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Définition: ESSUYER, verbe transitif.

Publié le 03/02/2016

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Définition: ESSUYER, verbe transitif. A.— [Le complément désigne quelque chose de mouillé ou qui mouille] 1. [Le complément désigne quelque chose de mouillé] Sécher en frottant avec une éponge, un linge qui absorbe l'humidité. a) [Le complément désigne un objet] Essuyer une gamelle, un plat, la vaisselle. La chandelle que la petite servante avait emportée pour laver les cuillers, essuyer les verres (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Père Amable, 1886, page 219 ). Bon! Ouvrez le placard, et donnez-moi une assiette, n'importe laquelle. Si vous essuyez comme il faut votre vaisselle, pourquoi cette buée? (JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 81 ). b) [Le complément désigne une personne, le corps ou une partie du corps] Essuyer sa bouche, ses doigts, sa figure, ses mains; essuyer la face, le front de quelqu'un. Il [Armand] essuyait gentiment les grands yeux baignés [de sa mère] avec ses petites mains malhabiles (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 52 ). Il essuyait délicatement, du bout de ses doigts, ses tempes luisantes de sueur (GEORGES BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 942) : Ø 1.... debout et mouillée, [Chrysis] dit à l'esclave : « Essuie-moi. » La Malabaraise prit une large éponge à la main, et la passa dans les doux cheveux d'or de Chrysis, tout chargés d'eau et qui ruisselaient en arrière; elle les sécha, les éparpilla, les agita moelleusement... PIERRE LOUÿS, Aphrodite, 1896, page 19. — Emploi pronominal réfléchi. [Absolu ou suivi d'un complément désignant le corps ou une partie du corps du sujet] Elle sanglota. Elle avait tiré son mouchoir, s'essuyait les yeux (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Maison Tellier, 1881, page 1195 ). Le grand-oncle patriarche (...) passait (...) pour s'essuyer une fois de plus dans l'essuie-mains de la cuisine (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 1, 1933, page 194 ). La dernière bouchée avalée, elle s'essuya la bouche d'un geste large (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 52 ). c) Par analogie. [Le sujet désigne le vent ou le soleil] Synonyme : sécher. Une verdure débarbouillée par la pluie et essuyée par le rayon (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 464 ). Parfois, d'une traînée lumineuse, le soleil essuie lentement un pré, un village, un bois (JULES RENARD, Journal, 1960, page 1025 ). — Emploi pronominal à sens passif. [Avec un complément circonstanciel désignant le vent ou le soleil] Sous les haleines vives qui emportaient les nuages, les trottoirs s'étaient essuyés (ÉMILE ZOLA, Au Bonheur des dames, 1883, page 469 ). Une couche de terre de lande, blanche, légère, que les averses dament au lieu de l'entraîner, qui s'essuie vite, au premier coup de soleil, au premier souffle de vent (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 126 ). d) Locution figurée. Essuyer les plâtres. Occuper le premier une habitation qui vient d'être achevée en en subissant les éventuels inconvénients. [Nana] occupait (...) le second étage d'une grande maison neuve, dont le propriétaire louait à des dames seules, pour leur faire essuyer les plâtres (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1122 ). — Par comparaison. Une femme ne peut aimer passionnément qu'après avoir été mariée. Si je la pouvais comparer à une maison, je dirais qu'elle n'est habitable que lorsqu'un mari a essuyé les plâtres (GUY DE MAUPASSANT. Contes et nouvelles, tome 1, Une Ruse, 1882, page 832 ). — Par extension. Subir les premiers inconvénients d'une situation nouvelle, d'un fait nouveau. Goncourt a complètement terminé sa « Fille Élisa ». Seulement, il ne veut paraître qu'en Avril, sans doute pour laisser « L'Assommoir » essuyer les plâtres (ÉMILE ZOLA, Correspondance, 1877, page 464 ). Les deux grandes dames qui avaient l'habitude d'essuyer les plâtres dans les salons nouvellement ouverts (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 871 ). 