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Définition: CADAVRE, substantif masculin.

Publié le 07/11/2015

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Définition: CADAVRE, substantif masculin. I.— [Désigne un corps en tant qu'il a cessé de vivre] A.— [En parlant d'un animé] Corps d'un être humain ou animal qui a cessé de vivre. 1. [Animé humain] Veiller un cadavre; mettre un cadavre en bière; faire l'autopsie, la dissection d'un cadavre (confer corps, dépouille, argotiquement macchabée) : Ø 1.... un cadavre est essentiellement une absence, une chose quittée, rejetée, — une dépouille enfin. Dans l'affreux désarroi que nous éprouvons au spectacle d'une mort, il entre un sentiment de duperie : celui que nous aimons est là et il n'est plus là. FRANÇOIS MAURIAC, Journal 1, 1934, page 26. SYNTAXE : Cadavre humain; cadavre froid, inerte; froid, immobile, raide, triste comme un cadavre; odeur, pâleur, raideur, rigidité, tristesse de cadavre; monceau, tas de cadavres; entasser, jeter, porter, traîner, trouver un (des) cadavre(s); dépouiller, profaner, violer un cadavre. — Locution. Sentir, deviner le cadavre. Sentir, deviner que la mort est proche : Ø 2.... il [Dandillot] ne pouvait bouger sans faire tomber quelque chose. — Tout tombe... Tout tombe... Les choses me fuient. Elles devinent le cadavre. HENRI DE MONTHERLANT, Pitié pour les femmes, 1936, page 1207. — HISTOIRE, LITTÉRATURE. Jeu du " cadavre exquis " et par ellipse " cadavre exquis ". Jeu collectif pratiqué notamment par les surréalistes, qui consiste à composer des phrases au hasard, chaque participant donnant un seul élément de phrase (sujet, verbe, compléments, etc.) sans connaître les autres. (La première phrase supposée obtenue par ce procédé est le cadavre exquis boira le vin nouveau) : Ø 3. Nous nous sommes souvent et volontiers mis à plusieurs pour assembler des mots ou pour dessiner par fragments un personnage. Que de soirs passés à créer avec amour tout un peuple de cadavres exquis. C'était à qui trouverait plus de charme, plus d'unité, plus d'audace à cette poésie déterminée collectivement. PAUL ÉLUARD, Donner à voir, 1939, page 165. 2. [Animal] Cadavres d'animaux; cadavre de cheval (confer charogne) : Ø 4. On apportait dans sa cour des cadavres d'animaux, dont il fumait ses terres. Leurs charognes dépecées parsemaient la campagne. Bouvard souriait au milieu de cette infection. GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 1, 1880, page 34. — Par plaisanterie, familier : Ø 5. — Je vous trouve en bonne disposition, dit-il en voyant la table, au milieu de laquelle apparaissait le cadavre d'un gigot colossal. HENRI MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, page 238. B.— Par analogie ou par métaphore. [En parlant d'une plante, d'un objet inanimé] Corps mort. 1. Littéraire. — Par analogie. Cadavre de + inanimé concret ou par ellipse cadavre. Le cadavre d'un arbre, d'une fleur; le cadavre d'une maison, d'une ville : Ø 6. Là gisait le cadavre d'un chêne énorme, sous lequel je me souvins m'être abrité de la pluie à l'automne : autour de lui s'entassaient en bûches et en fagots ses branches, dont, avant de l'abattre, on l'avait dépouillé. ANDRÉ GIDE, Isabelle, 1911, page 664. — Par métaphore. Cadavre de + inanimé abstrait. Le cadavre du bonheur, de la jeunesse, du passé; le cadavre de l'empire, de la monarchie, de la révolution : Ø 7. J'ai eu le courage de regarder en arrière Les cadavres de mes jours Marquent ma route et je les pleure Les uns pourrissent dans les églises italiennes Ou bien dans de petits bois de citronniers GUILLAUME APOLLINAIRE, Alcools, Les Fiançailles (à Picasso), 1913, page 131. 2. Argot, courant. Bouteille vide. Remarque : Attesté dans DICTIONNAIRE ALPHABÉTIQUE ET ANALOGIQUE DE LA LANGUE FRANÇAISE (PAUL ROBERT) et Grand Larousse de la Langue française. II.— [Désigne un corps en tant qu'il a un certain aspect] A.— Familier. Cadavre ou cadavre ambulant, vivant; demi-cadavre, quasi-cadavre. Personne qui a l'aspect d'un mort (par sa maigreur, sa lividité, son apathie, etc.) : Ø 8. Tullia, vous comprenez, jouait admirablement ce rôle de cadavre que jouent les femmes, afin de vous prouver qu'elles vous refusent leur consentement à tout... HONORÉ DE BALZAC, Un Prince de la Bohème, 1840, page 394. Ø 9. On n'aime pas le cadavre que je suis devenu. Quand je me regarde dans la glace, et que je vois ce masque sinistre, ces joues décharnées, ce teint verdâtre, je comprends bien qu'on ne peut plus m'aimer. PAUL BOURGET, Le Sens de la mort, 1915, page 110. B.— Par métonymie, emploi apposition avec valeur d'adjectif. D'une couleur plombée et verdâtre, qui rappelle la lividité d'un cadavre : Ø 10.... Folcoche ne mourut point. Le lendemain, elle était sur pieds. Ses joues arboraient la nuance cadavre, mais son menton se promenait devant elle, plus menaçant que jamais. HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 92. — Par ironie. Maquillée genre cadavre ( EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1891, page 107 ). — En particulier, rare. Vert cadavre. Delacroix! Vous voyez qu'il se servait du vert cadavre pour les sujets dramatiques (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Manette Salomon, 1867, page 283 ). C.— Locution familière ou populaire. 1. Par plaisanterie dépréciatif, vieilli. Le corps humain. Se refaire le cadavre. Se réconforter (Confer Honoré de Balzac, Le Médecin de campagne, 1833, page 184). S'arroser le cadavre. Boire Nos trois sublimes s'arrosaient le cadavre d'importance au Chat nu (DENIS POULOT. Le Sublime, ou le Travailleur comme il est en 1870 et ce qu'il peut être. 1872, page 210 ). Travailler le cadavre. Donner des coups (Confer L. Paillet, Voleurs et volés, 1855, page 75). 2. Familier. [Dans un contexte de criminalité vraie ou supposée] Corps d'une personne assassinée; par métaphore, action répréhensible, voire criminelle. La police politique, au passé plein de « cadavres » (LÉON DAUDET, La Police politique, 1934, page 24 ). · Savoir où est (sont) le(s) cadavre(s). Détenir les secrets d'une affaire compromettante. Je connais tout le monde, je sais où sont tous les cadavres... on ne me refuse pas grand chose! (PAUL VIALAR, La Mort est un commencement, Risques et périls, 1948, page 238 ). · Il y a un cadavre entre eux. Ils partagent le secret d'un délit ou d'un crime commis ensemble; par extension, ils sont complices d'une action répréhensible. Les gens d'une même époque (...) ont les uns avec les autres une même complicité, et il y a entre eux les mêmes cadavres (JEAN-PAUL SARTRE, Situations II, 1948, page 117 ). Remarque : On rencontre dans la documentation a) Le substantif féminin cadavérisation. Altération du corps (de l'homme ou de l'animal) en cadavre après l'arrêt des fonctions vitales. L'enlaidissement est la dissolution qui s'essaie, la cadavérisation qui s'ébauche (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 69). b) Le verbe pronominal cadavériser (se). Devenir cadavre; par extension, se figer dans une attitude de cadavre. Tout à coup ses pleurs se séchèrent, elle [la comtesse] se cadavérisa comme si la foudre l'eût touchée (HONORÉ DE BALZAC, Adieu, 1830, page 54). c) Le substantif féminin cadavrée. Jonchée de cadavres (confer HENRI DE MONTHERLANT, Le Songe, 1922, page 135).

« fragments un personnage.

Que de soirs pass?s ? cr?er avec amour tout un peuple de cadavres exquis.

C'?tait ? qui trouverait plus de charme, plus d'unit?, plus d'audace ? cette po?sie d?termin?e collectivement. PAUL ?LUARD, Donner ? voir, 1939, page 165.

2.

[Animal] Cadavres d'animaux; cadavre de cheval (confer charogne)?: ? 4.

On apportait dans sa cour des cadavres d'animaux, dont il fumait ses terres.

Leurs charognes d?pec?es parsemaient la campagne.

Bouvard souriait au milieu de cette infection. GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et P?cuchet, tome 1, 1880, page 34.

? Par plaisanterie, familier?: ? 5.

? Je vous trouve en bonne disposition, dit-il en voyant la table, au milieu de laquelle apparaissait le cadavre d'un gigot colossal. HENRI MURGER, Sc?nes de la vie de boh?me, 1851, page 238.

B.? Par analogie ou par m?taphore.

[En parlant d'une plante, d'un objet inanim?] Corps mort.

1.

Litt?raire.

? Par analogie.

Cadavre de + inanim? concret ou par ellipse cadavre.

Le cadavre d'un arbre, d'une fleur; le cadavre d'une maison, d'une ville?: ? 6.

L? gisait le cadavre d'un ch?ne ?norme, sous lequel je me souvins m'?tre abrit? de la pluie ? l'automne?: autour de lui s'entassaient en b?ches et en fagots ses branches, dont, avant de l'abattre, on l'avait d?pouill?. ANDR? GIDE, Isabelle, 1911, page 664.

? Par m?taphore.

Cadavre de + inanim? abstrait.

Le cadavre du bonheur, de la jeunesse, du pass?; le cadavre de l'empire, de la monarchie, de la r?volution?: ? 7.

J'ai eu le courage de regarder en arri?re Les cadavres de mes jours Marquent ma route et je les pleure Les uns pourrissent dans les ?glises italiennes Ou bien dans de petits bois de citronniers. »

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