Définition du terme: COURGE1, substantif féminin. Plante et/ou fruit. A.— Genre de plantes de la famille des Cucurbitacées*, comprenant de nombreuses variétés, à fruits plus ou moins allongés et volumineux, généralement comestibles; plus particulièrement, plante appartenant à certaines de ces variétés et cultivée pour la consommation. Nous avons des potagers d'oignons, de piments, de courges et de concombres (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 739 ). Figuiers, pêchers, ou autres arbres à fruit, les piments, salades, courges, melons et pastèques... (PAUL VIDAL DE LA BLACHE, Principes de géographie humaine, 1921, page 135 ). — Locution. Boire comme un plant de courge. Boire énormément. Ils l'ont fait boire comme un plant de courge (JEAN GIONO, Regain, 1930, page 70 ). B.— 1. Fruit de ce genre de plantes dont la pulpe, à saveur peu prononcée, est utilisée comme légume. Un potage de (à la) courge; acheter un quartier de courge, débiter une courge en tranches. De la courge gratinée mise au four dans un plat de terre (ALPHONSE DE LAMARTINE, Confidences, Graziella, 1849, page 349 ). Comme ces énormes melons dont on dit quand on en a goûté : c'est de la courge! (ELSA TRIOLET, Le Premier accroc coûte deux cents francs, 1945, page 232) : Ø 1. Il [Aulus] croqua de la neige, puis (...) se décida pour des courges au miel. GUSTAVE FLAUBERT, Trois contes, Hérodias, 1877, page 189. · Huile de courge. Huile extraite des pépins de courge (d'après Dictionnaire de la chimie et de ses applications (CLÉMENT DUVAL, RAYMONDE DUVAL, ROGER DOLIQUE), 1959). Remarque : On trouve un emploi moins précis où courge désigne un fruit volumineux. Le melon du papayer et la courge du calebassier rampent sur les couches de nos jardins (BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 71). — Par comparaison : · [Par référence à la forme extérieure] Bajoues comme des courges tombantes (PAUL MORAND, Magie noire, 1930, page 209 ). Une petite, grasse, ronde comme une courge (JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1932, page 19 ). Ce ventre obscène, semblable à une courge (GEORGES BERNANOS, Monsieur Ouine, 1943, page 1546 ). · [Par référence au vide interne] Ces Salmon plus creux que des courges (ÉMILE ZOLA, L'Argent, 1891, page 16 ). 2. Par analogie. a) Populaire et/ou familier (souvent péjoratif). Tête. Une de ces courges de bois, à pied, appelées, « Têtes à perruques » (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, La conversion d'Alceste, Monsieur Tringle, 1892, page 156 ). Deux femmes (...) s'affrontent avec des courges rigides qui obligent à la plaisanterie (PAUL MORAND, l'Europe galante, 1925, page 101 ). b) Imbécile: Tête de courge! : Ø 2. Ah non, j'ai assez vu les décevants museaux des courges armoriées et des paysans de ce bourg; tout, mais pas ça! GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Oblat, tome 2, 1903, page 238. Remarque : Cet emploi s'inscrit dans un ensemble de modes d'expression caractéristiques d'Huysmans qui " traduit en termes dépréciatifs des choses considérées comme respectables " (CRESSOT, Phrase et vocabulaire de Huysmans, 1938, page 539). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5 DÉRIVÉS : Courgeron, substantif masculin. régionalisme (Suisse romande). Petite courge (d'après Patois de la Suisse romande tome 4 1961-67). Le mot est aussi attesté chez Zola (Pot-Bouille, 1882, page 187) : des courgerons de Grèce.