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Définition du terme: COUDE, substantif masculin.

Publié le 27/11/2015

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Définition du terme: COUDE, substantif masculin. I.— ANATOMIE. A.— Articulation du bras et de l'avant-bras, et spécialement, partie extérieure de cette articulation qui fait saillie. Saillie, pli, articulation du coude; luxation du coude; s'appuyer sur le(s) coude(s). Coudes à mignonnes fossettes (EUGÈNE SUE, Atar Gull, 1831, page 11 ). L'homme se tenait immobile, le coude sur la table et le front dans la main (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 106 ). Fanny s'est assise sur une chaise, son bras replié sur le dossier, la figure au creux de son coude (MARCEL PAGNOL, Fanny, 1932, IV, 9, page 239) : Ø 1. L'abbé est assis dans un fauteuil bas, les jambes croisées, les coudes sur les bras du siège, les mains jointes sous le menton. ROGER MARTIN DU GARD, Jean Barois, 1913, page 229. — Par métaphore. Une bielle de locomotive n'a pas de chair. C'est strictement un humérus et un cubitus joints par un condyle (...) Nous avons inventé ces deux os et ce coude qu'est la bielle, telle qu'elle est, admirable dans sa sécheresse d'os d'acier (JEAN GIONO, Triomphe de la vie, 1941, page 116 ). SYNTAXE : a) Coude droit, gauche, maigre, pointu, écorché, éraflé; os du coude; muscles extenseurs, fléchisseurs du coude. b) Les coudes appuyés, posés sur la table, sur les genoux. c) Fracture, arthrose, arthropathie, ankylose du coude. d) Serrer, écarter les coudes; se soulever sur un coude; saisir, toucher, presser, frôler le coude de quelqu'un; heurter, repousser quelqu'un, quelque chose du coude; se faire mal au coude. B.— Locution au sens physique et/ou au figuré. 1. Locutions verbales. a) [Locution concernant les rapports interpersonnels] a ) Donner un coup de coude à quelqu'un, dans quelque chose Heurter quelqu'un, quelque chose du coude : Ø 2. Cependant Madame Lepic commence une manoeuvre habile. Elle frôle l'aveugle, lui donne des coups de coude, lui marche sur les pieds, le fait reculer, le force à se loger entre le buffet et l'armoire où la chaleur ne rayonne pas. JULES RENARD, Poil de carotte, 1894, page 110. — En particulier. Donner un coup de coude à quelqu'un. Avertir quelqu'un discrètement par un léger coup de coude : La mémoire a manqué deux fois à la fille qui donnait un petit coup de coude à sa mère, laquelle lui soufflait les premiers mots des vers (ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1826, page 333 ). ß ) Pousser quelqu'un du coude. L'avertir par un signe d'intelligence discret : Ø 3. Ce personnage intimidant nous offre à genoux des cigarettes et des pâtes de fruits. Je ne puis m'empêcher de sourire, et Gide me pousse du coude comme un écolier. JULIEN GREEN, Journal, 1933, page 132. — Emploi pronominal à sens réciproque. Se pousser du (ou le) coude. Ils se retiennent de rire, se poussent le coude, clignent de l'oeil, pouffent soudain (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Knock, 1923, II, 6, page 14 ). ? ) Se tenir, se serrer les coudes (vieux), se sentir, se toucher les coudes. — Être très proche l'un de l'autre, au point que les coudes se touchent. On se sentait les coudes et les hanches un peu bien; n'importe, il y avait place pour tout le monde (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 1re. partie, 6, page 64) : Ø 4.... chaque baraque de deux cents hommes ne comportait guère que trois ou quatre tables avec le double de bancs, de quoi loger à trente en se serrant les coudes. FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 265. — Au figuré. S'entraider, se soutenir mutuellement dans une tâche commune. Il fallait plus que jamais que la gauche se tienne les coudes (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 331) : Ø 5. Savez-vous, mes vieux, que c'est une veine exceptionnelle d'entrer dans la vie aussi bien groupés que nous le sommes? On ne « devient » rien tout seul... Il faut s'en souvenir, il faut tâcher de ne pas nous désunir... C'est bon de se toucher les coudes : on se sent soutenu, poussé... ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 33. d ) Jouer des coudes. Tenter d'avancer à travers une foule en écartant ses voisins avec les coudes : Ø 6. Gilquin s'était jeté en plein tas, résolument, jouant des coudes, ouvrant un sillon; et il manoeuvrait avec une telle autorité, que les rangs les plus serrés s'écartaient devant lui. ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 95. — Au figuré. Tenter de parvenir à ses fins en évinçant les importuns par des manoeuvres habiles : Ø 7.... perdu dans la foule ahurissante (...), si étranger à ce qui s'y faisait (et si touchant par là même), alors je sens mieux le contraste vivant qu'il faisait avec les ambitieux forcenés qui nous entouraient, chacun jouant des coudes pour parvenir. JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes modèles, 1928, page 81. e ) Au figuré, vieux et familier. Lâcher le coude à quelqu'un. Le laisser en paix. — Lâchez-nous donc le coude, avec votre politique! cria le zingueur (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 626 ). — Je vous prie de me lâcher le coude, avec vos grossièretés (PAUL-JEAN TOULET, Mon amie Nane, 1905, page 96 ). b) [Locution concernant la personne du sujet] a ) Mettre les coudes sur la table. Avoir une attitude peu correcte à table : Ø 8.... Combien de fois faudra-t-il te le répéter : On ne met pas ses coudes sur la table. Cet enfant est insupportable! ANDRÉ GIDE, Les Nouvelles nourritures, 1935, page 289. ß ) Au figuré, familier. Lever, hausser le coude. Boire beaucoup, être enclin à boire. Avec quel air de bonheur il leva le coude, lorsque Marescot lui tendit le bidon! (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, 1870, page 225 ). Tyrannion avait le défaut de lever le coude et de boire plus que de raison (LÉON DAUDET, Sylla et son destin, 1922, page 177 ). ? ) Au figuré, familier et ironique. Ne pas se moucher du coude. Être riche; être prétentieux. Ils ne se mouchent pas du coude, non, les habitants de Sacca; tous contrebandiers finis et qui adorent Madame (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, La Chartreuse de Parme, 1839, page 372 ). d ) Au figuré, familier. Mettre de l'huile de coude. Travailler avec énergie, fournir un gros effort musculaire. — Plus on met de l'huile de coude, plus ça reluit, dit sentencieusement Lantier (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 732 ). De la farine de millet (...) qu'on malaxe avec beaucoup d'huile de coude (L'Œuvre. 24 décembre 1941). 2. Locutions adverbiales. a) [Locution concernant les rapports interpersonnels] Coude à coude. a ) À très grande proximité l'un de l'autre, au point que les coudes touchent presque ceux du voisin. Travailler, marcher coude à coude; hommes coude à coude. Synonymes : côte à côte, ensemble. Des enfants qui se serrent coude à coude pour écouter une histoire (JOSÉPHIN PÉLADAN, Le Vice suprême, 1884, page 233 ). Deux bicyclettes sortaient de Nevers. Bénin et Broudier roulaient coude à coude (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Copains, 1913, page 105 ). · Combat coude à coude. En rangs serrés : Ø 9. En même temps que les personnes, les doctrines, les opinions étaient là, coude à coude, et trouvaient à cette table un foyer accueillant MAURICE BARRÈS, Les Diverses familles spirituelles de la France, 1917, page 210. ß ) Au figuré. En se serrant les coudes entre camarades, en étant solidaires, unis. Une route dure, semée des exigences du travail, où l'on ne progresse que coude à coude avec l'humanité tout entière (JEAN LACROIX, Marxisme, existentialisme, personnalisme, 1949, page 16 ). — Emploi comme substantif masculin. Synonyme : coudoiement. Être, vivre, travailler au coude à coude; un coude à coude familier, fraternel. a ) Contact des coudes, grande proximité avec quelqu'un. Derrière lui venaient, cuivres au coude à coude, les musiciens et leur porte-bannière (JOSEPH PEYRÉ, Matterhorn, 1939, page 11 ). Le coude à coude anonyme de la foule (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 212 ). ß ) Au figuré. Solidarité. Sentiment du coude à coude : Ø 10. Il ne faut pas couler la politique vivante dans de vieux moules hors d'usage, comme le Front Populaire de 1936. Aucun pacte n'a été nécessaire pour créer le coude à coude durant la Résistance. FRANÇOIS MAURIAC, Bloc-notes, 1958, page 190. b) [Locution concernant la personne du sujet] a ) Coudes au corps. Les coudes collés aux flancs. Courir coudes au corps. · Par métaphore. Ce qui m'intéresse, c'est de voir Pascal abandonner le pas de promenade et mettre coudes au corps sur la voie qu'il a choisie (HERVÉ BAZIN, Lève-toi et marche, 1952, page 194 ). ß ) Jusqu'au coude. — Tout l'avant-bras compris. Retrousser ses manches jusqu'au coude, plonger ses mains dans l'eau jusqu'au coude. Des chasseurs, les bras retroussés jusqu'au coude, dépècent une biche (ALFRED DE MUSSET, La Confesssion d'un enfant du siècle, 1836, page 129 ). — Au figuré. Sans réserve, complètement. · Populaire. S'en mettre, s'en fourrer jusqu'au coude. Manger sans retenue, outre mesure. Se fourrer le doigt dans l'oeil jusqu'au coude. Se tromper complètement. Un homme qui se fourre le doigt dans l'oeil jusqu'au coude, ou bien qui brosse tranquillement une très belle oeuvre (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art moderne, 1883, page 109 ). II.