Définition du terme: COUTUMIER1, -IÈRE, adjectif.

Définition du terme: COUTUMIER1, -IÈRE, adjectif. A.— DROIT ANCIEN. 1. Qui appartient au droit non écrit ou codifié tardivement, généralement propre à une région. Antonyme : (droit) romain. Droit coutumier (synonyme coutume, voir ce mot A 1); contrat, principe coutumier, règles coutumières; privilèges légaux ou coutumiers des diverses catégories. Ayant acquêts et baux francs de droit coutumier (VICTOR HUGO, Les Quatre vents de l'esprit, 1881, page 250) : Ø 1. Il y avait le droit coutumier, le droit écrit, et par-dessus tout il y avait le bon plaisir, la raison du plus fort. ÉMILE ZOLA, La Terre, 1887, page 78. 2. Qui n'est pas noble, roturier (d'après Dictionnaire de l'Académie Française, Compléments 1842 et Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). Un vilain coutumier. En moquerie des théoriciens en général que le paysan coutumier méprise souverainement (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, La Mare au diable, 1846, page 212 ). Remarque : Le mot peut aussi être substantif en ce sens : les coutumiers. B.— Usuel. 1. [En parlant d'une personne; suivi de la préposition de] Qui a l'habitude de faire quelque chose comme s'il s'agissait d'une obligation, d'une nécessité. Coutumière, une fois la semaine, des sacrements de confession et de communion (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Vie de Jeanne d'Arc, tome 1, 1908, page 190 ). Une chose dont elle [la grande masse] n'est pas coutumière (IGOR STRAVINSKY, Chroniques de ma vie, 1931, page 188) : Ø 2.... et les orientaux, plus fidèles que nous aux traditions antiques, sont coutumiers de perpétuer la mémoire des souverains sous lesquels ils ont joui de quelque bonheur ou de quelque gloire. CHARLES NODIER, La Fée aux Miettes, 1831, page 115. — Souvent avec nuance péjorative. D'ignorance et d'envie elle [la plèbe] est trop coutumière (ARMAND PRUDHOMME, DIT SULLY PRUDHOMME, la Justice, 1878, page 262 ). Le médecin-chef du Stalag XII C était d'ailleurs coutumier de ces absurdités féroces (FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 68) : Ø 3. Car il est peu de mauvais prêtres qui répondent à l'image qu'en donnent volontiers les écrivains bien-pensants, intéressés à les peindre coutumiers du parjure, du vice et de l'impiété. GEORGES BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 1011. — Coutumier du fait. Si je m'embrouille, après tout, je n'étonnerai personne, étant coutumier du fait (PAUL-LOUIS COURIER, Lettres de France et d'Italie, 1809, page 789 ). D'autant plus que Sa Majesté, qui est assez coutumière du fait, avait tenu à lui faire la surprise (MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 460 ). Remarque : Dictionnaire de l'Académie Française 1878 note que " ce sens est familier et peu usité " et Grand Larousse encyclopédique en dix volumes le donne pour vieilli. 2. [En parlant de comportements ou de choses] Qui est habituel, ordinaire et comme inscrit dans la nature des personnes ou des choses. Amabilité coutumière; horaire coutumier; paysage coutumier; péripéties coutumières; tics coutumiers. Une vision de l'univers plus banale et plus coutumière (MAURICE BARRÈS, Sous l'oeil des Barbares, 1888, page 204 ). Une habileté coutumière et machinale (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Révolte des anges, 1914, page 171 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 374. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 94, b) 182; XXe. siècle : a) 777, b) 944. DÉRIVÉS : Coutumièrement, adverbe D'une façon habituelle, courante, ordinaire. Ce n'était pas pour être taciturne d'habitude non plus que coutumièrement expansif (PAUL VERLAINE, Œuvres complètes, tome 5, Confessions, 1895, page 19 ). La Sacrée congrégation des Rites (...) exige coutumièrement des sommes immenses (LÉON BLOY, Exégèse des lieux communs, 1902, page 118 ).