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Dictionnaire en ligne: DÉVERGONDÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif féminin.

Publié le 08/01/2016

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Dictionnaire en ligne: DÉVERGONDÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et substantif féminin. Généralement péjoratif. I.— Participe passé de dévergonder (se)* II.— Adjectif. A.— Dans le domaine moral. 1. [Le plus souvent en parlant d'une jeune fille ou d'une femme] Qui mène notoirement une vie de débauche (considérée comme blâmable, excessive). Synonymes : dépravé, perverti. La population de Grenelle est la pire de Paris (...) tout un ramas de filles de fabrique dévergondées (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 117 ). Les commissaires de sections qui donnaient à des femmes dévergondées, au prix de honteuses faveurs, des poulardes et des pains de quatre livres (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 75) : Ø 1. Il pense aux femmes en général avec un certain mépris. (...) malgré les propos des camarades, malgré ses propres imaginations, il ne les croyait pas si dévergondées. (...) quand il aura gagné beaucoup d'argent dans les affaires, que n'inventeront-elles pas pour l'assouvir? LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, page 302. Remarque : 1. Cet emploi concernait particulièrement au XIXe. siècle une jeune fille ou une femme de condition modeste ayant un amant 2. On rencontre dans la documentation quelques rares emplois au masculin Camarades dévergondés. Cette tradition de vieux garçon dévergondé (FRANÇOIS MAURIAC, Le Mystère Frontenac, 1933, page 46). Je ramenais les maris dévergondés, captifs des sirènes extra-conjugales, à leurs épouses (ALEXANDRE ARNOUX, Paris, 1939, page 294). — Par métonymie. a) [En parlant de la vie, du comportement individuels] Qui marque le dévergondage. Air, vie dévergondé(e). La poésie de la grosse vie plantureuse, de la chair satisfaite et dévergondée (...) venait s'étaler dans les sensualités abandonnées (...) qu'il [Rubens] prodiguait (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Philosophie de l'Art, tome 1, 1865, page 32 ). Toute la lie de son existence dévergondée remontait à sa surface; ces rappels de ruts avariés le crucifiaient (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 193 ). b) [En parlant d'une ville, d'une époque, de moeurs, d'une chanson, etc.] Qui évoque ou indique un dévergondage. Chansons, madrigaux dévergondés. Synonymes : dissolu, immoral. Péra (...) n'est point une ville spécialement dévergondée, malgré la cohue des races bâtardes qui s'y heurtent (CLAUDE FARRÈRE, L'Homme qui assassina, 1907, page 279) : Ø 2. L'époque (...) était assez dévergondée, comme l'on sait; les grandes dames de ce temps-là luttaient d'effronterie et d'inconstance avec les célèbres impures des fêtes et des bals publics... GÉRARD DE NERVAL, Le Marquis de Fayolle, 1855, page 12. 2. Par analogie. [En parlant d'une femelle d'animaux domestiques] Elle [la chatte] se léchait encore, ronronnait, faisait la belle, jusqu'au soir où, dévergondée, dans les coups de griffes et les miaulements, elle allait en chercher une ventrée nouvelle (ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 856 ). Toby-Chien (...). La chienne de la ferme (...) m'accueillerait comme elle accueille... n'importe qui. Dévergondée, oh! ça... Mais bonne fille, odorante (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sept Dialogues de bêtes, 1905, page 27 ). B.— Par extension. Qui est en dehors des normes morales, sociales; qui est caractérisé par un excès. Synonyme : déréglé. J'ai inventé les idoles à quatre bras, les religions dévergondées (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1856, page 591 ). Il faut des paradoxes de style, des expressions monstrueuses, des idées dévergondées, des anecdotes crues (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Nouveaux essais de critique et d'histoire, 1865, page 8 ). — Rare. [Sans idée morale] Qui, en devenant excessif, rompt les cadres habituels de sa manifestation. Synonymes : débridé, délirant. Avez-vous à Lyon un temps aussi dévergondé qu'ici? (CÉLINE BUISSON DE LA VIGNE, VICOMTESSE DE CHATEAUBRIAND, Mémoires et lettres, 1847, page 268 ). Je n'ai jamais vu de fleurs et de graminées sauvages si (...) dévergondées (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Monsieur Sylvestre, 1866, page 202 ). Vers déplorables frappés au coin du prosaïsme le plus dévergondé (ALEXANDRE ARNOUX, Le Chiffre. 1926, page 94 ). III.— Substantif féminin. A.— Vieilli. Jeune fille ou femme vivant en dehors des normes morales, sociales. Tu es fou, mon ami. Une fille qui ne ferait pas sa première communion! comment la marierais-tu? quelle situation de déclassée, de dévergondée, lui créerais-tu dans la vie?... (ÉMILE ZOLA, Vérité, 1902, page 312 ). — En particulier, vieux, péjoratif. Fille ou femme du peuple, par opposition à une bourgeoise. Les demoiselles de la famille logée au premier rencontraient le matin dans les escaliers des dévergondées sans corset (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 3, 1836-48, page 127 ). B.— Usuel. dans le domaine moral. 1. Jeune fille ou femme menant une vie de débauche. Être une dévergondée. Garçons, qui prennent leur plaisir avec les dévergondées (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 91 ). Elle [Cajita] se donna dans un râle. Elle eut des curiosités de petite fille et des pratiques de dévergondée (...) Incontinence de paroles tendres. Mignonneries (BLAISE CENDRARS, L'Homme foudroyé, 1945, page 159) : Ø 3. Ils [les jeunes gens] ont beau se coiffer de travers, mettre des souliers de toutes les couleurs, et danser à la manière des jolis coeurs de ville, une femme sans moeurs qui veut prendre de son plaisir, devrait les traiter comme des gamins (...) Pensez! les grands-mères de ces gosses-là ne plaisantaient pas sur la chose, ils ont la pudeur dans le sang. Une dévergondée, ça leur fait d'abord un peu peur, et lorsqu'ils n'ont plus de crainte, ils joueraient aussi bien avec elle comme avec un chat perdu. GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1539. 2. Par analogie. [En parlant de femelles d'animaux domestiques] Où erre la dévergondée [la chienne] ? (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Maison de Claudine, 1922, page 233 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6 Forme dérivée du verbe "dévergonder" dévergonder DÉVERGONDER (SE), verbe pronominal. A.— Domaine moral. Se livrer au dévergondage, mener une vie licencieuse et libertine : Ø Elle pratique l'adultère et elle se dévergonde; les amants se succèdent et, quand ils sont taris, elle les rejette comme des écales. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 73. B.— Par extension. S'écarter des préceptes moraux socialement reconnus. Les moeurs de ces montagnards qui étaient honnêtes, lorsqu'ils étaient pauvres, se dévergondèrent ( GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Foules de Lourdes, 1906, page 100 ). Remarque : Certains dictionnaires ont une entrée dévergonder, verbe transitif (Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Grand Larousse de la Langue française en six volumes). On ne trouve qu'un exemple métaphorique de cet emploi dans la documentation : Une énorme réserve d'amour me gonflait; parfois elle affluait du fond de ma chair vers ma tête et dévergondait mes pensées (ANDRÉ GIDE, L'Immoraliste, 1902, page 458). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5

