Dictionnaire en ligne: DODU, -UE, adjectif.

Dictionnaire en ligne: DODU, -UE, adjectif. A.— [En parlant d'un animal considéré comme consommable] Qui est gras et bien en chair. Ortolan bien dodu, poularde dodue, dodu à souhait. Prélever sur une volaille, un chapon dodu, par exemple (...) de larges tranches (confer Joseph de Pesquidoux, Livre de raison, 1925, page 118) : Ø 1. Deux chats qui descendoient du fameux Rodilard, Et dignes tous les deux de leur noble origine, Différoient d'embonpoint : l'un étoit gras à lard, C'étoit l'aîné; sous son hermine D'un chanoine il avoit la mine, Tant il étoit dodu, potelé, frais et beau :... JEAN-PIERRE CLARIS DE FLORIAN, Fables, 1792, page 76. B.— [En parlant d'une personne] Qui a de l'embonpoint, dont la chair est ferme et replète. Bras, enfants, seins dodus; petits rentiers dodus; paraître dodu. Le menton plissé sur la cravate lâche, joufflu, dodu du haut en bas, semblant à première vue un gros bel enfant de trente-cinq ans (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1859, page 585 ). Elle s'écrasait les nichons contre l'établi, elle était dodue de partout, des rototos magnifiques... ça débordait de son tablier (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 189) : Ø 2. À quinze ans, elle avait poussé comme un veau, très blanche de chair, très grasse, si dodue même qu'on aurait dit une pelote. Oui, c'était ça, quinze ans, toutes ses dents et pas de corset. ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 708. — Emploi comme substantif. Ces deux gros Gascons (...) ces deux gros dodus (CHARLES PÉGUY, Ève, 1913, page 832 ). C.— Par extension. [En parlant d'une chose] Arrondi, épais, rebondi ou présentant une certaine consistance. Portefeuille dodu, ventre dodu d'une bouteille. Écoutez, ma chère Madame Cibot, vous avez fait votre pelote, elle est dodue! (HONORÉ DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 301 ). Ce n'était plus l'irréprochable alternance des « pleins » dodus et des maigres « déliés » (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Messieurs les Ronds-de-cuir, 1893, 5e. tableau, 1, page 168 ). Les capitons dodus d'un couvre-pieds (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Chéri, 1920, page 223) : Ø 3. M. Lheureux (...) espérait (...) qu'on ne pourrait payer les billets, qu'on les renouvellerait, et que son pauvre argent, s'étant nourri chez le médecin comme dans une maison de santé, lui reviendrait, un jour, considérablement plus dodu, et gros à faire craquer le sac. GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 2, 1857, page 53. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 79.