Dictionnaire en ligne: DONT, pronom relatif. Pronom relatif des deux genres et des deux nombres introduisant une proposition relative à l'intérieur de laquelle il joue le rôle d'un complément prépositionnel introduit par de. Il est l'équivalent de de qui, duquel, de laquelle, desquels, desquelles lorsque l'antécédent, substantif ou pronom, désigne un être animé; de duquel, de laquelle, desquels, desquelles lorsque l'antécédent désigne un inanimé; de de quoi lorsque l'antécédent est un pronom neutre comme ce, cela, rien. 1re. Section [Dont pronom en fonction de représentant; précédé d'un antécédent nominal qu'il représente dans la proposition subordonnée relative] I.— [En construction de complément d'un substantif ou d'un adjectif avec lequel il forme un syntagme nominal] A.— [Rapports de sens entre dont et le substantif qui suit : dont marque l'appartenance] 1. [Dont marque la possession, la qualité, la matière : il complète un substantif ou un pronom au singulier ou au pluriel] a) [L'antécédent est un substantif] a ) [animé] Lulu est la maîtresse de Richeterre dont la femme a divorcé pour épouser Vernon (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 250 ). ß ) [inanimé] : Ø 1. Nous aimions à gravir les côteaux ensemble, à voguer sur le lac, à parcourir les bois à la chûte [sic] des feuilles; promenades dont le souvenir remplit encore mon ame [sic] de délices. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 419. b) [L'antécédent est un pronom] De tous les insectes que j'ai dessinés, voici le plus simple, et celui dont l'étude m'a fait le plus grand plaisir (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 4, 1797, page 67 ). c) [L'antécédent est un groupe nominal] Une cavité fermée de toutes parts, dont une portion, repliée dans l'autre, recouvre immédiatement le coeur et les gros vaisseaux (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 4, 1805, page 185 ). Remarque : 1. Dont ne peut être employé lorsque le complément du verbe n'est pas dans un rapport d'appartenance avec l'antécédent. 2. Dont ne peut entrer en concurrence, dans la proposition subordonnée relative, avec un autre représentant de l'antécédent comme un pronom personnel, un adjectif possessif ou le pronom personnel en. Confer infra les constructions pléonastiques rejetées par le bon usage. — Construction particulière. · [L'antécédent peut être disjoint du pronom relatif] : Ø 2. Ainsi l'arrondissement des frontières est un système, dont la base se détruit par elle-même, dont les éléments se combattent, et dont l'exécution, ne reposant que sur la spoliation des plus faibles, rend illégitime la possession des plus forts. BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, De l'Esprit de conquête et de l'usurpation, 1813, page 157. · [Dont après ponctuation forte] : Ø 3.... ce royaume, dont les productions, si elles étaient à leur maximum, alimenteraient la moitié de l'Europe; dont les laines suffiraient aux manufactures de France et d'Angleterre; dont les bestiaux, employés en salaison, produiraient un revenu immense; ce royaume, dis-je, ne fait aucun commerce. Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 2, 1797, page 61. · [Le pronom relatif peut introduire des subordonnées juxtaposées et/ou coordonnées] [à d'autres relatives] : Ø 4. — Croira-t-on qu'il existe dans cette grande capitale une classe assez nombreuse de gens qui ne possèdent pas un sou, qui n'exercent aucune profession, qui n'ont ni parens, ni amis, dont la conduite n'a rien de légalement répréhensible, et qui trouvent cependant le moyen de mener une assez douce vie? VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 1, 1811, page 203. [à un adjectif déterminatif] Dans les espèces d'animaux privées de doigts, ou dont les doigts sont enveloppés de substances insensibles, ces appendices les remplacent (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 589 ). 