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Définition et Usage du mot: APPESANTIR, verbe transitif.

Publié le 27/10/2015

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Définition et Usage du mot: APPESANTIR, verbe transitif. I.— Emploi transitif. A.— [Le sujet désigne une chose] Rendre (plus) pesant. 1. [L'objet désigne un inanimé] Rendre quelque chose plus pesant : Ø 1. Les cartouches de l'ami de Roglin appesantissaient ma poche. JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 255. 2. [L'objet désigne une personne ou un aspect, une partie de la personne] a) Rendre lourd, pesant Le sommeil appesantit les paupières : Ø 2. Le dimanche, aux courses, les tribunes se garnirent de femmes chargées, appesanties de perles, de diamants. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 413. b) Rendre quelqu'un moins apte à l'exercice de ses facultés : Ø 3. À guetter les bruits du soir jusqu'à l'aube, une torpeur appesantit les membres. Le front est lourd, l'échine endolorie. Lecouvreur se lève cependant EUGÈNE DABIT, L'Hôtel du Nord, 1929, page 46. SYNTAXE : L'âge appesantit le vieillard, le sommeil appesantit les sens, l'ivresse appesantit les dormeurs, la torpeur appesantit les membres, la fatigue appesantit les membres; la tête appesantie par le travail. — Emploi absolu : Ø 4. Il est essentiel de ne pas laisser le péché séjourner dans mon coeur. Quelque petit qu'il soit, il appesantit; la lumière de la grâce s'éteint. FÉLIX ANTOINE PHILIBERT DUPANLOUP, Journal intime, 1876, page 57. B.— Par métaphore ou au figuré. [Le sujet désigne un être vivant] Faire peser plus lourdement. 1. Style biblique. [En parlant de Dieu] Dieu appesantit sa main, son bras. Dieu inflige un châtiment sévère : Ø 5. Oui, ô Dieu, nous serons fidèles (...) Frappe, appesantis ta main; elle nous sera toujours douce. ERNEST RENAN, Feuilles détachées, 1892, page 52. 2. [En parlant d'une autorité, de quelque chose de supérieur à l'individu] Rendre plus oppressif : Ø 6.... les biens du clergé, qui devaient servir à libérer l'État, à soulager le peuple, n'auront servi qu'à vous rendre vos fers, qu'à appesantir sur nos têtes le joug de la servitude et de la misère. JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Les Pamphlets, C'est un beau rêve, gare au réveil, 1790, page 234. II.— Emploi pronominal. A.— [Le sujet désigne un inanimé concret ou abstrait] 1. S'appesantir.. Devenir pesant Les yeux s'appesantissent. — Par comparaison : Ø 7. L'atmosphère, qui s'était allégée pendant la démonstration du petit homme, s'appesantit de nouveau. GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 185. 2. S'appesantir sur quelqu'un ou quelque chose. a) Peser progressivement sur quelqu'un ou quelque chose. L'âge s'appesantit sur quelqu'un, la nuit s'appesantit sur la plaine : Ø 8.... un instant après, un bruit de toile froissée parvint aux oreilles de Dantès, le lit cria sur ses ressorts, un pas alourdi comme celui d'un homme qui soulève un fardeau s'appesantit sur la dalle,... ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 245. Ø 9. Depuis quelques années il sentait s'appesantir sur lui ce poids de la solitude qui écrase quelquefois les vieux garçons. Jadis, il était fort, alerte et gai, donnant tous ses jours au sport et toutes ses nuits aux fêtes. Maintenant, il s'alourdissait et ne prenait plus plaisir à grand'chose. Les exercices le fatiguaient, les soupers et même les dîners lui faisaient mal, les femmes l'ennuyaient autant qu'elles l'avaient autrefois amusé. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Duchoux, 1887, page 698. b) Péjoratif. Tomber lourdement et brutalement sur quelqu'un, l'accabler. Un malheur, le sort s'appesantit sur quelqu'un. — Style biblique. [En parlant de la " main " de Dieu, de la colère divine] Infliger un lourd châtiment. Le bras, la main, la colère de Dieu s'appesantit sur le pécheur : Ø 10. Alors il dit que Dieu lui avait révélé que si les aides n'étaient point abolies, sa main s'appesantirait sur le roi; qu'il le punirait en sa personne, et le priverait de toute postérité. PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 1, 1821-24, page 351. B.— [Le sujet désigne une personne] 1. S'appesantir.. Devenir moins apte à l'exercice de ses facultés : Ø 11. Son mari, au contraire, s'appesantissait; le guignon l'engraissait, le rendait plus épais et plus mou. Ces trente années de lutte ne les menèrent cependant pas à la ruine. ÉMILE ZOLA, La Fortune des Rougon, 1871, page 59. 2. S'appesantir sur quelque chose. a) Physiquement, rare. Se laisser aller pesamment : Ø 12. Et, pour clore ce défilé, comme majesté dernière, le baron Gouraud s'appesantissait au soleil, sur les doubles oreillers dont on garnissait sa voiture. ÉMILE ZOLA, La Curée, 1872, page 595. b) Intellectuellement, usuel. S'arrêter longuement et lourdement sur quelque chose. S'appesantir sur les détails, sur un sujet : Ø 13. Je dis que, lorsqu'une chose passe mon intelligence, j'ai l'habitude de ne pas m'appesantir sur cette chose et de passer à une autre. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 420. Ø 14. J'ai fini cet après-midi par laisser là les corrections, je n'y comprenais plus rien; à force de s'appesantir sur un travail, il vous éblouit; ce qui semble être une faute maintenant, cinq minutes après ne le semble plus; c'est une série de corrections et de recorrections des corrections à n'en plus finir. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 263. — Emploi absolu : Ø 15. Qui se hâte a compris; il ne faut point s'appesantir : on trouverait bientôt que les plus clairs discours sont tissus de termes obscurs. PAUL VALÉRY, La Soirée avec Monsieur Teste, 1895, page 89. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 228. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 363, b) 317; XXe. siècle : a) 346, b) 280.

