Devoir de Philosophie

Dictionnaire en ligne: DIABOLIQUE, adjectif.

Publié le 08/01/2016

Extrait du document

Dictionnaire en ligne: DIABOLIQUE, adjectif. A.— Qui est propre au diable, qui tient du diable. Pouvoirs diaboliques, puissances diaboliques. Antonyme : divin. On s'imagine trop volontiers que l'occultisme du Moyen Âge est avant tout diabolique (MAURICE MAETERLINCK, Le Grand secret, 1921, page 217 ). Il [Byron] reconnaissait l'existence, autour de lui, de forces divines et diaboliques (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS. Lord Byron et le démon de la tendresse, tome 2, 1930, page 81 ). — Emploi comme substantif à valeur de neutre. Ce qui est de la nature du diable. Toute vie religieuse gravite autour de deux pôles contraires, entre lesquels il y a la même opposition qu'entre (...) le divin et le diabolique (ÉMILE DURKHEIM, Les Formes élémentaires de la vie religieuse, 1912, page 586 ). 1. Qui est une manifestation des pouvoirs du diable. Tentation diabolique. Il était en train de devenir fou, ou plutôt possédé, d'une possession diabolique (HENRI DE MONTHERLANT, Le Démon du bien, 1937, page 1303) : Ø 1. La même force de mort, issue de l'enfer, la haine vigilante et caressante qui prodigue aux riches et aux puissants les mille ressources de ses diaboliques séductions, ne peut guère s'emparer que par surprise du misérable,... GEORGES BERNANOS, Nouvelle Histoire de Mouchette, 1937, page 1343. 2. Qui est possédé du diable. Ils étaient persuadés (...) qu'elle voyait des diables; l'évêque, le vice-inquisiteur et les assesseurs (...) furent unanimes à la déclarer hérétique et diabolique (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, tome 1, 1908, page LV. ). Emploi comme substantif. Une source glacée, qui connaît un renom tel que de partout les diaboliques accourent (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Le Centaure de Dieu, 1938, page 146 ). Remarque : On rencontre dans la documentation diabolicisme, substantif masculin Qualité d'un être diabolique. Elle [madame de Bonnivet] avait le bonheur d'en découvrir un [Octave] (...) et cet être rebelle était parfait, car sa conduite morale se trouvait strictement honnête, aucun soupçon d'intérêt personnel ne venait attaquer la pureté de son diabolicisme (Henri Beyle, dit Stendhal, Armance, 1827, page 72). B.— Qui rappelle le diable. 1. Qui rappelle les attributs physiques prêtés au diable. Une expression diabolique; des traits diaboliques. Un sourire d'une méchanceté diabolique crispait les coins de sa bouche (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 419 ). Il [Marc Ribert] portait une longue chevelure qui, (...), formait une pointe diabolique sur son front (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 375 ). 2. Qui rappelle les attributs moraux, les pouvoirs prêtés au diable; qui est digne du diable. a) [Par référence aux pouvoirs magiques du diable] Une apparition diabolique. On aurait dit [Vailland] un vieillard régénéré par un philtre diabolique (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 260) : Ø 2.... l'un [des docteurs] assura que la fille était morte entre ses bras et qu'elle était restée sans respiration jusqu'à l'aube, l'autre a reconnu qu'il avait fait sur elle des passes diaboliques, (...), qui avaient eu pour effet de la ranimer brusquement... PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 165. b) [Par référence aux facultés supranaturelles du diable] Imagination, ingéniosité, intelligence, lucidité, prévoyance diabolique. Votre diabolique patience finirait par user le diamant (GEORGES BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 907 ). c) [Par référence à la malignité, la méchanceté, la perversité du diable] Cette espèce de malignité diabolique qui agite les événements d'ici-bas (RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La leçon d'amour dans un parc, 1902, page 248) : Ø 3. Pierrelet (...) cherchait querelle aux Bourguignons. Le chanoine lui représentait souvent qu'un tel esprit était pernicieux et vraiment diabolique... ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Clio, 1900, page 142. SYNTAXE : Malice, méchanceté, perfidie diabolique; joie, plaisir diabolique; piège diabolique; avoir des idées diaboliques; faire des projets diaboliques. · Emploi comme substantif. Personne qui a la perversité du diable : Ø 4. C'est (...) la femme perverse, celle que M. Barbey d'Aurevilly appelle la diabolique, curieuse et dangereuse créature qui s'empare de l'homme à la manière d'une possession et le conduit par les chemins coupables au déshonneur et à la mort. PAUL BOURGET, Nouveaux Essais de psychologie contemporaine, préface. 1885, page 244. — Spécialement. [Par référence à la ruse calculée du diable] Qui est extrêmement difficile, compliqué. Engin, invention, machination diabolique. Je me suis fait faire une opération diabolique mais dont le succès a été heureux (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1790, page 417 ). J'ai entendu dire à tous les gens de lettres que leur métier était diabolique, qu'il leur faut arracher leur besogne (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1852, page 448 ). d) [Avec l'idée dominante d'énergie, de vivacité, d'activité débordante, confer diable1 I C 3 c a ] Agilité, énergie diabolique. Je faisais tout d'abord un bond diabolique, puis je partais comme un trait (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 103 ). Et la voiture rebondit emportée par un petit cheval noir, fou, diabolique, qui semble courir à l'abîme (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 231 ). Une page de Paganini, diabolique et enragée, dont la petite se tira fort bien, mais exténuée (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 236 ). — [Avec l'idée d'excès, en parlant de bruit] C'était un vacarme diabolique, coupé par le sifflet d'un chemin de fer minuscule et tournant (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 89 ). Un bruit diabolique nous entoure. On a l'impression inouïe d'un accroissement continu, d'une multiplication incessante de la fureur universelle (HENRI BARBUSSE, Le Feu, 1916, page 230 ). Remarque : La documentation atteste diaboliser, verbe transitif Rendre (quelqu'un) diabolique. L'humanité moderne, névrosée, martyrisée, diabolisée, emparadisée par cet alcool qui est son Dieu (JEAN RICHEPIN, Braves gens, 1886, page 578). Il m'arrive Ferdinand, quand j'écoute certains de nos confrères [médecins] (...), de me demander où ils nous mènent!... C'est infernal en vérité! Ces forcenés me déroutent, m'angoissent, me diabolisent, et surtout me dégoûtent! (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Voyage, 1932, page 521). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 475. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 423, b) 643; XXe. siècle : a) 932, b) 761. DÉRIVÉS : 1. Diaboliquement, adverbe D'une manière diabolique, qui rappelle le diable; avec un esprit, une adresse, une perversité diabolique. Grimacer, sourire diaboliquement. Il [Caran d'Ache] était diaboliquement habile de ses gros doigts pâles (LÉON DAUDET, L'Entre-deux-guerres, 1915, page 88 ). Tout, en effet, semblait avoir été diaboliquement combiné pour provoquer en Europe le pire désarroi (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 279 ). La langue française (...) si diaboliquement conçue pour la confusion des ignorants, pour le maintien au moyen de la grammaire et des signes de l'alphabet, d'une hiérarchie sociale implacable (ALEXANDRE ARNOUX, Roi d'un jour, 1956, page 34 ). 2. Diabolisme, substantif masculin. a) Caractère diabolique (de quelqu'un ou de quelque chose). Son âme religieuse [à Marchenoir] , aux trois quarts submergée par le diabolisme de la passion (LÉON BLOY, Le Désespéré, 1886, page 301 ). Il [Pierre de B.] ne savait que jouir. (...). Il était dépourvu de tout diabolisme (JEAN GIONO, Angelo, 1958, page 34 ). b) Culte du diable. Il ne voulut pas, comme les Péladan et les Papus, se contenter de ne rien savoir, et il se rendit en Écosse où le diabolisme sévit. Là, il fréquenta l'homme qui, moyennant finances, vous initie aux arcanes sataniques (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 219 ).

« Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 260) : Ø 2....

l'un [des docteurs] assura que la fille était morte entre ses bras et qu'elle était restée sans respiration jusqu'à l'aube, l'autre a reconnu qu'il avait fait sur elle des passes diaboliques, (...), qui avaient eu pour effet de la ranimer brusquement... PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 165. b) [Par référence aux facultés supranaturelles du diable] Imagination, ingéniosité, intelligence, lucidité, prévoyance diabolique.

Votre diabolique patience finirait par user le diamant (GEORGES BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 907 ). c) [Par référence à la malignité, la méchanceté, la perversité du diable] Cette espèce de malignité diabolique qui agite les événements d'ici-bas (RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La leçon d'amour dans un parc, 1902, page 248) : Ø 3.

Pierrelet (...) cherchait querelle aux Bourguignons. Le chanoine lui représentait souvent qu'un tel esprit était pernicieux et vraiment diabolique... ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Clio, 1900, page 142. SYNTAXE : Malice, méchanceté, perfidie diabolique; joie, plaisir diabolique; piège diabolique; avoir des idées diaboliques; faire des projets diaboliques. · Emploi comme substantif.

Personne qui a la perversité du diable : Ø 4.

C'est (...) la femme perverse, celle que M.

Barbey d'Aurevilly appelle la diabolique, curieuse et dangereuse créature qui s'empare de l'homme à la manière d'une possession et le conduit par les chemins coupables au déshonneur et à la mort. PAUL BOURGET, Nouveaux Essais de psychologie contemporaine, préface.

1885, page 244. — Spécialement.

[Par référence à la ruse calculée du diable] Qui est extrêmement difficile, compliqué.

Engin, invention, machination diabolique.

Je me suis fait faire une opération diabolique mais dont le succès a été heureux (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Lettres de jeunesse, 1790, page 417 ).

J'ai entendu dire à tous les gens de lettres que leur métier était diabolique, qu'il leur faut arracher leur besogne (EUGÈNE DELACROIX, Journal, 1852, page 448 ). d) [Avec l'idée dominante d'énergie, de vivacité, d'activité débordante, confer diable1 I C 3 c a ] Agilité, énergie diabolique.

Je faisais tout d'abord un bond diabolique, puis je partais comme un trait (OSCAR VLADISLAS DE LUBICZ-MILOSZ, L'Amoureuse initiation, 1910, page 103 ).

Et la voiture rebondit emportée par un petit cheval noir, fou, diabolique, qui semble courir à l'abîme (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, L'Envers du music-hall, 1913, page 231 ).

Une page de Paganini, diabolique et enragée, dont la petite se tira fort bien, mais exténuée (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 236 ). — [Avec l'idée d'excès, en parlant de bruit] C'était un vacarme diabolique, coupé par le sifflet d'un chemin de fer minuscule et tournant (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 89 ).

Un bruit diabolique nous entoure.

On a l'impression inouïe d'un accroissement continu, d'une multiplication incessante de la 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles