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Définition du terme: CRIN, substantif masculin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CRIN, substantif masculin. A.— Poil. 1. Poil long et épais poussant à l'encolure et à la queue de certains animaux, plus spécialement des chevaux. a) Généralement au pluriel. Crins blancs, noirs, épais, flottants, hérissés, raides, soyeux; crins de cheval, de boeuf, de lion. Courir au cheval, le saisir par les crins (PROSPER MÉRIMÉE, Colomba, 1840, page 165 ). Leurs [des chevaux] belles têtes fières, au regard mobile, ombragé de crins (ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 234 ). Des bidets râblés, à l'oeil vif, aux crins épars (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1925, page 53) : Ø 1. Hélas! les étalons, ployant leurs jarrets grêles, De l'aube au soir, dans un âpre fourmillement, Ont bondi, les crins droits et le frein écumant, Leur naseau rose en feu, par masse, éperdument, Comme un essaim strident d'actives sauterelles. CHARLES-MARIE LECONTE DE LISLE, Poèmes tragiques, Le Suaire, 1886, page 21. — MANÈGE. Cheval à tous crins ou à tout crin (vieux). Cheval à qui on a laissé tous ses crins. Un bon cheval d'escadron à tout crin (VICTOR-JOSEPH ÉTIENNE, DIT DE JOUY, L'Hermite de la Chaussée-d'Antin, tome 4, 1813, page 96 ). Faire les crins à un cheval. " Couper les crins de la partie inférieure des membres d'un cheval " (Dictionnaire de l'Académie Française). Locution. Être comme un crin/des crins. Être de mauvaise humeur prêt à protester, à se mettre en colère. Qu'avez-vous donc toutes deux? s'écria Rogron, vous êtes comme des crins ce matin (HONORÉ DE BALZAC, Pierrette, 1840, page 104 ). Remarque : On rencontre, avec le même sens, être à crin, sans doute par confusion avec être à cran. Il est moins à crin, voilà tout. Ah! il a mis de l'eau dans son vin (HENRY BATAILLE, Maman Colibri, 1904, page 27). b) Au singulier, collectif. Le crin. Ensemble des crins d'un animal. Cheval d'un beau crin. Tout se vend de ces cadavres, le cuir, le crin, le sabot (JULES JANIN, L'Âne mort et la femme guillotinée, 1829, page 24 ). Je le bouchonne moi-même [mon cheval] , à l'ardennaise. Ici vous les bouchonnez à la souabe. Vous prenez le crin à contresens. Il devient terne. Surtout chez les rouans (JEAN GIRAUDOUX, Ondine, 1939, I, 2, page 17 ). 2. En particulier, généralement au singulier. a) Ce poil traité en vue d'un usage artisanal ou industriel. Crin de France, de Hollande, d'Irlande, de Russie; crin cardé, frisé; torsade de crin. Il avait acheté des crins, tout un solde, s'imaginant que les crins hausseraient; pas du tout, les crins baissaient, il était obligé de les expédier à perte (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 122 ). Il les voulait d'un emmanchement spécial, dédaignant la marte, exigeant du crin séché au four (ÉMILE ZOLA, L'Œuvre, 1886, page 269 ). · Crins carrés. " Crins de queue de cheval séparés de ceux de la crinière et rassemblés par mèches suivant leur longueur " (Dictionnaire du commerce et des marchandises (SOUS LA DIRECTION DE M.G.U.G.) tome 1 1837). b) Ce poil traité, servant à divers usages. Balai, bourre, corde, étoffe, gant, matelas, oreiller, pinceau, plumeau, tamis de crin; fauteuil rembourré de crin. Table de toilette, ustensiles en laque rouge, boîtes rondes, grosse brosse en crin blanc (GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 407 ). Il me fait voir que le fauteuil perd son crin (JULIEN GREEN, Journal, 1948, page 175 ). · Locution. Peau de balle et balai de crin : Rien (confer balle I C 3). · Crin d'archet (musique). Crin plat, blanc, provenant de la queue du cheval et utilisé pour garnir les archets (confer crin-crin.) L'archet est un bâton d'où pend un écheveau de crins rattaché à un anneau de cuivre que le musicien passe dans son pouce, il tire dessus en jouant pour lui donner le degré de tension nécessaire (MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 117 ). · Étoffe de crin. Étoffe, tissu faits de crins tressés (crinoline, étamine). Rien n'est plus triste à voir que ce salon meublé de fauteuils et de chaises en étoffe de crin à raies alternativement mates et luisantes (HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 10 ). Crin (par métonymie). Vieux col de crin en guise de chemise (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Le Conscrit de 1813 1813, page 58 ). Gertrude Stein me fait asseoir près d'elle, sur un grand canapé recouvert de crin (JULIEN GREEN, Journal, 1945, page 269 ). 3. Par analogie, poétique (vieux) et familier. Cheveu, poil de barbe, poil. Les touffes de crins de ses joues; prendre quelqu'un aux crins. Les tempes plates pourvues de grandes oreilles et de crins noirs (HERVÉ BAZIN, La Mort du petit cheval, 1949, page 47) : Ø 2. Deux flammes de poil lui [Noël Chérouvier] sortaient des oreilles comme des moustaches. Large, longue, exubérante était aussi la barbe, mêlée de noir et de jaune. Au milieu de tout ce crin, fleurissait un sourire très doux, très vivant, coloré de quelque malice. GEORGES DUHAMEL, Cécile parmi nous, 1938, page 83. · Figuré ou par métaphore. Fauve, accourant à grand bruit, Une comète aux crins de flamme, aux yeux de foudre (VICTOR HUGO, Les Contemplations, tome 2, 1856, page 297 ). — Locution ou expression. · Se prendre aux crins (confer se prendre aux cheveux* I C). Se battre, se disputer (Confer Dictionnaire du bas-langage ou des manières de parler usitées parmi le peuple (D'HAUTEL) tome 1 1808). · À tous crins ou à tout crin (Dictionnaire du français contemporain (JEAN DUBOIS)). Vieux. Avec tous ses cheveux. Chevelure à tous crins. Au figuré. À toute épreuve, énergique, sans mesure, pur. Brave, démocrate, poète, réactionnaire à tous crins. Un catholique à tous crins (JULIEN GREEN, Journal, 1939, page 174 ). Oh! Mendès, le voilà romantique à tous crins. Ça l'a pris comme un retour en enfance (JULES RENARD, Journal, 1895, page 296) : Ø 3. Eux aussi [les bourgeois] étaient enfin des révolutionnaires et à tous crins, qui pouvaient à leur tour cracher sur les patriotards et les jusqu'au-boutistes et supprimer les frontières et avoir des vues larges comme mes fesses. MARCEL AYMÉ, Le Confort intellectuel, 1949, page 157. Remarque : À tous crins est noté comme signifiant " de mauvaise humeur " dans Charles-Louis Carabelli, [Langue populaire] , sans doute par confusion avec A 1 a, Locution. · Se faire des crins (confer se faire des cheveux*). Se préoccuper, se soucier (Confer Jacques Lacassagne, L'Argot du " milieu ", 1928, page 271). B.— Par analogie. [En parlant de fibres de type varié] · Crin végétal. Fibre de certains végétaux préparée de façon à pouvoir remplacer le crin animal et employée à divers usages industriels. Nous faisons du crin végétal avec les zostères (ÉMILE ZOLA, La Joie de vivre, 1884, page 862 ). Banquettes de velours grenat tout crevé, perdant leur crin végétal par maintes blessures (GEORGES BERNANOS, Un Crime, 1935, page 796 ). · Crin Tampico ou tampico (du nom du port de Tampico, Mexique). " Fibre tirée de la feuille d'un agave poussant au Mexique " (Larousse ménager, dictionnaire illustré de la vie domestique). En France il est d'usage, pour remplir les matelas, d'employer deux tiers de laine et un tiers de crin ou de tampico (Larousse mensuel illustré. 1926 page 767 ). · Crin de Florence ou crin d'Espagne (parfois aussi appelé crin marin d'après le Grand Larousse encyclopédique en dix volumes). Fibre obtenue en étirant la glande séricigène de la larve du ver à soie, utilisée autrefois pour la pêche et parfois aujourd'hui comme fil de suture chirurgicale. Ils vont pêcher. Parrain s'assied au bord de l'eau et déroule méthodiquement son crin de Florence (JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 190 ). Il s'agit d'avoir un bon ver et un bout de crin invisible : un crin blanc, dit de Florence, qui soit de plus solide (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, 1923, page 236 ). · Crin acétate, artificiel ou synthétique ou absolument crin. Fil " obtenu par passage à la filière et étirage d'une matière thermoplastique polyamidique " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 1 1970), et utilisé pour les ligatures chirurgicales et pour la pêche. Le cerclage aux crins est une solution parfaite pour l'olécrane et la rotule (HENRI, JEAN ET ROBERT JUDET, Traité des fractures des membres, 1948, page 3 ). Remarque : Les dictionnaires généraux attestent crinier, substantif masculin Ouvrier qui travaille, apprête le crin. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 356. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 468, b) 690; XXe. siècle : a) 629, b) 365.

