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Dictionnaire en ligne: EMBRASSEMENT, substantif masculin.

Publié le 23/01/2016

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Dictionnaire en ligne: EMBRASSEMENT, substantif masculin. Littéraire. I.— [Correspond à embrasser I] A.— Au singulier ou au pluriel. 1. [Correspond à embrasser I A 2] Action ou fait de prendre quelqu'un entre ses bras en serrant Synonyme familier : embrassade. Il rêvait ensuite que le noyé le serrait contre sa poitrine pourrie, dans un embrassement glacial (ÉMILE ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 114 ). Foulques arrêta son élan (...) trop tard (...) pour que l'embrassement conjugal fût complètement inoffensif (RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La leçon d'amour dans un parc, 1902, page 247) : Ø 1. Un soldat et un insurgé glissaient ensemble sur le talus de tuiles du toit, et ne voulaient pas se lâcher, et tombaient, se tenant embrassés d'un embrassement féroce. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 501. — Rare. [En parlant d'une chose] Si j'osais presser d'un embrassement sacrilège tout ce lit de fraîche verdure (CHARLES NODIER, Smarra ou Les Démons de la nuit, 1821, page 69 ). — [Correspond à embrasser I A 2 spécialement] Action ou fait d'étreindre quelqu'un avec ses bras, généralement avec sincérité et sentiment, par amitié, affection, amour... Synonyme familier : embrassade. Contentez-vous de ma tendresse épurée, de mes platoniques embrassements (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1833, page 233 ). La malade l'avait prise, et elle l'étreignait, et elle la gardait dans un embrassement désespéré (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 738 ). · [Correspond à embrasser I A 2 par extension] Action ou fait de donner un ou plusieurs baisers à quelqu'un généralement en le prenant et le serrant dans ses bras. Cet époux si tendre et si fidèle, cherchant à se dérober aux derniers embrassements des êtres qu'il aimait le plus au monde (CHARLES, COMTE DE MONTALEMBERT, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page 129) : Ø 2. Des messieurs — le maire, le chef de la police, le capitaine des pompiers — me recevaient dans leurs bras, me donnaient des baisers, une médaille, je perdais mon assurance, je ne savais plus que faire de moi; les embrassements de ces hauts personnages ressemblaient trop à ceux de mon grand-père. JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 95. Remarque : Confer Remarque : 2 sous embrasser I A 2. SYNTAXE : Embrassements d'une mère; embrassement(s) paternel, fraternels, tendre, sans chaleur; grands, long, rapide embrassement(s); ardeur, tiédeur d'un embrassement; recevoir, rendre les embrassements de quelqu'un; se donner des embrassements; étouffer quelqu'un de ses embrassements; échapper, se soustraire aux embrassements de quelqu'un; s'arracher, se dégager des embrassements de quelqu'un; repousser les embrassements de quelqu'un. · [Formules épistolaires] Adieu, mon frère, présentez mes hommages respectueux à votre famille et recevez mes embrassements pleins de larmes (MAURICE DE GUÉRIN, Correspondance, 1835, page 200 ). Je vous envoie tous mes plus affectueux embrassements. Vous savez comme mon vieux coeur est à vous (VICTOR HUGO, Correspondance, 1873, page 334 ). — Spécialement. dans la mystique chrétienne. Union spirituelle avec Dieu : Ø 3. La religion et l'amour exercent à-la-fois leur empire sur son coeur : c'est la nature rebelle, saisie toute vivante par la grâce, et qui se débat vainement dans les embrassemens du ciel. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 386. 2. [Correspond à embrasser I B; en parlant de quelque chose] Fait d'enserrer, d'entourer quelque chose ou quelqu'un. Des fauteuils mous dont l'embrassement fait dormir (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, La Vie unanime, 1908, page 250 ). Un mur très bas va d'une case à l'autre et rattache dans un embrassement circulaire toutes les constructions d'une même communauté (ANDRÉ GIDE, Retour du Tchad, 1928, page 881 ). B.— Par euphémisme, le plus souvent au pluriel, littéraire ou vieilli. [En parlant de pers] Union sexuelle. Embrassements légitimes, illégitimes (Dictionnaire de l'Académie Française). Embrassements des amants, voluptueux embrassements; se livrer aux embrassements de quelqu'un, subir les embrassements de quelqu'un. Des femmes avec des femmes, des hommes avec des hommes... Sexes mêlés, confondus dans des embrassements fous, dans des ruts exaspérés... (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 115) : Ø 4. L'amour des époux est comme le consentement de deux étrangers; ne sachant rien d'eux-mêmes, ils ont résolu de se donner l'un à l'autre dans la foi. Voici l'union sacramentelle, voici la servitude conjugale par qui le sein de la femme se gonfle de lait! Mais cette connaissance qu'ils perdent dans leur embrassement mutuel, L'enfant qui naît la reçoit pour héritage, et elle est appelée la reconnaissance. PAUL CLAUDEL, La jeune fille Violaine, 2e. version, 1901, I, page 590. — Par métaphore ou au figuré. [En parlant de choses, pour signifier leur étroite union] L'embrassement profond de la terre et du ciel Emplit d'un même amour le coeur universel (CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes barbares, 1872, page 11) : Ø 5. Un moment après, au lieu d'une ombre sur le sable il y en avait deux, elles se confondaient, et Gilliatt voyait à ses pieds l'embrassement de ces deux ombres. VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 415. II.— [Correspond à embrasser II] Rare. A.— [Correspond à embrasser II A] 1. [Correspond à embrasser II A 1 par extension a] Action ou fait de s'attacher par libre choix à quelque chose, d'y adhérer, de l'adopter et de s'y consacrer. Embrassement d'une croyance, de la mysticité, des intérêts de sa nation, d'une erreur. Ce nihilisme mène parfois, en raison de la souffrance qu'il crée chez certains, à l'embrassement fanatique d'une croyance (JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure, 1945, page 233) : Ø 6. Aussi repousser son concours [de Dieu] , livrer nos coeurs et nos oeuvres à l'embrassement des faux biens, c'est un adultère. MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie, 1893, page 371. 2. [Correspond à embrasser II A] Action de saisir quelque chose, globalement et dans toute son étendue, par le regard : Ø 7.... Germinie regarda un moment tout autour d'elle : elle enveloppa la pièce d'un embrassement suprême et qui semblait vouloir emporter les choses. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Germinie Lacerteux, 1864, page 253. — [Correspond à embrasser II A 2 par extension] Action de saisir par l'esprit, d'appréhender quelque chose — dans son ensemble et sous tous ses aspects — par la pensée, l'imagination, la mémoire, etc. Rembrandt (...) n'a reculé devant aucune des laideurs et des difformités physiques (...) audacieux et douloureux embrassement du réel tout entier (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 2, 1865, page 305) : Ø 8.... il étreignait d'une étreinte aussi neuve, il saisissait d'une saisie aussi neuve, il embrassait l'univers, charnel, d'un embrassement charnel, d'un embrassement aussi neuf, la terre entière,... CHARLES PÉGUY, Victor-Marie, comte Hugo, 1910, page 746. B.— [Correspond à embrasser II B spécialement, typographiquement] : Ø 9. Pour mieux figurer l'embrassement, les deux parties qui constituent l'accolade sont incurvées en proportion de leur longueur et réunies au centre par un angle minuscule dit le nez. ÉMILE LECLERC, Nouveau manuel complet de typographie, 1932, page 172. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 326. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 627, b) 770; XXe. siècle : a) 409, b) 191.

