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Dictionnaire en ligne: DOUTEUX, DOUTEUSE1, adjectif.

Publié le 22/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DOUTEUX, DOUTEUSE1, adjectif. A.— Courant. [Qualifiant des inanimés] Qui est l'objet d'un doute, faute d'éléments suffisants d'information. 1. Dont le fait, l'existence, la réalisation sont mis en doute, sont mal assurés. Avantage, droit douteux; fait douteux en histoire. Synonyme : incertain. On ne lui avait abandonné que quelques ventes douteuses qu'elle avait manquées d'ailleurs (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 495 ). Le trouble et douteux avenir (GEORGES BERNANOS, L'Imposture, 1927, page 517) : Ø 1.... je m'irritais d'avoir dit quelques mots qui l'eussent fait douter de mon bonheur, de mon amour. Et je me cramponnais à mon douteux bonheur... ANDRÉ GIDE, L'Immoraliste, 1902, 2e. partie, 2, page 437. — Locution verbale. · Il est douteux que (+ subjonctif). Il est incertain que, peu probable que. Collatéraux pressés de manger un héritage dont il est douteux qu'ils héritent (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 3, 1813, page 155 ). · Fréquent. Il n'est pas douteux que (+ ne explétif et le subjonctif). Il est certain, manifeste que : Ø 2. D'abord il n'est pas douteux que la simplicité des lois civiles ne soit en elle-même un bien; mais il est certain aussi que ce bien est beaucoup plus difficile à obtenir dans la société perfectionnée que dans la société commençante... ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu. 1807, page 69. [Avec valeur de litote, pour insister sur le caractère incontestable du fait; avec suppression de ne explétif et le subjonctif] Il n'est pas douteux que le christianisme ait été une transformation profonde du judaïsme (HENRI BERGSON, Les Deux sources de la morale et de la religion, 1932, page 254 ). [Avec l'indicatif] Qui était ce Matéo? (...) il ne semble pas douteux qu'il s'agit d'un frère Matthieu (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 275 ). Remarque : Ces 2 dernières constructions sont employées surtout au XXe. siècle On relève un emploi rare de subordonnée introduite par si, relevé également par ENCYCLOPÉDIE DU BON FRANÇAIS DANS L'USAGE CONTEMPORAIN (PAUL DUPRÉ) 1972. Il fut douteux (...) si l'on pourrait éviter une opération (ÉLÉMIR BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, page 272). — Emploi comme substantif masculin. C'est précisément le vague, l'incertain, le douteux qui fait l'aliment comme le charme de la flânerie (RODOLPHE TOEPFFER, Nouvelles genevoises, 1839, page 137 ). 2. Qui donne lieu à plusieurs interprétations, ne peut être nettement déterminé ou qualifié. Avenir douteux; victoire douteuse; l'issue du procès est douteuse. Synonymes : ambigu, équivoque, trouble. Les vieux jouent aux quilles et discutent longuement les coups douteux (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 82) : Ø 3. Nous sommes entourés d'inconnu inexploré. Donc, tout est incertain et appréciable de manières différentes. Tout est faux, tout est possible, tout est douteux. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Lettre d'un fou, 1885, page 1006. — [Avec la négation] Être incontestable. La réponse n'est pas douteuse. Juif dont les sentiments révolutionnaires n'étaient pas douteux (JULIEN GREEN, Journal, 1935, page 37 ). · [Cette négation équivalant à une affirmation atténuée] : Ø 4. — Monseigneur, ma sympathie n'est pas douteuse. La réponse marquait quelque tristesse, un léger regret de ce doute. Et cependant l'incertitude de l'évêque était juste. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 146. SYNTAXE : Combat, résultat, succès douteux; date douteuse. — En particulier. · GRAMMAIRE. Mot douteux. Mot qui provoque le doute pour son genre, son orthographe, sa correction, son interprétation. Écrire un mot dont l'orthographe est douteuse (MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie, 1893, page 11 ). Formes de génitifs douteux (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 179 ). Tournure douteuse, voire incorrecte (GEORGES DUHAMEL, Combat contre les ombres, 1939, page 128 ). · VERSIFICATION (PROSODIE GRECQUE ET LATINE). Voyelle qui peut être longue ou brève selon sa place dans le vers. Les syllabes douteuses [des vers latins] , en quelque proportion qu'elles soient, finissent toujours par se résoudre en longues et en brèves (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 84 ). B.