Devoir de Philosophie

Dictionnaire en ligne: DÉMON, substantif masculin.

Publié le 20/12/2015

Extrait du document

Dictionnaire en ligne: DÉMON, substantif masculin. A.— MYTHOLOGIE. 1. Esprit bon ou mauvais qui préside aux destinées de l'individu, de la communauté : Ø 1. Ces âmes humaines divinisées par la mort étaient ce que les Grecs appelaient des démons ou des héros. Les Latins leur donnaient le nom de lares, mânes, génies. NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 20. 2. Par extension. a) Génie qui détermine les sentiments, les comportements humains, qui inspire les productions artistiques. Étouffez les conseils du démon qui vous pousse (CASIMIR DELAVIGNE, Les Enfants d'E=Édouard, 1833, I, 6, page 37) : Ø 2.... car ce sont eux qu'on retrouvera, quand ils auront trop cruellement porté la peine de leur affectation, passant toute une vie à essayer vainement de réparer, par une tenue sévère, protestante, le tort qu'ils se sont fait quand ils étaient emportés par le même démon qui pousse des jeunes femmes du faubourg Saint-Germain à vivre d'une façon scandaleuse, à rompre avec tous les usages, à bafouer leur famille,... MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 623. Ø 3.... dans l'excitation du jeu et du succès, porté par sa propre musique, il [Mozart jouant ses concertos] dépassait d'un bond ce qu'il avait conçu, ce qu'il venait d'exécuter, il lâchait son démon... HENRI GHÉON, Promenades avec Mozart, 1932, page 262. — Expressions. · Le Démon de Socrate. Le génie inspirateur de Socrate. Puisque Socrate avait son bon démon, pourquoi n'aurais-je pas mon bon ange (...)? Il existe cette différence entre le démon de Socrate et le mien, que celui de Socrate ne se manifestait à lui que pour défendre, avertir, empêcher, et que le mien daigne conseiller, suggérer, persuader (CHARLES BAUDELAIRE, Petits Poèmes en prose, 1867, pages 216-217 ). · Démon familier. Bon génie souvent attaché à une personne. Tes démons familiers ont accompli ton voeu! (CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, 1886, page 136) : Ø 4. En prenant les noms des figurants de notre troupe, ce matin, nous sommes étonnés de la quantité de garçons et de filles qui portent le nom de Zigla. C'est aussi le nom d'un démon familier de la brousse que vont invoquer (et auquel vont sacrifier un cabri) les femmes qui attendent en vain un enfant Si elles obtiennent enfin une grossesse, elles font voeu de donner à l'enfant le nom du génie. ANDRÉ GIDE, Le Retour du Tchad, 1928, page 886. · Avoir de l'esprit comme un démon. Avoir de l'esprit, être spirituel : Ø 5. LA COMTESSE. — Oh! que je voudrais voir un bal masqué,...! MARTON. — ... elle qui, à visage découvert, a de l'esprit comme un ange, sous le masque, elle en aurait comme un démon. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Un Mariage sous Louis XV, 1841, II, 7, page 142. b) En particulier (avec influence de B). Personnification d'un vice, d'un défaut. Démon de la jalousie, de l'orgueil. Ces dérisions amères caractérisent ce véritable démon de la guerre (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 47) : Ø 6. Le démon de la luxure m'a tenté toute ma vie de diverses manières, et les plus rudes tentations ne me vinrent pas de la rencontre d'une femme, même belle et parfumée. Elles me vinrent de l'image d'une femme absente. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 25. 3. Au figuré. · Démon, petit démon. Enfant vif, espiègle, turbulent : Ø 7. (...) j'aime mieux Cet essaim d'innocents, petits démons joyeux [les enfants] (...) Que la foule acceptant le crime en pleine fête (...). VICTOR HUGO, L'Art d'être grand-père, 1877, page 227. · Comme un démon. Vigoureusement, énergiquement, avec ardeur. Je travaille comme un démon, me levant à trois heures et demie du matin (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1835, page 21 ). · Faire le démon (vieilli). Faire du bruit, tourmenter. Elle a donc bien fait le démon? (THÉODORE LECLERCQ, Proverbes dramatiques, 1835, 8, page 88 ). B.— RELIGION. [Dans la tradition chrétienne] 1. Ange révolté contre Dieu, damné, qui pousse les hommes à faire le mal. Œuvre du (d'un) démon; piège du démon; possédé du (par un) démon : Ø 8. Persévère, Antoine! C'est par la pénitence que tu vaincras le démon. Fais-toi souffrir, mortifie-toi, macère-toi! Et quand le cal sera venu sur la croûte sèche de tes plaies et que ton esprit n'imaginera plus rien pour tourmenter ta chair fatiguée, va-t'en, cours au martyre! GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 272. Ø 9.... et l'enfer s'ouvrait sous ses pieds. Elle en ressentait les horreurs, ce feu si vif, si dévorant, les hurlements rauques des damnés, et ces effroyables profondeurs de ténèbres et de brasiers. Sa pensée s'arrêtait sur les démons; elle eût voulu être l'un d'eux, car ils sont seulement bourreaux, et les tourmenteurs, assurément, souffrent moins que les tourmentés. ÉLÉMIR BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, page 258. Remarque : Le Démon, substantif déterminé par l'article défini, signifie le Prince des démons. Synonymes : Le Diable, Belzébuth, Lucifer, Satan : Ø 10. Les anges sont tombés à cause de la faiblesse de leur volonté. Les philosophes ont appelé le diable le Prince des démons. Dictionnaire de théologie catholique (A. VACANT, E. MANGENOT) tome 4,1, 1920, page 347. 2. Par analogie. Individu qui incarne le mal; personne méchante, néfaste : Ø 11.... cet homme est un démon. Et elle demeura comme foudroyée par ce dénouement imprévu, en se demandant si elle ne luttait point avec l'enfer en personne,... PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, 1859, page 201. — Rare. Monstre. Ø 12. Elle accoucha en plein champ par un matin de printemps. Quand les sarcleuses, accourues à son aide, virent la bête qui lui sortait du corps, elles s'enfuirent en poussant des cris. Et le bruit se répandit dans la contrée qu'elle avait mis au monde un démon. C'est depuis ce temps qu'on l'appelle « La Diable ». GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, La Mère aux monstres, 1883, page 369. 3. Au figuré. Démon de midi. Exacerbation sentimentale et sexuelle qui se manifeste chez les êtres humains, en particulier chez les hommes, vers le milieu de leur vie : Ø 13.... et sa prière faite, il se remettait à écrire. Rien d'aussi pacifiant Écrire, c'est-à-dire, vivre sans vivre, s'occuper de soi et s'oublier. Après la prière, les anciens moines copistes n'avaient pas d'arme plus sûre contre le démon de midi. Ainsi de nos solitaires. ABBÉ HENRI BREMOND, Histoire littéraire du sentiment religieux en France, tome 4, 1920, page 249. Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le substantif masculin démoncule. Petit démon. Je défie les fées et les satanilles, le paludisme et les démoncules (Alexandre Arnoux, Rhône, 1944, page 354). b) Le substantif féminin démonisation. Action de rendre démon, démoniaque. La possibilité du consentement ne peut être comprise que si l'on fait abstraction de cette divinisation du vouloir, qui est en réalité sa démonisation (Paul Ricoeur, Philosophie de la volonté, 1949, page 27). c) Le substantif féminin démone, rare. Démon féminin; femme méchante. Sous le faix de tresses enlacées en haut de la nuque laiteuse, elle se riait des propos, des sourires, des brocards et des louanges, telle une démone ironique sachant les causes inconnues de l'univers, des hommes et de leurs esprits (Paul Adam, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 394). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 309. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 009, b) 2 857; XXe. siècle : a) 3 689, b) 3 501. DÉRIVÉS : Démonerie, substantif féminin. Action, agissement de démon. Se livrer à des démoneries ridicules (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-20e). Par métonymie. Croyance aux agissements de démon. En tout, ne saurait-on avoir le Socrate sans les démoneries, comme dit Montaigne? (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 3, 1848, page 274 ). Exemple cité dans Littré et Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892.

