Définition du terme: COUAC1, interjection et substantif masculin.

Définition du terme: COUAC1, interjection et substantif masculin. I.— Interjection. A.— Onomatopée du cri du corbeau et, par analogie, d'autres oiseaux. Couac! Dans un bruissement sec, un butor, de son vol horizontal, raye le paysage (GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 196 ). B.— Par extension, péjoratif. Onomatopée de cri d'homme : Ø LENGLUMÉ. — Tu sais bien, Potard, le témoin à charge? MISTINGUE. — Oui. LENGLUMÉ riant — Couic! MISTINGUE. — Bon! Très bon! LENGLUMÉ. — Et Justin? (même geste) Couac!... Comme ça, il n'y a plus de témoins!... plus personne. EUGÈNE LABICHE, L'Affaire de la rue de Lourcine, 1857, 19, page 480. II.— Substantif. A.— Cri du corbeau ou cri analogue à celui du corbeau. Il [le policier] lui fout alors un coup de boule tellement sonore et placé, que le cureton, il en fait couac!... Il s'écroule! Il parle plus (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 529 ). B.— Spécialement. 1. Cri de moquerie dont on poursuit les ecclésiastiques en raison de leurs vêtements noirs comme le plumage du corbeau (confer coasser). C'est donc cela... — l'abbé pensait tout haut — que j'ai recueilli quelques « couacs » sur mon passage, moi vieille corneille de cette ville (JEAN-BALTHASAR MALLARD, COMTE DE LA VARENDE, Le Roi Écosse, 1941, page 294 ). 2. Par métonymie, argotique (vieux). Prêtre. Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ALFRED DELVAU) 1866, DICTIONNAIRE FRANÇAIS-ARGOT (ARISTIDE BRUANT), 1901, DICTIONNAIRE DE LA LANGUE VERTE (HECTOR FRANCE) 1907 (qui note coua), DELVAU 1972. C.— MUSIQUE. cour. 1. Note fausse, discordante, produite par un instrument à vent ou un chanteur. Faire un, des couacs. Synonyme : canard (familier). Des sons éraillés, brisés qu'on nomme vulgairement couacs (HECTOR BERLIOZ, À travers chants, 1862, page 296 ). Une sorte de chant, de chanson plutôt, comique, avec des couacs, des manques, comme dans certaines musiques de limonaires (PAUL VIALAR. Ceux du cirque les quatre Zingari, 1959, page 256 ). Le train s'ébranle lentement aux sons de la « Polka des Roses », exécutée par des instruments de cuivre, avec une bouffonne profusion de couacs (ANDRÉ GIDE, Journal, 1939, page 413 ). 2. Par analogie. Calembour de mauvais goût. Après cela, s'il vous faut absolument ces affreux couacs (...) pour digérer, je vous les pardonne (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 4, 1812-76, page 250 ). On essaie toutes ses possibilités, au prix de quelques « couacs » (EMMANUEL MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 588 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 15