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Définition: CANAILLE, substantif féminin et adjectif.

Publié le 08/11/2015

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Définition: CANAILLE, substantif féminin et adjectif. Péjoratif. I.— Emploi comme substantif. A.— Vieilli : [Collectif] 1. Partie la plus basse du peuple considérée comme méprisable dans ses idées, ses goûts, ses actes. Ameuter la canaille; la vile canaille; la canaille anarchique et sauvage (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 500 ). Synonymes : populace, pègre, racaille : Ø 1. Êtes-vous donc fait pour l'apprécier, [le peuple] et pour connoître les hommes, vous qui, depuis que votre raison s'est développée, ne les avez jugés que d'après les idées absurdes du despotisme et de l'orgueil féodal; vous qui accoutumés au jargon bizarre qu'il a inventé, avez trouvé simple de dégrader la plus grande partie du genre humain, par les mots de canaille, de populace;... MAXIMILIEN DE ROBESPIERRE, Discours, Sur le marc d'argent et les journées d'ouvriers, tome 7, 1791, page 166. Ø 2. Oh, je finirai par crier la vérité : Je hais les pauvres! les ignobles Pauvres! Les infâmes Pauvres! Les sans-le-sou, la puante canaille! Je les hais, et de toute la haine que peut nourrir une âme basse de paria pour les castes supérieures. VALÉRY LARBAUD, A. O. Barnabooth, 1913, page 118. 2. Par extension. Rebut d'un groupe (position, groupe social, professionnel, intellectuel, etc.). La canaille radicale anglaise (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 109) : Ø 3.... il [De Maistre] a la haine et la nausée du médiocre, du vulgaire. Son point de mire à lui, son étoile polaire, c'est une opinion qui ne soit surtout pas celle de la canaille des esprits; le gentilhomme-sénateur se retrouve ici dans le penseur. Tout ce qui a triomphé et qui est devenu plus ou moins commun à quelques égards, De Maistre le méprise, le conspue et le voudrait anéantir. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 3, 1848, page 177. B.— Usuel. [Désigne des individus] Individu malhonnête et sans scrupules. Une affreuse, une grande canaille. Tu es, à ses yeux, un espion, une canaille, un drôle (HONORÉ DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 423 ). Cette vieille canaille de propriétaire (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 111 ). Synonymes : vaurien, escroc, scélérat : Ø 4. Je veux que tout Paris le sache, que le monde entier, Monsieur, sache que vous êtes un mufle. Un mufle doublé d'une canaille, une canaille doublée d'un fauve, un fauve doublé d'un niais... GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Notaire du Havre, 1933, page 227. SYNTAXE : Fameuse, infâme, petite, sacrée, sale canaille. — [En construction d'apostrophe] « Canaille!... Canaille! » qu'elle hurlait (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 321 ). — Par antiphrase (comme terme d'affection) Cette canaille de Rembrandt est un puissant idéaliste (CHARLES BAUDELAIRE, Salon de 1845, 1846, page 104 ). Chères petites canailles (HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 72 ). Synonymes : coquin, fripon, polisson. II.— Emploi adjectival. A.— [En parlant d'un attribut ou d'une attitude de la personne] Qui dénote la vulgarité, la malhonnêteté ou la perversité. Un air, un geste canaille, des goûts canailles. Cela a un côté canaille, pessimiste, qui me déplaît (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 501) : Ø 5. L'empreinte faubourienne, le pli crapuleux... Séphora les laissait voir par éclairs dans les lignes bibliques de son visage, les retrouvait dans l'ironie, dans le rire canaille de sa bouche de Salomé. ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil, 1879, pages 250-251. — Emploi substantivé (en littérature, en musique, dans les Beaux-Arts). Le canaille. Le genre canaille : Ø 6. On va toujours du guindé au canaille. Pour éviter le commun on tombe dans l'emphase et, d'autre part, la simplicité est si voisine de la platitude! GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1853, page 370. B.— [Appliqué à une personne] Malhonnête, sans scrupules : Ø 7. Des gens de rien vinrent alors en affluences, Endettés sans honneur, créanciers sans pitié, Canailles tout à fait, criminels à moitié. ... PAUL VERLAINE, Vive le Roy, 1896, page 846. — [Avec une nuance de sympathie] Sa compagne roucoulante, une fine-mouche, un rien canaille, une colombine de faubourg (ROGER MARTIN DU GARD, Souvenirs autobiographiques, 1955, page LXXV. ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 140. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 847, b) 2 556; XXe. siècle : a) 3 018, b) 940. DÉRIVÉS : 1. Canaillement, adverbe D'une manière canaille. Ce mélange de choses si prudemment tempérées et si canaillement violentes (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1876, page 1148 ). Elle plissa canaillement les yeux (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 154 ). 2. Canailler, verbe. familier. Se comporter en canaille (confer supra I B). Où allez-vous canailler ainsi? (JEAN GIONO, Angelo, 1958, page 65 ). 3. Canaillocratie, substantif féminin. rare. Suprématie de la canaille (confer supra I A). J'espère qu'un jour (...) nous pourrons parler de canaillocratie, les fenêtres ouvertes! (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Correspondance, tome 1, 1793, page 54; confer aussi BALZAC, Œuvres diverses, tome 3, 1850, page 383 ).

« c'est une opinion qui ne soit surtout pas celle de la canaille des esprits; le gentilhomme-s?nateur se retrouve ici dans le penseur.

Tout ce qui a triomph? et qui est devenu plus ou moins commun ? quelques ?gards, De Maistre le m?prise, le conspue et le voudrait an?antir. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 3, 1848, page 177.

B.? Usuel.

[D?signe des individus] Individu malhonn?te et sans scrupules.

Une affreuse, une grande canaille. Tu es, ? ses yeux, un espion, une canaille, un dr?le (HONOR? DE BALZAC, Les Illusions perdues, 1843, page 423 ).

Cette vieille canaille de propri?taire (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 111 ).

Synonymes?: vaurien, escroc, sc?l?rat?: ? 4.

Je veux que tout Paris le sache, que le monde entier, Monsieur, sache que vous ?tes un mufle.

Un mufle doubl? d'une canaille, une canaille doubl?e d'un fauve, un fauve doubl? d'un niais... GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Le Notaire du Havre, 1933, page 227.

SYNTAXE?: Fameuse, inf?me, petite, sacr?e, sale canaille.

? [En construction d'apostrophe] ? Canaille!...

Canaille! ? qu'elle hurlait (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT C?LINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 321 ).

? Par antiphrase (comme terme d'affection) Cette canaille de Rembrandt est un puissant id?aliste (CHARLES BAUDELAIRE, Salon de 1845, 1846, page 104 ).

Ch?res petites canailles (HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 72 ).

Synonymes?: coquin, fripon, polisson.

II.? Emploi adjectival.

A.? [En parlant d'un attribut ou d'une attitude de la personne] Qui d?note la vulgarit?, la malhonn?tet? ou la perversit?.

Un air, un geste canaille, des go?ts canailles.

Cela a un c?t? canaille, pessimiste, qui me d?pla?t (MARCEL PROUST, Le C?t? de Guermantes 2, 1921, page 501) : ? 5.

L'empreinte faubourienne, le pli crapuleux...

S?phora les laissait voir par ?clairs dans les lignes bibliques de son visage, les retrouvait dans l'ironie, dans le rire canaille de sa bouche de Salom?. ALPHONSE DAUDET, Les Rois en exil, 1879, pages 250-251.

? Emploi substantiv? (en litt?rature, en musique, dans les Beaux-Arts).

Le canaille.

Le genre canaille?: ? 6.

On va toujours du guind? au canaille.

Pour ?viter le commun on tombe dans l'emphase et, d'autre part, la. »

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