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Définition du mot: ALLITÉRATION, substantif féminin.

Publié le 21/10/2015

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Définition du mot: ALLITÉRATION, substantif féminin. CRITIQUE, VERSIFICATION. Répétition exacte ou approximative d'un ou de plusieurs phonèmes (surtout consonantiques) à l'initiale des syllabes d'un même mot, au commencement ou à l'intérieur de mots voisins dans une même phrase : Ø 1. Chez les peuples scandinaves, l'allitération ou l'emploi des mêmes consonnes était le principe dominant de la versification, comme la mesure chez les anciens et la rime chez nous. Dictionnaire universel des Sciences, des Lettres etd es Arts (MARIE-NICOLAS BOUILLET) 1859. Ø 2. Te souviens-tu de ce sonnet : Le Voeu, où il y a une perpétuelle allitération en v? Le nombreux univers en vous fut plus vivant Qu'en ses fleuves, ses flots, ses fleurs et ses fontaines. HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, JACQUES RIVIÈRE, Correspondance, lettre de Jacques Rivière à Alain-Fournier, août 1907, page 236. Ø 3. Jamais un poète d'Israël n'a résisté au plaisir de l'allitération; c'est pour lui une façon souveraine de traduire la colère, l'indignation, la joie ou la frayeur; d'une certaine manière, on pourrait dire que l'allitération est sa langue. Avec une virtuosité dont les meilleures traductions françaises ne peuvent donner une idée, il multiplie les sifflantes et met en jeu le registre grandiose des gutturales. C'est le souffle vigoureux de l'éternel qui passe dans cette langue... JULIEN GREEN, Journal, 1936, pages 63-64. Ø 4. Le vers libre n'est vers qu'en tant qu'il épouse, par son accentuation ou ses homophonies, des courants naturels et des habitudes ancestrales du français. Il a pour éléments, aussi bien que le vers régulier (...), des successions de longues et de brèves équilibrées selon le mouvement et l'émotion, des assonances et des allitérations, parmi lesquelles la rime est comprise, et il diffère de la prose dans la mesure où il maintient un emploi continu, avec des retours, de ces éléments. ALBERT THIBAUDET, Réflexions sur la littérature, 1936, page 15. Ø 5. L'on a déployé beaucoup d'astuce au sujet de l'e muet et de l'allitération. (...) La position de l'e muet dans le vers est, dites-vous, de primordiale importance; de même vous avez remarqué que souvent la reprise dans le corps d'un vers, comme en écho, d'une même sonorité, peut nous emplir d'aise. Il est vrai; mais le charme est rompu si l'on sent ici l'intention et l'artifice... ANDRÉ GIDE, Journal, 4 juillet 1941, page 83. Remarque : L'allitération se distingue de l'apophonie, qui consiste en un jeu sur les variations du timbre vocalique, et de l'assonance, qui consiste, lorsqu'elle se produit à l'intérieur du vers, dans la répétition d'une même voyelle. L'allitération est fréquente dans les proverbes : Qui terre a, guerre a. — Par analogie, littéraire. Distribution plus ou moins régulière d'éléments qui se répondent : Ø 6. Je m'amusais à regarder les carafes que les gamins mettaient dans la Vivonne pour prendre les petits poissons, et qui, remplies par la rivière où elles sont à leur tour encloses, à la fois « contenant » aux flancs transparents comme une eau durcie et « contenu » plongé dans un plus grand contenant de cristal liquide et courant, évoquaient l'image de la fraîcheur d'une façon plus délicieuse et plus irritante qu'elles n'eussent fait sur une table servie, en ne la montrant qu'en fuite dans cette allitération perpétuelle entre l'eau sans consistance où les mains ne pouvaient la capter et le verre sans fluidité où le palais ne pourrait en jouir. MARCEL PROUST, À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, 1913, page 168. Ø 7.... devant les calmes surfaces de Braque, la permanence des motifs, le jeu tout classique des équilibres et des allitérations, le dosage précautionneux des éléments les plus subtils, comment croire à une pure manifestation de l'inconscient? Il faut y croire cependant.. ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, pages 157-158. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 29.

« allit?rations, parmi lesquelles la rime est comprise, et il diff?re de la prose dans la mesure o? il maintient un emploi continu, avec des retours, de ces ?l?ments. ALBERT THIBAUDET, R?flexions sur la litt?rature, 1936, page 15.

? 5.

L'on a d?ploy? beaucoup d'astuce au sujet de l'e muet et de l'allit?ration.

(...) La position de l'e muet dans le vers est, dites-vous, de primordiale importance; de m?me vous avez remarqu? que souvent la reprise dans le corps d'un vers, comme en ?cho, d'une m?me sonorit?, peut nous emplir d'aise.

Il est vrai; mais le charme est rompu si l'on sent ici l'intention et l'artifice...

ANDR? GIDE, Journal, 4 juillet 1941, page 83.

Remarque?: L'allit?ration se distingue de l'apophonie, qui consiste en un jeu sur les variations du timbre vocalique, et de l'assonance, qui consiste, lorsqu'elle se produit ? l'int?rieur du vers, dans la r?p?tition d'une m?me voyelle.

L'allit?ration est fr?quente dans les proverbes?: Qui terre a, guerre a.

? Par analogie, litt?raire.

Distribution plus ou moins r?guli?re d'?l?ments qui se r?pondent?: ? 6.

Je m'amusais ? regarder les carafes que les gamins mettaient dans la Vivonne pour prendre les petits poissons, et qui, remplies par la rivi?re o? elles sont ? leur tour encloses, ? la fois ? contenant ? aux flancs transparents comme une eau durcie et ? contenu ? plong? dans un plus grand contenant de cristal liquide et courant, ?voquaient l'image de la fra?cheur d'une fa?on plus d?licieuse et plus irritante qu'elles n'eussent fait sur une table servie, en ne la montrant qu'en fuite dans cette allit?ration perp?tuelle entre l'eau sans consistance o? les mains ne pouvaient la capter et le verre sans fluidit? o? le palais ne pourrait en jouir. MARCEL PROUST, ? la recherche du temps perdu, Du c?t? de chez Swann, 1913, page 168.

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devant les calmes surfaces de Braque, la permanence des motifs, le jeu tout classique des ?quilibres et des allit?rations, le dosage pr?cautionneux des ?l?ments les plus subtils, comment croire ? une pure manifestation de l'inconscient? Il faut y croire cependant.. ANDR? LHOTE, Peinture d'abord, 1942, pages 157-158.

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 29.. »

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