Mme.

Follet qui nous emmène et qui nous ramène (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 106 ). Remarque : Dans l'exemple suivant, l'emploi du verbe emmener représente un écart par rapport à amener* qui est attendu : Ø 5.

Un ancien souvenir n'a pas plus de détours et de plus étranges passages que le chemin qui, par une suite de cours, de grottes et de corridors, m'a emmené où je suis. PAUL CLAUDEL, Connaissance de l'Est, 1907, page 61. — Par euphémisme.

[Le sujet désignant la mort ou la cause de la mort] Enlever à la vie, faire mourir.

Synonymes : emporter, enlever.

Ils [ceux qu'on va fusiller] sont étrangers à tout ce qui se passe; Ils regardent la mort qui vient les emmener (VICTOR HUGO, L'Année terrible, 1872, page 319 ). C'est l'hémorragie qui s'est décidée, mais alors abondante, interne, massive.

Elle l'a emmené (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 615 ). Remarque : On rencontre dans la documentation un emploi du verbe emmener au sens de " enlever ", avec un objet désignant une chose abstraite Mais qu'attendre donc? Il a fait jour, et aujourd'hui nous a emmené l'espoir (Paul Claudel, Tête d'Or, 1890, 2e.

partie, page 50). B.— [L'objet désigne une chose; le sujet désigne une personne] 1.

[une chose susceptible de mouvement, ou une chose inerte mais non portée] On emmenait des chariots, on poussait les canons à bras avec des hommes toujours à califourchon sur les gueules (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 422) : Ø 6....

derrière ce grand Issaac à notre tête qui emmène sa poutre, apprenons, nous aussi, petites fourmis, à charrier notre fétu... PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la Croix, 1938, page 58. 2.

[une chose que l'on tient à la main, ou que l'on transporte par un moyen quelconque] Emporter.

J'emmène tout le pèze dans ma poche (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à 2. »

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