Dictionnaire en ligne: DISQUALIFIER, verbe transitif.

Dictionnaire en ligne: DISQUALIFIER, verbe transitif. A.— Domaine du sport. 1. TURFISME. Exclure d'une course (le cheval qui ne correspond pas aux exigences du règlement). Un cheval, un jockey disqualifié (Dictionnaire général de la langue française (ADOLPHE HATZFELD, ARSÈNE DARMESTETER)). 2. Par analogie. Interdire, exclure (un joueur, un coureur, une équipe) qui se rend coupable de tricherie, d'indélicatesse ou de dopage. Le starter dut l'avertir qu'il devait le disqualifier au troisième [départ] s'il ne le prenait correctement (ALEXANDRE ARNOUX, Les Gentilshommes de ceinture. 1928, page 244 ). À l'époque, le champion noir [de boxe] était plus ou moins disqualifié pour des histoires de maquereautage (BLAISE CENDRARS, Le Lotissement du ciel, 1949, page 229) : Ø 1.... si l'un des combattants emploie des moyens déloyaux ou porte des prises interdites, ou montre un esprit contraire à l'esprit du judo, il peut être disqualifié. Jeux et sports (sous la direction de Roger Caillois) 1968, page 1451. SYNTAXE : Être disqualifié au premier round; être disqualifié en championnat; être disqualifié pour coup bas. B.— Par extension et au figuré. 1. Blâmer (quelqu'un), détruire la réputation de (quelqu'un) sur la preuve d'une indélicatesse ou en vue de déshonorer. Il m'a raconté [Billy] qu'Aurel a écrit une longue lettre à au moins vingt écrivains de l'Association des Écrivains combattants (...) pour leur demander de me disqualifier (PAUL LÉAUTAUD, Journal littéraire, tome 4, 1922-24, page 171 ). Si (...) les spécialistes disqualifient volontiers l'« amateur », ils s'entendront reprocher l'étroitesse de la « science officielle » (HENRI-IRÉNÉE MARROU, De la connaissance historique, 1954, page 30) : Ø 2. À l'époque dont je parle, si quelque condisciple ne consentait pas à me suivre dans ces voies transcendantes, je le disqualifiais, ou, du moins, je m'éloignais de lui. Ce qui eut lieu pour mon camarade Philippe Laurens,... FRANCIS JAMMES, Mémoires, 1922, page 16. — Emploi pronominal réfléchi. C'était (...) se disqualifier, étant membre de cette association, que de s'attaquer soit à la femme, soit à la maîtresse d'un de ses confrères (OCTAVE FEUILLET, Monsieur de Camors, 1867, page 221 ). Le pouvoir a-t-il le droit, sans se disqualifier, de provoquer des délits qu'il s'apprête à réprimer (JACQUES AUDIBERTI, Quoat-Quoat, 1946, 2e. tableau, page 50 ). 2. Détruire la réputation de (un groupe social, une fonction). (Quasi-)synonyme : discréditer. La profession de journaliste est disqualifiée (CHARLES MAURRAS, L'Avenir de l'intelligence, 1905, page 90 ). L'autre offensive, plus directement journalistique, tendit à disqualifier, à ridiculiser les catholiques démocrates (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 4, 1950, page 152 ). 3. Dénigrer la valeur de (quelque chose), refuser à (quelque chose) toute qualité. L'objectif se détruit et renvoie soudain au subjectif, puisqu'on disqualifie la réalité (JEAN-PAUL SARTRE, Situations II, 1948, page 217 ). Pour des motifs inexplicables, le saphir birman a longtemps été disqualifié (ANDRÉE ET NICOLAS METTA, Les Pierres précieuses, 1960, page 75 ). Le juge administratif disqualifie une opération de police judiciaire en la considérant comme une opération de police administrative (GÉRARD BELORGEY, Le Gouvernement et l'administration de la France, 1967, page 190 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le participe passé adjectivé disqualifié, ée. a) [En parlant d'une personne] Discrédité, déshonoré. Alors, pour ne pas nous sentir absolument ignorés et disqualifiés, nous invoquons le hasard (Alexandre Arnoux, Double chance, 1958, page 87). Car un général battu est un chef disqualifié (maréchal Ferdinand Foch, Des Principes de la guerre, 1911, page 272). b) [En parlant d'une chose abstraite] Discrédité. Ici, c'est le refuge des passions disqualifiées (jeunes filles enlevées, mondaines déclassées, et le reste) (Maurice Barrès, Sang, 1893, page 195). La direction même du pays impuissante et disqualifiée (Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, 1959, page 651). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 15