Définition du terme: CUL-DE-JATTE, substantif masculin.
Publié le 04/12/2015
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Définition du terme: CUL-DE-JATTE, substantif masculin. A.— Domaine des infirmités physiques. 1. Personne amputée des membres inférieurs ou qui ne peut en faire usage. Le cul-de jatte, avec ses moignons estropiés, sautait comme un crapaud (THÉOPHILE GAUTIER, Albertus ou l'Âme et le péché, 1833, page 182 ). Vers elle un cul-de-jatte roula qui avait des tibias secs liés en X contre son ventre (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 474 ). Un cul-de jatte monte la rue du Rocher dans sa petite voiture à trois roues (JULES RENARD, Journal, 1904, page 942 ). — Par métaphore : Ø 1. Et quelle place tiendra un individu qui est dans le siècle, qui n'a pas d'ambition et qui n'aime pas l'argent? Ambition et cupidité sont les deux jambes de l'homme du siècle; celui qui ne les a pas est un cul-de-jatte dans la foule. Nous cependant, qui écrivons ceci, nous tirons notre chapeau à ce cul-de-jatte. HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 758. Remarque : La documentation atteste un emploi substantival au féminin Vous l'avez p't'être connue... la Vénus-tronc? Une cul-de-jatte (JEAN RICHEPIN, Truanderie, 1891, page 50). 2. Emploi adjectival. Vous aviez un fils estropié, cul-de-jatte, incapable de servir (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mélanges politiques, 1816-24, page 17 ). · Par métaphore. Des maisons ventrues, culs-de-jatte, enfoncées dans la terre (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Révolte, 1907, page 540 ). — Par extension et péjoratif. Qui n'aime ou ne veut pas se déplacer : Ø 2. Santillana, vieille localité, avec deux églises romanes intéressantes, dans un joli site sur le Besaya : voilà tout ce que trouve à dire le Baedecker, ce guide du voyageur cul-de-jatte et aveugle, au sujet de cette petite ville qui est la plus sincèrement intacte de toute l'Espagne et l'une des plus curieuses du pays. ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1963, page 305. B.— Au figuré. Personne incapable, médiocre qui a des moyens intellectuels limités. Quelle percée et quelle ouverture sur la jeunesse antique! Quel contraste, si l'on met en regard notre éducation de « savantasses » et de culs-de-jatte! (HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Voyage en Italie, tome 1, 1866, page 148 ). — Emploi adjectival. Les plus culs-de-jatte intellectuels (LÉON BLOY, Journal, 1899, page 302 ). Aveugle ou cul-de jatte, fourvoyé par mes erreurs, je gagnerais la guerre à force de perdre les batailles (JEAN-PAUL SARTRE, Les Mots, 1964, page 195 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 77.
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