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Définition: ÉTERNEL, -ELLE, adjectif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ÉTERNEL, -ELLE, adjectif. I. A.— Qui n'a pas eu de commencement et qui n'aura pas de fin. Le Père éternel; Dieu est un être éternel; l'éternelle essence, matière. Une substance (...) impassible et immuable, (...) immatérielle, séparée, éternelle, immobile (ÉTIENNE GILSON, L'Esprit de la philosophie médiévale, 1931, page 49) : Ø 1. Il s'agit de nous faire une conception du monde en accord avec les données de l'expérience scientifique, données que nous devons avoir le courage de considérer comme intangibles. Or, de toutes les conceptions, une seule ne contredit pas ces données : une énergie éternelle, infinie, toujours identique en ses éléments et en ses lois, qui crée, détruit, renouvelle inépuisablement, sans commencement, sans terme, et, par conséquent, sans but. PAUL BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, page 227. — Emploi comme substantif masculin. 1. L'Éternel. Dieu, qui n'a pas eu de commencement et qui n'aura pas de fin. L'Éternel soit béni, la loi de l'Éternel, invoquer l'Éternel, louons l'Éternel! Grand* + substantif devant l'Éternel. 2. Avec valeur de neutre. Ce qui a une valeur d'éternité. Nous voyons à la fois (...) le temporel et l'éternel, l'ordre et le désordre, le fini et l'infini (PIERRE-JOSEPH PROUDHON, Système des contradictions économiques ou Philosophie de la Misère, tome 1, 1846, page 370 ). Songeant à l'impossible, à l'infini, à l'éternel (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 311 ). B.— Par extension. Qui n'a pas de fin : Ø 2. Ainsi, toujours poussés vers de nouveaux rivages, Dans la nuit éternelle emportés sans retour, Ne pourrons-nous jamais sur l'océan des âges Jeter l'ancre un seul jour? ALPHONSE DE LAMARTINE, Méditations poétiques. 1820, page 133. SYNTAXE : Le repos, le sommeil éternel; le feu, le salut éternel; la damnation, la vie, la béatitude éternelle; les flammes, les peines éternelles. II. A.— Qui est de tous les temps. L'éternel féminin. Bossuet prouve Dieu par les vérités éternelles. « Une vérité ne peut cesser d'être vérité. Descartes meurt, Bossuet meurt, la vérité ne meurt point... » (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1923, page 567) : Ø 3. La France du passé, du présent, de l'avenir, la France éternelle, compte que, sous leurs plis, ses soldats, ses marins, ses aviateurs, la serviront avec gloire, honneur et fidélité. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 491. B.— Dont on n'entrevoit pas la fin. Une reconnaissance éternelle. Serrant dans ma main sa petite main chaude, je lui jurai une amitié éternelle (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 372 ). Jamais le monde romain n'a paru plus solide, plus éternel (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Le Centaure de Dieu, 1938, page 198) : Ø 4. Fabien eût désiré vivre ici longtemps, prendre sa part ici d'éternité, car les petites villes, où il vivait une heure, et les jardins clos de vieux murs, qu'il traversait, lui semblaient éternels de durer en dehors de lui. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Vol de nuit, 1931, page 82. — Spécialement. · La maison éternelle. Le tombeau. Ce peuple n'attachait de prix qu'à ses maisons éternelles, à ses tombeaux (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 6, 1907-08, page 184) : Ø 5. L'expression de « maison éternelle » appliquée à la tombe se justifie par la durée qu'elle emprunte au roc dans lequel elle est taillée, ou à la pierre avec laquelle elle est construite. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 159. · La Ville éternelle. Rome. De la Ville éternelle, à ce premier séjour, je ne connus guère que le Pincio (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 572 ). C.— Par hyperbole, le plus souvent antéposé. 1. Qui semble ne devoir jamais finir. Il y a pourtant cinq semaines, cinq semaines éternelles que je ne l'ai vu! (VICTOR HUGO, Angelo, tyran de Padoue. 1835, page 46 ). Et, pendant trois éternelles minutes, le pont restera encore vide (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 95 ). — En particulier. a) Qui dure ou qui se répète continuellement, constamment. L'éternelle chanson du vent, des paysages d'une éternelle sérénité. Tout en haut de Tanger, il y avait une maison jaune à un étage d'où l'on voyait le scintillement éternel de la mer (JEAN-PAUL SARTRE, Le Sursis, 1945, page 204 ). b) Qui fatigue, qui ennuie par sa longueur ou par sa répétition. Un éternel bavard. Après les éternelles pommes de terre, la petite côtelette de quatre sous (ÉMILE ZOLA, Le Docteur Pascal, 1893, page 228 ). Je ne me sens pas encore prêt pour les éternelles explications familiales (GEORGES DUHAMEL, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, page 187 ). L'éternel parallèle entre Corneille et Racine dont notre enfance a été bercée (ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 488 ). 2. Qui est habituellement associé à quelque chose, à quelqu'un. Son éternel chapeau de feutre. Quant à lui, il alluma sa bouffarde, son éternelle bouffarde (GASTON LEROUX, Le Mystère de la Chambre jaune, 1907, page 110 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif féminin éternelle. Plante dont les fleurs se conservent longtemps (confer Dictionnaire de l'Académie française). Confer immortelle. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 9 163. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 16 200, b) 12 828; XXe. siècle : a) 14 538, b) 9 525.