— Autres domaines. A.— Par métonymie. Endroit de la manche d'un vêtement correspondant au coude. Habit lustré, usé, troué au(x) coude(s); rapiécer, repriser un coude. Ma chemise est toute déchirée, j'ai les coudes percés, mes bottes prennent l'eau (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 239 ). Un veston troué au coude et plein de taches (JEAN ANOUILH, La Sauvage, 1938, III, page 249 ). B.— [Par analogie de forme] Angle saillant que présentent certains objets à l'endroit où ils changent brusquement de direction. Coude de baïonnette, d'un arbre de transmission, d'un mur. — En particulier. 1. [En parlant d'un cours d'eau ou d'une voie de communication] Un coude brusque; faire, former un coude; coude d'une route, d'une rivière, d'un corridor. (Quasi-)synonymes : détour, tournant, angle, virage, méandre, courbe. Vers sept heures du matin, à un coude du Nil, les Pyramides apparurent subitement, dessinées par le soleil levant (MAXIME DU CAMP, Le Nil, Egypte et Nubie, 1854, page 26 ). Les chambres du sixième sont desservies par un long couloir à deux coudes (MICHEL BUTOR, Passage de Milan, 1954, page 15) : Ø 11. Maintenant, un autre berger était là. Arrêté au coude de la route, il regardait passer les moutons. Il avait dû, tout à l'heure, pousser les ouailles du genou pour sortir du flot qui l'emportait. JEAN GIONO, Le Grand troupeau, 1931, page 22. · Par métaphore. Brusque coude dans ma destinée. Retour en France, malade (FRANÇOIS MAURIAC, DU CÔTÉ DE CHEZ PROUST, 1947, page 145 ). 2. Coude d'un cep de vigne. Endroit où naît le sarment qui porte du raisin : Ø 12. Les embranchements variés des conduits (...) dessinaient sur la façade une espèce d'arbre. Ces ramifications de tuyaux avec leurs cent coudes imitaient ces vieux ceps de vigne dépouillés qui se tordent sur les devantures des anciennes fermes. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 546. 3. Bout de tuyau de raccord formant un angle et permettant à une conduite de changer de direction. Dans le grand atelier traversé par le tuyau à coude d'un petit poêle (...) le gros homme coloriait à côté de sa femme (ALPHONSE DAUDET, L'Évangéliste, 1883, page 265 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 312. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 719, b) 4 993; XXe. siècle : a) 4 276, b) 3 118. Forme dérivée du verbe "couder" couder COUDER, verbe transitif. Plier, courber en donnant la forme d'un coude, d'un angle saillant Couder une barre de fer, un tuyau de conduite. — Emploi pronominal réfléchi. Former un coude, un angle. La rivière (...) fut abandonnée au point où elle se coudait vers le sud-ouest (JULES VERNE, L'Île mystérieuse, 1874, page 84 ). Les tuyaux de descente se coudaient aux étages (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 414) : Ø ... dans le Midi on laisse courir les vignes sur le sol, car les sarments, en rampant sur la terre la préservent du dessèchement pendant l'été, et en se coudant favorisent la fructification. RAYMOND BRUNET, Le Matériel viticole, 1909, page 87. Remarque : On rencontre dans la documentation les dérivés a) Coudage, substantif masculin Action de couder. Coudage de tuyau (ROBINOT, Vérification, métré et pratique des travaux du bâtiment, tome 4, 1928, page 124); coudage à froid (IDEM, ibidem, page 112). Bon nombre de serruriers préféraient l'emploi de pentures placées à l'intérieur en évitant le coudage (FILLON, Serrurier, 1942, page 12). b) Coudure, substantif féminin Forme, partie coudée. Il y a des siècles dans la charpente vivante de ce chêne et dans les coudures de ses rameaux (ALPHONSE DE LAMARTINE, Raphaël, 1849, page 292). L'estomac (...) subit un allongement avec coudure à sa partie inférieure (MAXIME MACAIGNE, Précis d'hygiène, 1911, page 177). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 13.

