Dictionnaire en ligne: DÉTENDU, -UE, participe passé et adjectif.

« 1798-1932). B.— Usuel. 1.

Relâcher ce qui était tendu.

Détendre l'arc, les cordes, les liens, un ressort.

Détendre [la corde d'un instrument de musique] qui rend des sons trop hauts (JOSEPH JOUBERT, Pensées, tome 2, 1824, page 87 ).

L'ancre fut mouillée, toute la chaîne filée, puis on se mit à virer au cabestan pour détendre les amarres du chalut (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, En mer, 1883, page 96 ). · Proverbial et figuré.

Il faut quelquefois détendre l'arc, (Dictionnaire de l'Académie française.

1835, 1878) il faut donner quelquefois du relâche à l'esprit (Dictionnaire de l'Académie française.

1835, 1878), il faut donner de temps en temps un peu de détente à l'esprit (Dictionnaire de l'Académie française.

1932). — [L'objet désigne une partie du corps] a) Allonger un membre plié.

Détendre les/ses jambes, les/ses bras. b) Relâcher des muscles contractés par l'effort, la fatigue, toute tension physique, intellectuelle ou morale.

Détendre les/ses muscles, les/ses nerfs, les/ses traits.

Il y a [à Croisset] beaucoup de primevères et de violettes; leur vue te délassera, te détendra les nerfs (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1879, page 240 ). · Détendre quelqu'un : Ø 1.

État de liberté absolue, de confiance absolue qui doit raffermir ma petite malade, si quelque chose peut le faire.

Je l'ai trouvée concentrée, armée et comme tendue.

Je l'ai détendue peu à peu par l'excès de ma tendresse, la foi que je lui donne que, quoi qu'elle fasse, le charme sera le même. JULES MICHELET, Journal, 1849, page 59. 2.

Au figuré.

Faire cesser un état de tension quelconque. Détendre sa force, sa surveillance; détendre son coeur, son esprit.

Synonyme : relâcher : Ø 2.

S'il y a de la poésie dans l'atmosphère de Paris où tourbillonne un simoun qui enlève les fortunes et brise les coeurs, n'y en a-t-il donc pas aussi dans la lente action du sirocco de l'atmosphère provinciale qui détend les plus fiers courages, relâche les fibres et désarme les passions de leur acutesse? HONORÉ DE BALZAC.

Eugénie Grandet, 1834, page 261. Remarque : L'expression détendre son esprit « se relâcher l'esprit après des occupations qui demandaient trop d'attention » figure dans Dictionnaire de l'Académie Française à partir de 1798. C.— Par analogie.

PHYSIQUE et MÉCANIQUE.

Diminuer la pression d'un fluide.

Détendre un gaz, la vapeur. II.— Emploi pronominal. A.— 1.

Relâcher sa tension (par mouvement, usure, rupture, etc.).

Le ressort se détend.

Synonyme : s'amollir; antonyme : se bander.

L'arc se détendit, la flèche siffla (JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 263 ).

Le bandage avait dû se détendre, glissant, ne comprimant plus la plaie, ce qui avait occasionné une très abondante hémorragie (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 340 ). — Par métaphore : Ø 3.

Jamais de tiédeur, jamais d'oubli, jamais de 2. »