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Définition et Usage du mot: APPÉTIT, substantif masculin.

Publié le 27/10/2015

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Définition et Usage du mot: APPÉTIT, substantif masculin. I.— Inclination liée à une fonction naturelle, ayant pour objet le bien-être de l'organisme : Ø 1. L'appétit se distingue particulièrement du désir en ce qu'il n'est pas constant, mais périodique, et qu'apaisé pour un temps il renaît après des intervalles déterminés. VICTOR COUSIN, Histoire de la philosophie moderne, 1847, page 583. A.— Plus spécialement. 1. Désir sexuel. Appétit sensuel, sexuel : Ø 2. L'amour, pour le monde, n'est qu'un appétit charnel, ou un penchant vague que la jouissance éteint et que l'absence détruit. Voilà pourquoi tu as entendu dire, par un étrange abus de mots, que les passions ne duraient pas. VICTOR HUGO, Lettres à la fiancée, 1821, page 54. 2. Désir de manger. Grand appétit, perdre l'appétit, satisfaire l'appétit : Ø 3.... le corps humain, cette machine si compliquée, serait bientôt hors de service, si la providence n'y avait placé un ressort qui l'avertit du moment où ses forces ne sont plus en équilibre avec ses besoins. Ce moniteur est l'appétit. On entend par ce mot la première impression du besoin de manger. JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 59. Ø 4. Capevirade avait faim mais pas d'appétit, pas d'amitié pour les aliments. ALEXANDRE ARNOUX, Double chance, 1958. · Appétit de loup. Grand, violent appétit. (Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle). · Appétit d'oiseau. Très petit appétit (Confer Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, Grand Larousse de la langue française en six volumes). · Bon appétit. Souhait que l'on adresse à quelqu'un qui mange ou va manger : Ø 5. — Bon appétit, dit Mathieu. Ils rirent : tout le monde savait qu'il n'y avait plus rien à manger dans le village;... JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 137. — Au figuré, par ironie (Confer Victor Hugo, Ruy Blas, 1838, III, 2). · Couper l'appétit. Ôter l'appétit, l'envie de manger, la faim (Confer Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Guérin) 1892). SYNTAXE : Appétit formidable, furieux, féroce, vorace; robuste appétit; aiguiser, exciter, assouvir, réveiller l'appétit. 3. [S'applique également aux animaux en parlant de leurs inclinations] : Ø 6. « (...) Il faut les voir [les bestiaux] libres dans nos champs, plus libres encore dans nos forêts, où ils passent une partie de leur vie; c'est là que l'expérience développe leurs facultés, et que, dans plusieurs circonstances, l'instinct m'a paru s'élever au niveau de la raison ». « Ainsi que nous, les êtres doués de cette première faculté ont des passions, c'est-à-dire, des appétits qui les excitent, des desirs, des rapports entr'eux, sur-tout dans un grand troupeau; conséquemment, des nuances dans leurs caractères;... » MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'état de New-York, tome 2, 1801, page 256. B.— Par extension. Désir vif, goût prononcé et presque sensuel pour un objet autre que la satisfaction d'un besoin naturel de l'organisme. Appétit d'argent, de gloire : Ø 7. J'ai dit que les esprits les plus romanesques étaient les plus positifs, et, quoique cela ressemble à un paradoxe, je le maintiens. Le penchant romanesque est un appétit du beau idéal. Tout ce qui, dans la réalité vulgaire, gêne cet élan est facilement mis de côté et compté pour rien par ces esprits logiciens à leur point de vue. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 15. Ø 8. Je ne donne pas, cependant, Maurice de Saxe en tout comme un sage; il avait aussi ses exigences à lui, ses appétits de cupidité, ses bouffées d'ambition. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 11, 1863-69, page 103. Ø 9. Nous aurons à montrer plus loin pourquoi la langue courante parle du besoin en un sens plus large : besoin de lumière, de musique, d'amitié, etc.; il semble dès le début que cette extension de sens tient à deux raisons : les besoins au sens large ont une ressemblance matérielle avec les appétits par la note de manque qu'elles comportent et la révélation affective généralisée d'une lacune au coeur de l'existence;... PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté, 1949, page 85. SYNTAXE : Appétit d'autorité, de domination, de gain; — de bonheur, d'héroïsme, d'indépendance; — de malheur, de vengeance. C.— Locutions et proverbes (attestés dans la documentation et/ou dans les dictionnaires généraux) · À l'appétit de, locution prépositive " Faute de vouloir dépenser, ou par envie d'épargner. Il a laissé tomber sa maison, à l'appétit d'une centaine de pistoles qu'il fallait dépenser pour la réparer. À l'appétit d'un écu, il a laissé mourir un cheval de cinquante louis. " (Dictionnaire de l'Académie Française). Remarque : Enregistré dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle; n'est plus attesté dans ceux du XXe. siècle. · L'appétit vient en mangeant Au figuré plus on a de biens ou d'honneurs, plus on désire en acquérir. · Avec appétit, de tout son appétit, locution adverbiale. Avec entrain, de tout coeur (Confer Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)-Larousse du XXe. siècle en six volumes). · Avoir l'appétit ouvert de bon matin. Au figuré " rechercher prématurément quelque chose d'utile et d'agréable " (Dictionnaire de l'Académie Française). · C'est un homme de bon, de grand, de haut appétit, qui a bon appétit. Se dit de quelqu'un qui recherche avec avidité fortune, honneurs, qui veut ajouter à ce qu'il possède et à qui tout semble bon. · Vieilli. Chercher, prendre ses appétits. Choisir les mets pour lesquels on a le plus d'appétit ou de goût. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. siècle seulement. · Demeurer, rester sur son appétit. Au figuré, ne pas être entièrement satisfait dans ses désirs, ses goûts, ses prétentions. · Il n'est chère (sauce) que d'appétit. " La faim assaisonne tous les mets. " (Dictionnaire de l'Académie Française). II.— Emplois spéciaux. A.— PHILOSOPHIE SCOLASTIQUE. Tendance qui porte l'âme à désirer le bien connu, qu'il soit sensible (appétit sensible, synonyme de désir : concupiscible quand il recherche le bien, irascible quand il évite le mal), spirituel ou rationnel (appétit raisonnable ou rationnel, synonyme de volonté) : Ø 10. Dans l'ordre moral, les premiers faits qui se rencontrent sont encore du nombre de ceux où l'âme se montre passive : c'est pourquoi on les nomme excellemment passions. Il serait long de les énumérer. Mais toutes se ramènent à des dispositions antérieures, qu'on appelle appétits. Il y a trois sortes d'appétits : le premier, naturel, qui n'a point conscience de soi, et qui est la tendance irrésistible de tous les êtres physiques à la satisfaction de leurs besoins; le second, sensitif, qui a son mobile externe dans les choses sensibles, et qui est concupiscible, ou irascible, tour à tour; le troisième, intellectuel, dont l'objet n'est appréciable qu'à la pensée. FRÉDÉRIC OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante, 1838, page 139. Ø 11. Dans le domaine des faits, Platon avait ébauché une classification des opérations mentales, qui distinguait l'intelligence, les émotions nobles et les appétits inférieurs; la classification d'Aristote, sans se libérer des préoccupations ontologiques, apparaît plus méthodique en définissant quatre fonctions de l'âme : nutritive, sensitive, motrice, intellectuelle. Histoire de la science. 1957, page 1630. B.— ART CULINAIRE. surtout au pluriel. Hors-d'oeuvre ou assaisonnements excitant l'appétit. 1. Nom donné à certaines herbes apéritives (ciboule, ciboulette, etc.) utilisées dans les salades ou dans les sauces pour en relever le goût : Ø 12. Nous avons l'honneur d'habiter le même hôtel que cette jeune et illustre personne, affublée d'une tendre mère de Bordeaux qui à table d'hôte réclame des « appétits » dans la salade... ALPHONSE DAUDET, Numa Roumestan, 1881, page 187. 2. Harengs n'ayant reçu qu'un demi-apprêt, peu salés et peu fumés. Remarque : Attesté dans la plupart des dictionnaires généraux du XIXe. et du XXe. siècle. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 059. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 192, b) 3 866; XXe. siècle : a) 3 442, b) 2 744.

« ? App?tit d'oiseau.

Tr?s petit app?tit (Confer Grand Larousse encyclop?dique en dix volumes, Grand Larousse de la langue fran?aise en six volumes).

? Bon app?tit.

Souhait que l'on adresse ? quelqu'un qui mange ou va manger?: ? 5.

? Bon app?tit, dit Mathieu.

Ils rirent?: tout le monde savait qu'il n'y avait plus rien ? manger dans le village;... JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'?me, 1949, page 137.

? Au figur?, par ironie (Confer Victor Hugo, Ruy Blas, 1838, III, 2).

? Couper l'app?tit.

?ter l'app?tit, l'envie de manger, la faim (Confer Grand dictionnaire universel du XIXe. si?cle (Pierre Larousse), Dictionnaire des dictionnaires (sous la direction de Paul Gu?rin) 1892).

SYNTAXE?: App?tit formidable, furieux, f?roce, vorace; robuste app?tit; aiguiser, exciter, assouvir, r?veiller l'app?tit.

3.

[S'applique ?galement aux animaux en parlant de leurs inclinations] : ? 6.

? (...) Il faut les voir [les bestiaux] libres dans nos champs, plus libres encore dans nos for?ts, o? ils passent une partie de leur vie; c'est l? que l'exp?rience d?veloppe leurs facult?s, et que, dans plusieurs circonstances, l'instinct m'a paru s'?lever au niveau de la raison ?.

? Ainsi que nous, les ?tres dou?s de cette premi?re facult? ont des passions, c'est-?-dire, des app?tits qui les excitent, des desirs, des rapports entr'eux, sur-tout dans un grand troupeau; cons?quemment, des nuances dans leurs caract?res;...

? MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CR?VECOEUR, Voyage dans la Haute Pensylvanie et dans l'?tat de New-York, tome 2, 1801, page 256.

B.? Par extension.

D?sir vif, go?t prononc? et presque sensuel pour un objet autre que la satisfaction d'un besoin naturel de l'organisme.

App?tit d'argent, de gloire?: ? 7.

J'ai dit que les esprits les plus romanesques ?taient les plus positifs, et, quoique cela ressemble ? un paradoxe, je le maintiens.

Le penchant romanesque est un app?tit du beau id?al.

Tout ce qui, dans la r?alit? vulgaire, g?ne cet ?lan est facilement mis de c?t? et compt? pour rien par ces esprits logiciens ? leur point de vue. AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 3, 1855, page 15.. »

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