« B.? Par m?taphore ou au figur?.

[Le sujet d?signe un ?tre vivant] Faire peser plus lourdement.

1.

Style biblique.

[En parlant de Dieu] Dieu appesantit sa main, son bras.

Dieu inflige un ch?timent s?v?re?: ? 5.

Oui, ? Dieu, nous serons fid?les (...) Frappe, appesantis ta main; elle nous sera toujours douce. ERNEST RENAN, Feuilles d?tach?es, 1892, page 52.

2.

[En parlant d'une autorit?, de quelque chose de sup?rieur ? l'individu] Rendre plus oppressif?: ? 6....

les biens du clerg?, qui devaient servir ? lib?rer l'?tat, ? soulager le peuple, n'auront servi qu'? vous rendre vos fers, qu'? appesantir sur nos t?tes le joug de la servitude et de la mis?re. JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Les Pamphlets, C'est un beau r?ve, gare au r?veil, 1790, page 234.

II.? Emploi pronominal.

A.? [Le sujet d?signe un inanim? concret ou abstrait] 1.

S'appesantir..

Devenir pesant Les yeux s'appesantissent.

? Par comparaison?: ? 7.

L'atmosph?re, qui s'?tait all?g?e pendant la d?monstration du petit homme, s'appesantit de nouveau. GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 185.

2.

S'appesantir sur quelqu'un ou quelque chose.

a) Peser progressivement sur quelqu'un ou quelque chose.

L'?ge s'appesantit sur quelqu'un, la nuit s'appesantit sur la plaine?: ? 8....

un instant apr?s, un bruit de toile froiss?e parvint aux oreilles de Dant?s, le lit cria sur ses ressorts, un pas alourdi comme celui d'un homme qui soul?ve un fardeau s'appesantit sur la dalle,... ALEXANDRE DUMAS P?RE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 245.

? 9.

Depuis quelques ann?es il sentait s'appesantir sur lui ce poids de la solitude qui ?crase quelquefois les vieux gar?ons.

Jadis, il ?tait fort, alerte et gai, donnant tous ses jours au sport et toutes ses nuits aux f?tes. Maintenant, il s'alourdissait et ne prenait plus plaisir ? grand'chose.

Les exercices le fatiguaient, les soupers et m?me les d?ners lui faisaient mal, les femmes l'ennuyaient autant qu'elles l'avaient autrefois amus?. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Duchoux, 1887, page 698.. »

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