2. [Dont marque le rapport partitif; il complète une locution partitive, nom de nombre ou indéfini numéral] a) [La locution partitive est sujet] a ) [avec un nom de nombre] Il rencontra, le 3 octobre, trois îles, dont une est remarquable par la quantité prodidigieuse d'oiseaux qu'il y trouva (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 1, 1797, page 84 ). Il amena deux chevaux dont l'un avait une selle de femme (GUSTAVE FLAUBERT, Un Coeur simple, 1877, page 18) : Ø 5.... mon grand-père, comme tout le monde, avait une femme répondant au nom évangélique de Marie. Il lui fit onze enfants, dont huit survécurent à leur éducation chrétienne. Il lui fit onze enfants parce que les premiers furent six filles, dont quatre devaient embrasser l'état religieux (elles ont choisi la meilleure part)... HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 19. — En particulier. · [Avec une expression numérique partitive] Je dirigeai ma route vers cette espèce de village dont une des maisons avait trois cent trente pieds de longueur (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 2, 1797, page 99 ). · [Avec une fraction] De deux mille à deux mille quatre cents tonneaux de fer, dont les trois quarts sont convertis en barres, et le reste fondu en boulets, canons, etc. (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 1, 1801, page 283 ). Emploi elliptique du verbe. La face couturée de cicatrices, dont une profonde qui me coupe encore la lèvre supérieure (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 263 ). Remarque : Dans ces cas, l'emploi de en est impossible. ß ) [Avec un indéfini numéral] Nos pertes sont légères et, depuis le début, ne dépassent pas 150 dont beaucoup sont des blessés (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 387 ). Emploi elliptique du verbe être. Les autres, plutôt des hommes âgés, dont beaucoup du service des chemins de fer en campagne (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 284 ). b) [La locution partitive est attribut (ou sujet réel); dans ce cas, l'emploi de dont paraît insolite, venant se superposer à en dans il y a] Remarque : Dont n'est pas considéré comme correct lorsqu'il est complément d'un numéral régime; certains auteurs utilisent cependant ce tour : a) avec un nom de nombre. Puis on répandit devant eux des saphirs dont il fallut choisir quatre (MAUPASSANT, Fort comme la mort, II, 4 cité dans LE BON USAGE (MAURICE GREVISSE) 1964, § 558); b) avec un indéfini numéral (confer LE BON USAGE (MAURICE GREVISSE), opere citato). c) [Dont introduit une proposition avec ellipse du verbe (tour très fréquent, notamment dans la langue parlée)] a ) [Dans une locution partitive sujet, complément d'objet ou complément circonstanciel du verbe] J'ai donné quatorze enfants à l'Italie, dont huit garçons (HENRI DE MONTHERLANT, Malatesta, 1946, II, 5, page 476 ). Trente jours de prison dont quinze de cellule (JACQUES PRÉVERT, Paroles, 1946, page 243) : Ø 6. — Écoute bien, je suis excellent nageur, j'ai déjà sauvé deux personnes, dont une en mer par gros temps. JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 121. ß ) [Suivi d'un nom de personne et plus rarement d'un pronom personnel] Synonymes : parmi lesquels, entre autres (citons). Ne pas consentir à lâcher prise (il y a d'admirables exemples de cela; dont celui de Guillaumet) (ANDRÉ GIDE, Journal, 1949, page 334 ). Les jeunes hégéliens de gauche (dont Marx) (ALBERT CAMUS, L'Homme révolté, 1951, page 84) : Ø 7.... une décision préliminaire d'utiliser l'arme au Japon fut prise le 1er. juin, après la fin de la guerre avec l'Allemagne, par un Comité présidé par le ministre de la Guerre Stimson, conseillé par quelques-uns des savants responsables, dont Compton, Fermi, Lawrence et Oppenheimer. BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962, page 57. — Par extension. [Suivi d'un nom propre (de pays, etc.)] Les grandes puissances atomiques occidentales, dont la France ( BERTRAND GOLDSCHMIDT, L'Aventure atomique, ses aspects politiques et techniques, 1962 page 149 ). — Spécialement, dans la terminologie juridique et adminiqtrative. Dont acte (confer infra). B.— [Fonction déterminative; dont détermine un substantif] 1. [un substantif ou équivalent de substantif sujet dans la relative] Des questions dont tout autre que lui eût senti l'inconvenance (JOSEPH FIÉVÉE, La Dot de Suzette, 1798, page 131 ). Deux fois dans la même semaine, il avait commis la gaucherie de confondre Bernadette Salvail, dont la réputation de beauté s'étendait au-delà de la Grand'Rivière, et la petite maîtresse d'école, d'une laideur de pichou (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 54 ). 2. [un substantif attribut dans la relative] Il se souvenoit toujours de Fénelon, dont il avoit été l'hôte (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 178 ). Tous ceux qui viendront prendre leurs degrés dans l'école dont il aspire à devenir le chef (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 3, 1813, page 214 ). 3. [un substantif complément d'objet dans la relative] Son compagnon, dont, avant de mourir, il désiroit contempler les dernières agonies (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 2, 1801, page 55 ). Le cénotaphe de Montmorency, dont elle et l'archevêque de Tyr ont seuls la clef (MADAME COTTIN, Mathilde, tome 2, 1805, page 160 ). 4. [deux substantif de fonction différente dans la relative; dont complète à la fois le sujet et le complément d'objet direct dans la relative] Ceux [les cônes membraneux] dont le développement avoit poussé les barbes au dehors (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 606 ). Ils [les mots] oublient leur fonction première d'exprimer du perçu, du senti, cette fonction dont l'image, à son tour, revendique l'apanage (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 22) : Ø 8. Il y a, au seuil de l'église, n'assistant jamais à aucun office, un misérable homme, dont le propriétaire vient de faire enlever la porte et la fenêtre pour une dette de quelques francs. LÉON BLOY, Journal, 1903, page 157. Remarque : Dans ces cas, l'emploi d'un possessif dans la relative ferait pléonasme avec dont et le bon usage le rejette. Confer infra a — Grammaire du "bon" usage. a) Emplois non admis. a ) [Cas où dont devrait déterminer un complément prépositionnel dans la proposition relative; la construction avec dont est alors remplacée par une construction où l'antécédent est repris par de qui pour un être animé, duquel, de laquelle, desquels ou desquelles dans les autres cas; le complément prépositionnel, quoique faisant partie de la relative, précède obligatoirement le pronom relatif] « Le garçon à l'avenir de qui (en français parlé : duquel) je m'intéresse » (et non : « *Le garçon dont je m'intéresse à l'avenir »). « Le livre à la rédaction duquel je travaille » (et non : « *Le livre dont je travaille à la rédaction »). « Le parc dans les allées duquel je me promène » (et non : « *Le parc dont je me promène dans les allées ») (DANS GASTON MAUGER, Grammaire pratique du français d'aujourd'hui, Paris, Hachette, 1968, § 398 ) : Ø 9. Ces représentations, qui m'ont été faites par des personnes dont l'amitié m'est bien chère, et à l'ascendant desquelles je ne sais pas résister, (...) ont vaincu ma répugnance et fait taire toutes mes objections. MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, De l'Influence de l'habitude sur la faculté de penser, 1803, page 5. ß ) [Cas où dont serait employé pléonastiquement avec un pronom personnel dans la relative] « Le poète que ses oeuvres ont rendu illustre » (et non : « *Le poète dont les oeuvres l'ont rendu illustre »). « *Les élèves à qui leur application a valu des succès » (et non : « Les élèves dont l'application leur a valu des succès ») (dans Le Bon Usage (MAURICE GREVISSE) 1975, 10e. édition, § 560, remarque 3 ). ? ) [Cas où dont serait employé pléonastiquement avec en dans la relative (et lorsque dont ne détermine qu'un mot de la relative)] « Mes amis dont je connais la fidélité » (et non : « *Mes amis dont j'en connais la fidélité ») (dans Le Bon Usage (MAURICE GREVISSE) 1975, 10e. édition, § 560, remarque 4 ). d ) [Cas où dont serait employé pléonastiquement avec un adjectif possessif dans la relative (et lorsque dont ne détermine pas le sujet dans la relative)] « Ce petit livre (...) dont je ne sais plus le titre ni le nom de l'auteur » (ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres et les Nouvelles Nourritures, page 293, dans Le Bon Usage (MAURICE GREVISSE) 1975, 10e. édition, § 560, remarque 2, N. B. 1 b (et non : « *Ce petit livre dont je ne sais plus le nom de son auteur »). Remarque : L'emploi d'un adjectif possessif dans la relative est possible lorsque dont ne détermine qu'un substantif de la relative et que cet adjectif possessif renvoie à un autre nom. M. Pitt doit avoir pour ennemis (...) les hommes dont son rang élevé attire l'envie (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Essai historique, politique et moral sur les Révolutions, tome 1, 1797, page 222). Cependant il est parfois utile a) pour éviter une amphibologie et pour signifier « son propre, sa propre ». Ma vie en vérité commence Le jour où je t'ai rencontrée Toi dont les bras ont su barrer Sa route atroce à ma démence (LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, page 173); b) pour éviter la répétition abusive de l'article défini Il fut toujours l'homme sensuel, perspicace et romanesque, dont ses lettres révèlent les facultés contradictoires (PAUL BOURGET, Essais de psychologie contemporaine, 1883, page 220); c) lorsque dont est complément de deux mots différents de la subordonnée relative, il est logique de le reprendre par un possessif (ou un pronom). Ayant épousé mademoiselle Thérèse Montessuy, dont la dot vint soutenir sa fortune politique (FRANCE, Lys rouge, 1894, page 43). b) Emplois admissibles. a ) [Après dont le sujet ou le complément d'objet dans la relative forme un nom composé, un groupe nominal ou une locution substantif quasi-soudée] Un homme dont la force d'esprit est surprenante (KRISTIAN SANDFELD, Syntaxe du français contemporain, tome 2, Les propositions subordonnées, Paris, E. Droz, 1936, page 190 ). Vous dont j'ai toujours apprécié la hauteur de vue (ANDRÉ GIDE, Les Faux-monnayeurs, 1926, page 939 ). ß ) [Dont est complément d'une locution verbale figée appelant la construction avec de (venir à bout de quelque chose, être à l'écart de quelque chose)] Je me mis à songer plus attentivement à cette singulière colonie de Maremma dont Fabrizio faisait tant de cas (JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 60 ). Remarque : Ne sont pas admises les constructions qui aboutiraient à une proposition relative se terminant par un complément prépositionnel, sauf si ce conplément prépositionnel forme un syntagme plus ou moins figé avec le substantif ou le verbe dont il est le complément On trouve dans la documentation un certain nombre de cas où le caractère figé du syntagme est moins net que dans les exemples cités ci-dessus. Tout seul, (...) se dévidait le peloton dont j'avais lesté le bout du fil (Julien Gracq, Le rivage des Syrtes, 1951, page 242). c) Emplois controversés. [Dont dépendant à la fois d'un complément prépositionnel et d'un autre substantif sujet ou complément d'objet, notamment lorsque le complément prépositionnel désigne une partie du corps] « Ce garçon (...) dont l'énergie se lisait dans les yeux bleus » (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Le Passant d'Éthiopie, page 90 dans Le Bon Usage (MAURICE GREVISSE) 1975, § 560, remarque 1 ). « Il y a ceux (...) dont on lit la pensée dans les yeux » (ALEXANDRE DUMAS FILS. Le Fils naturel, Prologue, 5, dans Le Bon Usage (MAURICE GREVISSE) 1975, § 560, remarque 1 ). II.— [Dépendant directement du verbe subordonné (actif, passif, pronominal) avec lequel il forme un syntagme verbal] A.— [Rapports de sens entre dont et le verbe] 1. Archaïque et littéraire. [Dont marque la provenance, l'éloignement, l'extraction] Synonyme : où. a) Au sens physique. [Dont marque le point de départ d'un mouvement] Le perdreau, (...) traînant encore l'oeuf dont il vient de sortir (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 2, 1808, page 321 ). Des trottoirs dont il fallait descendre chaque fois qu'on croisait un passant (GEORGES SIMENON, Les Vacances de Maigret, 1948, page 7) : Ø 10.... le Carrefour, propriété de famille aux environs de Pont-l'Évêque, dont il ne bougeait plus, où il se ferait plaisir de me recevoir et de mettre à ma disposition ses papiers, sa bibliothèque et son érudition... ANDRÉ GIDE, Isabelle, 1911, page 603. Remarque : 1. Dont ne peut avoir pour antécédent un adverbe de lieu. 2. Cet emploi archaïque que les grammairiens condamnent est assez répandu chez les auteurs moderne avec les verbes qui demandent la préposition de (confer LE BON USAGE (MAURICE GREVISSE), § 562). b) Au figuré. — [L'antécédent désigne un point de départ réel] Il dit que le procès est une faute, une impasse dont ils ne pourront sortir (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1883, page 226) : Ø 11.... puis, tournant le front vers la vitre, il se réfugia dans un silence somnolent, dont il sembla bientôt ne plus vouloir, ne plus pouvoir sortir. ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, La Mort du père, 1929, page 1268. — [L'antécédent désigne un point de départ figuré pour marquer un mouvement logique, une conséquence] Les questionnaires oraux, dont elle part, donnent habituellement, il est vrai, des résultats assez décevants (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 26) : Ø 12. Ainsi la passion retourne contre la raison dont elle est issue les forces que la raison avait libérées dans l'homme. JULES VUILLEMIN, Essai sur la signification de la mort, 1949, page 214. — [Cas intermédiaires entre l'éloignement et l'éloignement figuré] Il rêvait d'un combat héroïque, d'une longue tuerie dont il sortirait parfait et pur (LOUIS HÉMON, Maria Chapdelaine, 1916, page 34 ). c) Spécialement. [Pour marquer l'origine familiale ou sociale, la descendance, l'extraction; l'antécédent est du type animé (être issu, descendre de)] Sem en eut cinq : chacun eut au moins une épouse, dont il eut maint enfant (JEAN-FRANÇOIS COLLIN D'HARLEVILLE, Le Vieux célibataire, 1792, III, 2, page 67 ). Le peuple dont tu sors (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 738) : Ø 13. Quel miracle — pas d'autre mot — que l'apparition de cet enfant à l'instant précis où les deux lignées dont il sort, Fontanin et Thibault, allaient s'éteindre sans avoir rien donné qui vaille! ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, Épilogue, 1940, page 920. 2. [Dont marque la cause (avec les verbes demandant la préposition de au sens causal)] a) [L'antécédent est un substantif ou un pronom] Il ne trouvait rien là dont il eût honte et gêne (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1952, page 324) : Ø 14. À l'âge de neuf ans, il [Nodier] s'avisa de faire une déclaration d'amour à une femme de Besançon... Il lui avait donné rendez-vous dans un lieu écarté. Elle vint et lui donna le fouet, dont il pensa crever de rage et de honte. PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Montijo, 1870, page 93. b) [L'antécédent est toute une proposition, plus rarement une phrase : (ce) dont en apposition (confer infra)] . Vieilli, rare. Ellipse de ce. Je n'ai vu mademoiselle Molica qu'une fois, je suis trop grand pour aller chez elle, dont bien me fâche (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Correspondance, tome 3, 1800-42, page 272 ). Sa femme Giuseppa lui avait donné d'abord trois filles (dont il enrageait) et enfin un fils (PROSPER MÉRIMÉE, Mosaïque, 1833, page 5 ). 3. [Dont marque d'autres circonstances verbales] a) [Complément d'agent d'un verbe à la voix passive] Synonymes : duquel..., par lequel, par qui (dont insiste davantage sur la nature du rapport) — [L'antécédent est un être animé] Quoi cependant de plus digne d'envie, que le sort d'un homme uni à la femme qu'il aime, et dont il est aimé! (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 2, 1801, page 370 ). L'un aime sans oser le dire à celui dont il ne se croit pas aimé (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 166 ). — [L'antécédent est un inanimé] Mandel me parla sur un ton de gravité et de résolution dont je fus impressionné (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 58 ). On est déconcerté par ces détails sans importance dont ils paraissent avoir été surtout frappés, qu'ils semblent avoir surtout retenus (NATHALIE SARRAUTE, L'Ère du soupçon, 1956, page 128 ). b) [Complément circonstanciel de moyen, d'instrument; l'antécédent désigne un inanimé] Synonymes : par lequel, avec lequel. Son jeune disciple lui apporte la flûte dont il avoit coutume de jouer (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 3, 1810, page 135 ). Un rasoir dans la [main] droite dont il s'est coupé le cou (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Monsieur Panizzi, 1870, page 135) : Ø 15.... Madame Gide a fait confectionner de grandes housses en forme, dont on couvre les bibliothèques du palier, le matin, pendant l'heure du ménage... ROGER MARTIN DU GARD, Notes sur André Gide, 1951, page 1385. — En particulier. [Moyen de subsistance] D'où venait le goût si particulier des petits pois dont ils déjeunèrent (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 330 ). c) [Complément circonstanciel de manière; l'antécédent est un substantif désignant la manière] (À, de) la façon, la manière dont... du train dont il va (Nouveau Larousse illustré). Synonymes : par lequel, avec lequel. Du train dont va le monde (confer André Gide, Ainsi soit-il, 1951, page 1227 ). Presque du ton dont il eût dit : « Allez réviser votre cours de tactique » (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 131) : Ø 16.... j'invitai les deux diplomates à faire savoir de ma part, respectivement à Messieurs Roosevelt et Churchill, que, s'ils devaient un jour modifier leur position, j'attendais d'eux qu'ils nous en avertissent avec la même diligence dont j'usais à leur égard. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 72. Remarque : 1. On rencontre dans la documentation un sens vieilli de dont = dans laquelle. Vous ne sauriez croire la joie dont je suis (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Correspondance, tome 2, 1789-1824, page 204). 2. De la façon dont, du train dont vont les choses n'est pas une construction pléonastique. De la façon dont vont les choses, elle pourrait bien avoir parlé pour rien (ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1446). d) [Complément circonstanciel de matière, et, par extension, dont marque le point de départ d'une transformation (de = à partir de)] Le caoutchouc dont sont faits les ballons et les balles qui figurent les mamelles (GUILLAUME APOLLINAIRE, Les Mamelles de Tirésias, 1918, page 867 ). Cet homme était de la pâte dont sont faits les prophètes (JEAN GUÉHENNO, Jean-Jacques, 1948, page 305) : Ø 17.... la matière dont il était fait ne semblait pas de la chair humaine, mais bien quelque substance éthérée, quelque paraffine translucide et nacrée, quelque pulpe immatérielle; on eût dit une chair d'hostie. ANDRÉ GIDE, Journal, 1949, page 336. — Par extension. [Point de départ d'une transformation] Tel insecte dont elle fera sa nourriture (ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1949, page 312 ). Celle dont il entend faire une vicomtesse de Clérambard (MARCEL AYMÉ, Clérambard, 1950, page 159 ). e) [Complément circonstanciel de propos] Synonymes : au sujet duquel, à propos duquel (de qui, de quoi). Cet homme, en particulier, dont il est question maintenant, ne sent, pour ainsi dire, que lorsqu'il se meut (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 1, 1808, page 395 ). J'avais alors ma fillette malade dont je ne savais plus rien (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 119 ). Cet art dont vous avez si bien écrit (HENRI DE MONTHERLANT, Malatesta, 1946, I, 7, page 451) : Ø 18. J'emploie constamment les mots de matière et de forme. On peut se demander ce dont il s'agit exactement. PIERRE SCHAEFFER, À la recherche d'une musique concrète, 1952, page 50. Remarque : 1. Dans bien des cas, on peut aussi considérer ce complément comme un complément d'objet indirect (objet second) d'un verbe transitif à double construction d'objet C'est ce dont je vous plains. Je n'ai fait aucune chose dont vous ayez lieu de vous plaindre (Paul Claudel, Le Ravissement de Scapin, 1952, page 1327). Blum considérait sous la seule optique socialiste le grand problème national dont je l'avais entretenu (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, 1959, page 260). 2. Ce dont peut introduire une subordonnée interrogative indirecte. Synonyme de quoi. Sais-tu ce dont je parle? (Albert Camus, Les Justes, 1950, IV, page 361). Savez-vous ce dont j'ai rêvé (Albert Camus, La Chute, 1956, page 1543). B.— [Rapports grammaticaux] 1. [Dont introduit un complément d'objet indirect (objet premier)] a) [d'un verbe transitif indirect ou pronominal construit avec de] Débarrasser le marchand des objets dont il désespérait de se défaire (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 2, 1812, page 239 ). Il y eut un petit silence dont Henri profita pour se lever (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 243 ). Remarque : Dont suivi d'un infinitif (rare). Le ministre (...) n'a point trouvé, dans son domaine, (...) une seule occasion dont user (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 941). b) [d'une locution verbale construite avec de] Fais ce dont tu as envie (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 574 ). L'expérience des illusions — des révélations — dont il a été le jouet (MARIE-JEANNE DURRY, Gérard de Nerval et le mythe, 1956, page 123) : Ø 19. Poussées par de solides bras de vent, les giboulées giflaient interminablement le Craonnais avec la même constance dont Folcoche savait faire preuve à notre égard. HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 73. Remarque : Certains verbes admettent un complément circonstanciel de propos. Les cinq dont je viens de parler (JEAN-BAPTISTE LAMARCK, Philosophie zoologique, tome 2, 1809, page 155). 