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Définition: EXPÉDIENT2, substantif masculin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: EXPÉDIENT2, substantif masculin. Moyen ingénieux auquel on recourt pour sortir d'une situation délicate. Expédient provisoire, temporaire; avoir recours à un expédient; être fertile en, à bout d'expédients. Gourville, c'est l'homme à expédients, à moyens, à invention; il a de l'imagination, mais sans chimère (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 5, 1852, page 359 ). Tous les expédients étaient bons pour la distraire (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Le Mariage de Loti, 1882, page 129 ). J'ai trouvé un expédient qui me permettra, je crois, de passer quelques jours de plus près de vous (ANDRÉ GIDE, Isabelle, 1911, page 633 ). — Avec une valeur péjorative. Moyen, action souvent peu honnête, qui permet de sortir momentanément d'une difficulté, d'un embarras, sans pour autant les résoudre. Tomber dans une vie d'expédients. — Tu n'as plus à hésiter, reprit le père, marie-la, puisque le mariage émancipe. Mais cet expédient paraissait répugner à la mère chaque jour davantage (ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 889 ). Il nous fallut user de vingt ignobles expédients, comme de voler un peu de paille aux écuries du camp, ou de fouiller les poubelles des baraques allemandes pour en extraire les vieux journaux (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 51) : Ø 1. Molière, lorsqu'il écrit en vers, s'en tire à coups d'expédients; il connaît maints menus trucs pour satisfaire aux exigences de la mesure et de la rime. Mais, malgré sa grande habileté, l'alexandrin fausse un peu le ton de sa voix. ANDRÉ GIDE, Journal, 1941, page 82. — En particulier, souvent au pluriel. Moyen honteux ou malhonnête de se procurer de l'argent. Le roi en était aux expédients pour payer les frais de « sa fête » (ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil, 1879, page 210 ). Depuis deux mois, Robineau, réduit aux expédients, menait une vie d'enfer, pour empêcher une déclaration de faillite (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 750 ). Vivre d'expédients : Ø 2. L'impôt seul pouvait remplir le trésor et moins que jamais les Français étaient d'humeur à payer des impôts tandis qu'ils se plaignaient des expédients financiers auxquels la couronne était réduite. JACQUES BAINVILLE, Histoire de France, tome 1, 1924, page 96. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 182 Forme dérivée du verbe "expédier" expédier EXPÉDIER, verbe transitif. A.— Exécuter, accomplir, traiter rapidement (une opération, une affaire). Vous savez que je travaille en conscience de neuf heures du matin à quatre. J'expédie bien vingt affaires, et souvent importantes (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1835, page 65) : Ø 1. Quand je ne travaille pas, cela ne se voit pas. Je te répète que j'expédie de petites besognes, je remue, je change les objets de place. Mais l'esprit ne bouge pas, il attend. M. Blot (...) quand il est saisi d'inertie, ça dure six mois, parfois plus. GEORGES DUHAMEL, Cécile parmi nous, 1938, page 79. — En particulier. 1. Expédier les affaires courantes. Les gérer. Depuis quelque temps, les chagrins que Jacqueline lui causait, joints aux soucis de la ferme, l'ayant empêché de s'occuper de la mairie, il laissait l'adjoint Macqueron expédier les affaires courantes (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 364 ). L'accablement des responsables principaux, incapables de trouver le temps d'expédier les affaires courantes (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe. siècle. 1964, page 448 ). 2. Se débarrasser hâtivement, avec désinvolture (de quelque chose ou de quelqu'un). a) [Le complément désigne une chose] Absolument comme une petite fille expédie sa leçon de catéchisme (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1891, page 78 ). Il expédia son déjeuner et s'en fut à Saint-Séverin (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 281 ). J'ai un peu expédié, dans ma dernière chronique, les pièces dont j'avais à rendre compte (PAUL LÉAUTAUD, Le Théâtre de Maurice Boissard, tome 1, 1926, page 200 ). · Absolument : Ø 2. Dès que je t'ai connu (...) je t'ai haï pour justement ta façon (...) d'avoir le mépris facile de ce qui n'est pas le plus important, de ne pas t'inquiéter par exemple littérairement de certaines beautés secondaires, d'expédier sans examen sur une simple impression. JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1909, page 172. b) [Le complément désigne une personne] — Dites, monsieur le curé, demanda Coelina de sa voix aigre, en l'arrêtant, vous nous en voulez, que vous nous expédiez comme un vrai paquet de guenilles? — Ah! dame! répondit-il, les miens m'attendent (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 58 ). B.— DROIT. Dresser et délivrer une copie de la minute d'un acte, d'un jugement. Expédier, faire expédier un contrat de mariage, un arrêt, un jugement (Dictionnaire de l'Académie française. 