Devoir de Philosophie

Définition et usage du mot: BÉANT, -ANTE, adjectif.

Publié le 02/11/2015

Extrait du document

Définition et usage du mot: BÉANT, -ANTE, adjectif. A.— [S'applique à un substantif concret] Largement, profondément ouvert. Les labours béants fumaient (CHARLES-FERDINAND RAMUZ, Aimé Pache, peintre vaudois, 1911, page 58) : Ø 1. Il était là, dans son fauteuil, devant ses armoires béantes. Il avait envie d'aller jusqu'au coffre, d'en faire jouer la mécanique et de contempler les bijoux,... GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 73. — Par métaphore : Ø 2. Les blessures morales ont cela de particulier qu'elles se cachent, mais ne se referment pas; toujours douloureuses, toujours prêtes à saigner quand on les touche, elles restent vives et béantes dans le coeur. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 390. 1. En particulier. a) [En parlant d'une ouverture naturelle] Gouffre béant (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 3.... quand je regardais d'en-haut cette fosse béante, je sentais puissamment, comme sur l'eau ou du haut d'une tour, l'attraction de la mort... JULES MICHELET, Journal, 1839, page 315. — Par extension : Ø 4.... il avait voulu éviter à sa vieille mère les fatigues d'une longue station. Son voisin, le citoyen Brotteaux, l'accompagnait, calme, souriant, son Lucrèce dans la poche béante de sa redingote puce. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 72. · ANATOMIE : Ø 5. La coupe de la choroïde ne présente au microscope que les ouvertures béantes des petits vaisseaux qui la composent;... GEORGES CUVIER, Leçons d'anatomie comparée, tome 2, 1805, page 401. b) [En parlant de la bouche, des yeux d'une personne sous l'emprise d'une forte émotion : admiration, curiosité, étonnement, surprise, etc.] : Ø 6. Il [le moine] lève les yeux au ciel, les mains jointes, la bouche béante, en extase. VICTOR HUGO, Torquemada, 1882, page 43. Ø 7. Le type restait assis, l'oeil béant, la bouche entrouverte. Il avait l'air doux et souriant JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 101. 2. Par métonymie, absolument. [S'applique à une personne] a) [Pour marquer l'avidité] : Ø 8. LE CHOEUR. — C'est la loi en effet que les gouttes de sang Aspergeant la terre amorcent encore D'autre sang. Les Erinnyes béantes Par-dessus les premiers cadavres Exigent un second tour de l'abattoir! PAUL CLAUDEL, Les Choéphores, traduit d'Eschyle, 1920, page 926. b) [Pour marquer la stupeur, la curiosité, l'admiration, etc.] : Ø 9. Il courut arracher son surplis, il retraversa l'église et s'en alla, dans un tel coup de tempête, que les gens du baptême, laissés ainsi en détresse, n'eurent pas le temps d'ajouter une parole, béants, les yeux écarquillés. ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 276. Ø 10. C'est plus qu'un héros, je vous dis! C'est un malin et je reste béant et béat. De voir comme de mieux en mieux il sait profiter de l'occasion,... PAUL CLAUDEL, Poésies diverses, Paul Petit, 1952, page 856. Remarque : À propos de l'exemple 10, noter le rapprochement — et parfois la confusion — des mots béat et béant. B.— [S'applique à un substantif abstrait] Béant sur quelque chose. Ouvert sur, orienté vers quelque chose : Ø 11. Largement béante (...) sur la décision morale et sur la métaphysique de la personne, la caractérologie n'en reste pas moins une science psychologique. EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 70. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 778. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 553, b) 1 833; XXe. siècle : a) 1 767, b) 791. Forme dérivée du verbe "béer" béer BÉER, verbe intransitif. A.— [Le sujet désigne une chose] Être largement ouvert. Un tonneau dont la bonde vide bée dans l'ombre (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art mod, 1883, page 165 ). B.— [Le sujet désigne une personne] 1. Absolument. Regarder avec étonnement. J'ai trouvé la rue encombrée de peuple; les voisins béaient aux fenêtres (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 426 ). 2. Béer de + substantif. Demeurer, bouche ouverte, sous l'effet d'un sentiment. Luce me regarde de loin et bée de surprise (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Claudine à l'école, 1900, page 230 ). 3. Vieilli. Béer + à ou après.. Désirer avidement : Ø Montaigne dit que les hommes vont béant aux choses futures : J'ai la manie de béer aux choses passées. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 311. Remarque : 1. Béer est une autre forme de bayer. 2. On rencontre dans la documentation le néologisme béement, substantif masculin (Maurice Genevoix, La Boîte à pêche, 1926, page 29). Le fait de béer, de s'ouvrir grandement. " Un froid mouillé touchait sa paume, le mince corps se tordait au béement de la gueule translucide, si fragile que l'hameçon dont elle était percée semblait un croc de bronze monstrueux " (Idem, ibidem). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6

« 312646 béerBÉER, verbe intransitif.A.— [Le sujet désigne une chose] Être largement ouvert.

Un tonneau dont labonde vide bée dans l'ombre (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Artmod, 1883, page 165 ).B.— [Le sujet désigne une personne]1.

Absolument.

Regarder avec étonnement.

J'ai trouvé la rue encombrée depeuple; les voisins béaient aux fenêtres (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 426 ).2.

Béer de + substantif.

Demeurer, bouche ouverte, sous l'effet d'un sentiment.Luce me regarde de loin et bée de surprise (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE,Claudine à l'école, 1900, page 230 ).3.

Vieilli.

Béer + à ou après..

Désirer avidement :Ø Montaigne dit que les hommes vont béant aux choses futures : J'ai la manie de béer aux choses passées. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 311.Remarque : 1.

Béer est une autre forme de bayer.

2.

On rencontre dans ladocumentation le néologisme béement, substantif masculin (Maurice Genevoix, LaBoîte à pêche, 1926, page 29).

Le fait de béer, de s'ouvrir grandement.

" Unfroid mouillé touchait sa paume, le mince corps se tordait au béement de lagueule translucide, si fragile que l'hameçon dont elle était percée semblait uncroc de bronze monstrueux " (Idem, ibidem).STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6 Pge p. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles