Définition et usage: FENDU, -UE, participe passé, adjectif et substantif féminin.
Publié le 25/09/2018
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Définition et usage:
FENDU, -UE, participe passé, adjectif et substantif féminin.
I.— Participe passé de fendre*
II.— Emploi adjectival.
A.— [En parlant d'un trait de physionomie ou de l'allure d'une personne]
1. Une bouche, des yeux bien fendus. Dont l'ouverture est longue et régulière. Les yeux bleus, le nez épaté, le menton rond frappé d'une fossette, la bouche bien
fendue et l'air content de vivre (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, L'Ami Fritz, 1864, page 22 ).
— Des yeux fendus en amande. La plus belle créature de toute la ville : des yeux fendus en amande, des paupières qui se dépliaient comme des jalousies (HONORÉ
DE BALZAC, Un Début dans la vie, 1842, page 370 ).
— Avoir la bouche fendue jusqu'aux oreilles. Avoir une bouche fort grande. Le visage criblé de taches de rousseur, la bouche fendue jusqu'aux oreilles, l'air effronté
(ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 329 ).
· [De la bouche] Largement ouverte : Je les vois tous la bouche fendue jusqu'aux oreilles, qui se tenaient le ventre à force de rigoler (GEORGES BERNANOS,
Monsieur Ouine, 1943, page 1519 ).
2. Locution. Être bien fendu; fendu comme un compas. Avoir des jambes longues et bien droites. Il marchait fendu comme un compas (THÉOPHILE GAUTIER, Le
Capitaine Fracasse, 1863, page 30 ).
B.— [En parlant d'un animal] \" Ce cheval a les naseaux bien fendus. Il a les narines fort ouvertes \" (Dictionnaire de l'Académie Française).
C.— [En parlant d'un inanimé concr]
1. [Notamment d'un vêtement] Qui présente une fente, une ouverture. Une jupe fendue des deux côtés, qui laissait voir ses bas et sa petite culotte (ROBERT
BRASILLACH, Pierre Corneille, 1938, page 350 ). Sa culotte à choux, large et fendue comme les pantalons des dames du temps jadis (HERVÉ BAZIN, Vipère au
poing, 1948, page 68 ).
2. Spécialement. Bambou fendu. Coupé dans le sens de la longueur en suivant les fibres du bois. Synonyme : bambou refendu. Les grands pièges, comme ceux que
l'on emploie en Nouvelle-Bretagne, sont faits de bambous fendus attachés ensemble par des sarments de rotin tressés (JOHN WILLIAM PAGE, Les Derniers peuples
primitifs, 1941, page 240 ).
III.— Substantif féminin, MINES. Galerie inclinée débouchant au jour. Une galerie inclinée est une descente (ou descenderie) si elle est dans un même banc de
terrain; si elle est à travers bancs, c'est une fendue (PAUL BRESSON, Manuel du prospecteur, 1923, page 275 ).
STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 616. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 647, b) 1 055; XXe. siècle : a) 1 399, b) 659.
Forme dérivée du verbe \"fendre\"
fendre
FENDRE, verbe transitif.
A.— [Le sujet désigne une personne ou, par métonymie, un instrument]
1. [L'objet désigne un animé ou un inanimé concret] Séparer (le plus souvent par un coup, un choc) partiellement ou totalement un corps en plusieurs parties,
généralement dans le sens de la longueur. Fendre des bûches. Ses poings serrés semblaient déjà fendre les cailloux rebelles (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène
Rougon, 1876, page 150 ). Il ne se ménageait plus, au risque de fendre les enclumes en deux (IDEM, L'Assommoir (Émile Zola), 1877, page 555 ). Il fendait en
quartiers des billes de chêne d'un mètre de long (MAXENCE VAN DER MEERSCH, L'Empreinte du dieu, 1936, page 32 ). Voir coin exemple 1 et engager exemple
5 :
Ø 1. Là aussi la porte est fermée. Pourtant, il y a un billot où on a fendu du bois à la hache. Il y a des entailles fraîches dans le billot et des copeaux frais dans
l'herbe...
JEAN GIONO, Regain, 1930, page 97.
· Fendre la terre. Bêcher, labourer. Le reste du soleil dans mes champs je le passe (...) à fendre avec la bêche un sol dur (ALPHONSE DE LAMARTINE, Jocelyn,
1836, page 706 ).
— Emploi pronominal réfléchi à sens passif et emploi intransitif. Ce bois fend mal. Les bois qui se fendent le mieux [sont] le tremble, le sapin (ALEXANDRE
BRONGNIART, Traité des arts céramiques ou des poteries considérées dans leur histoire, leur pratique et leur théorie, , tome 1, 1844, page 214) :
Ø 2. Ils s'avancent sur le chemin semé de feuilles d'ardoises que le vent y a transportées et elles se sont fendues par le milieu en retombant, ayant des fibres comme du
bois.
CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Derborence, 1934, page 48.
2. [L'objet désigne une personne ou une partie du corps humain]
a) [Même sens que A 1] Moi, je suis d'avis de lui ficher un grand coup d'épée qui le fendra de la tête à la ceinture (ALFRED JARRY, Ubu Roi, 1895, I, 7, page 44 ).
Joseph, se précipitant sur lui, d'un coup de poing lui fendit les lèvres et lui cassa cinq dents (OCTAVE MIRBEAU, Le Journal d'une femme de chambre, 1900, page
377 ). Un coup de matraque, qui lui avait fendu le crâne (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 112) :
Ø 3. Je la [la bêche] pris, je revins; je la levai comme une massue et, d'un seul coup, par le tranchant, je fendis la tête du pêcheur. Oh! il a saigné, celui-là!
GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Un Fou?, 1885, page 1016.
α ) Emploi pronominal réfléchi indirect. Se blesser, se faire une fracture ou une plaie à. Se fendre le genou, la lèvre. Mais, dit-elle, s'il allait tomber de son haut, et se
fendre le crâne à quelque meuble! (ÉLÉMIR BOURGES. Le Crépuscule des dieux 1884, page 313 ).
β ) Locutions verbales figurées, familières.
— Fendre la tête à quelqu'un. Lui donner mal à la tête, le fatiguer par un bruit ou des propos importuns. Synonymes : assommer, casser la tête. Le carillon des vêpres
m'a fendu le crâne pour toute l'après-dînée (ALFRED DE MUSSET, Les Caprices de Marianne, 1834, II, 1, page 157 ).
— Fendre l'âme, le coeur. Causer une vive douleur morale; exciter la compassion. Un petit garçon qui se désolait à fendre l'âme (EUGÉNIE DE GUÉRIN, Journal
intime, 1835, page 42 ). Quand je t'ai vue, l'autre soir, pleurer si abondamment, ta désolation me fendait le coeur (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1863,
page 123 ).
· Pousser des soupirs à fendre l'âme :
Ø 4. Flip, qui n'avait cessé de pleurnicher, se mit soudainement à brailler et Fons et Peer l'imitèrent, poussant des sanglots à fendre l'âme.
BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 259.
— Emploi pronominal réfléchi. Mon (ton, son, etc.) coeur se fend et emploi transitif indirect, vieilli, le coeur me fend. J'éprouve une grande compassion, une grande
tristesse. Quand elle [Gervaise] lui [à Lalie] portait des restants de viande en cachette, elle sentait son coeur se fendre, en la regardant avaler avec de grosses larmes
silencieuses, par petits morceaux, parce que son gosier rétréci ne laissait plus passer la nourriture (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 694 ). Si j'eusse été seul,
je l'aurais embrassée, cette petite servante qui sanglotait près de moi et que secouait la douleur. Mon coeur se fendait de l'entendre (ANDRÉ GIDE, Journal, 1890,
page 15 ). Monsieur... vous savoir jeûner... le coeur me fend (EDMOND ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, I, 4, page 49 ).
— Emploi pronominal réfléchi indirect, populaire. Se fendre (le cul) en quatre. Se donner beaucoup de mal. Synonymes populaires : se casser le derrière, le tronc.
— Fendre un (les) cheveu(x) en quatre. Ergoter sur quelque chose. Synonyme usuel : couper les cheveux en quatre. Nous fendions les cheveux en quatre et nous
tournions des pensées avec une subtilité extraordinaire (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à Madame de Beaulaincourt, 1870, page 7 ).
b) Par extension. Écarter, ouvrir largement. Il prit le parti de rire, d'un rire énorme qui lui fendait les mâchoires (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 16 ). Un rire
d'allégresse fendait sa bouche jusqu'aux oreilles (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Petit Pierre, 1918, page 120 ).
— Emploi pronominal réfléchi. Se fendre en. Quand je me nommai, la bouche de Boutin se fendit en éclats de rire comme un mortier (HONORÉ DE BALZAC, Le
Colonel Chabert, 1832, page 50 ).
— Emploi pronominal réfléchi indirect, populaire. Se fendre la pêche, la pipe. Rire aux éclats. Les mômes ils se fendaient bien la gueule de l'entendre encore brailler
(LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 627 ).
· Rire à se fendre les mâchoires. Rire à se disloquer les mâchoires. Lapoulle en riait à se fendre les mâchoires (ÉMILE ZOLA, La Débâcle, 1892, page 82 ).
— Emploi pronominal à sens passif. Offrir un écartement. Se fendre en. Le menton se fendait en deux plis de graisse (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909,
page 10 ). La pâleur mate de la physionomie, où des yeux d'une acuité extraordinaire se fendaient en amande (JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes Modèles, 1928,
page 146 ).
3. Argot militaire, au figuré. Fendre l'oreille à quelqu'un. Briser sa carrière, le mettre à la retraite contre sa volonté (par allusion à l'usage ancien de fendre l'oreille aux
chevaux réformés de l'armée) :
Ø 5.... je n'ai point de grâces à rendre aux Bourbons, qui m'ont fendu l'oreille, privé de mes commandements, après m'avoir fait courir de camp en camp, cinq ou six
années.
PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 428.
B.— Par extension. [Le sujet désigne généralement un élément naturel]
1. Provoquer des crevasses, des fissures. Synonymes : disjoindre, faire éclater. Du vieux poirier qui semble mort Aucun bourgeon ne fend l'écorce (LOUIS
BOUILHET, Dernières chansons, 1869, page 262 ). Ils aperçurent qu'une des vitres (...) était fendue dans toute sa longueur (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES
ROMAINS, Les Copains, 1913, page 129 ). Ces pierres que le soleil cuit, que le gel fend (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 196) :
Ø 6.... le soleil était brûlant, aigu, un de ces soleils qui fouillent la terre et la font vivre, qui fendent les graines pour animer les germes endormis, et les bourgeons
pour que s'ouvrent les jeunes feuilles.
GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Sur les chats, 1886, page 1059.
— Locution. Geler à pierre(s) fendre. Geler très fort. Cette année-là, décembre et janvier furent particulièrement durs. Il gelait à pierre fendre (ÉMILE ZOLA,
L'Assommoir, 1877, page 543 ). Il faisait un froid à fendre les dolmens (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, Le Baptême, 1885, page 575 ).
— Emploi pronominal à valeur passive. Un verre qui se fend pour avoir été rempli d'eau trop chaude (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 137 ). Les
sommiers de chêne qui soutiennent les grosses cloches se sont fendus, si bien que Louis a peur qu'ils ne s'effondrent (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL
HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 224) :
Ø 7. La terre avait soif. Elle se fendait par places, entr'ouvrant, au creux des sillons, de larges crevasses dans l'argile desséchée.
ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 234.
— Au figuré. Soupirer, pousser des soupirs à fendre les pierres. Dame Léonarde (...) parut (...) poussant des soupirs à fendre le roc (THÉOPHILE GAUTIER, Le
Capitaine Fracasse, 1863, page 122 ). Nous pleurons et nous saignons. Roi, cela fendrait des pierres (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 3, 1877, page
258 ).
2. Littéraire. Former une séparation. La baie qui fend la colline et par laquelle on voit tout notre pays jusqu'à Digne (JEAN GIONO, Colline, 1929, page 60 ). Au delà
de la ville basse, New-York est fendu dans toute sa longueur par un certain nombre d'avenues (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 111 ).
C.— Par analogie.
1. Se frayer un passage à travers un fluide. Le vaisseau à vapeur fend la vague sans s'informer du caprice des vents et des mers (JULES MICHELET, Introduction à
l'Histoire universelle, 1831, page 404 ). L'aigle qu'ils avaient vu tournoyer sur l'abîme fendait maintenant l'air d'un trait calme et sublime (ALPHONSE DE
LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 917 ). Le projectile fendit l'air avec un ronflement léger (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 299 ).
2. En particulier. Fendre la foule, la presse. S'y frayer un passage avec effort. Cette jeune fille qui, voyant marcher à la mort le roi Charles Ier, fendit la presse des
curieux indifférents (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1833, page 35 ). Il n'avait pas à fendre la foule du mouvement
impatient de ses coudes. Elle s'écartait à son approche (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 28 ).
D.— Emploi pronominal spécifique.
1. ESCRIME. Porter vivement une jambe en avant en laissant l'autre en place. Il s'élança sur un des hommes qui s'était trop fendu pour lui porter ce coup d'épée, il le
tua d'un coup de dague dans la figure (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, L'Abbesse de Castro, 1839, page 204 ). Soudain, le bras raide, il se fendit comme un
escrimeur (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 10 ). Le développement naît du déploiement du bras suivi de la fente. On se fend par
extension de la jambe arrière, pied à plat, tandis que le pied droit se porte en avant au maximum, sans écrasement (Jeux et sports (sous la direction de Roger Caillois)
1968, page 1434 ).
— Par analogie. SKI. Un skieur qui se fend pour tourner avec le ski extérieur ferait rire les virtuoses du « christiania coulé » (Comment parlent les sportifs, dans Vie
et Langage 1952-1954 dans Vie et langage, 1953, page 139 ).
2. Au figuré et populaire. Se fendre de. Acquérir ou donner quelque chose en se gênant Je me fends d'un supplément!... Victor, une troisième confiture! (ÉMILE
ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 549 ). Je me serais même fendu d'un haut de forme s'ils avaient seulement insisté... pour leur faire un grand plaisir
(LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 291) :
Ø 8.... Armand fut aveuglé de confetti ramassés par terre. C'était pas propre, mais les types n'avaient pas de quoi se fendre de neufs, à cinq sous le sac.
LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 165.
REMARQUE : 1. Fend-le-vent substantif masculin. régionalisme (Canada) Synonyme : fendant (voir ce mot A). Je la trouve folle à mener aux loges, elle, de verser
des larmes pour un fend-le-vent qui prenait son argent et qui allait le boire avec des rien-de-drôle (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 268 ). 2.
Fendif, adjectif. Qui se fend trop facilement. On se décida pour le sapin, bois un peu « fendif », suivant l'expression des charpentiers, mais facile à travailler (JULES
VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 301 ).
STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 003. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 285, b) 1 849; XXe. siècle : a) 1 731, b) 1 135.
«
— Emploi pronominal à sens passif.
Offrir un écartement.
Se fendre en.
Le menton se fendait en deux plis de graisse (ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909,page 10 ).
La pâleur mate de la physionomie, où des yeux d'une acuité extraordinaire se fendaient en amande (JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes Modèles, 1928,page 146 ).3.
Argot militaire, au figuré.
Fendre l'oreille à quelqu'un.
Briser sa carrière, le mettre à la retraite contre sa volonté (par allusion à l'usage ancien de fendre l'oreille auxchevaux réformés de l'armée) :Ø 5....
je n'ai point de grâces à rendre aux Bourbons, qui m'ont fendu l'oreille, privé de mes commandements, après m'avoir fait courir de camp en camp, cinq ou sixannées.PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 428.B.— Par extension.
[Le sujet désigne généralement un élément naturel]1.
Provoquer des crevasses, des fissures.
Synonymes : disjoindre, faire éclater.
Du vieux poirier qui semble mort Aucun bourgeon ne fend l'écorce (LOUISBOUILHET, Dernières chansons, 1869, page 262 ).
Ils aperçurent qu'une des vitres (...) était fendue dans toute sa longueur (LOUIS FARIGOULE, DIT JULESROMAINS, Les Copains, 1913, page 129 ).
Ces pierres que le soleil cuit, que le gel fend (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 196) :Ø 6....
le soleil était brûlant, aigu, un de ces soleils qui fouillent la terre et la font vivre, qui fendent les graines pour animer les germes endormis, et les bourgeonspour que s'ouvrent les jeunes feuilles.GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Sur les chats, 1886, page 1059.— Locution.
Geler à pierre(s) fendre.
Geler très fort.
Cette année-là, décembre et janvier furent particulièrement durs.
Il gelait à pierre fendre (ÉMILE ZOLA,L'Assommoir, 1877, page 543 ).
Il faisait un froid à fendre les dolmens (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, Le Baptême, 1885, page 575 ).— Emploi pronominal à valeur passive.
Un verre qui se fend pour avoir été rempli d'eau trop chaude (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal, 1866, page 137 ).
Lessommiers de chêne qui soutiennent les grosses cloches se sont fendus, si bien que Louis a peur qu'ils ne s'effondrent (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARLHUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 224) :Ø 7.
La terre avait soif.
Elle se fendait par places, entr'ouvrant, au creux des sillons, de larges crevasses dans l'argile desséchée.ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 234.— Au figuré.
Soupirer, pousser des soupirs à fendre les pierres.
Dame Léonarde (...) parut (...) poussant des soupirs à fendre le roc (THÉOPHILE GAUTIER, LeCapitaine Fracasse, 1863, page 122 ).
Nous pleurons et nous saignons.
Roi, cela fendrait des pierres (VICTOR HUGO, La Légende des siècles, tome 3, 1877, page258 ).2.
Littéraire.
Former une séparation.
La baie qui fend la colline et par laquelle on voit tout notre pays jusqu'à Digne (JEAN GIONO, Colline, 1929, page 60 ).
Au delàde la ville basse, New-York est fendu dans toute sa longueur par un certain nombre d'avenues (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 111 ).C.— Par analogie.1.
Se frayer un passage à travers un fluide.
Le vaisseau à vapeur fend la vague sans s'informer du caprice des vents et des mers (JULES MICHELET, Introduction àl'Histoire universelle, 1831, page 404 ).
L'aigle qu'ils avaient vu tournoyer sur l'abîme fendait maintenant l'air d'un trait calme et sublime (ALPHONSE DELAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 917 ).
Le projectile fendit l'air avec un ronflement léger (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 299 ).2.
En particulier.
Fendre la foule, la presse.
S'y frayer un passage avec effort.
Cette jeune fille qui, voyant marcher à la mort le roi Charles Ier, fendit la presse descurieux indifférents (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Lélia, 1833, page 35 ).
Il n'avait pas à fendre la foule du mouvementimpatient de ses coudes.
Elle s'écartait à son approche (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 28 ).D.— Emploi pronominal spécifique.1.
ESCRIME.
Porter vivement une jambe en avant en laissant l'autre en place.
Il s'élança sur un des hommes qui s'était trop fendu pour lui porter ce coup d'épée, il letua d'un coup de dague dans la figure (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, L'Abbesse de Castro, 1839, page 204 ).
Soudain, le bras raide, il se fendit comme unescrimeur (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 10 ).
Le développement naît du déploiement du bras suivi de la fente.
On se fend parextension de la jambe arrière, pied à plat, tandis que le pied droit se porte en avant au maximum, sans écrasement (Jeux et sports (sous la direction de Roger Caillois)1968, page 1434 ).— Par analogie.
SKI.
Un skieur qui se fend pour tourner avec le ski extérieur ferait rire les virtuoses du « christiania coulé » (Comment parlent les sportifs, dans Vieet Langage 1952-1954 dans Vie et langage, 1953, page 139 ).2.
Au figuré et populaire.
Se fendre de.
Acquérir ou donner quelque chose en se gênant Je me fends d'un supplément!...
Victor, une troisième confiture! (ÉMILEZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 549 ).
Je me serais même fendu d'un haut de forme s'ils avaient seulement insisté...
pour leur faire un grand plaisir(LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 291) :Ø 8....
Armand fut aveuglé de confetti ramassés par terre.
C'était pas propre, mais les types n'avaient pas de quoi se fendre de neufs, à cinq sous le sac.LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 165.REMARQUE : 1.
Fend-le-vent substantif masculin.
régionalisme (Canada) Synonyme : fendant (voir ce mot A).
Je la trouve folle à mener aux loges, elle, de verserdes larmes pour un fend-le-vent qui prenait son argent et qui allait le boire avec des rien-de-drôle (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 268 ).
2.Fendif, adjectif.
Qui se fend trop facilement.
On se décida pour le sapin, bois un peu « fendif », suivant l'expression des charpentiers, mais facile à travailler (JULESVERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 301 ).STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 003.
Fréquence relative littéraire : XIXe.
siècle : a) 1 285, b) 1 849; XXe.
siècle : a) 1 731, b) 1 135..
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