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Définition: ESTHÉTIQUE, adjectif et substantif féminin.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ESTHÉTIQUE, adjectif et substantif féminin. I.— Adjectif. A.— Qui est motivé par la perception et la sensation du beau. Jugement esthétique; émotions, sensations esthétiques. Tout désir de faire du beau style pour le plaisir d'en faire, pour se donner et pour donner aux lecteurs des jouissances esthétiques, est pour lui proprement inconcevable (NATHALIE SARRAUTE, L'Ère du soupçon, 1956, page 143 ). B.— Qui répond à des exigences ou à des lois de beauté. Vouloir « tout court », ce n'est nullement vouloir en général, sans rien vouloir de déterminé, de particulier ni de présent : ce vouloir en soi est un vouloir en l'air qui ressemble à une attitude esthétique plutôt qu'à un rapport éthique (VLADIMIR JANKÉLÉVITCH, Le Je-ne-sais-quoi et le presque-rien, 1957, page 239 ). · Soins, chirurgie esthétique(s). Traitement qui vise à l'amélioration de l'aspect du corps. Enfin, certains malades pourront bénéficier d'interventions relevant de la chirurgie esthétique (DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET. Médecine, 1965, page 368 ). C.— Qui a pour caractéristique la beauté. Il avait beau s'en défendre : son orgueil intellectuel, sa conception complaisante d'un monde purement esthétique, fait pour la joie de l'esprit, rentraient sous terre, à la vue d'une injustice (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Le Buisson ardent, 1911, page 1288 ). II.— Substantif féminin. A.— Partie de la philosophie qui se propose l'étude de la sensibilité artistique et la définition de la notion de beau. Toutes les recherches, dans l'ordre de l'esthétique, sont dominées par les analyses de la « Critique du jugement » de Kant (ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Système des beaux-arts, 1920, page 7 ). Confer aussi apaisement exemple 2 : Ø 1.... mais dans son essai [de Schiller] sur la grâce et la dignité, et dans ses lettres sur « l'esthétique », c'est-à-dire la théorie du beau, il y a trop de métaphysique. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, De l'Allemagne, tome 3, 1810, page 327. — En particulier. [Avec spécialisation] · [en fonction d'une théorie particulier d'un philosophe ou d'un artiste] L'esthétique kantienne, hégelienne. Faut-il s'étonner qu'entre certaines pages d'« Aurélia », inspirées de souvenirs occultistes, et l'esthétique baudelairienne des « Correspondances », il y ait une analogie profonde qui dépasse les simples concordances de vocabulaire? (ALBERT BÉGUIN, L'Âme romantique et le rêve, 1939, page 366 ). Remarque : " Chez Kant (esthétique transcendantale) : partie de la Critique de la raison pure, qui détermine les formes a priori de la connaissance sensible. Ces formes sont l'espace (connaissance du monde extérieur) et le temps (connaissance du monde intérieur de la conscience) " (Dictionnaire de la langue philosophique (PAUL FOULQUIÉ, RAYMOND SAINT-JEAN) 1962). · [en fonction d'un genre, d'une école, d'une époque] L'esthétique du théâtre, du Romantisme : Ø 2. Rappellerai-je, par exemple, comment l'esthétique romane, abstraite, relève de l'idéalisme a priori en cours durant le premier Moyen Âge, tout pénétré de la leçon de saint Augustin, tandis que l'esthétique gothique, positive, répond à l'aristotélisme ou à la doctrine expérimentale qui s'épanouiront au XIIIe. siècle... RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 435. B.— Recherche de ce qui est beau. 1. Appréciation personnelle de ce qui peut être beau; sens du beau, goût : Ø 3. Je conçois (...) pour l'avenir que le mot morale devienne impropre et soit remplacé par un autre. Pour mon usage particulier, j'y substitue de préférence le nom d'esthétique. En face d'une action je me demande plutôt si elle est belle ou laide que bonne ou mauvaise. ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 177. — Par métonymie. Ensemble des qualités qui constituent les critères de cette appréciation ou les éléments d'une beauté personnelle. Les mots ont en eux-mêmes et « en dehors du sens qu'ils expriment » une beauté et une valeur propres... Je les aime pour leur esthétique personnelle, dont la rareté est un des éléments, la sonorité un autre... (ABBÉ HENRI BREMOND, La Poésie pure. 1926, page 109 ). — Locution adjectivale. Esthétique corporelle. Qui concerne l'emploi de procédés utilisés pour entretenir et développer la beauté du corps. Boutiques d'esthétique faciale (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 235 ). 2. Esthétique industrielle. Recherche sur les formes, la matière, les couleurs, etc., pour rendre toutes productions industrielles le plus attrayantes possible : Ø 4. [Le] terme d'esthétique industrielle (...) souligne bien que les objets produits par l'industrie ne s'épuisent pas dans leurs fonctions utilitaires, et qu'ils peuvent développer de surcroît des qualités plus généralement humaines. HENRI VAN LIER, Esthétique industrielle dans Encyclopédie universelle tome 6 1970, page 572. Remarque : 1. L'esthétique est une recherche de ce qu'est le beau et de ce qui est beau. Il semble donc abusif d'employer ce mot en tant que synonyme de beau pour l'adjectif, de beauté pour le substantif. Selon Encyclopédie du bon français dans l'usage contemporain (Paul Dupré) 1972, il faut éviter de dire : Cette cravate est plus esthétique que celle-ci; il faut préserver l'esthétique du quartier de l'Étoile. Pour l'observateur de la langue, de tels emplois attestent un glissement de sens de l'adjectif (" conforme au bon goût ") et du substantif (" beauté spécifique "). 2. On rencontre dans la documentation Le préfixe esthético-. Qui concerne l'esthétique. Esthético-morale (Émile Durkheim, De la division du travail social, 1893, page 218), esthético-social (Charles du Bos, Journal, 1924, page 14) ou, avec nuance dépréciative " prétendument esthétique " (confer Maurice Genevoix, Mains vides, 1928, page 10). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 380. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 204, b) 1 127; XXe. siècle : a) 2 198, b) 3 769. DÉRIVÉS : Esthétiquement, adverbe a) De façon esthétique; selon des lois, des exigences de beauté. Voici ce que je pense : (...) la croix est une chose laide, esthétiquement parlant (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1873, page 87 ). b) Selon ce qui touche à l'esthétique (confer ce mot II A). Mais cela même à quoi M. Gide se plie esthétiquement, cet ordre qui fait que le langage « tient », que l'oeuvre d'art « tient » et qui n'est que l'ordre même des choses, celui qu'on doit nécessairement subir dès qu'on « fait » quelque chose, il se garde d'en prolonger la leçon dans l'ordre moral et humain (HENRI MASSIS, Jugements, 1924, page 52 ).