« II, 7, page 142. b) En particulier (avec influence de B).

Personnification d'un vice, d'un défaut.

Démon de la jalousie, de l'orgueil. Ces dérisions amères caractérisent ce véritable démon de la guerre (JULES MICHELET, Histoire romaine, tome 2, 1831, page 47) : Ø 6.

Le démon de la luxure m'a tenté toute ma vie de diverses manières, et les plus rudes tentations ne me vinrent pas de la rencontre d'une femme, même belle et parfumée.

Elles me vinrent de l'image d'une femme absente. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 25. 3.

Au figuré. · Démon, petit démon.

Enfant vif, espiègle, turbulent : Ø 7.

(...) j'aime mieux Cet essaim d'innocents, petits démons joyeux [les enfants] (...) Que la foule acceptant le crime en pleine fête (...). VICTOR HUGO, L'Art d'être grand-père, 1877, page 227. · Comme un démon.

Vigoureusement, énergiquement, avec ardeur.

Je travaille comme un démon, me levant à trois heures et demie du matin (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1835, page 21 ). · Faire le démon (vieilli).

Faire du bruit, tourmenter. Elle a donc bien fait le démon? (THÉODORE LECLERCQ, Proverbes dramatiques, 1835, 8, page 88 ). B.— RELIGION.

[Dans la tradition chrétienne] 1.

Ange révolté contre Dieu, damné, qui pousse les hommes à faire le mal. Œuvre du (d'un) démon; piège du démon; possédé du (par un) démon : Ø 8.

Persévère, Antoine! C'est par la pénitence que tu vaincras le démon.

Fais-toi souffrir, mortifie-toi, macère- toi! Et quand le cal sera venu sur la croûte sèche de tes plaies et que ton esprit n'imaginera plus rien pour tourmenter ta chair fatiguée, va-t'en, cours au martyre! GUSTAVE FLAUBERT, La Tentation de Saint Antoine, 1849, page 272. Ø 9....

et l'enfer s'ouvrait sous ses pieds.

Elle en ressentait les horreurs, ce feu si vif, si dévorant, les hurlements rauques des damnés, et ces effroyables profondeurs de ténèbres et de brasiers.

Sa pensée s'arrêtait sur les démons; elle eût voulu être l'un d'eux, car ils sont seulement bourreaux, et les tourmenteurs, assurément, souffrent moins que les tourmentés. ÉLÉMIR BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, page 258. Remarque : Le Démon, substantif déterminé par l'article défini, signifie le Prince des démons.

Synonymes : Le Diable, Belzébuth, Lucifer, Satan : Ø 10.

Les anges sont tombés à cause de la faiblesse de leur volonté.

Les philosophes ont appelé le diable le Prince des démons. Dictionnaire de théologie catholique (A.

VACANT, E. MANGENOT) tome 4,1, 1920, page 347. 2.

Par analogie.

Individu qui incarne le mal; personne 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles