Définition (vocabulaire): ANTHROPOMORPHISME, substantif masculin.

Définition (vocabulaire): ANTHROPOMORPHISME, substantif masculin. A.— RELIGION. Croyance, doctrine attribuant à la divinité une nature semblable à celle de l'homme : Ø 1. On évitait donc les dangers de l'anthropomorphisme et du polythéisme, qui prêtent à Dieu toutes les infirmités et les incohérences de la personnalité humaine... FRÉDÉRIC OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante, 1838, page 249. — HISTOIRE DE LA RELIGION. Hérésie du IVe. siècle attribuant à Dieu, par une interprétation littérale de l'Écriture, un corps humain; par extension, croyance selon laquelle la nature divine serait semblable à la nature humaine : Ø 2. Que savons-nous de plus que nos sentiments, et pourquoi prétendroit-on qu'ils ne doivent point s'appliquer aux vérités de la foi? Que peut-il y avoir dans l'homme que lui-même, et pourquoi, sous prétexte d'anthropomorphisme, l'empêcher de se former, d'après son âme, une image de la divinité? Nul autre messager ne sauroit, je pense, lui en donner des nouvelles. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 5, 1810, page 75. — Par métonymie. Les anthropomorphismes de la Bible. " On appelle ainsi certaines expressions figurées, dont l'Écriture fait usage pour exprimer les attributs de Dieu et nous faire comprendre ses rapports avec ses créatures. " (Dictionnaire de la Bible 1912) : Ø 3. La théologie spéculative du judaïsme (...) s'efforce d'épurer la notion de Dieu en éliminant au moyen de l'exégèse allégorique les anthropomorphismes de la Bible et de la tradition (y compris la matérialité de la rétribution dans l'au-delà) et en supprimant la multiplicité même conceptuelle au sein de la déité par diverses théories successivement essayées des attributs. Philosophie, Religion (sous la direction de Gaston Berger), 1957, page 4811. B.— PHILOSOPHIE, PSYCHOLOGIE, etc.. Tendance à se représenter toute réalité comme semblable à la réalité humaine : Ø 4.... la pensée de l'enfant est dominée par son anthropomorphisme. La première liaison qu'il connaisse est celle de ses intentions à ses mouvements : il la reporte dans les choses qu'il peuple d'intentions analogues à celles de l'homme. Entre elles, de vagues liaisons qui se satisfont de la chaîne des « alors ». Sous une forme indirecte, cet anthropomorphisme subsiste chez l'adulte dans la tendance à remplacer la diversité des liaisons causales par des entités formelles, « états », « facultés », « principes », fictions juridiques ou scientifiques qui encombrent jusqu'aux formes supérieures du savoir. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 619. Ø 5.... les mots action, efficacité, force, dynamisme, sont chargés désormais d'équivoque : le règne de la subjectivité et le règne de l'objectivité se contaminent mutuellement et ainsi la physique se charge d'anthropomorphisme. Les forces de la nature sont conçues comme des espèces d'énergies humaines... PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 194. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 51.