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Définition du terme: CROSSE, substantif féminin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CROSSE, substantif féminin. I.— Élément dont l'extrémité est recourbée. A.— Long bâton, dont l'extrémité supérieure est recourbée en volute, qui est le signe de la dignité abbatiale et épiscopale. Crosse abbatiale, d'abbé, d'évêque; crosse d'argent. La dépravation des deux puissances ecclésiastiques et séculière est moins périlleuse (...) que leur confusion. La crosse et l'épée se sont unies dans des mains violentes (FRÉDÉRIC OZANAM, Essai sur la philosophie de Dante, 1838, page 117 ). Quatre évêques disent des prières. Ils sont vêtus somptueusement; mitres et chapes richement brodées. Chacun d'eux a sa crosse (JULIEN GREEN, Journal, 1930, page 29 ). Mitre en tête et crosse en main (ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 155) : Ø 1. Le bon abbé de San-Lucar, paré des habits pontificaux, ayant sa mitre enrichie de pierres précieuses, son rochet, sa crosse d'or, siégeait, roi du choeur, sur un fauteuil d'un luxe impérial au milieu de tout son clergé, composé d'impassibles vieillards... HONORÉ DE BALZAC, L'Élixir de longue vie, 1830, page 393. · HÉRALDIQUE. Bâton d'or ou d'argent, recourbé et fleuronné par le haut et dans la partie courbe, qui est un ornement ou, plus rarement, un meuble de l'écu d'un évêque, d'un abbé ou d'une abbesse. La grille au-dessus de laquelle les armes, la crosse, le chapeau et la devise étaient sculptés (ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939 page 179 ). — Par comparaison ou par métaphore, au figuré. Nez, favoris en crosse. Des sursauts, bien sûr, elle [la vipère] en avait (...) d'abord en spirale, puis en crosse d'évêque, puis en point d'interrogation (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 9 ). · Spécialement. [En parlant de certaines parties de plantes, en particulier lorsqu'il s'agit de fougères] Feuille en crosse. Les fougères sèches jonchaient le sol que perçaient les nouvelles crosses, d'un vert acide (FRANÇOIS MAURIAC, Thérèse Desqueyroux, 1927, page 193 ). B.— Par extension. 1. Bâton recourbé avec lequel on pousse une balle dans certains jeux. Crosse de cricket, de hockey. Synonyme : canne (confer ce mot B 2 b). De beaux bagages fatigués, carton à chapeaux, crosses de golf, raquettes (FRANÇOIS MAURIAC, Asmodée, 1938, I, 6, page 43 ). Les paysans (...) trouvent leur amusement favori à « chouler », c'est-à-dire à pousser une boule de bois, à coups de crosse ou de maillet, dans le camp d'un adversaire (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 205 ). — Par métonymie. · Vieux (France, Canada). Jeu où les joueurs, divisés en deux équipes, cherchent à envoyer, à l'aide d'une crosse (supra I B 1), une balle dans les buts du camp adverse. Crosse canadienne; jeu de la crosse; jouer à la crosse. Synonyme : cricket. Au milieu de sa besogne, il [Zacharie] était resté sur le dos, les yeux vagues, rêvassant aux parties de crosse qu'il avait faites la veille (ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1175 ). Remarque : Dans le jeu de la crosse canadienne la concavité de la crosse est munie d'un filet, en cuir, qui permet de rattraper la balle à la volée. Attesté dans Nouveau Larousse illustré, Larousse du xxe. siècle en six volumes, DICTIONNAIRE GÉNÉRAL DE LA LANGUE FRANÇAISE AU CANADA (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957. · [Avec une épithète] Le joueur lui-même. Quelques-unes des plus fameuses « crosses » du Canada joueront cet hiver à Paris (L'Auto. 12 septembre 1933, page 5 dans GRUBB, French sports neologisms, 1937, page 30 ). 2. Vieux et régionalisme (Suisse, Savoie, Midi). Bâton, dont l'extrémité supérieure est recourbée et sur lequel s'appuient, pour marcher, les infirmes. Marcher avec des crosses. Synonyme : béquilles. Les estropiés qui se balancent entre leurs crosses de frêne (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1930, page 58 ). 3. Bâton allongé et bifurqué qui sert à fixer les claies d'un parc à moutons. Dans le parc, au milieu des claies mobiles, que fixaient les bâtons des crosses, enfoncés en terre, les moutons, vautrés, respiraient d'une haleine courte et pénible (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 290 ). II.— Par métonymie. Partie d'un élément présentant une certaine courbure. A.— [En parlant d'objet fabriqués] 1. Usuel. Crosse de canne. Mme. de Cambremer tenait à la main, avec la crosse d'une ombrelle, plusieurs sacs brodés (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 808 ). 2. MUSIQUE. [Dans un instrument à cordes] Partie recourbée du manche qui porte les chevilles. Crosse de luth, de viole, de violon, La tête ou crosse [du luth] était légèrement renversée et était munie de chevilles qu'on tournait pour tendre plus ou moins les cordes (DICTIONNAIRE GÉNÉRAL DE L'ART MUSICAL (PAUL ROUGNON) 1935, page 379 ). 3. TECHNOLOGIE. Crosse de piston. Extrémité de la tige du piston, guidée par deux glissières, qui s'articule avec la tête de la bielle-motrice. Lorsque le mécanisme de distribution est disposé pour la marche avant, la crosse du piston exerce sur la glissière supérieure (...) un effort dirigé de bas en haut (ALBERT HERDNER, Construction et conduite des locomotives à vapeur, 1887, page 53 ). 4. Domaine des armes à feu. a) Partie postérieure recourbée du pistolet, qui sert à le tenir à la main. Crosse de pistolet. Il allait, la main dans la poche de son veston, serrant la crosse d'un revolver (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 187 ). J'ai crispé ma main sur le revolver. La gâchette a cédé, j'ai touché le ventre poli de la crosse (ALBERT CAMUS, L'Étranger, 1942, page 1166 ). b) Par extension. Partie postérieure d'une autre arme à feu portative, située à l'arrière du canon, et qui sert soit à l'appuyer à l'épaule (fusil, fusil-mitrailleur) soit à le tenir entre le bras et le côté (pistolet-mitrailleur) : Ø 2. Des sentinelles marchaient le long des caisses (...) toutes les deux heures elles devaient (...) les obliger [les Algériens arrêtés] à faire dépasser leurs mains. La plupart des factionnaires, fâchés d'être obligés de couper leur sommeil pour garder ces « sales boukaks », en profitent pour frapper les doigts crispés d'un coup de la crosse métallique de leur Mas 36. PIERRE LEULIETTE, Saint-Michel et le Dragon, Paris, éditions de Minuit, 1961, page 311. SYNTAXE : Crosse de fusil-mitrailleur, de pistolet-mitrailleur; crosse à l'épaule, à la main, au poing; battant de crosse; recevoir un coup de crosse dans la figure, les reins; assommer, battre, défoncer, enfoncer, frapper, refouler à coups de crosse. — Locution. Lever, mettre la crosse en l'air. Signe de révolte de la troupe vis-à-vis des officiers, et du refus de combattre en temps de guerre. Paix entre nous (...) Appliquons la grève aux armées Crosse en l'air rompons les rangs (L'Internationale (EUGÈNE POTTIER), 1871). c) Vieux. Partie du canon contre laquelle s'appuie l'épaule du pointeur lorsqu'il donne la direction à la pièce. Bêche de crosse; crosse d'affût. Ce canon [canon Hotchkiss à tir rapide de 75 mm] , est le plus lourd de ceux qui sont disposés pour être pointés et tirés à la crosse (ALFRED LEDIEU, ERNEST CADIAT, Le Nouveau matériel naval, 1899, page 203 ). Lunette de crosse. Évidement circulaire pratiqué dans le bout de crosse d'un affût pour permettre de l'accrocher à son avant-train. L'arrière-train [d'un caisson de 75] est réuni à l'avant-train, par une lunette de crosse s'engageant dans un crochet-cheville-arrière (CAPITAINE ALVIN, Leçons d'artillerie, 1. Le Matériel, 1908, page 237 ). B.— Par analogie. MÉDECINE. Courbure des vaisseaux sanguins et des troncs lymphatiques. — Crosse aortique, de l'aorte. Premier segment de l'aorte dont la courbure, concave vers le bas, contourne le pédicule pulmonaire gauche et qui comprend l'aorte ascendante et l'arc de l'aorte. Dans son ensemble, sa forme est exactement comparable à une crosse d'évêque (...) Cette partie initiale supérieure est la seule qui soit comprise comme crosse de l'aorte (GEORGES GÉRARD, Manuel d'anatomie humaine, 1912, page 253 ). · Crosse de l'azygos. Portion terminale de la grande veine azygos qui contourne le pédicule pulmonaire droit à hauteur de la quatrième vertèbre dorsale. Elle [l'azygos] s'infléchit d'arrière en avant, enjambe la bronche droite — crosse de l'azygos — et s'abouche dans la face postérieure de la veine cave supérieure (GEORGES GÉRARD, Manuel d'anatomie humaine, 1912 page 283 ). SYNTAXE : Crosse de l'artère coronaire-stomachique, épigastrique, utérine; crosse de la saphène externe, interne; crosse de la veine céphalique; crosse du canal thoracique; syndrome de la crosse aortique. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 431. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 488, b) 762; XXe. siècle : a) 763, b) 548. Forme dérivée du verbe "crosser" crosser CROSSER, verbe transitif. A.— Vieux. Pousser avec une crosse (voir ce mot I B 1). Crosser une balle, une pierre (Dictionnaire de l'Académie française. 1835). B.— Frapper, battre. 1. Battre, frapper à coup de crosse (spécialement de crosse de fusil, confer crosse II A 4 b) : Ø 1. Une dizaine de fusils s'abaissèrent dans la direction du petit gars. — Qu'est-ce que c'est? s'écria Bruidoux (...) le premier qui fait feu, je le crosse. Est-ce que nous avons des tueurs d'enfants ici? OCTAVE FEUILLET, Bellah, 1850, page 107. 2. Par extension. a) Frapper violemment et à coups répétés à l'aide d'un bâton, des poings ou des pieds. Laissez passer le petit camaro qui va crosser (...) les corbeaux (...) n'oublie pas le coup de poing sous le menton (...) et le talon dans le jarret (PAUL FÉVAL, Le Fils du diable, 1847, page 141 ). Ils bousculèrent le remous de la cohue, et crossèrent de leurs gourdins les criards (PAUL ADAM, L'Enfant d'Austerlitz, 1902, page 527 ). Remarque : La documentation atteste un emploi absolu argotique [En parlant de l'heure, de la monnaie] . Sonner (en frappant une cloche ou des pièces de monnaie l'une contre l'autre). Le mot minuit est rendu par cette périphrase : douze plombes crossent! (HONORÉ DE BALZAC, Splendeurs et misères des courtisanes, 1847, page 525). b) Au figuré, vieux. [En parlant d'une personne, d'un groupe, d'une oeuvre] Critiquer sévèrement, traiter avec mépris. On a joliment crossé sa plaquette; c'est d'ailleurs assez plat (ARISTIDE BRUANT. 1901, page 136) : Ø 2. Dans les salles basses on lisait des brochures « subversives ». Ils crossaient le gouvernement dit un rapport secret du temps. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 30. Remarque : La documentation atteste le dérivé crossement, substantif masculin Action de crosser (supra B 1). Crosse encore, municipal de mon coeur; car en ce crossement suprême, je t'adore, et je te juge semblable à Jupiter, le grand justicier (Charles Baudelaire, Salon de 1845, 1846, page 191). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 6

« 1175 ). Remarque : Dans le jeu de la crosse canadienne la concavité de la crosse est munie d'un filet, en cuir, qui permet de rattraper la balle à la volée.

Attesté dans Nouveau Larousse illustré, Larousse du xxe.

siècle en six volumes, DICTIONNAIRE GÉNÉRAL DE LA LANGUE FRANÇAISE AU CANADA (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957. · [Avec une épithète] Le joueur lui-même.

Quelques-unes des plus fameuses « crosses » du Canada joueront cet hiver à Paris (L'Auto.

12 septembre 1933, page 5 dans GRUBB, French sports neologisms, 1937, page 30 ). 2.

Vieux et régionalisme (Suisse, Savoie, Midi).

Bâton, dont l'extrémité supérieure est recourbée et sur lequel s'appuient, pour marcher, les infirmes.

Marcher avec des crosses. Synonyme : béquilles.

Les estropiés qui se balancent entre leurs crosses de frêne (HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, 1930, page 58 ). 3.

Bâton allongé et bifurqué qui sert à fixer les claies d'un parc à moutons.

Dans le parc, au milieu des claies mobiles, que fixaient les bâtons des crosses, enfoncés en terre, les moutons, vautrés, respiraient d'une haleine courte et pénible (ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 290 ). II.— Par métonymie.

Partie d'un élément présentant une certaine courbure. A.— [En parlant d'objet fabriqués] 1.

Usuel.

Crosse de canne.

Mme.

de Cambremer tenait à la main, avec la crosse d'une ombrelle, plusieurs sacs brodés (MARCEL PROUST, Sodome et Gomorrhe, 1922, page 808 ). 2.

MUSIQUE.

[Dans un instrument à cordes] Partie recourbée du manche qui porte les chevilles.

Crosse de luth, de viole, de violon, La tête ou crosse [du luth] était légèrement renversée et était munie de chevilles qu'on tournait pour tendre plus ou moins les cordes (DICTIONNAIRE GÉNÉRAL DE L'ART MUSICAL (PAUL ROUGNON) 1935, page 379 ). 3.

TECHNOLOGIE.

Crosse de piston.

Extrémité de la tige du piston, guidée par deux glissières, qui s'articule avec la tête de la bielle-motrice.

Lorsque le mécanisme de distribution est disposé pour la marche avant, la crosse du piston exerce sur la glissière supérieure (...) un effort dirigé de bas en haut (ALBERT HERDNER, Construction et conduite des locomotives à vapeur, 1887, page 53 ). 4.

Domaine des armes à feu. a) Partie postérieure recourbée du pistolet, qui sert à le tenir à la main.

Crosse de pistolet.

Il allait, la main dans la poche de son veston, serrant la crosse d'un revolver (MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 187 ).

J'ai crispé ma main sur le revolver.

La gâchette a cédé, j'ai touché le ventre poli de la crosse (ALBERT CAMUS, L'Étranger, 1942, page 1166 ). b) Par extension.

Partie postérieure d'une autre arme à feu portative, située à l'arrière du canon, et qui sert soit à l'appuyer à l'épaule (fusil, fusil-mitrailleur) soit à le tenir entre le bras et le côté (pistolet-mitrailleur) : Ø 2.

Des sentinelles marchaient le long des caisses (...) toutes les deux heures elles devaient (...) les obliger [les Algériens arrêtés] à faire dépasser leurs mains.

La plupart des factionnaires, fâchés d'être obligés de couper leur 2. »

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