Définition du terme: CORROBORANT, -ANTE, participe présent et adjectif.

Définition du terme: CORROBORANT, -ANTE, participe présent et adjectif. I.— Participe présent de corroborer* II.— Adjectif. Qui corrobore. A.— [Correspond à corroborer A] Aliment, médicament, moyen, remède, traitement corroborant Synonymes : fortifiant, tonique. Gelée épaisse nutritive et corroborante (LOUIS-CLAUDE DESAULCES DE FREYCINET, Voyage autour du monde à bord des corvettes l'Uranie et la Physicienne, 1815, page 256 ). Boissons corroborantes ou rafraîchissantes (JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante, 1825, page 130) : Ø Après l'opération, le blessé prendra une potion corroborante ou cordiale; celles-ci consistent dans un demi-verre de vin généreux simple ou sucré. AUGUSTE NÉLATON, Élémens de pathologie chirurgicale, tome 1, 1844, page 233. — Par ellipse du déterminé, corroborant, substantif masculin " Moyens médicinaux ou alimentaires qui ont la propriété de relever les forces abattues et de les soutenir pendant quelque temps " (Dictionnaire universel de la langue française (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845). Corroborants alimentaires, excitants, toniques. Les corroborans, nommés aussi corroboratifs (...), sont un remède capable de relever les forces et de les soutenir pendant quelque temps plus ou moins long (Encyclopédie méthodique - Médecine... 1792). Remarque : Attesté, le plus souvent, au pluriel dans Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878, DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE LA LANGUE FRANÇAISE (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE) 1845, Grand dictionnaire universel du XIXe. et du XX-20e. siècle (Pierre Larousse), DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ), DICTIONNAIRE DES DICTIONNAIRES (SOUS LA DIRECTION DE PAUL GUÉRIN) 1892, Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, ARSÈNE DARMESTETER), DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT), DICTIONNAIRE ENCYCLOPÉDIQUE QUILLET 1965. B.— [Correspond à corroborer B] Qui confirme, qui appuie. Preuve corroborante. — Par ellipse du déterminé, corroborant, substantif masculin. Élément prouvant la vérité d'une théorie, etc. Les travaux des autres viennent comme corroborant, mais il faut poser la question soi-même (CLAUDE BERNARD, Cahier de notes (1850-1860), 1860, page 61 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 13. Forme dérivée du verbe "corroborer" corroborer CORROBORER, verbe transitif. A.— Vieux ou vieilli. 1. MÉDECINE. Rendre plus fort, donner de la vigueur, fortifier (l'état physique ou une partie du corps) par l'alimentation, par un remède, etc. Synonyme : tonifier; antonyme : affaiblir. Ces exercices (...) avaient développé sa force, corroboré ses muscles (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 224 ). — Emploi pronominal. a) À valeur passive. Synonyme : se fortifier. Mon estomac se corrobore par la bonté de ces aliments (LOUIS-NICOLAS BESCHERELLE. 1845). · Par métaphore. Quand un homme a su la vie, à force d'en avoir éprouvé les douleurs, sa fibre se corrobore (HONORÉ DE BALZAC, Gobseck, 1830, page 423 ). b) Réfléchi, par plaisanterie. Après s'être corroboré chacun d'une bouteille, ils sortirent plus contens (LÉON VIDAL, J. DELMART, La Caserne, moeurs militaires, 1833, page 148 ). 2. Par métaphore et/ou au figuré. [Le complément désigne le plus souvent un sentiment, un phénomène psychique ou un élément de situation qui doit être assuré; le sujet désigne, généralement, une personne] Ajouter de la force à, rendre plus ferme. Corroborer ses sentiments nobles; corroborer sa vie intellectuelle, son talent, l'esprit. Synonymes : affermir, renforcer. L'avoué fit adopter cette idée, en vue de corroborer ainsi sa double position vis-à-vis de Cointet et de Séchard (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 683 ). Demander à Dieu de corroborer ma volonté (FÉLIX ANTOINE PHILIBERT DUPANLOUP, Journal intime, 1851, page 140 ). Daignez corroborer mon espoir (ÉDOUARD PAILLERON, L'Étincelle, 1879, 2, page 12 ). — Être corroboré par/de. Ainsi son amitié, son dévouement pour du Tillet corroborés d'une reconnaissance irréfléchie (HONORÉ DE BALZAC, Histoire de la grandeur et de la décadence de César Birotteau, 1837, page 86 ). — Emploi pronominal à valeur passive. Mes funestes pressentimens viennent encore de se corroborer. Comme elle a rougi à son seul nom! (PETRUS BOREL, Champavert, les contes immoraux, 1833, page 46 ). B.— Usuel. [Le complément désigne une idée, une opinion, une construction intellectuelle, une expression de la pensée, un fait, dont il apparaît nécessaire de prouver la vérité] Rendre probant, apporter une preuve de la vérité ou de l'exactitude de quelque chose. Synonymes : attester, confirmer, étayer, justifier, prouver; antonymes : contredire, démentir, infirmer. — Spécialement. · Domaine de la vie intellectuelle, du travail sciences Diverses épidémies bien observées viennent corroborer la théorie contagionniste (DOCTEUR PERRIN. Nouveau traité de médecine, fascicule 4, 1925, page 391 ). L'Histoire corrobore une fois de plus la théorie (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe. siècle. 1964, page 94 ). · Domaine de la pratique judiciaire. Le Procureur. — L'affaire est claire, monseigneur; il avoue (...) les témoins corroborent ses réponses (PROSPER MÉRIMÉE, La Jacquerie, 1828, page 136 ). La déposition du maréchal des logis, qui figure au dossier, est corroborée par le témoignage du lieutenant roumain (ROGER CRÉTIN, DIT ROGER VERCEL, Capitaine Conan, 1934, page 82 ). 1. [Le sujet désigne généralement le même genre de réalités que le complément ou, plus rarement un objet] Les exemples (...) qui corroborent cette hypothèse et justifient cette analogie (BOURGET, Essais de psychologie, 1883, page 16) Une (...) sensation de chaleur et de fièvre, que ne corrobore point le thermomètre (CHARLES DU BOS, Journal, 1927, page 386 ). Et le sourire de Mercier corroborait ses paroles (SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 477) : Ø 1. Rien dans ce que nous allons dire ne dément et n'infirme, tout au contraire corrobore ce que nous venons de dire dans les pages qu'on a lues. VICTOR HUGO, Le Rhin, 1842, page 483. SYNTAXE : Un fait, une observation, une citation, une interprétation, des inductions, une hypothèse, des paroles, un témoignage, des découvertes, des exemples des arguments corrobore (nt) une idée, un axiome, un système, une opinion, des arguments a priori, des renseignements, un témoignage, un raisonnement, des théories, une thèse. · Être corroboré par ou, beaucoup plus rarement, de. Par votre témoignage corroboré de celui d'Antoine (HONORÉ DE BALZAC, Paméla Giraud, 1843, II, 6, page 352 ). L'accusation de trahison se trouve corroborée par des lettres ignobles (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 380 ). — Emploi pronominal. · à valeur passive. Cette hypothèse se corrobore de cent faits nouveaux (Larousse du 19e. siècle. ). · réciproque. Ces deux mensonges, au lieu de se couper, se corroboraient (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, tome 2, 1869, page 144 ). 2. [Le sujet désigne, plus rarement, une personne] Corroborer quelque chose. Demander à Mme. Mathieu et au père Jacques de corroborer ce récit (GASTON LEROUX, Le Mystère de la Chambre jaune, 1907, page 130) : Ø 2.... que l'on puisse citer un seul témoignage qui démente cette affirmation. Mais je pourrais, pour la corroborer, énumérer des preuves innombrables et directes. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 567. · Corroborer quelque chose par ou, beaucoup plus rarement, de. Je n'aurais pu corroborer mon système par la vue des monuments (THÉOPHILE GAUTIER, Le Roman de la momie, 1858, page 151 ). Rolland, qui corroborait parfois le récit de Rébecca d'un fait que cette dernière ignorait (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 5, Les Exploits de Rocambole, 1859, page 388 ). · Être corroboré par quelqu'un. Cette opinion serait corroborée par Aristote (HENRI DE MONTHERLANT, Les Olympiques, 1924, page 263 ). Remarque : 1. Dans quelques textes modernes, corroborer semble avoir un sens peu précis, intermédiaire entre le sens A2 et le sens B, parfois même plus proche du sens A2 que du sens B. L'impulsion administrative venait corroborer les initiatives privées (L'Histoire et ses méthodes (SOUS LA DIRECTION DE CHARLES SAMARAN), 1961, page 435). Corroborant et exploitant la méfiance de l'opinion à l'égard des classes dirigeantes (Jacques Chazelle, La Diplomatie, 1962, page 31). Cette indication corrobore les avantages financiers de la construction en hauteur (Les Grands ensembles d'habitation, 1963, page 31). 2. La documentation fournit un exemple où corroborer (le sujet désigne une personne) signifie " donner son assentiment à, marquer son accord à propos de ". J'aimerais qualifier l'état ainsi (sans être encore tout à fait certain que Paul Valéry corroborerait ma phrase) (Charles du Bos, Journal, 1923, page 233). — Emploi absolu ou en construction absolu. · [Le sujet désigne une personne] Donner son approbation à une suggestion, acquiescer. La môme, de son coin à droite, corroborant — Oui!... oui! (GEORGES FEYDEAU. La Dame de chez Maxim's, 1914, II, 2, page 38 ). · Familier. [Le sujet désigne une chose abstraite (confer supra B 1, avec ellipse du complément)] M. de Charlus, c'est vous!... Tout! Tout! Vous aimez la force, — comme lui. Vous faites de longues marches, — comme lui. Vous ne portez pas de bagues, — comme lui. Tous les indices corroborent, tout est contre vous (HENRI DE MONTHERLANT, Pitié pour les femmes, 1936, page 1186 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 95.