« b) Ce poil traité, servant à divers usages.

Balai, bourre, corde, étoffe, gant, matelas, oreiller, pinceau, plumeau, tamis de crin; fauteuil rembourré de crin.

Table de toilette, ustensiles en laque rouge, boîtes rondes, grosse brosse en crin blanc (GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 407 ).

Il me fait voir que le fauteuil perd son crin (JULIEN GREEN, Journal, 1948, page 175 ). · Locution.

Peau de balle et balai de crin : Rien (confer balle I C 3). · Crin d'archet (musique).

Crin plat, blanc, provenant de la queue du cheval et utilisé pour garnir les archets (confer crin-crin.) L'archet est un bâton d'où pend un écheveau de crins rattaché à un anneau de cuivre que le musicien passe dans son pouce, il tire dessus en jouant pour lui donner le degré de tension nécessaire (MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 117 ). · Étoffe de crin.

Étoffe, tissu faits de crins tressés (crinoline, étamine).

Rien n'est plus triste à voir que ce salon meublé de fauteuils et de chaises en étoffe de crin à raies alternativement mates et luisantes (HONORÉ DE BALZAC, Le Père Goriot, 1835, page 10 ).

Crin (par métonymie).

Vieux col de crin en guise de chemise (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Le Conscrit de 1813 1813, page 58 ).

Gertrude Stein me fait asseoir près d'elle, sur un grand canapé recouvert de crin (JULIEN GREEN, Journal, 1945, page 269 ). 3.

Par analogie, poétique (vieux) et familier.

Cheveu, poil de barbe, poil.

Les touffes de crins de ses joues; prendre quelqu'un aux crins.

Les tempes plates pourvues de grandes oreilles et de crins noirs (HERVÉ BAZIN, La Mort du petit cheval, 1949, page 47) : Ø 2.

Deux flammes de poil lui [Noël Chérouvier] sortaient des oreilles comme des moustaches.

Large, longue, exubérante était aussi la barbe, mêlée de noir et de jaune.

Au milieu de tout ce crin, fleurissait un sourire très doux, très vivant, coloré de quelque malice. GEORGES DUHAMEL, Cécile parmi nous, 1938, page 83. · Figuré ou par métaphore.

Fauve, accourant à grand bruit, Une comète aux crins de flamme, aux yeux de foudre (VICTOR HUGO, Les Contemplations, tome 2, 1856, page 297 ). — Locution ou expression. · Se prendre aux crins (confer se prendre aux cheveux* I C).

Se battre, se disputer (Confer Dictionnaire du bas-langage ou des manières de parler usitées parmi le peuple (D'HAUTEL) tome 1 1808). · À tous crins ou à tout crin (Dictionnaire du français contemporain (JEAN DUBOIS)).

Vieux.

Avec tous ses cheveux. Chevelure à tous crins.

Au figuré.

À toute épreuve, énergique, sans mesure, pur.

Brave, démocrate, poète, réactionnaire à tous crins.

Un catholique à tous crins (JULIEN GREEN, Journal, 1939, page 174 ).

Oh! Mendès, le voilà romantique à tous crins.

Ça l'a pris comme un retour en enfance (JULES RENARD, Journal, 1895, page 296) : Ø 3.

Eux aussi [les bourgeois] étaient enfin des révolutionnaires et à tous crins, qui pouvaient à leur tour cracher sur les patriotards et les jusqu'au-boutistes et supprimer les frontières et avoir des vues larges comme mes 2. »

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