1835, 1878, 1932). Le notaire n'expédie pas ses actes à bon marché (LOUIS-BENOÎT PICARD, Théâtre, tome 5, Les Marionnettes, 1806, page 239 ). Voici l'arrêt du conseil, qu'en ma qualité de secrétaire général je viens d'expédier, et auquel il ne manque plus que deux signatures (EUGÈNE SCRIBE, Bertrand et Raton, 1833, page 197 ). C.— Acheminer, faire partir (vers une certaine destination). 1. [Le complément désigne une chose] Il venait d'arriver à demi plein, ayant passé l'après-midi chez une teinturière du faubourg Montmartre, qui se faisait expédier pour lui du vermouth de Marseille (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 39 ). Je viens d'expédier la lettre où je décommande mon voyage en Angleterre (CHARLES DU BOS, Journal, 1926, page 20) : Ø 3. Des gens pressés entraient dans le bureau de poste, dont les fenêtres illuminées éclairaient le trottoir. C'était là qu'il était venu expédier la dépêche à Daniel, le soir du suicide Fontanin, le soir où il avait revu Jenny... ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 556. — Expédier des ordres. Les distribuer, les donner. Fort heureusement, avant d'expédier ces ordres dont il mesurait toute la gravité, le général Anthoine téléphona au grand quartier général pour annoncer la décision qui venait d'être prise (MARÉCHAL JOSEPH JOFFRE, Mémoires, tome 1, 1914, page 407 ). Remarque : On relève dans la documentation un emploi pronominal En quittant New-York, Gilbert Villars traça un [signe] (...) sur une carte postale et se l'expédia à sa dernière adresse de Paris (ARLAND, Ordre, 1929, page 514). — Au figuré. [Avec une idée de violence] (Quasi-)synonyme : envoyer. Les concierges expédiaient la poussière dans le ruisseau (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 462 ). [Il y a] de petits coquins de sièges en peluche que je me suis empressée d'expédier au grenier, qui est encore trop bon pour eux (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 918 ). — Par métaphore. La salle, une fois pleine, réagissait toujours de la même façon (...) peut-être parce que la mise en scène rigoureuse expédiait les mots à effet vers tel ou tel point, toujours le même (GEORGES DUHAMEL, Suzanne et les jeunes hommes, 1941, page 265 ). 2. [Le complément désigne une personne] a) Envoyer. Raisonnablement, je devais mourir, à vingt ans, à Londres, de phtisie. Ma famille m'expédie ici pour prolonger, quelques mois, ma vie. Je guéris (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, Dingley, l'illustre écrivain, 1906, page 134) : Ø 4. Le Pentagone nous demande même (...) si nous serions disposés à expédier deux divisions au Pacifique. « Ce n'est pas exclu, répondons-nous. Mais, alors, nous entendons pouvoir envoyer aussi, en Birmanie, les forces voulues pour prendre part à l'offensive vers l'Indochine. » CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 227. Expédier quelqu'un faire quelque chose. Il arriva que mon père s'émut du sort des prostituées (...). Il expédia ses hommes d'armes se saisir de quelques-unes d'entre elles (ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY. Citadelle, 1944, page 669 ). b) Vieux, familier. [Avec ou sans violence] Tuer, faire mourir (rapidement). « Qu'est-ce qu'on fait, dit-elle, on se bat? » Je répondis : « Ce n'est rien, mademoiselle, nous venons d'expédier une douzaine de Prussiens! » (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Les Idées du colonel, 1884, page 252 ). Le premier duelliste, je l'expédie avec les honneurs qu'on lui doit! (EDMOND ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, I, 4, page 35) : Ø 5. — D'ailleurs, reprit Robert, une personne d'un tel mérite ne saurait en aucun cas être à vous. Car, ou bien je vous expédie, ou bien vous m'expédiez. Et, dans cette dernière alternative, je sais, la connaissant, que jamais ma veuve ne vous épousera. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1931, page 49. — [Le sujet désigne une chose] Chez les apothicaires... on trouve des drogues comme celles-là, qui vous expédient un homme avant qu'il ait eu le temps de dire un in manus (PROSPER MÉRIMÉE, Le Théâtre de Clara Gazul, 1825, page 323 ). — En particulier (Faire) exécuter par voie de justice. Le shérif désencombrait les maisons de justice; quand il arrivait dans une ville de sa province, il avait le droit d'expédier sommairement les prisonniers (VICTOR HUGO, L'Homme qui rit, tome 2, 1869, page 187 ). Tu veux une cigarette avant qu'ils t'expédient ou un verre de vin? (ALBERT CAMUS, Révolte dans les Asturies, 1936, page 434 ). — Locution. Expédier dans l'autre monde. Tuer. [Victoire :] — ... Ah! le gouvernement a beau envoyer des inspecteurs chaque mois... Ça n'empêche pas les bonnes femmes [des nourrisseuses] de continuer tranquillement leur négoce, d'expédier tant qu'elles peuvent des petiots dans l'autre monde (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 257 ). Fréquence absolue littéraire Expédier : 614. Expédié : 383. Fréquence relative littéraire Expédier : XIXe. siècle a) 896, b) 975; XXe. siècle : a) 812, b) 833. Expédié : XIXe. siècle : a) 523, b) 650; XXe. siècle : a) 452, b) 561.

« Blot (...) quand il est saisi d'inertie, ça dure six mois, parfois plus. GEORGES DUHAMEL, Cécile parmi nous, 1938, page 79. — En particulier. 1.

Expédier les affaires courantes.

Les gérer.

Depuis quelque temps, les chagrins que Jacqueline lui causait, joints aux soucis de la ferme, l'ayant empêché de s'occuper de la mairie, il laissait l'adjoint Macqueron expédier les affaires courantes (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 364 ). L'accablement des responsables principaux, incapables de trouver le temps d'expédier les affaires courantes (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe.

siècle.

1964, page 448 ). 2.

Se débarrasser hâtivement, avec désinvolture (de quelque chose ou de quelqu'un). a) [Le complément désigne une chose] Absolument comme une petite fille expédie sa leçon de catéchisme (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1891, page 78 ).

Il expédia son déjeuner et s'en fut à Saint-Séverin (GEORGES- CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 281 ).

J'ai un peu expédié, dans ma dernière chronique, les pièces dont j'avais à rendre compte (PAUL LÉAUTAUD, Le Théâtre de Maurice Boissard, tome 1, 1926, page 200 ). · Absolument : Ø 2.

Dès que je t'ai connu (...) je t'ai haï pour justement ta façon (...) d'avoir le mépris facile de ce qui n'est pas le plus important, de ne pas t'inquiéter par exemple littérairement de certaines beautés secondaires, d'expédier sans examen sur une simple impression. JACQUES RIVIÈRE, Correspondance [avec Alain-Fournier] , 1909, page 172. b) [Le complément désigne une personne] — Dites, monsieur le curé, demanda Coelina de sa voix aigre, en l'arrêtant, vous nous en voulez, que vous nous expédiez comme un vrai paquet de guenilles? — Ah! dame! répondit-il, les miens m'attendent (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 58 ). B.— DROIT.

Dresser et délivrer une copie de la minute d'un acte, d'un jugement.

Expédier, faire expédier un contrat de mariage, un arrêt, un jugement (Dictionnaire de l'Académie française.

1835, 1878, 1932).

Le notaire n'expédie pas ses actes à bon marché (LOUIS-BENOÎT PICARD, Théâtre, tome 5, Les Marionnettes, 1806, page 239 ).

Voici l'arrêt du conseil, qu'en ma qualité de secrétaire général je viens d'expédier, et auquel il ne manque plus que deux signatures (EUGÈNE SCRIBE, Bertrand et Raton, 1833, page 197 ). C.— Acheminer, faire partir (vers une certaine destination). 1.

[Le complément désigne une chose] Il venait d'arriver à demi plein, ayant passé l'après-midi chez une teinturière du faubourg Montmartre, qui se faisait expédier pour lui du vermouth de Marseille (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 39 ).

Je viens d'expédier la lettre où je décommande mon voyage en Angleterre (CHARLES DU BOS, Journal, 1926, page 20) : Ø 3.

Des gens pressés entraient dans le bureau de poste, dont les fenêtres illuminées éclairaient le trottoir.

C'était là qu'il était venu expédier la dépêche à Daniel, le soir du suicide Fontanin, le soir où il avait revu Jenny... ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, 2. »

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