« faisait la belle, jusqu'au soir où, dévergondée, dans les coups de griffes et les miaulements, elle allait en chercher une ventrée nouvelle (ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 856 ).

Toby-Chien (...).

La chienne de la ferme (...) m'accueillerait comme elle accueille...

n'importe qui. Dévergondée, oh! ça...

Mais bonne fille, odorante (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sept Dialogues de bêtes, 1905, page 27 ). B.— Par extension.

Qui est en dehors des normes morales, sociales; qui est caractérisé par un excès.

Synonyme : déréglé.

J'ai inventé les idoles à quatre bras, les religions dévergondées (GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1856, page 591 ).

Il faut des paradoxes de style, des expressions monstrueuses, des idées dévergondées, des anecdotes crues (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Nouveaux essais de critique et d'histoire, 1865, page 8 ). — Rare.

[Sans idée morale] Qui, en devenant excessif, rompt les cadres habituels de sa manifestation.

Synonymes : débridé, délirant.

Avez-vous à Lyon un temps aussi dévergondé qu'ici? (CÉLINE BUISSON DE LA VIGNE, VICOMTESSE DE CHATEAUBRIAND, Mémoires et lettres, 1847, page 268 ).

Je n'ai jamais vu de fleurs et de graminées sauvages si (...) dévergondées (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Monsieur Sylvestre, 1866, page 202 ).

Vers déplorables frappés au coin du prosaïsme le plus dévergondé (ALEXANDRE ARNOUX, Le Chiffre. 1926, page 94 ). III.— Substantif féminin. A.— Vieilli.

Jeune fille ou femme vivant en dehors des normes morales, sociales.

Tu es fou, mon ami.

Une fille qui ne ferait pas sa première communion! comment la marierais-tu? quelle situation de déclassée, de dévergondée, lui créerais-tu dans la vie?...

(ÉMILE ZOLA, Vérité, 1902, page 312 ). — En particulier, vieux, péjoratif.

Fille ou femme du peuple, par opposition à une bourgeoise.

Les demoiselles de la famille logée au premier rencontraient le matin dans les escaliers des dévergondées sans corset (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 3, 1836-48, page 127 ). B.— Usuel.

dans le domaine moral. 1.

Jeune fille ou femme menant une vie de débauche.

Être une dévergondée.

Garçons, qui prennent leur plaisir avec les dévergondées (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 91 ).

Elle [Cajita] se donna dans un râle.

Elle eut des curiosités de petite fille et des pratiques de dévergondée (...) Incontinence de paroles tendres.

Mignonneries (BLAISE CENDRARS, L'Homme foudroyé, 1945, page 159) : Ø 3.

Ils [les jeunes gens] ont beau se coiffer de travers, mettre des souliers de toutes les couleurs, et danser à la manière des jolis coeurs de ville, une femme sans moeurs qui veut prendre de son plaisir, devrait les traiter comme des gamins (...) Pensez! les grands-mères de ces gosses-là ne plaisantaient pas sur la chose, ils ont la pudeur dans le sang.

Une dévergondée, ça leur fait d'abord un peu peur, et lorsqu'ils n'ont plus de crainte, ils joueraient aussi bien avec elle comme avec un chat perdu. GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1539. 2.

Par analogie.

[En parlant de femelles d'animaux domestiques] Où erre la dévergondée [la chienne] ? (GABRIELLE 2. »

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