Dictionnaire en ligne: ÉDITEUR, -TRICE, substantif.

Dictionnaire en ligne: ÉDITEUR, -TRICE, substantif. A.— [Correspond à éditer A] 1. Personne ou société qui édite des oeuvres sous forme d'objet imprimé. Aucun éditeur ne voulait imprimer mes oeuvres à ses frais; je me décidai à spéculer moi-même sur mon génie. Je publiai trois volumes de vers (LOUIS REYBAUD, Jérôme Paturot à la recherche d'une position sociale, 1842, page 8 ). Un éditeur, Valdemar, malgré mes instances, jeta le manuscrit de « Spleen » dans un fond d'armoire (GEORGES DUHAMEL, Vue de la Terre promise, 1934, page 98) : Ø 1.... l'éditeur, s'il a pris les empreintes du texte et s'il tire sur clichés, n'a plus de frais de composition. Notons qu'un volume dont le prix fort est de 15 francs est vendu par l'éditeur au libraire au prix moyen de 10 francs. La civilisation écrite (sous la direction de Julien Cain) 1939, page 1809. 2. Personne ou société qui édite des oeuvres non écrites à caractère artistique. Éditeur d'estampes, de musique, de films : Ø 2. C'est la gravure sur étain des éditeurs de partitions et non la gravure sur cire des éditeurs de disques, qui met la musique en conserve, qui la dépouille de sa vie sonore, qui la réduit à l'état de graphique entièrement conventionnel, de langage chiffré,... Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1935, page 8807. — Emploi adjectival ou en apposition. Libraire-éditeur; auteur* éditeur. Un thème que l'éditeur-compositeur Diabelli avait proposé... (JACQUES-GABRIEL PROD'HOMME, Les Symphonies de Beethoven, 1921, page 392 ). Remarque : On rencontre dans la documentation quelques attestations de éditrice, adjectif féminin [Les journaux allemands national-socialistes] appartiennent à des particuliers ou à des maisons éditrices (L'Œuvre, 19 février 1941). B.— [Correspond à éditer B] Personne qui prépare une oeuvre ou un recueil d'oeuvres en vue de les publier. N'est-ce point assez de travail pour un éditeur d'avoir à choisir entre les variantes, à découvrir et marquer les altérations du texte, les fautes de copistes (PAUL-LOUIS COURIER, Lettres de France et d'Italie, 1808, page 776) : Ø 3. Je m'empresse de rendre hommage à l'éditeur moderne de la Storia do mogor, à sa sagacité, à son érudition émouvante, à sa prudence, à son flair, à son entêtement de chasseur de texte qui lui fit découvrir les manuscrits du Vénitien à la Koenigliche Bibliothek de Berlin. BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 17. C.— JOURNALISME. Éditeur responsable, par ellipse éditeur. Personne qui fait paraître sous sa responsabilité un journal, une revue ou un périodique. Il [M. Daunou] sut mener de front trois ordres de travaux importants (...) le « Journal des Savants » dont il fut (...) le rédacteur principal ou éditeur (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Portraits contemporains, tome 4, 1846-69, page 337 ). Remarque : " Sans doute sous l'influence de l'anglais editor et aussi par analogie avec l'édition littéraire [éditeur désigne aussi] , ce que l'on appelle en France le gérant ou le directeur de la publication " (GLOSSAIRE DES TERMES DE PRESSE (BERNARD VOYENNE) 1967). — Au figuré, vieilli. Personne qui est responsable d'une opinion, d'une nouvelle, d'un état de fait. Les Calvinistes firent de cette femme supérieure l'éditeur responsable de tous les malheurs inévitables de cette lutte (HONORÉ DE BALZAC, Sur Catherine de Médicis, Indroduction, 1843, page 15 ). Le citoyen Mazzini (...) s'est fait l'éditeur de cette opinion (PIERRE-JOSEPH PROUDHON, La Révolution sociale démontrée par le coup d'État du 2 décembre, 1852, page 11 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 051. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 812, b) 2 643; XXe. siècle : a) 2 155, b) 1 063.