Définition: ESPALIER, substantif masculin.

Définition: ESPALIER, substantif masculin. A.— Disposition d'arbres fruitiers plantés le long d'un mur sur lequel on palisse les branches, pour favoriser l'ensoleillement et protéger des intempéries les fleurs et les fruits. Espalier fleuri; se promener le long d'un espalier. Pour toutes les autres espèces ou variétés [de pommiers] , l'espalier est le seul moyen d'assurer les récoltes et de leur donner une qualité passable (ALPHONSE DU BREUIL, Culture des arbres et arbrisseaux à fruits de table, 1876, page 19) : Ø 1. Son rêve aurait été d'écrire son nom partout avec des branches; je retrouve sur les espaliers les formes de toutes les lettres de l'alphabet. Et, pour réobtenir aujourd'hui des dispositions un peu rationnelles, il faut oser de vrais saccages, dont les arbres ne se remettront pas de longtemps. ANDRÉ GIDE, Journal, 1916, page 550. SYNTAXE : Un espalier de poiriers, d'abricotiers, etc.; la taille d'un espalier; culture, taille en espalier; nettoyer les espaliers. · Mur d'espalier (Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878), et par ellipse du déterminé, espalier. Mur qui soutient un espalier. L'espalier se dégrade (Dictionnaire de l'Académie française. 1932) : Ø 2.... quel mal jamais fût venu par-dessus un espalier mitoyen, le long des faîtières en dalles plates cimentées de lichen et d'orpin brûlant, boulevard des chats et des chattes? GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Sido, 1929, page 21. Contre-espalier. Treillage disposé parallèlement à un espalier et destiné à supporter des arbres fruitiers de petite taille. Une poutrelle des contre-espaliers (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 2, , 1880, page 64 ). — Par analogie. Disposition de plantes qui grimpent sur un mur ou un treillage. Un espalier de roses. Au temps des Mohammed, cela ne devait être qu'orangeries, avec des espaliers de jasmin et de myrte (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 105 ). — En espalier. [En parlant d'un arbre fruitier ou d'une autre plante] Taillé court et palissé contre un mur ou un treillage. Des orangers en espalier (confer arbre B 1 b exemple 13) : Dans le jardin, une vigne en espalier conduisait à un charmant pavillon qui devint la retraite favorite du poète (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, Ariel ou la vie de Shelley, 1923, page 254 ). · Par analogie. [En parlant d'une chose] Disposée de telle sorte qu'elle semble prendre appui contre quelque chose. Jardin en espalier (sur une pente). Pas de village à proprement parler; quelques maisons en espalier sur la colline (ANDRÉ GIDE, Journal, 1904, page 141 ). B.— Arbre dont les branches sont palissées le long d'un mur ou d'un treillage. Mur tapissé d'espaliers; fruit mûri sur espalier. La maison était fort exiguë, garnie de volets verts et d'espaliers disposés entre les fenêtres (EUGÈNE FROMENTIN, Dominique, 1863, page 217) : Ø 3.... tu veux tailler l'arbre et, de ses rameaux sauvages mais touffus, qui s'élancent en tous sens pour aspirer l'air et le soleil, faire un bel et doux espalier que l'on collerait contre (un) mur et qui alors, il est vrai, rapporterait d'excellents fruits qu'un enfant pourrait venir cueillir sans échelle. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1846, page 265. C.— Au figuré. [En parlant d'une personne] (Être, se tenir, rester) en espalier. Debout contre un mur, une porte, etc. La beauté des femmes du peuple dure peu, surtout quand elles restent en espalier à la porte d'un restaurant (HONORÉ DE BALZAC, Le Cousin Pons, 1847, page 45 ). — Argot, vieilli. [Au théâtre] Groupe de figurants. Il y a [aux Délassements-Comiques] tout un espalier de jolies filles en costume de pages (GÉRARD DE NERVAL, Petits châteaux de Bohême, Annexes, 1855, page 262 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 15