2. [Dont introduit un complément d'objet indirect (objet second) d'un verbe transitif direct et indirect (à construction double)] a) [L'antécédent est un substantif ou un groupe nominal] Élans sublimes de la nature, expressions des plus beaux sentiments dont elle ait orné le coeur de l'homme! (MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 3, 1801, page 91 ). b) [Le complément d'objet direct est un pronom personnel] Dans l'attente du sourire dont elle m'aurait récompensé (ANDRÉ GIDE, Journal, 1943, page 170 ). L'ultimatum dont je vous ai menacé (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 379) : Ø 20.... tout ce dont vous m'accusez est pure invention et calomnie. On m'accuse de ce que j'ai fait, de ce que je n'ai pas fait, et aussi des mêmes actes pour lesquels on ne blâme pas les autres, quand ce sont eux qui les font, et pour lesquels même il arrive qu'on les loue. HENRI DE MONTHERLANT, Malatesta, 1946, II, 5, page 476. 3. [Dont introduit un complément d'adjectif] Répondit-il, avec toute la simplicité dont il était capable (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 132 ). Cette phrase étonnante, inexplicable, dont je me sens encore à peine responsable (JULIEN GRACQ, Un Beau ténébreux. 1945, page 31 ). En voilà un dont je ne suis pas fière! (HENRI DE MONTHERLANT, Port-Royal, 1954, page 1030 ). 4. [Dont introduit une proposition elliptique du verbe] Confer supra le rapport partitif. 2e. Section [Dont en fonction d'élément d'un nominal sans valeur de représentant; précédé d'un démonstratif à valeur déterminative d'article (cela dont..., ce dont...) avec lequel il forme un syntagme substantif fonctionnant comme un mot simple à l'intérieur de la proposition principale; en fonction anaphorique] I.— [de reprise, de renvoi] A.— Ce dont, en apposition (après virgule, parfois après un point) 1. [Pour reprendre un syntagme entier, une proposition ou même une phrase] Les carnivores, (...) sont (...) beaucoup moins favorisés quant au sens du toucher : ce dont ils sont en général compensés par celui de l'odorat (GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 583) : Ø 21. Il souhaite que s'il y a une guerre civile, ce dont il doute un peu, on ne le battra pas comme l'ont battu les Allemands qui l'ont presque tué à coups de bâton. JULIEN GREEN, Journal, 1946, page 22. 2. [Pour reprendre, en incise, une proposition qui va suivre (par anticipation)] : Ø 22. Cependant cela était bon à observer pour vous faire remarquer, ce dont vous verrez de fréquentes preuves dans toutes vos études, que toutes ces classifications que font les hommes pour mettre de l'ordre dans leurs idées, sont très-imparfaites; et qu'il faut s'en servir parce qu'elles sont commodes,... ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY. Élémens d'idéologie, 1. Idéologie proprement dite, 1801, page 34. 3. En particulier. [Dans la terminologie juridique et administrative] Dont acte. Acte est pris de ce qui vient d'être dit (Confer acte II C). — Par analogie. Dont ci-joint copie. Par lettre d'aujourd'hui, dont ci-joint copie, j'en avertis le général Eisenhower (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 476 ). B.— Cela dont; c'est ce dont..., voilà ce dont... C'est ce dont = c'est de cela que = c'est de quoi. Allons! C'est bien cela dont il est question! (JEAN-FRANÇOIS COLLIN D'HARLEVILLE, Le Vieux célibataire, 1792, IV, 3, page 98) : Ø 23. — Alors vous avez une idée de ce qui nous arrivera quand nous aurons fait cadeau de l'Europe à Staline. — Ce n'est pas de ça qu'il s'agit, dis-je. — C'est exactement ce dont il s'agit. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 69. C.— Voilà ce dont. C'est donc ça? Ce n'est que ça? Voilà ce dont tu me juges capable? (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mains sales, 1948, 2e. tableau, 4, page 54 ). II.