« JULES ROMAINS, Knock, 1923, II, 6, page 14 ). ? ) Se tenir, se serrer les coudes (vieux), se sentir, se toucher les coudes. — Être très proche l'un de l'autre, au point que les coudes se touchent.

On se sentait les coudes et les hanches un peu bien; n'importe, il y avait place pour tout le monde (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, Le Train de 8 h 47, 1888, 1re.

partie, 6, page 64) : Ø 4....

chaque baraque de deux cents hommes ne comportait guère que trois ou quatre tables avec le double de bancs, de quoi loger à trente en se serrant les coudes. FRANCIS AMBRIÈRE, Les Grandes vacances, 1946, page 265. — Au figuré.

S'entraider, se soutenir mutuellement dans une tâche commune.

Il fallait plus que jamais que la gauche se tienne les coudes (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 331) : Ø 5.

Savez-vous, mes vieux, que c'est une veine exceptionnelle d'entrer dans la vie aussi bien groupés que nous le sommes? On ne « devient » rien tout seul...

Il faut s'en souvenir, il faut tâcher de ne pas nous désunir...

C'est bon de se toucher les coudes : on se sent soutenu, poussé... ROGER MARTIN DU GARD, Devenir, 1909, page 33. d ) Jouer des coudes.

Tenter d'avancer à travers une foule en écartant ses voisins avec les coudes : Ø 6.

Gilquin s'était jeté en plein tas, résolument, jouant des coudes, ouvrant un sillon; et il manoeuvrait avec une telle autorité, que les rangs les plus serrés s'écartaient devant lui. ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 95. — Au figuré.

Tenter de parvenir à ses fins en évinçant les importuns par des manoeuvres habiles : Ø 7....

perdu dans la foule ahurissante (...), si étranger à ce qui s'y faisait (et si touchant par là même), alors je sens mieux le contraste vivant qu'il faisait avec les ambitieux forcenés qui nous entouraient, chacun jouant des coudes pour parvenir. JACQUES-ÉMILE BLANCHE, Mes modèles, 1928, page 81. e ) Au figuré, vieux et familier.

Lâcher le coude à quelqu'un. Le laisser en paix.

— Lâchez-nous donc le coude, avec votre politique! cria le zingueur (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 626 ).

— Je vous prie de me lâcher le coude, avec vos grossièretés (PAUL-JEAN TOULET, Mon amie Nane, 1905, page 96 ). b) [Locution concernant la personne du sujet] a ) Mettre les coudes sur la table.

Avoir une attitude peu correcte à table : Ø 8....

Combien de fois faudra-t-il te le répéter : On ne met pas ses coudes sur la table.

Cet enfant est insupportable! ANDRÉ GIDE, Les Nouvelles nourritures, 1935, page 289. ß ) Au figuré, familier.

Lever, hausser le coude.

Boire beaucoup, être enclin à boire.

Avec quel air de bonheur il leva le coude, lorsque Marescot lui tendit le bidon! (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, 1870, page 225 ).

Tyrannion avait le défaut de lever le coude et de boire plus que de raison (LÉON DAUDET, Sylla et son destin, 1922, page 177 ). ? ) Au figuré, familier et ironique.

Ne pas se moucher du 2. »

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