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Définition du terme: CRI, substantif masculin.

Publié le 04/12/2015

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Définition du terme: CRI, substantif masculin. A.— Son(s) généralement bref(s) et aigu(s), émis instinctivement par les cordes vocales sous l'effet de certaines émotions. 1. Expression phonique d'une sensation, d'un état physique ou moral, ressenti en profondeur très intensément. a) Domaine physique : Ø 1. En songe quelque temps son âme sommeilla. Comme un coup dans le coeur un cri la réveilla : C'était ce cri de soif, insensible à l'oreille, Auquel dans son repos une mère s'éveille, De ses pauvres petits le doux vagissement, Qui venaient à sa mort demander l'aliment : ALPHONSE DE LAMARTINE, La Chute d'un ange, 1838, page 901. b) Domaine moral : Un choc épouvantable eut lieu, suivi d'un immense cri de désespoir et d'effroi (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 4, Les Exploits de Rocambole, 1859, page 17) : Ø 2. On n'est pas maître du soulèvement de toutes les puissances de l'âme, d'une pareille lame de fond : un cri de détresse vient aux lèvres; je ne l'ai pas retenu. Je n'en ai pas honte... GEORGES BERNANOS, L'Imposture, 1927, page 341. SYNTAXE : a) Cri + adjectif Cri aigu, déchirant, désespéré, douloureux, étouffé, général, guttural, joyeux, perçant, plaintif, rauque, sauvage, sourd, terrible. b) Adjectif + cri. Faible, grand, horrible, léger, long, petit, seul cri. c) Cri + de + substantif Cri d'admiration, d'angoisse, de colère, de désespoir, d'effroi, d'épouvante, d'étonnement, d'horreur, de joie, de rage, de révolte, de soif, de souffrance, de surprise, de terreur, de triomphe, de victoire. d) Cri + verbe. Jaillir, monter, redoubler, s'élever. e) Verbe + cri. Arracher, entendre, étouffer, jeter, laisser échapper, répéter, retenir un/son cri. 2. Son de voix caractérisant un animé et, par extension, une situation, un événement. a) [À propos d'un être humain ou, par extension, d'une situation propre à un être humain] Le son de la voix de celui qu'elle aimait, (...) le premier cri de l'enfant qu'elle portait dans son sein (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 413 ). Un cri de femme surprise (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1207 ). b) [À propos d'un animal] : Ø 3. Quelques chiens aboyaient à la lune; la chouette poussait son cri funèbre, et les crocodiles vagissaient entre les roseaux du fleuve, imitant le cri d'un enfant en détresse. THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 287. SYNTAXE : Cri de bête, de chouette, de cigale, d'oiseau. PARADIGMES. (Quasi-)synonymes : beuglement, braillement, braiment, glapissement, grognement, gueulement, hurlement, mugissement. — Par analogie. [À propos d'une personne] Pousser des cris de merluche, d'orfraie, de paon. Céline (...) poussa des cris de merluche (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 164 ). 3. Par analogie. a) [À propos d'un instrument de musique] : Ø 4.... ce cri de flûte à peu près effacé introduit dans la plainte des hautbois et des violoncelles comme un rappel des joies du monde qui la rend plus désespérée. ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 212. b) [À propos d'un objet métallique qui frotte contre un autre objet] Avec une valeur légèrement péjorative. Bruit aigre, peu harmonieux. Cri des ciseaux. Le chantonnement plaintif des pompes et des puits, le cri du silex sur les faux (MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 32 ). — Spécialement. Bruit de l'étain qu'on plie. Une de ses propriétés les plus spéciales, le cri ou bruissement qu'il [l'étain] fait entendre lorsqu'on le plie (MARCELLIN BERTHELOT, Les Origines de l'alchimie, 1885, page 230 ). c) [À propos de diverses choses] (Quasi-)synonymes : bruissement, crissement. D'innombrables cuisines, d'où (...) s'échappe un cri de friture (PAUL CLAUDEL, Connaissance de l'Est, 1907, page 31 ). — En particulier. Cri de la soie. Le cri d'une étoffe de soie (HONORÉ DE BALZAC, Le Curé de village. 1839, page 250 ). B.— Brèves paroles prononcées à pleine voix pour prévenir quelqu'un, pour exprimer quelque chose. 1. Appel ou avertissement, en cas de danger ou pour encourager à la lutte. Un grand bruit d'armes et le cri de guerre des Français : « Mont-Joye et Saint Denis » (PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 1, 1821-24, page 259) : Ø 5.... le cri de trahison retentit jusqu'au bout des promenades : « Nous sommes perdus!... Trahis!... » On n'entendait que cela (...) c'était une clameur immense, épouvantable. ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Le Conscrit de 1813, 1864, page 210. — Par métaphore. En vain le sensible Fénelon avoit jeté le premier cri d'alarme au commencement du siècle. « Qui pourra remédier, disoit-il, aux maux de nos églises » (LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 1, 1802, page 205 ). Il y a, sur la tombe d'une Américaine, ce beau cri de guerre de la foi : Resurgam (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 808 ). · Cri d'armes. Phrase de ralliement propre à une armée, une famille; par métonymie inscription sur les armoiries de cette phrase de ralliement. Les armoiries sont complétées par le cri qui se place à la partie supérieure de la composition (L'Histoire et ses méthodes (sous la direction de Charles Samaran) 1961, page 754 ). · Expression. À cor et à cri (voir cor1). — Par extension. Bruit d'un instrument destiné à appeler, à avertir. Aussi longtemps que le clocher lancerait dans l'espace son cri d'appel (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1514) : Ø 6. Lentement empli du long cri d'une sirène, le vent, qui apportait la rumeur presque éteinte de la ville en état de siège et le sifflet des vedettes qui rejoignaient les bateaux de guerre, passa sur les ampoules misérables allumées au fond des impasses et des ruelles;... ANDRÉ MALRAUX, La Condition humaine, 1933, page 192. 2. Annonce faite publiquement à voix haute. — En particulier. Annonce d'un marchand ambulant Le cri des marchandes « d'oublies » (RENÉ DUMESNIL, Histoire illustrée du théâtre lyrique, 1953, page 202) : Ø 7.... j'ai retrouvé un à un, comme du fond de ma fatigue, tous les bruits familiers d'une ville que j'aimais et d'une certaine heure où il m'arrivait de me sentir content. Le cri des vendeurs de journaux dans l'air déjà détendu, les derniers oiseaux dans le square, l'appel des marchands de sandwiches, la plainte des tramways... ALBERT CAMUS, L'Étranger, 1942, page 1192. · Par extension. Dernier cri (généralement en apposition avec une valeur d'adjectif invariable). Dernière nouveauté consacrée par l'opinion publique. Vêtues à la française; les femmes très « mode » tout dernier cri (MARCEL JOUHANDEAU, Monsieur Godeau intime, 1926, page 294 ). Il paraît que Marconi a des disques dernier cri (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 147 ). — Spécialement. Proclamation d'un magistratégie Faire le cri : Ø 8. L'arrêt fut lu trois fois en présence du peuple, et chaque fois le cri fut fait par l'exécuteur de la haute-justice, c'est-à-dire par mon père. HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 1, 1850, page 564. 3. Expression à voix haute d'une opinion, notamment d'une protestation, émanant généralement d'une foule. Ce fut comme la clameur montant d'une marée. Nana! Nana! Nana! Le cri roulait, grandissait, avec une violence de tempête, emplissant peu à peu l'horizon (ÉMILE ZOLA, Nana, 1880, page 1404) : Ø 9. Soldats tyrans du peuple obscur et gémissant, Et juges endormis aux cris de l'innocent; Ministres oppresseurs, dont la main détestable Plonge au fond des cachots la vertu redoutable. ANDRÉ CHÉNIER, ÉPÎTRE SUR SES OUVRAGES, 1794, page 203. · Cri (public). Opinion générale. A s'en tenir aux noms qui sont en ligne [pour l'Académie] , et puisque le cri public ne proclame personne, M. Mazères semble avoir pour lui l'ancienneté des titres (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 1, 1863-69, page 397 ). Cris séditieux, cris de sédition. Opinion portant atteinte à l'autorité et manifestée dans un lieu public : Ø 10.... on ne prêche plus aux citoyens que le repos et la confiance; le mot de liberté passe presque pour un cri de sédition... MAXIMILIEN DE ROBESPIERRE, Discours, Sur le jugement de Louis XVI, tome 9, page 91. — Expressions et locutions. Crier, jeter, pousser les hauts cris (confer Henri Poincaré, Leçons sur les hypothèses cosmogoniques, 1911, page LIX. ). Argot. Aller au(x) cri(s). Protester. Chez les I.P.A. [Inspecteurs Principaux Adjoints] le Nantais [arrêté comme malfaiteur] allait au cri. Puisque j'vous dis que j'suis commerçant! Vous avez pas le droit (LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS (AUGUSTE LE BRETON), Razzia sur la Chnouf, 1954, page 100 ). Faire du cri. Faire du scandale. Le cri terrible qu'ils osaient [eux, des caves] lui faire certains jours [à lui, vieux teneur de loterie truquée] ! (JULES SIMON, Petit Simonin illustré par l'exemple, 1957, page 266 ). Ce n'est qu'un cri, il n'y a qu'un cri. Il n'y avait qu'un cri... de tous côtés on me répondait : « Oscar charmant jeune homme! » (EUGÈNE LABICHE, Le Choix d'un gendre, 1869, 3, page 363 ). PARADIGMES. (Quasi-)synonymes : clameur, huée, improbation, protestation, réclamation, récrimination, tapage, tumulte, vacarme. — Par métaphore. Expression écrite ou figurative d'un idéal : Ø 11. Dans une partie de la Phrygie chrétienne, d'humbles épitaphes font retentir le cri courageux du défi de la secte montaniste devant la persécution : « tombeau élevé par des chrétiens à des chrétiens ». L'Histoire et ses méthodes (sous la direction de Charles Samaran) 1961, page 462. · En particulier. [À propos d'un artiste] Du Michelet encore! — Il a de beaux cris, dit Pierre (PAUL MORAND, L'Homme pressé, 1941, page 108 ). — Par analogie. Ce qui possède une expressivité puissante, propre à attirer vivement l'attention. Des nuances, des demi-teintes : Évite le cri des couleurs (PAUL DUVAL, DIT JEAN LORRAIN, Les Griseries, Évangile, 1887, page 115 ). Les façades blêmes des maisons endormies, épuisées de réclames électriques, de grimaces et de cris de lumière (GEORGES GOURSAT, DIT SEM, La Ronde de nuit, 1923, page 94 ). 4. Voix intérieure puissante, traduisant spontanément une opinion sincère, un élan de l'âme. Cri du coeur, de mort. Des hommes assez infortunés pour étouffer le cri de la conscience (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 239 ). Vraie prière et cri de l'âme (FÉLIX ANTOINE PHILIBERT DUPANLOUP, Journal intime, 1864, page 253 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 12 522. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 15 612, b) 22 521; XXe. siècle : a) 22 246, b) 14 375.

« de merluche (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Les Soeurs Vatard, 1879, page 164 ). 3.

Par analogie. a) [À propos d'un instrument de musique] : Ø 4....

ce cri de flûte à peu près effacé introduit dans la plainte des hautbois et des violoncelles comme un rappel des joies du monde qui la rend plus désespérée. ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 212. b) [À propos d'un objet métallique qui frotte contre un autre objet] Avec une valeur légèrement péjorative.

Bruit aigre, peu harmonieux.

Cri des ciseaux.

Le chantonnement plaintif des pompes et des puits, le cri du silex sur les faux (MARCEL ARLAND, L'Ordre, 1929, page 32 ). — Spécialement.

Bruit de l'étain qu'on plie.

Une de ses propriétés les plus spéciales, le cri ou bruissement qu'il [l'étain] fait entendre lorsqu'on le plie (MARCELLIN BERTHELOT, Les Origines de l'alchimie, 1885, page 230 ). c) [À propos de diverses choses] (Quasi-)synonymes : bruissement, crissement.

D'innombrables cuisines, d'où (...) s'échappe un cri de friture (PAUL CLAUDEL, Connaissance de l'Est, 1907, page 31 ). — En particulier.

Cri de la soie.

Le cri d'une étoffe de soie (HONORÉ DE BALZAC, Le Curé de village.

1839, page 250 ). B.— Brèves paroles prononcées à pleine voix pour prévenir quelqu'un, pour exprimer quelque chose. 1.

Appel ou avertissement, en cas de danger ou pour encourager à la lutte.

Un grand bruit d'armes et le cri de guerre des Français : « Mont-Joye et Saint Denis » (PROSPER DE BARANTE, Histoire des ducs de Bourgogne de la maison de Valois, tome 1, 1821-24, page 259) : Ø 5....

le cri de trahison retentit jusqu'au bout des promenades : « Nous sommes perdus!...

Trahis!...

» On n'entendait que cela (...) c'était une clameur immense, épouvantable. ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN- CHATRIAN, Le Conscrit de 1813, 1864, page 210. — Par métaphore.

En vain le sensible Fénelon avoit jeté le premier cri d'alarme au commencement du siècle.

« Qui pourra remédier, disoit-il, aux maux de nos églises » (LOUIS-GABRIEL A.

DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 1, 1802, page 205 ).

Il y a, sur la tombe d'une Américaine, ce beau cri de guerre de la foi : Resurgam (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1860, page 808 ). · Cri d'armes.

Phrase de ralliement propre à une armée, une famille; par métonymie inscription sur les armoiries de cette phrase de ralliement.

Les armoiries sont complétées par le cri qui se place à la partie supérieure de la composition (L'Histoire et ses méthodes (sous la direction de Charles Samaran) 1961, page 754 ). · Expression.

À cor et à cri (voir cor1). — Par extension.

Bruit d'un instrument destiné à appeler, à avertir.

Aussi longtemps que le clocher lancerait dans l'espace son cri d'appel (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1514) : Ø 6.

Lentement empli du long cri d'une sirène, le vent, qui apportait la rumeur presque éteinte de la ville en état de 2. »

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