— [d'annonce] Le tour présentatif ce dont..., c'est de (ce dont en tête de phrase, sujet, annonce ce qui va suivre et le met en relief). Ce dont ils ont le plus peur, c'est de passer pour réactionnaires (ALBERT CAMUS, Les Possédés, 1959, 2e. tableau, page 1038) : Ø 24. Quand vous vous présenterez devant la Cour suprême, ce dont vous aurez besoin, ce n'est pas d'une vérité que personne ne croira, c'est d'une bonne déclaration sous la foi du serment, d'une déclaration qu'aucun tribunal ne puisse contester. ALBERT CAMUS, Requiem pour une nonne, 1956, 3e. tableau, page 850. — La chose dont..., c'est que; il y a une chose dont..., c'est que. Tu comprends, reprit-il avec animation, il y a une chose dont je suis sûr, c'est qu'il n'y a que les communistes qui font du travail utile (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 287 ). — Il est une chose dont. Des êtres organisés comme nous, peuvent prononcer avec assurance qu'il est une chose dont ils sont complètement certains (ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY. Élémens d'idéologie, 3. Logique, 1805, page 192 ). — Il y a... dont... : c'est : Ø 25. Dans les domaines de phénoménologie poétique que nous étudions, il y a un adjectif dont le métaphysicien de l'imagination doit se méfier : c'est l'adjectif ancestral. GASTON BACHELARD, La Poétique de l'espace, 1957, page 171. III.— [Dont en fonction de subordination (dans la subordination en chaîne); pour introduire une proposition subordonnée relative suivie d'une proposition subordonnée conjonctive complétive ou interrogative (dont est subordonnant pur, dépourvu de sens); dont signifie au sujet de qui, de quoi, mais le sens s'affaiblit au profit de la fonction de subordination (cette double construction grammaticalement correcte est d'un emploi fréquent)] A.— [Une relative avec dont suivie d'une complétive d'objet avec que (dont... que, cas très fréquent)] : Ø 26.... les philosophes et les historiens discuteront plus tard des motifs de cet acharnement, qui mène à la ruine complète un grand peuple, coupable, certes, et dont la justice exige qu'il soit châtié, mais dont la raison supérieure de l'Europe déplorerait qu'il fût détruit. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 157. B.— [Une relative avec dont suivie d'une interrogation indirecte (dont... si, dont... combien, dont... comment, etc.)] Ainsi de l'homme et de mon peuple dont j'ignore où il va (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Citadelle, 1944, page 907 ). Je reste un peu gêné par « jean-foutre », dont je ne sais comment marquer le pluriel (ANDRÉ GIDE, Ainsi soit-il, ou Les Jeux sont faits, 1951, page 1195) : Ø 27. Au moment de leur départ, je pus joindre à l'équipe un quatrième, dont l'avenir devait montrer combien il était efficient. C'était le capitaine de Hauteclocque. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 93. Ø 28. Il descendait vers le fleuve frais, sous la pluie impalpable. Il écoutait toujours ce grand bruit spacieux qu'il n'avait cessé d'entendre depuis son arrivée, et dont on ne pouvait dire s'il était fait du froissement des eaux ou des arbres. ALBERT CAMUS, L'Exil et le Royaume, 1957, page 1665. C.— [Une relative avec dont suivie d'une seconde relative (avec il y a... qui)] : Ø 29.... elle a soin de me raconter chaque matin, (...) tous les propos d'antichambre qu'elle a recueillis la veille, et qu'elle commente avec un instinct de malignité dont il n'y a pas de journaliste qui ne se fît honneur. VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée d'Antin, tome 5, 1814, page 63. Remarque : 1. Cette construction évite une suite de relatives dépendant d'un même antécédent. 2. Des tours de substitution sont employés par de nombreux écrivains : a) « Des coquillages dont on sait qu'il est friand =› des coquillages dont elle le sait friand =› des coquillages pour lui qui, elle le sait, en est friand »; b) La proposition infinitive : " L'homme dont on sait qu'il est allé =› l'homme qu'on croit être allé " (cité dans GASTON MAUGER, Grammaire pratique du français d'aujourd'hui, Paris, Hachette, 1968, § 401 bis, note 3). D.— [Une relative avec dont suivie d'une subordonnée interrogation indirecte suivie elle-même d'une complétive d'objet direct (dont... si... que, triple construction, rare)] « Notre table dont j'eusse été bien étonné si l'on m'avait dit qu'elle était raffinée » (cité dans Syntaxe du français contemporain (KRISTIAN SANDFELD), page 206 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 100 375. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 172 434, b) 128 278; XXe. siècle : a) 133 670, b) 130 616.