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Définition du terme: DAIGNER, verbe transitif.

Publié le 11/12/2015

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Définition du terme: DAIGNER, verbe transitif. [Avec un complément à l'infinitif] A.— [Dans les relations d'inférieur à supérieur; le sujet désigne une divinité, un prince, etc. et, par extension, une personne d'une situation hiérarchique comparable] S'abaisser (parce qu'on le juge digne de soi et/ou du destinataire) à accorder quelque chose qui n'est pas dû. Daigner accorder une faveur, daigner pardonner. Je sentais une sorte d'épouvante que Dieu daignât s'occuper de moi individuellement (JOSEPH MALÈGUE, Augustin ou le Maître est là, tome 2, 1933, page 463) : Ø 1.... Jacqueline de Pen-Hoël, heureuse de la suprématie affectée par (...) les du Guénic, se montrait toujours honorée par la visite que daignaient lui faire la fille des rois d'Irlande et Zéphirine. HONORÉ DE BALZAC, Béatrix, 1839-45, page 38. — Par métaphore du sujet. Les romanciers, qui sont les princes littéraires de l'époque, honorent nos scènes encanaillées, lorsqu'ils daignent y mettre les pieds (ÉMILE ZOLA, Les Héritiers Rabourdin, 1874, page VII. ). — [Souvent avec une nuance de moquerie, de légère caricature ou d'ironie] Au prince de Naples, son patron sérénissime, qui daigna interrompre une conversation engagée pour nous sourire et le congédier d'un signe du doigt (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 120 ). B.— Par extension. [Dans les relations entre égaux qui s'accordent des égards] 1. Consentir à, s'abaisser à, avoir la bonté de, bien vouloir accomplir une action qui ne va pas de soi. Daigner accepter, dire, donner, écouter, expliquer, répondre. · [Avec une nuance d'admiration ou de reconnaissance] Il était bouleversé qu'elle daignât se faire chair entre ses bras (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 80 ). · [Avec une idée de condescendance, jugée déplacée] : Ø 2. Et c'est quand il fut calmé, un peu maté, et marchant auprès d'elle, qu'elle daigna ouvrir la bouche et que sortit sa voix de contralto plus émouvante que le bruit d'un torrent dans un tunnel. PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 44. · [Avec le sourire] Daigne, chère, écouter les choses que tu dis (PAUL VALÉRY, Œuvres, Mélange, Paris, Gallimard, 1959 [1939] , page 323 ). — Par analogie. [Le sujet désigne une chose personnifiée] Si les arbres qu'on a plantés au bord du Tage ont daigné pousser (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Montijo, tome 1, 1870, page 92 ). Le soleil daignait entrer dans la cuisine (ÉDOUARD ESTAUNIÉ, Les Choses voient, 1913, page 92 ). — Emploi absolu, rare. [Par ellipse du complément déjà exprimé dans le contexte] Ne sais-tu pas que tu seras ma femme le jour où tu daigneras? (PAUL-JEAN TOULET, Le Mariage de Don Quichotte, 1902, page 184) : Ø 3. Voilà Fantasio, bourgeois de Munich (...) Il se fait bouffon de cour, la fille du roi découvre ses mérites, (...) et finalement donne à Fantasio une clef plus intime que celle des chambellans. Elle lui fait même promettre de s'en servir, car il laisse douter qu'il daigne; mais enfin il promet. LOUIS VEUILLOT, Les Odeurs de Paris, 1866, page 233. Remarque : Il se peut qu'il y ait, dans cet emploi, une réminiscence de la célèbre devise des Rohan : « Roi ne puis, prince, ne daigne, Rohan suis » (confer DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) 2. En particulier. [En tournure négative, souvent avec une idée de réprobation] Ne pas se prêter à, se refuser à une chose normalement due, ne pas prendre la peine de (par indifférence, fierté, mépris). Mais il ne daignait rien voir ni rien entendre, il poursuivit sa marche monotone et féroce (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Anneau d'améthyste, 1899, page 386 ). Ce vieillard qui m'aborda, sans daigner prendre garde aux deux Allemands qui m'encadraient (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 321 ). — [Même nuance de réprobation, en dehors de la tournure négative, dans une proposition temporelle d'antériorité] Ser (...) et F... exigent que chaque question leur soit répétée trois fois avant qu'elles daignent répondre (DOCTEUR PIERRE-MARIE-FÉLIX JANET, Les Obsessions et la psychasthénie, 1903, page 119 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Quelques attestations d'un emploi pronominal à valeur subjective. Je ne puis donc que te recommander respectueusement à Madame la Comtesse, afin qu'elle se daigne ne pas te pousser au désespoir par trop de rigueur (JOSEPH DE MAISTRE, Correspondance, tome 1, 1786-1805, page 228). b) Quelques attestations d'un emploi littéraire de daigner, construit avec une proposition complétive. La Bonté (...) daigna que les bêtes domestiques parussent le propre de ceux qui élèvent (GUSTAVE KAHN, Le Conte de l'or et du silence, 1898, page 307). C.— Emplois dans les formulaires. 1. [Dans une formule de demande : prière, supplique, hommage à une dame] a) [Dans une proposition conditionnelle à l'indicatif ou dans une interrogation] Si son Excellence daigne le permettre. Son Altesse daignera-t-elle recevoir mes hommages? (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Kean, 1836, I, 5, page 114 ). Si votre Altesse daigne m'accepter pour son avocat (VICTORIEN SARDOU, Rabagas, 1872, IV, 3, page 170 ). b) [À l'impératif ou au subjonctif à valeur impérative pour marquer la vénération, le respect] Qu'un dieu daigne m'entendre! (JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Iphigénie, 1900, IV, 4, page 133) : Ø 4.... « Seigneur, Saint, Dieu tout-puissant, Dieu éternel, daignez bénir ce nouveau serviteur que vous venez d'élever à la dignité de sous-diacre. (...) » ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 136. Remarque : Avec le subjonctif sans que, le sujet à la 3e. personne est inversé. De mes jours filés au Parnasse Daignent les muses prendre soin! (BÉRANGER, Chansons, tome 2, 1829, page 64). 2. [Dans des formules solennelles de politesse mondaine, notamment pour clore une lettre] Daignez agréer l'assurance de, recevoir mes salutations respectueuses. Daignez agréer, Monseigneur, l'hommage des mêmes sentiments d'affectueuse vénération (ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939page 227 ). Confer bénir exemple 11. Fréquence absolue littér Daigner : 1 321. Daigné : 315. Daignant : 33. Fréquence relative littéraire Daigner : XIXe. siècle : a) 3 423, b) 1 778; XXe. siècle : a) 1 441, b) 876. Daigné : XIXe. siècle : a) 906, b) 436; XXe. siècle : a) 204, b) 208.

« et finalement donne à Fantasio une clef plus intime que celle des chambellans.

Elle lui fait même promettre de s'en servir, car il laisse douter qu'il daigne; mais enfin il promet. LOUIS VEUILLOT, Les Odeurs de Paris, 1866, page 233. Remarque : Il se peut qu'il y ait, dans cet emploi, une réminiscence de la célèbre devise des Rohan : « Roi ne puis, prince, ne daigne, Rohan suis » (confer DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) 2.

En particulier.

[En tournure négative, souvent avec une idée de réprobation] Ne pas se prêter à, se refuser à une chose normalement due, ne pas prendre la peine de (par indifférence, fierté, mépris).

Mais il ne daignait rien voir ni rien entendre, il poursuivit sa marche monotone et féroce (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Anneau d'améthyste, 1899, page 386 ).

Ce vieillard qui m'aborda, sans daigner prendre garde aux deux Allemands qui m'encadraient (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 321 ). — [Même nuance de réprobation, en dehors de la tournure négative, dans une proposition temporelle d'antériorité] Ser (...) et F...

exigent que chaque question leur soit répétée trois fois avant qu'elles daignent répondre (DOCTEUR PIERRE- MARIE-FÉLIX JANET, Les Obsessions et la psychasthénie, 1903, page 119 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Quelques attestations d'un emploi pronominal à valeur subjective.

Je ne puis donc que te recommander respectueusement à Madame la Comtesse, afin qu'elle se daigne ne pas te pousser au désespoir par trop de rigueur (JOSEPH DE MAISTRE, Correspondance, tome 1, 1786-1805, page 228).

b) Quelques attestations d'un emploi littéraire de daigner, construit avec une proposition complétive.

La Bonté (...) daigna que les bêtes domestiques parussent le propre de ceux qui élèvent (GUSTAVE KAHN, Le Conte de l'or et du silence, 1898, page 307). C.— Emplois dans les formulaires. 1.

[Dans une formule de demande : prière, supplique, hommage à une dame] a) [Dans une proposition conditionnelle à l'indicatif ou dans une interrogation] Si son Excellence daigne le permettre.

Son Altesse daignera-t-elle recevoir mes hommages? (ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Kean, 1836, I, 5, page 114 ).

Si votre Altesse daigne m'accepter pour son avocat (VICTORIEN SARDOU, Rabagas, 1872, IV, 3, page 170 ). b) [À l'impératif ou au subjonctif à valeur impérative pour marquer la vénération, le respect] Qu'un dieu daigne m'entendre! (JEAN PAPADIAMANTOPOULOS, DIT JEAN MORÉAS, Iphigénie, 1900, IV, 4, page 133) : Ø 4....

« Seigneur, Saint, Dieu tout-puissant, Dieu éternel, daignez bénir ce nouveau serviteur que vous venez d'élever à la dignité de sous-diacre.

(...) » ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 136. Remarque : Avec le subjonctif sans que, le sujet à la 3e. personne est inversé.

De mes jours filés au Parnasse Daignent les muses prendre soin! (BÉRANGER, Chansons, tome 2, 1829, page 64). 2.

[Dans des formules solennelles de politesse mondaine, 2. »

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