« 1938, page 198) : Ø 4.

Fabien eût désiré vivre ici longtemps, prendre sa part ici d'éternité, car les petites villes, où il vivait une heure, et les jardins clos de vieux murs, qu'il traversait, lui semblaient éternels de durer en dehors de lui. ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY, Vol de nuit, 1931, page 82. — Spécialement. · La maison éternelle.

Le tombeau.

Ce peuple n'attachait de prix qu'à ses maisons éternelles, à ses tombeaux (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 6, 1907-08, page 184) : Ø 5.

L'expression de « maison éternelle » appliquée à la tombe se justifie par la durée qu'elle emprunte au roc dans lequel elle est taillée, ou à la pierre avec laquelle elle est construite. PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 159. · La Ville éternelle.

Rome.

De la Ville éternelle, à ce premier séjour, je ne connus guère que le Pincio (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 572 ). C.— Par hyperbole, le plus souvent antéposé. 1.

Qui semble ne devoir jamais finir.

Il y a pourtant cinq semaines, cinq semaines éternelles que je ne l'ai vu! (VICTOR HUGO, Angelo, tyran de Padoue.

1835, page 46 ).

Et, pendant trois éternelles minutes, le pont restera encore vide (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 95 ). — En particulier. a) Qui dure ou qui se répète continuellement, constamment. L'éternelle chanson du vent, des paysages d'une éternelle sérénité.

Tout en haut de Tanger, il y avait une maison jaune à un étage d'où l'on voyait le scintillement éternel de la mer (JEAN-PAUL SARTRE, Le Sursis, 1945, page 204 ). b) Qui fatigue, qui ennuie par sa longueur ou par sa répétition.

Un éternel bavard.

Après les éternelles pommes de terre, la petite côtelette de quatre sous (ÉMILE ZOLA, Le Docteur Pascal, 1893, page 228 ).

Je ne me sens pas encore prêt pour les éternelles explications familiales (GEORGES DUHAMEL, La Nuit de la Saint-Jean, 1935, page 187 ). L'éternel parallèle entre Corneille et Racine dont notre enfance a été bercée (ROBERT BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 488 ). 2.

Qui est habituellement associé à quelque chose, à quelqu'un.

Son éternel chapeau de feutre.

Quant à lui, il alluma sa bouffarde, son éternelle bouffarde (GASTON LEROUX, Le Mystère de la Chambre jaune, 1907, page 110 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif féminin éternelle.

Plante dont les fleurs se conservent longtemps (confer Dictionnaire de l'Académie française). Confer immortelle. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 9 163.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 16 200, b) 12 828; XXe.

siècle : a) 14 538, b) 9 525. 2. »

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