des phrases d'une incroyable audace : « Il n'est pas plus étrange qu'un athée vive vertueusement qu'il n'est étrange qu'un chrétien se porte à toutes sortes de crimes.
Publié le 06/01/2014
Extrait du document
«
25
Le Code noir
C’est àce prix que nous avons mangé
du sucre enEurope
Les chaînes, lefouet, lesmarchés d’êtreshumains, letravail harassant dansleschamps decanne àsucre, et
l’Afrique vidéedeses hommes parlesméfaits ducommerce leplus infâme.
Selonl’expression dugrand spécialiste
de cette question, l’historien OlivierPétré-Grenouilleau 1
, la traite négrière représente « laplus importante
déportation d’êtreshumains detous lestemps ».
Selonundeses confrères, FrédéricRégent,ce« commerce
d’ébène », commeonl’appelait pareuphémisme, pratiquépardenombreux grandspayseuropéens (Portugal,
Pays-Bas, Danemark, France,Grande-Bretagne), aconcerné duxvie
au xixe
siècle 11à12 millions d’hommeset
de femmes, dontenviron unsur dixsont morts pendant latraversée.
Repères
– 1674 :
Compagnie duSénégal, essorducommerce triangulaire – 1685 :
promulgation duCode noirparLouis XIV – 1788 :
création àParis delaSociété desamis desNoirs – 1794 :
première abolitiondel’esclavage parlaIre
République – 1802 :
rétablissement del’esclavage parBonaparte – 1848 :
abolition définitive
Il ya plus incroyable encorequeceschiffres terribles : l’oublidanslequel onavoulu lesfaire tomber pendant si
longtemps.
Jusquedanslesannées 1980,àquoi avions-nous droit,aumieux, dansleslivres d’histoire àpropos de
l’esclavage ? Àdeux lignes pourenrappeler lafin officielle dansnotre pays : ledécret d’abolition, arrachéparson
courageux sous-secrétaire d’ÉtatauxColonies VictorSchœlcher àla jeune république de1848.
Legeste est
admirable, ilvalut àcelui quiallait devenir députédelaMartinique etde laGuadeloupe dedormir àjamais au
Panthéon, honneuràlui.
Nesoyons pasdupes pourautant del’intérêt qu’avait lamémoire nationale àprendre les
choses danscesens-là : parlerdel’esclavage àpropos deson abolition, celaposait laFrance comme elleaime àse
regarder, généreuse, humaniste, toujoursdécidéeàbriser leschaînes del’oppression.
Bellemanœuvre qui
permettait d’effacerunpeu viteune question plusnavrante etpourtant évidente : sil’esclavage futenfin abolien
1848, c’estbienqu’ilavait étéautorisé, organisé, promujusqu’à cettedateincroyablement tardive,etille fut
pendant plusdedeux siècles dansl’indifférence delamajeure partiedelapopulation etde ses élites.
Tâchons doncderemettre leschoses àleur place enles prenant àrebours.
Abordons l’esclavage nonparsafin
mais parunautre grand jalonquimarque sonofficialisation dansnotre histoire : leCode noir.C’est aussi untexte
de loi.
Ilnous raccroche àl’époque d’oùnous sortons : ilest de1685 etfut signé parLouis XIV lui-même, comme
tous lesactes promulgués soussonrègne, ilest vrai.
Pendant trèslongtemps, ilest, luiaussi, tombé dansl’oubli.
Sans doute noslecteurs d’aujourd’hui ont-ilsaumoins entendu mentionné sonnom.
Ilest réapparu surnotre
scène nationale àla fin du xxe
siècle lorsdugrand débat mémoriel conduitentreautres parladéputée dela
Guyane Christiane Taubirapouraboutir àcette mesure dejustice : fairereconnaître l’esclavagepourcequ’il est,
un crime contre l’humanité.
Le Code noir,quand onlelit, est untexte assez étonnant.
Ilvise àrégenter lavie des esclaves danslescolonies
d’outre-mer quienpossèdent etcommence parrégler d’autres obsessions de.
»
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