— Péjoratif. [Qualifie des inanimés ou des animés] 1. Usuel. [Qualifie des inanimés] a) Qui, en raison de sa nature, ne correspond pas à une valeur clairement définissable, ce qu'on hésite à qualifier. Couleur douteuse, temps douteux. Sombre et douteux printemps (PAUL CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, page 387 ). Ciel douteux (...) ciel de mars, gris et bleu mêlés, éclairs de soleil et bise aigre; j'ai ma fourrure et mon parapluie (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1922, page 387 ). — Fréquent. Jour douteux. Qu'on hésite à qualifier jour ou nuit. Par extension. lumière douteuse. Lumière faible qui ne permet pas de distinguer les objets. Clarté douteuse d'une lampe : Ø 5. Il [Enjolras] alla trouver Gavroche qui s'était mis à fabriquer des cartouches dans la salle basse à la clarté douteuse de deux chandelles (...). Ces deux chandelles ne jetaient aucun rayonnement au dehors. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 340. b) Dont la valeur, la qualité n'est pas conforme à ce qu'on est en droit d'attendre, et doit être ou mériterait d'être mise en doute ou récusée. Affection, propreté douteuse. Pièce d'un aloi douteux (ERNEST RENAN, Drames philosophiques, L'Eau de jouvence, 1888, III, 2, page 481 ). Titre [de noblesse douteux] (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1926, page 882 ). J'aime Descartes quand il avertit que, des suppositions qu'il a faites, beaucoup sont douteuses et quelques-unes fausses, ce qui ne l'arrête point dans sa physique (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1924, page 623) : Ø 6. Nous portons dans certains cas des jugemens certains; dans d'autres cas nous portons des jugemens qui ne sont que probables ou même purement conjecturaux. En un mot, les jugemens sont ou infaillibles ou douteux à tel ou tel degré;... VICTOR COUSIN. Histoire de la philosophie du XVIIIe. siècle tome 2, 1829, page 404. · Goût douteux; vêtement, mobilier d'un goût douteux. Sonnets et (...) quatrains d'un goût douteux (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 273 ). Une mise exagérée et d'un goût douteux (JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Bourgeois de Molinchart, 1855, page 308 ). Par ellipse. Plaisanterie douteuse. Les farces douteuses de l'école (JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1906, page 181 ). · Moralité, probité douteuse; moeurs douteuses. Femme de moeurs plus que douteuses, malgré sa pruderie d'emprunt (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 2, 1859, page 94 ). · COMMERCE. Créance douteuse. " Créance dont le recouvrement intégral n'est pas assuré " (Larousse commercial illustré 1930). Traites douteuses des banquiers de l'État (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 260 ). — En particulier. [Qualifie un inanimé concret] · Dont la qualité est suspecte, qui ne peut être consommé. Champignon, vin douteux; viande douteuse. Fort bon vin; et comme l'eau est douteuse et que la typhoïde est à craindre, je bois sec (ANDRÉ GIDE, Journal, 1944, page 258 ). · Dont la propreté est suspecte. Draps, linge, ongles douteux : Ø 7. Pour beaucoup de Français aux pieds douteux, la crasse la plus authentique devient auréole, et friandise même, dès qu'on la baptise patine! ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 36. Remarque : On révèle quelques emplois substantivaux. Moi aussi la répulsion me prend devant le trouble et le douteux (JEAN GIRAUDOUX, Lucrèce, 1944, I, 5, page 41). 2. Rare. [Qualifie des personnes] a) Dont la moralité est mise en doute, qui inspire la défiance. Rencontre douteuse d'un soldat douteux. La rue commence à n'être plus sûre (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1871, page 752 ). Une de ces maisons provinciales, un peu douteuses, un peu suspectes mais ni trop rangées, ni trop bourgeoises (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, page 75 ). b) À qui on ne peut se fier. Amis douteux. — Emploi comme substantif masculin : Ø 8. Ceux-là, Joseph d'abord les avait pris pour des adversaires, puis il avait reçu d'eux, soudainement un signe de sympathie (...). Alors? ce n'étaient ni des sûrs, ni des douteux, ni des antagonistes, c'étaient des versatiles... GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 199. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 852. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 385, b) 1 190; XXe. siècle : a) 1 088, b) 1 148.

