Devoir de Philosophie

Dictionnaire en ligne: DÉROBÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et locution adverbiale.

Publié le 08/01/2016

Extrait du document

Dictionnaire en ligne: DÉROBÉ, -ÉE, participe passé, adjectif et locution adverbiale. I.— Participe passé de dérober* II.— Adjectif. A.— 1. Soustrait à. Argent, objet, livre, secret dérobé. Savourer la liberté menacée à toute heure dont ils jouissaient comme d'un bien dérobé (ALPHONSE DE LAMARTINE, Confidences, 1849, page 369 ). · Faire quelque chose à ses heures dérobées (Dictionnaire de l'Académie Française). Prendre sur ses occupations ordinaires le temps de faire quelque chose. 2. En particulier. Soustrait à l'observation, aux regards de : Ø 1.... la beauté de ce visage à demi dérobé me frappait moins que le sentiment de dépossession exaltée que je sentais grandir en moi de seconde en seconde. JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 55. · Corridor, escalier, porte dérobé(e). Corridor, escalier, porte par lesquels on peut passer sans être vu. Elle n'avait pu sauver sa propre vie qu'en fuyant dans l'appartement du roi par une issue dérobée (GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, 1817, tome 1, page 271) : Ø 2. La cité est trouée, comme un terrier. Elle possède ses entrées dérobées, ses issues secrètes; ses maisons communiquent entre elles par des passages invisibles. PAUL MORAND, Londres, 1933, page 253. B.— Au figuré. Caché (confer secret). Causerie secrète, intime, dérobée, qui s'arrête au moindre bruit, au moindre regard (EUGÉNIE DE GUÉRIN, Journal intime, 1837, page 119 ). Il subsiste en nous une part muette, dérobée, insaisissable (GEORGES BATAILLE, L'Expérience intérieure, 1943, page 32) : Ø 3.... un sourire dérobé et noir que cette Joconde s'adressait à elle-même au plus profond de sa pensée, parut comme la sombre aurore de quelque machination d'enfer, qu'elle venait de concevoir. ÉLÉMIR BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, page 129. III.— Locution adverbiale. À la dérobée. En cherchant à ne pas se faire remarquer, à échapper aux regards (confer en cachette, subrepticement). Jeter, lancer un coup d'oeil, un regard à la dérobée; regarder, examiner, observer, surveiller, guetter à la dérobée. Pas un regard tendre? Pas un baiser pris à la dérobée? (ALFRED DE MUSSET, Lorenzaccio, 1834, II, 3, page 139) : Ø 4. Un soir, à table, je m'avisai de mettre à la dérobée une pincée de poivre sur la part de tarte à la crème réservée à la vieille Mélanie qui raffolait de sucreries. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 125. Remarque : On rencontre dans la documentation, le substantif féminin dérobée au sens de « inconnu ». Dieu sans doute, dans l'immense dérobée de domaines vagues, peut longuement reporter plus loin l'apaisement nouveau d'une inquiétude recommencée (GEORGES BATAILLE, opere citato, page 190). Fréquence absolue littéraire : 884. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 499, b) 1 024; XXe. siècle : a) 961, b) 1 352. Forme dérivée du verbe "dérober" dérober DÉROBER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— 1. S'emparer furtivement de ce qui appartient à autrui en prenant soin de ne pas être aperçu (confer subtiliser). a) Vieilli. Dérober quelqu'un. Aga Hashem s'aperçut un jour que son fils le dérobait (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Nouvelles asiatiques, 1876, page 342 ). b) Dérober quelque chose (à quelqu'un). Dérober de l'argent, un bijou, une bourse, un livre, une montre, un vêtement. Dérober le pain d'autrui (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 555 ). Le gouvernement français a fait dérober des papiers confidentiels dans les ambassades (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 33) : Ø 1.... les Allemands, ayant eu vent que de fausses cartes circulaient, changeaient les formats et le papier, et exigeaient l'apposition de la photo du détenteur, avec le sceau de la Kommandantur. Cette fois, Alain obtint une vraie carte, grâce au courage d'un employé de la mairie qui en dérobait aux Allemands. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 47. c) emploi absolu. Tu ne tueras point. Tu ne déroberas point (LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 2, 1802, page 57 ). 2. Soustraire quelqu'un ou quelque chose à (quelqu'un ou quelque chose), en le mettant à l'écart ou en le cachant à la vue. Dérober un criminel à la justice; dérober quelqu'un au péril (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). Inflexibles destins, (...) craignez-vous qu'un mortel ne dérobe sa tête (ANDRÉ CHÉNIER, Élégies, 1794, page 166 ). Dérober au châtiment qui lui est dû un de ces coupables qu'aucune classe de la société ne réclame (CHARLES NODIER. Jean Sbogar, 1818, page 162) : Ø 2. Quand ce fut au tour de Rosa, il s'acharna à trouver sa bouche que celle-ci, riant derrière ses lèvres fermées, lui dérobait chaque fois par un rapide mouvement de côté. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Maison Tellier, 1881, page 1201. 3. En particulier. Soustraire à la vue, dissimuler. Car, en s'en allant, il ne cherchait plus à dérober le bruit de ses pas (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, L'Abbesse de Castro, 1839, page 155 ). a) Vieilli : Ø 3. Virgile nous assure (...) que Rhadamante contraint les coupables d'avouer les crimes qu'ils ont commis sur la terre, et dont ils s'étaient flattés de dérober la connaissance aux mortels. CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 511. Ø 4.... un peignoir du matin, qui dérobe les formes fines et gracieuses d'un corps de femme, les indique encore, et trahit leur souplesse. PAUL BOURGET, Essais de psychologie contemporaine, 1883, page 97. — [Le sujet désigne une armée] Dissimuler une sortie à l'ennemi. Dérober sa marche (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). — Dérober à quelqu'un que. Votre humilité vous dérobe que chacun vous connaît et que votre nom est une fleur durable (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Correspondance générale, tome 3, 1818-69, page 238) b) [En liaison avec le substantif vue] — Dérober la vue de quelque chose à quelqu'un. Un reste de brouillard m'en dérobait la vue (JEAN DUSAULX, Voyage à Barège et dans les Hautes-Pyrénées fait en 1788, tome 1, 1796, page 240 ). — Dérober quelque chose à la vue de quelqu'un. Un voile dérobait la statue à nos regards (Dictionnaire de l'Académie française. 1932). — Par analogie. Dérober un baiser. Embrasser par surprise : Ø 5. Le taureau profita de ce que la vache tournait la tête pour lui lécher le cou, comme un homme peu aimé, qui a peur d'un rebut, attend que son amie se détourne pour dérober un baiser. HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 489. B.— Au figuré. S'approprier de façon illégitime ce qui est propre à autrui (confer usurper). Dérober à quelqu'un la gloire qui lui est due, le mérite d'une belle action (Dictionnaire de l'Académie Française); dérober un secret : Ø 6. Et jetant avec dextérité dans le même temps qu'elle [Françoise] tournait la poignée de la croisée et prenait l'air, un coup d'oeil désintéressé sur le fond de la cour, elle y dérobait furtivement la certitude que la duchesse n'était pas encore prête... MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 17. · Dérober du temps (sur un temps qui est dû à autre chose ou à quelqu'un d'autre). Passez au manège les heures que vous déroberez à l'étude (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 417 ). · Dérober les idées, la pensée, les écrits d'un auteur. Plagier les idées, la pensée, les écrits d'un auteur : Ø 7. L'impuissance sans nom d'Oreste devant Hermione, l'inexistence même d'Hermione devant Pyrrhus, c'est cela que le monde n'osait plus regarder en face, qu'il avait oublié depuis les grands anciens et que Racine dérobe à Euripide. FRANÇOIS MAURIAC, La Vie de Jean Racine, 1928, page 110. II.— Emploi pronominal. A.— 1. Se dérober à.. Se soustraire à quelqu'un ou à quelque chose en se mettant à l'écart (confer échapper à). Se dérober au monde; se dérober à la présence de quelqu'un; se dérober aux yeux de, à la vue de, aux regards de; se dérober aux coups de quelqu'un (Dictionnaire de l'Académie Française); se dérober à la surveillance de : Ø 8.... l'on voudrait, ainsi que dans un gros temps, fermer les sabords de sa maison et se dérober aux gens qui frappent à votre porte, aux lettres que le facteur dépose dans votre boîte. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1879, page 27. — Spécialement, terme de manège. [Le sujet désigne un cheval] S'échapper de dessous l'homme qui le monte : Ø 9. Mon cheval alezan brûlé se dérobait sous moi. Les rênes brisées flottaient sur sa croupe en sueur, et il me fallut de grands efforts pour l'empêcher de se coucher à terre. ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 364. 2. Se retirer en essayant de passer aussi inaperçu que possible (confer s'esquiver, s'éclipser; familièrement filer). Auguste (...) rentrait dans le salon et se dérobait, rouge et penaud, derrière la belle Juive (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, À Rebours, 1884, page 96 ). Ernest ne pouvait plus se dérober. Il suivit son père de mauvaise grâce (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 198) : Ø 10. N'avons-nous pas vu un jour (...), ce pommadin de sacristie, ce merlan gâteux qu'on nomme Auguste Roussel, congédiant, le mufle en l'air deux rétrogradants évêques pliés devant lui et se dérobant à reculons dans leur robe violette... LÉON BLOY, Le Désespéré, 1886, page 234. — Par extension, au figuré. Éviter de manifester sa présence. Il se dérobe, il refuse de dire ce qu'il pense (JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 223 ). Les amis se dérobent dès qu'on a besoin d'eux (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1932, page 124 ). 3. Se dérober (sous). Faire défaut, perdre sa consistance (confer manquer; s'effondrer, s'écrouler, s'affaisser). La terre, le sol se dérobe : Ø 11. Tout à coup, ses bras me désenlacèrent et retombèrent, inertes, sur le lit; ses lèvres se dérobèrent et abandonnèrent mes lèvres. OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page 150. Ø 12. Nous continuions à descendre, ou plutôt le chemin continuait à se dérober, à s'ébouler sous nos pas. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 144. — Par analogie. [En parlant de membres inférieurs] Perdre leur force, refuser leurs services. Les genoux se dérobent sous lui (Dictionnaire de l'Académie Française). B.— Au figuré. 1. [Le sujet désigne une personne] Se soustraire à une obligation morale qui vous incombe ou à un danger qui vous menace. Se dérober à un devoir, à un travail, à une responsabilité, à une obligation; se dérober à un péril, à un obstacle; se dérober à une question. La bassesse de sa dialectique m'empêcha de me dérober à ma nouvelle tâche (MAURICE BARRÈS, Le Jardin de Bérénice, 1891, page 91 ). C'est ce problème devant lequel je ne me déroberai pas (CHARLES DU BOS, Journal, 1924, page 156 ). 2. [Le sujet désigne une chose] Se retirer jusqu'à disparaître (confer s'estomper, s'effacer). Son attention se dérobait, son regard heurtait la surface des pages (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 100 ). Je sentais le temps se dérober sous moi (GEORGES DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, page 101 ). Remarque : 1. La plupart des dictionnaires du XIXe. siècle ainsi que DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965 et Grand Larousse encyclopédique en dix volumes enregistrent le sens « dépouiller de sa première peau ou de son écorce ». Des fèves dérobées (Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878). Vous déroberez nos amandes, c'est-à-dire vous les mettrez dans une casserole avec de l'eau que vous ferez bouillir; vous verrez si la peau de l'amande s'en va (ANDRÉ VIARD, Le Cuisinier royal, 1831, page 21). Prenez de grosses fèves, dérobez-les (LOUIS-EUSTACHE AUDOT, La Cuisinière de la campagne et de la ville, 1896, page 174). 2. On rencontre dans la documentation l'adjectif dérobable. Qui peut être dérobé. N'a-t-il [l'homme] pas le sens de la courte beauté dérobée et de l'accessible et longue beauté dérobable (ANDRÉ BRETON, Les Manifestes du Surréalisme, 1930, page 183). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 076. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 707, b) 2 183; XXe. siècle : a) 2 423, b) 3 036.

« littéraire : XIXe.

siècle : a) 1 499, b) 1 024; XXe. siècle : a) 961, b) 1 352. Forme dérivée du verbe "dérober" dérober DÉROBER, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— 1.

S'emparer furtivement de ce qui appartient à autrui en prenant soin de ne pas être aperçu (confer subtiliser). a) Vieilli.

Dérober quelqu'un.

Aga Hashem s'aperçut un jour que son fils le dérobait (JOSEPH ARTHUR COMTE DE GOBINEAU, Nouvelles asiatiques, 1876, page 342 ). b) Dérober quelque chose (à quelqu'un).

Dérober de l'argent, un bijou, une bourse, un livre, une montre, un vêtement. Dérober le pain d'autrui (CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 555 ).

Le gouvernement français a fait dérober des papiers confidentiels dans les ambassades (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 33) : Ø 1....

les Allemands, ayant eu vent que de fausses cartes circulaient, changeaient les formats et le papier, et exigeaient l'apposition de la photo du détenteur, avec le sceau de la Kommandantur.

Cette fois, Alain obtint une vraie carte, grâce au courage d'un employé de la mairie qui en dérobait aux Allemands. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 47. c) emploi absolu.

Tu ne tueras point.

Tu ne déroberas point (LOUIS-GABRIEL A.

DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 2, 1802, page 57 ). 2.

Soustraire quelqu'un ou quelque chose à (quelqu'un ou quelque chose), en le mettant à l'écart ou en le cachant à la vue.

Dérober un criminel à la justice; dérober quelqu'un au péril (Dictionnaire de l'Académie française.

1932). Inflexibles destins, (...) craignez-vous qu'un mortel ne dérobe sa tête (ANDRÉ CHÉNIER, Élégies, 1794, page 166 ). Dérober au châtiment qui lui est dû un de ces coupables qu'aucune classe de la société ne réclame (CHARLES NODIER. Jean Sbogar, 1818, page 162) : Ø 2.

Quand ce fut au tour de Rosa, il s'acharna à trouver sa bouche que celle-ci, riant derrière ses lèvres fermées, lui dérobait chaque fois par un rapide mouvement de côté. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Maison Tellier, 1881, page 1201. 3.

En particulier.

Soustraire à la vue, dissimuler.

Car, en s'en allant, il ne cherchait plus à dérober le bruit de ses pas (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, L'Abbesse de Castro, 1839, page 155 ). a) Vieilli : Ø 3.

Virgile nous assure (...) que Rhadamante contraint les coupables d'avouer les crimes qu'ils ont commis sur la terre, et dont ils s'étaient flattés de dérober la connaissance aux mortels. CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 511. Ø 4....

un peignoir du matin, qui dérobe les formes fines et gracieuses d'un corps de femme, les indique encore, et 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles