Définition: CHAMPION, -ONNE, substantif.

Définition: CHAMPION, -ONNE, substantif. A.— Substantif masculin. HISTOIRE. Celui qui combattait en champ clos pour défendre la cause d'une autre personne ou la sienne propre. Un brave, un vaillant champion; il s'offrit à cette dame pour être son champion. Ces champions sont des braves, dont le métier est de se battre pour le compte d'autrui, en combat judiciaire, à l'épée ou au bâton (EDMOND FARAL, La Vie quotidienne au temps de Saint Louis, 1942, page 77 ). — Par extension. Combattant de grand mérite. Familier. Tout combattant opposé à un autre. Un grand vieillard (...) qui avait dû, au temps des guerres de Vendée, être un rude champion, un redoutable adversaire des Bleus (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, L'Héritage mystérieux, 1859, page 403 ). · Expression proverbiale, familière, ironique. C'est un vaillant champion. Un homme peu courageux (Confer Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878). — Au figuré. Celui qui se consacre à la défense d'une cause ou d'une personne, se fait l'incarnation des aspirations, des idées d'un groupe. Louis IX champion infatigable de la justice, de l'opprimé, du faible; personnification sublime de la chevalerie chrétienne dans toute sa pureté (CHARLES, COMTE DE MONTALEMBERT, Histoire de Sainte Elisabeth de Hongrie, duchesse de Thuringe (1207-1231), 1836, page LXXX; confer audacieux exemple 3) : Ø 1. Quelque chose de pharamineusement paradoxal et d'éminemment drolatique, c'est de voir ce porcin, ce pignouf, ce muflard, cet ouvreur de portières, aussi bien au physique qu'au moral, se faire le champion de l'art spiritualiste, le chevalier de l'idéal, le lord protecteur des aspirations bleu de ciel,... EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1885, page 411. Ø 2. Bientôt, il put se mouvoir facilement dans ce monde assez compliqué. Il y devint même une force morale : le champion des femmes auxquelles on manque d'égards, et la bête noire de quelques-uns de ces petits messieurs qu'on voit trop à la suite de certaines beautés. VALÉRY LARBAUD, Fermina Marquez, 1911, page 37. SYNTAXE : Champion de la démocratie, des droits de l'homme, de l'Église, d'une idée, de l'ordre établi, de la royauté; se faire ouvertement le champion de... B.— Substantif masculin ou féminin. 1. SPORTS. Athlète ou équipe qui a remporté la première place dans un concours, une épreuve sportive ou un match organisé pour l'obtention de ce titre. Elle était championne internationale de golf (SIMONE DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, page 152 ). Par extension. Athlète de premier ordre représentant son pays (confer athlète exemple 3) : Ø 3. Je n'ai qu'un tout petit rôle vous savez. Je suis champion du monde de boxe et le jeune premier qui n'est autre que Valmègue me met nokaoute au troisième round et devient à son tour champion du monde. RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 173. SYNTAXE : Un très grand champion; un champion olympique; champion de France, du monde; champion de boxe, de ski; des titres de champion. — JEUX. Champion de bridge, d'échecs. 2. Familier. Personne qui excelle dans une activité, un domaine quelconque. La mère Bertine, championne du battoir et du pilon à beurre (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 43; confer aussi athlète exemple 5 ). — Emploi adjectival, familier ou populaire. De premier ordre, excellent. Cette fille est championne!; pour faire des gaffes, il est champion. · Adjectif invariable. [En parlant de personnes, d'actes] Digne d'admiration : C'est champion, c'est un coup champion (DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) Supplément. 1970). Alors on voyage aussi? Champion, hein, l'Acropole? (Pierre Daninos dans Nouveau dictionnaire des difficultés du français (JEAN-PAUL COLIN) 1971) : Ø 4. Il [Sandre] me disait : « Le liège, c'est vivant, c'est classique, c'est champion, c'est la vie éternelle... » LOUISE DE VILMORIN, Migraine, 1959, page 17. Remarque : Le féminin est inusité sauf en des emplois familiers au sens A. En revanche, il est employé dans le vocabulaire des sports au XXe. siècle sans nuance péjorative.