Définition: CADET, CADETTE2, adjectif et substantif.

Définition: CADET, CADETTE2, adjectif et substantif. A.— Adjectif. 1. [En parlant d'un fils ou d'une fille, d'un frère ou d'une soeur, considérés absolument] Qui est né après l'aîné, qui est le deuxième; qui est le plus jeune. Antonyme : aîné : Ø 1. Les liens de famille, si intimes dans le mariage, le sont très-peu sous d'autres rapports, parce que les substitutions affranchissent trop les fils aînés de leurs parents, et séparent aussi les intérêts des frères cadets de ceux de l'héritier de la fortune. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 2, 1817, page 370. — Par métonymie. Branche cadette. Qui descend du fils cadet. 2. [En parlant d'un frère ou d'une soeur considérés relativement à un autre frère ou une autre soeur] Qui est moins âgé, plus jeune (que). Être le cadet, la cadette de quelqu'un; être son cadet, sa cadette. L'ingénieur Elsberger avait un frère cadet, de dix ans moins âgé, ingénieur comme lui (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Dans la maison, 1909, page 1042 ). · Figuré et familier. C'est le cadet de mes soucis. C'est le dernier, le moindre de mes soucis. — Par comparaison. Je vous aime comme un frère cadet (ALPHONSE DE LAMARTINE, Correspondance générale. 1830, page 9 ). — Par métaphore : Ø 2. On dirait [que l'Italie est] une France arriérée, soeur cadette, qui grandit et se rapproche de son aînée. HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Voyage en Italie, tome 2, 1866, page 42. 3. Rare, par comparaison. Pays cadets opposés à pays aîné*, c'est-à-dire d'un développement moindre. B.— Substantif. 1. Parmi les enfants d'une famille, celui (ou celle) qui est né(e) après l'aîné, qui est le (la) deuxième; le (la) plus jeune; tout enfant autre que l'aîné. Elle avait été la cadette de six soeurs, disait-elle, et l'enfant gâtée de son père (BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 372) : Ø 3.... l'on destinoit au sacerdoce les cadets de famille, comme les aînés au métier des armes, sans consulter plus, à cet égard, leur penchant que leur aversion, leurs talens que leur ignorance;... LOUIS-GABRIEL A. DE BONALD, Législation primitive considérée dans les derniers temps par les seules ténèbres de la raison, tome 1, 1802, page 223. Ø 4. Le père Taille avait trois filles. Anna, l'aînée, dont on ne parlait guère dans la famille, Rose la cadette âgée maintenant de dix-huit ans, et Claire, la dernière, encore gosse, qui venait de prendre son quinzième printemps. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, Le Pain maudit, 1883, page 1233. — [Avec ou sans article, suivant ou précédant un nom propre de personne ou remplaçant un prénom] [Mlle. ] de Caix la cadette (LAURENT GRILLET, Les Ancêtres du violon, tome 1, 1901, page 266) : Ø 5.... Bernard, celui qu'on appelait Cadet comme dans les familles méridionales à demi-arabes, où l'aîné prend toujours le nom familial et le dernier venu, celui de Cadet, Bernard était déjà à Tunis... ALPHONSE DAUDET, Le Nabab, 1877, page 205. — Par métaphore ou au figuré. · [En parlant de la Vierge] : Ø 6.... plus jeune que le péché, plus jeune que la race dont elle est issue, et bien que mère par la grâce, mère des grâces, la cadette du genre humain. GEORGES BERNANOS, Journal d'un curé de campagne, 1936, page 1194. · [En parlant de personnes qui, dans un certain domaine, occupent — injustement — une place secondaire] : Ø 7.... il faut qu'il [Coquelin cadet] revienne au Théâtre-Français, par la grande porte cette fois, non plus par le petit escalier mélancolique des doublures et des cadets. ALPHONSE DAUDET, Pages inédides de critique dramatiques, 1897, page 126. 2. Celui (ou celle) qui est moins âgé(e) (que la personne considérée). a) [Les personnes dont on compare l'âge sont frères et soeurs] Synonymes : frère cadet, soeur cadette : Ø 8. La fille, âgée de six ans, tombait dès son lever sur le garçon, son cadet de deux années, qui recevait les gifles sans les rendre. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1205. — Par comparaison et par métaphore. · [En parlant d'une personne] : Ø 9. À côté de Gilbert, un homme s'était dressé le long du mur. (...); il le regardait de bas en haut, avec amitié, comme un cadet qui interroge l'aîné,... RENÉ BAZIN, Le Blé qui lève, 1907, page 368. · [En parlant d'une chose concrète ou abstraite] : Ø 10. — J'ai vu l'ancien temps et je vois le nouveau, mon cher savant monsieur, répondit Fourchon, l'enseigne est changée, c'est vrai, mais le vin est toujours le même! Aujourd'hui n'est que le cadet d'Hier. HONORÉ DE BALZAC, Les Paysans, 1844, page 92. b) [Il n'y a pas de lien de parenté entre les personnes dont on compare l'âge] : Ø 11. Vous voyez bien que je suis plus vieux que vous — par l'âme — et que malgré vos vingt ans de plus, vous êtes ma cadette. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1857, page 171. — Par extension. Celui qui, dans la vie (souvent professionnelle) est plus jeune (que la personne considérée); celui qui, dans un certain domaine, vient après un autre et est en quelque sorte son disciple. On n'écrit plus bien aujourd'hui, seraient tentés de nous dire certains de nos insolents cadets (FRANÇOIS MAURIAC, Le Nouveau Bloc-notes, 1961, page 210 ). 3. HISTOIRE MILITAIRE. Jeune noble (autre que l'aîné héritier des biens d'une famille) servant d'abord comme simple soldat puis comme officier dans un corps spécial faisant fonction d'école militaire. L'école des cadets à Saint-Pétersbourg. (Être) cadet aux gardes (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 5, 1859, page 89) : Ø 12. CARBON : Puisque ma compagnie est, je crois, au complet, Veuillez la présenter au Comte, s'il vous plaît. CYRANO, faisant deux pas vers De Guiche, et montrant les cadets : Ce sont les cadets de Gascogne De Carbon de Castel-Jaloux; Bretteurs et menteurs sans vergogne, Ce sont les cadets de Gascogne! Parlant blason, lambel, bastogne, Tous plus nobles que des filous, Ce sont les cadets de Gascogne De Carbon de Castel-Jaloux :... EDMOND ROSTAND, Cyrano de Bergerac, 1898, page 88. — Spécialement. [Dans la Marine royale] Cadet de Bretagne. — Moderne. Élève officier : Ø 13. De temps en temps, je rends visite, à Malvern, puis à Ribbersford, aux « cadets de la France Libre ». En 1940, j'ai créé leur école, destinée aux étudiants et collégiens passés en Angleterre. Bientôt, nous en avons fait une pépinière d'aspirants. Le commandant Baudoin dirige l'école des cadets. CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1954, page 242. — Par analogie. SPORTS. Jeune sportif appartenant à une catégorie située entre celle des minimes* et celle des juniors*. 4. Par extension. — Familier. [En bonne ou mauvaise part] (Jeune) homme, individu (quelconque). Synonymes : gaillard, gars, type. On n'en trouvait plus des cadets de sa capacité (ÉMILE ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 625 ). · Expression familière. C'est un fameux (ou un joli) cadet! Les hommes sont de jolis cadets! Ils te grugeront ce que tu as (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Germinie Lacerteux, 1864, page 51 ). — [En antéposition expressive] À la douane un vieux cadet de commis a fait semblant de visiter ma calèche (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 308 ). Remarque : Le mot cadet est également employé pour désigner (par analogie de rang, de place : 1) le postérieur (confer ZOLA, L'Assommoir, 1877, page 437); 2) [dans une robe] les paniers (confer EDMOND DE GONCOURT, La Maison d'un artiste, 1881, page 328); 3) une pince à effraction (confer VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 929). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 928. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 896, b) 1 460; XXe. siècle : a) 1 696, b) 1 377.