« Correspondance, 1835, page 200 ).

Je vous envoie tous mes plus affectueux embrassements.

Vous savez comme mon vieux coeur est à vous (VICTOR HUGO, Correspondance, 1873, page 334 ). — Spécialement.

dans la mystique chrétienne.

Union spirituelle avec Dieu : Ø 3.

La religion et l'amour exercent à-la-fois leur empire sur son coeur : c'est la nature rebelle, saisie toute vivante par la grâce, et qui se débat vainement dans les embrassemens du ciel. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 386. 2.

[Correspond à embrasser I B; en parlant de quelque chose] Fait d'enserrer, d'entourer quelque chose ou quelqu'un.

Des fauteuils mous dont l'embrassement fait dormir (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, La Vie unanime, 1908, page 250 ).

Un mur très bas va d'une case à l'autre et rattache dans un embrassement circulaire toutes les constructions d'une même communauté (ANDRÉ GIDE, Retour du Tchad, 1928, page 881 ). B.— Par euphémisme, le plus souvent au pluriel, littéraire ou vieilli.

[En parlant de pers] Union sexuelle.

Embrassements légitimes, illégitimes (Dictionnaire de l'Académie Française). Embrassements des amants, voluptueux embrassements; se livrer aux embrassements de quelqu'un, subir les embrassements de quelqu'un.

Des femmes avec des femmes, des hommes avec des hommes...

Sexes mêlés, confondus dans des embrassements fous, dans des ruts exaspérés...

(OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 115) : Ø 4.

L'amour des époux est comme le consentement de deux étrangers; ne sachant rien d'eux-mêmes, ils ont résolu de se donner l'un à l'autre dans la foi.

Voici l'union sacramentelle, voici la servitude conjugale par qui le sein de la femme se gonfle de lait! Mais cette connaissance qu'ils perdent dans leur embrassement mutuel, L'enfant qui naît la reçoit pour héritage, et elle est appelée la reconnaissance. PAUL CLAUDEL, La jeune fille Violaine, 2e.

version, 1901, I, page 590. — Par métaphore ou au figuré.

[En parlant de choses, pour signifier leur étroite union] L'embrassement profond de la terre et du ciel Emplit d'un même amour le coeur universel (CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes barbares, 1872, page 11) : Ø 5.

Un moment après, au lieu d'une ombre sur le sable il y en avait deux, elles se confondaient, et Gilliatt voyait à ses pieds l'embrassement de ces deux ombres. VICTOR HUGO, Les Travailleurs de la mer, 1866, page 415. II.— [Correspond à embrasser II] Rare. A.— [Correspond à embrasser II A] 1.

[Correspond à embrasser II A 1 par extension a] Action ou fait de s'attacher par libre choix à quelque chose, d'y adhérer, de l'adopter et de s'y consacrer.

Embrassement d'une croyance, de la mysticité, des intérêts de sa nation, d'une erreur.

Ce nihilisme mène parfois, en raison de la souffrance qu'il crée chez certains, à l'embrassement fanatique d'une 2. »

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