« Ø 2.

Rappellerai-je, par exemple, comment l'esthétique romane, abstraite, relève de l'idéalisme a priori en cours durant le premier Moyen Âge, tout pénétré de la leçon de saint Augustin, tandis que l'esthétique gothique, positive, répond à l'aristotélisme ou à la doctrine expérimentale qui s'épanouiront au XIIIe.

siècle... RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 435. B.— Recherche de ce qui est beau. 1.

Appréciation personnelle de ce qui peut être beau; sens du beau, goût : Ø 3.

Je conçois (...) pour l'avenir que le mot morale devienne impropre et soit remplacé par un autre.

Pour mon usage particulier, j'y substitue de préférence le nom d'esthétique.

En face d'une action je me demande plutôt si elle est belle ou laide que bonne ou mauvaise. ERNEST RENAN, L'Avenir de la science, 1890, page 177. — Par métonymie.

Ensemble des qualités qui constituent les critères de cette appréciation ou les éléments d'une beauté personnelle.

Les mots ont en eux-mêmes et « en dehors du sens qu'ils expriment » une beauté et une valeur propres...

Je les aime pour leur esthétique personnelle, dont la rareté est un des éléments, la sonorité un autre...

(ABBÉ HENRI BREMOND, La Poésie pure.

1926, page 109 ). — Locution adjectivale.

Esthétique corporelle.

Qui concerne l'emploi de procédés utilisés pour entretenir et développer la beauté du corps.

Boutiques d'esthétique faciale (PAUL MORAND, New-York, 1930, page 235 ). 2.

Esthétique industrielle.

Recherche sur les formes, la matière, les couleurs, etc., pour rendre toutes productions industrielles le plus attrayantes possible : Ø 4.

[Le] terme d'esthétique industrielle (...) souligne bien que les objets produits par l'industrie ne s'épuisent pas dans leurs fonctions utilitaires, et qu'ils peuvent développer de surcroît des qualités plus généralement humaines. HENRI VAN LIER, Esthétique industrielle dans Encyclopédie universelle tome 6 1970, page 572. Remarque : 1.

L'esthétique est une recherche de ce qu'est le beau et de ce qui est beau.

Il semble donc abusif d'employer ce mot en tant que synonyme de beau pour l'adjectif, de beauté pour le substantif.

Selon Encyclopédie du bon français dans l'usage contemporain (Paul Dupré) 1972, il faut éviter de dire : Cette cravate est plus esthétique que celle-ci; il faut préserver l'esthétique du quartier de l'Étoile.

Pour l'observateur de la langue, de tels emplois attestent un glissement de sens de l'adjectif (" conforme au bon goût ") et du substantif (" beauté spécifique ").

2.

On rencontre dans la documentation Le préfixe esthético-.

Qui concerne l'esthétique.

Esthético-morale (Émile Durkheim, De la division du travail social, 1893, page 218), esthético-social (Charles du Bos, Journal, 1924, page 14) ou, avec nuance dépréciative " prétendument esthétique " (confer Maurice Genevoix, Mains vides, 1928, page 10). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 380.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 204, b) 1 127; XXe. siècle : a) 2 198, b) 3 769. DÉRIVÉS : Esthétiquement, adverbe a) De façon esthétique; selon des lois, des exigences de beauté.

Voici ce que je 2. »

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