2. [Le complément désigne quelque chose qui mouille] Ôter en séchant Essuyer l'eau, la buée; essuyer les larmes sur le visage de quelqu'un. [Françoise] détachait de son cou sa serviette, la pliait en essuyant à ses lèvres un reste d'eau rougie et de café (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 17 ). La sueur coulait en si grande abondance sur mon visage et sur mon corps qu'au bout d'un moment, j'ai renoncé à l'essuyer (JULIEN GREEN, Journal, 1944, page 121) : Ø 2. Henriette avait renversé l'un des deux minces vases posés sur cette commode, avec chacun un lourd dahlia, et l'eau avait coulé sur le bois ciré et la serviette brodée, et quand Henriette voulut enrayer le désastre, elle renversa le deuxième... Ce fut Alexis qui essuya l'eau avec son grand mouchoir de linon, bien soigneusement... ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 212. — Au figuré. Essuyer les larmes de quelqu'un. Calmer son affliction, le consoler. " Essuyer ses larmes, se consoler " (Dictionnaire de l'Académie Française). B.— Par extension. 1. [Le complément désigne quelque chose qui est poussiéreux, sali, souillé] Nettoyer en frottant afin d'enlever la poussière, ce qui souille. a) [Le complément désigne un objet] Essuyer ses lunettes, une armoire, le sol. Débouchant les bouteilles avec précaution, essuyant le goulot de la paume de sa main pour en faire tomber les parcelles de cire (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 43 ). J'ai infatigablement, rituellement essuyé les mêmes meubles cirés avec un torchon de laine, jusqu'à s'y mirer parfaitement (CHARLES PÉGUY, Victor-Marie, Comte Hugo. 1910, page 691) : Ø 3. Tantôt elle oubliait de mettre son couvert, tantôt elle lui donnait une fourchette sale, ou bien, encore, en essuyant la table, elle laissait à dessein des miettes devant sa bru. Au besoin, elle y amassait en tas celles des autres. JULES RENARD, Journal, 1889, page 22. · Essuyer ses chaussures, ses semelles, ses souliers, ses pieds. Frotter ses semelles sur un paillasson ou ce qui peut en tenir lieu. Essuyez vos pieds, Caporal, parce que, voyez-vous, ils font un tas d'histoires avec la propreté (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 296 ). Il essuie soigneusement contre le talus ses semelles pleines de boue (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1482 ). Emploi pronominal réfléchi. S'essuyer les pieds. Joseph, après s'être essuyé les pieds sur un confortable tapis brosse, heurta le battant de la porte (GEORGES DUHAMEL, La Passion de Joseph Pasquier, 1945, page 142 ). Remarque : On rencontre dans la documentation quelques emplois pronominaux où le sujet désigne les souliers. Un bruit de sabots claquant ou s'essuyant sur le seuil (ALAIN-FOURNIER, Meaulnes, 1913, page 31). b) [Le complément désigne le corps ou une partie du corps] J'essuie mes paumes remplies de boue à un mur ou à un tronc d'arbre (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1938, page 35 ). [Ils] essuyèrent dans l'herbe mouillée leurs mains noires de cambouis et de boue (JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les, 1946, page 24 ). — Emploi pronominal réfléchi. [Absolu ou suivi d'un complément désignant le corps ou une partie du corps du sujet] Je venais enfin de faire une bonne pointe à mon crayon et je m'essuyais les doigts sur le fond de ma culotte, où la mine de plomb ne marque pas (GEORGES DUHAMEL, Confession de minuit, 1920, page 10) : Ø 4. Cette poussière de foin est partout, on se dirait noire de puces (...) Elle enleva sa chemise, prit le bon torchon rude pour s'essuyer, puis elle souffla la bougie et elle s'approcha de la fenêtre qui soufflait des étoiles et du vent. Elle passa le torchon épais sous ses seins, bien autour, puis dessus avec la main ronde. Elle faisait comme quand on essuie des petits melons tachés par la boue d'arrosage. JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 49 Remarque : On rencontre dans la documentation quelques emplois métaphoriques ou figurés. Ce visage de chrétienne dévorée que la chaude pluie des larmes semblait avoir essuyé de sa pâleur (LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 50). La lune qu'essuie une charpie de nuages (HENRI POURRAT, Gaspard, 1931, page 227). 2. [Le complément désigne la poussière, ce qui salit ou souille] Ôter en frottant Essuyer la poussière. Toute la blancheur de son mouchoir passa à essuyer les taches de confiture (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Copains, 1913, page 40 ). Sa soutane a une petite tache de boue qu'il essuie soigneusement, longtemps (GEORGES BERNANOS, L'Imposture, 1927, page 515 ). Remarque : On rencontre dans la documentation quelques emplois métaphoriques La misère est géante, elle se sert pour essuyer les ordures du monde de votre figure comme d'une toile à laver (LOUIS-FERDINAND CÉLINE, Voyage, 1932, page 270). C.— Au figuré. 1. [Le complément désigne quelque chose de fâcheux ressenti physiquement, matériellement] (Quasi-)synonymes : éprouver, subir, supporter. Essuyer un assaut, une défaite, des pertes, une tempête; essuyer un coup de feu, le feu de l'ennemi. Il est à remarquer que, pour avoir essuyé les plus effroyables revers, une armée ne déchoit pas de son rang de première du monde (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 220 ). Nous avons eu le temps (...) de préparer en douce notre mobilisation, sans avoir essuyé cette fameuse attaque brusquée qui était la terreur de notre état-major (ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 483) : Ø 5. Le vieux Bélisaire, attaché trop bas, s'était pris une patte de devant dans sa longe (...) il s'était débattu furieusement; les deux hommes avaient essayé de le délivrer, mais si maladroitement qu'ils avaient réussi à l'empêtrer davantage, tout en risquant d'essuyer de dangereux coups de sabots. HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Le Grand Meaulnes, 1913, page 271. 2. [Le complément désigne un désagrément ressenti moralement, intellectuellement] (Quasi-)synonymes : endurer, souffrir. Essuyer un affront, une offense, un refus. Le mépris qu'avait essuyé La Brière, et surtout l'irrespectueux discours de la fille au père, contristaient tellement ce pauvre jeune homme (HONORÉ DE BALZAC, Modeste Mignon, 1844, page 215 ). Une sorte de résignation dédaigneuse qui me permit d'essuyer sans rougir le sermon de Mme. Bertrand (ANDRÉ GIDE, Si le grain ne meurt, 1924, page 449) : Ø 6. Jallez aurait bien voulu, disait-il, pour son propre confort moral, se représenter l'immense foule des poilus bleu-horizon comme d'émouvantes victimes qui, non contentes de payer les sottises politiques du temps de paix, devaient encore essuyer en silence les éclaboussures de sottise du temps de guerre. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1938, page 219. Remarque : 1. On rencontre dans la documentation a) Le substantif masculin essuiement ou essuyement. Action d'essuyer; résultat de cette action. [Une toile] où l'admirable palette des tons jaunâtres et azurésa est comme faite d'essuiements de pinceaux (Edmond et Jules de Goncourt, Journal, 1886, page 572).ß b) Le substantif féminin essuyette. Action d'essuyer sommairement, légèrement. Claudette en astique une partie à fond, chaque samedi, et la servante n'en a que l'essuyette (Jean de la Varende, Manants du Roi, 1938, page 142). c) Le substantif féminin essuyure. Ce qu'on essuie. Une tasse mal lavée, ces essuyures, ces ronds laissésa par les verres (François Mauriac, Chemin mer, 1939, page 67). d) Quelques mots composés) Essuie-voitures, substantif masculin Chiffon servant à essuyer une voiture. Son imperméable (...) chiffonné, de sa grosse main qui le serre comme un torchon essuie-voitures (Michel Butor, La Modification, 1957, page 19).) Essuie-tout, substantif masculin Torchon, de tissu ou de papier, utilisé pour essuyer. L'essui-tout têtu qui n'abandonne pas avant d'avoir fini son travail (Jour de France, 29 septembre 1970 dans A. Clas, Néologismes publicitaires dans Meta, tome 17, n° 1, 1972, page 74). 2. Les dictionnaires récents attestent les composés) Essuie-pieds, substantif masculin Grille, paillasson métallique pour décrotter la semelle des chaussures. ß ) Essuie-meubles, substantif masculin " Torchon, morceau d'étoffe destiné à enlever la poussière des meubles " (Grand Larousse de la langue française en six volumes). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 521. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 368, b) 3 873; XXe. siècle : a) 3 985, b) 3 372.