« Ø 3.

Nous sommes entourés d'inconnu inexploré. Donc, tout est incertain et appréciable de manières différentes. Tout est faux, tout est possible, tout est douteux. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Lettre d'un fou, 1885, page 1006. — [Avec la négation] Être incontestable.

La réponse n'est pas douteuse.

Juif dont les sentiments révolutionnaires n'étaient pas douteux (JULIEN GREEN, Journal, 1935, page 37 ). · [Cette négation équivalant à une affirmation atténuée] : Ø 4.

— Monseigneur, ma sympathie n'est pas douteuse.

La réponse marquait quelque tristesse, un léger regret de ce doute.

Et cependant l'incertitude de l'évêque était juste. JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 146. SYNTAXE : Combat, résultat, succès douteux; date douteuse. — En particulier. · GRAMMAIRE.

Mot douteux.

Mot qui provoque le doute pour son genre, son orthographe, sa correction, son interprétation. Écrire un mot dont l'orthographe est douteuse (MAURICE BLONDEL, L'Action, Essai d'une critique de la vie, 1893, page 11 ).

Formes de génitifs douteux (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 179 ).

Tournure douteuse, voire incorrecte (GEORGES DUHAMEL, Combat contre les ombres, 1939, page 128 ). · VERSIFICATION (PROSODIE GRECQUE ET LATINE).

Voyelle qui peut être longue ou brève selon sa place dans le vers.

Les syllabes douteuses [des vers latins] , en quelque proportion qu'elles soient, finissent toujours par se résoudre en longues et en brèves (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe.

siècle, 1828, page 84 ). B.— Péjoratif.

[Qualifie des inanimés ou des animés] 1.

Usuel.

[Qualifie des inanimés] a) Qui, en raison de sa nature, ne correspond pas à une valeur clairement définissable, ce qu'on hésite à qualifier.

Couleur douteuse, temps douteux.

Sombre et douteux printemps (PAUL CLAUDEL, Corona Benignitatis, 1915, page 387 ).

Ciel douteux (...) ciel de mars, gris et bleu mêlés, éclairs de soleil et bise aigre; j'ai ma fourrure et mon parapluie (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1922, page 387 ). — Fréquent.

Jour douteux.

Qu'on hésite à qualifier jour ou nuit.

Par extension.

lumière douteuse.

Lumière faible qui ne permet pas de distinguer les objets.

Clarté douteuse d'une lampe : Ø 5.

Il [Enjolras] alla trouver Gavroche qui s'était mis à fabriquer des cartouches dans la salle basse à la clarté douteuse de deux chandelles (...).

Ces deux chandelles ne jetaient aucun rayonnement au dehors. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 340. b) Dont la valeur, la qualité n'est pas conforme à ce qu'on est en droit d'attendre, et doit être ou mériterait d'être mise en doute ou récusée.

Affection, propreté douteuse.

Pièce d'un aloi douteux (ERNEST RENAN, Drames philosophiques, L'Eau de jouvence, 1888, III, 2, page 481 ).

Titre [de noblesse douteux] (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1926, page 2. »

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