Dictionnaire en ligne: EFFACEMENT, substantif masculin.

Dictionnaire en ligne: EFFACEMENT, substantif masculin. Action d'effacer, de s'effacer; résultat de cette action. A.— [Correspond à effacer I A] 1. Disparition de ce qu'on efface ou de ce qui s'efface. a) Disparition totale d'un tracé ou d'une marque. Effacement d'une ligne, d'un contour. — Spécialement. Disparition progressive. Effacement d'une trace, d'un pastel; effacement et usure. L'automne a jalonné l'effacement des pas dans les talus (LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, page 22 ). b) Par extension. Suppression ou réduction (de quelque chose). — Spécialement. LINGUISTIQUE (en GRAMMAIRE GÉNÉRATIVE). " Opération consistant à supprimer un constituant d'une phrase dans des conditions définies par une transformation " (Dictionnaire de linguistique (JEAN DUBOIS, MATHÉE GIACOMO, LOUIS GUESPIN, CHRISTIANE MARCELLESI, JEAN-BAPTISTE MARCELLESI) 1972). 2. Par métaphore ou domaine abstrait. Disparition (généralement progressive). — [Avec une idée de suppression] Ils [le Marquis et Savrit] s'y étendirent (...) savourant ces âpres piments de la déroute, l'effacement des préjugés sociaux, des disciplines et des protocoles (ALEXANDRE ARNOUX, La Nuit de Saint-Avertin, 1942, page 72 ). Ils dissertaient sur l'effacement des nations et sur la domination des empires (FRANÇOIS MAURIAC, Le Bâillon dénoué, 1945, page 395 ). — [Avec une idée d'oubli] Effacement d'un souvenir. C'est une chose triste que cet effacement complet des morts (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1839, page 484 ). L'effacement de tant d'oeuvres qui furent portées aux nues (PAUL VALÉRY, Eupalinos ou l'Architecte, 1923, page 62 ). B.— [Correspond à effacer I B] 1. Action, fait d'effacer, de réduire au minimum l'espace occupé par (quelqu'un, quelque chose). C'étaient des effacements de corps permettant d'évoluer dans la place restreinte (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 2, 1903, page 17) : Ø ... au milieu de l'effacement des redingotes, les chapeaux de soie miroitaient, sous la lumière diffuse, qui tombait du vitrage. ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 333. 2. Au figuré. a) [Le complément désigne un comportement, une attitude, une manière d'être ou de faire] Mise en retrait, manque d'originalité. Effacement de la personnalité. Elle [Manette] avait un ensemble de qualités soumises (...) une sorte d'aimable effacement de caractère (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 320 ). — Absolument. C'était, en dehors de son cabinet de vieux bureaucrate, comme un bain d'effacement et de médiocrité, où il se reposait du souci de gouverner la terre (ÉMILE ZOLA, Rome, 1896, page 143 ). b) Usuel. Comportement de celui, de celle qui se tient à l'écart en évitant de se faire remarquer, qui est effacé. Effacement volontaire, excessif; geste d'effacement; effacement de soi; désir d'effacement; modeste jusqu'à l'effacement; se résigner à un effacement; dévouement, résignation et effacement; renoncement, abnégation et effacement. L'un a réussi par son effacement et l'autre par son éclat (FRANÇOIS MAURIAC, Bloc-notes, 1958, page 107 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 211. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 9, b) 365; XXe. siècle : a) 395, b) 455.