« d'une grande maison neuve, dont le propriétaire louait à des dames seules, pour leur faire essuyer les plâtres (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1122 ). — Par comparaison.

Une femme ne peut aimer passionnément qu'après avoir été mariée.

Si je la pouvais comparer à une maison, je dirais qu'elle n'est habitable que lorsqu'un mari a essuyé les plâtres (GUY DE MAUPASSANT.

Contes et nouvelles, tome 1, Une Ruse, 1882, page 832 ). — Par extension.

Subir les premiers inconvénients d'une situation nouvelle, d'un fait nouveau.

Goncourt a complètement terminé sa « Fille Élisa ».

Seulement, il ne veut paraître qu'en Avril, sans doute pour laisser « L'Assommoir » essuyer les plâtres (ÉMILE ZOLA, Correspondance, 1877, page 464 ). Les deux grandes dames qui avaient l'habitude d'essuyer les plâtres dans les salons nouvellement ouverts (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 871 ). 2.

[Le complément désigne quelque chose qui mouille] Ôter en séchant Essuyer l'eau, la buée; essuyer les larmes sur le visage de quelqu'un.

[Françoise] détachait de son cou sa serviette, la pliait en essuyant à ses lèvres un reste d'eau rougie et de café (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 17 ).

La sueur coulait en si grande abondance sur mon visage et sur mon corps qu'au bout d'un moment, j'ai renoncé à l'essuyer (JULIEN GREEN, Journal, 1944, page 121) : Ø 2.

Henriette avait renversé l'un des deux minces vases posés sur cette commode, avec chacun un lourd dahlia, et l'eau avait coulé sur le bois ciré et la serviette brodée, et quand Henriette voulut enrayer le désastre, elle renversa le deuxième...

Ce fut Alexis qui essuya l'eau avec son grand mouchoir de linon, bien soigneusement... ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 212. — Au figuré.

Essuyer les larmes de quelqu'un.

Calmer son affliction, le consoler.

" Essuyer ses larmes, se consoler " (Dictionnaire de l'Académie Française). B.— Par extension. 1.

[Le complément désigne quelque chose qui est poussiéreux, sali, souillé] Nettoyer en frottant afin d'enlever la poussière, ce qui souille. a) [Le complément désigne un objet] Essuyer ses lunettes, une armoire, le sol.

Débouchant les bouteilles avec précaution, essuyant le goulot de la paume de sa main pour en faire tomber les parcelles de cire (ÉMILE MOSELLY, Terres lorraines, 1907, page 43 ).

J'ai infatigablement, rituellement essuyé les mêmes meubles cirés avec un torchon de laine, jusqu'à s'y mirer parfaitement (CHARLES PÉGUY, Victor-Marie, Comte Hugo.

1910, page 691) : Ø 3.

Tantôt elle oubliait de mettre son couvert, tantôt elle lui donnait une fourchette sale, ou bien, encore, en essuyant la table, elle laissait à dessein des miettes devant sa bru.

Au besoin, elle y amassait en tas celles des autres. JULES RENARD, Journal, 1889, page 22. · Essuyer ses chaussures, ses semelles, ses souliers, ses pieds.

Frotter ses semelles sur un paillasson ou ce qui peut en tenir lieu.

Essuyez vos pieds, Caporal, parce que, voyez- vous, ils font un tas d'histoires avec la propreté (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 296 ).

Il essuie soigneusement 2. »

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