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Définition: BRUSQUE, adjectif.

Publié le 07/11/2015

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Définition: BRUSQUE, adjectif. I.— [En parlant d'une personne ou d'un animal] A.— [En parlant du comportement physique] Qui se manifeste dans un mouvement imprévu avec violence et rapidité. Geste brusque (ÉMILE ZOLA, Vérité, 1902, page 77) : Ø 1. Mais plus rien ne troublait la forêt et Guerriot repartit de nouveau à sa récolte, longeant le sentier accoutumé, où ses bonds brusques et impétueux semblaient casser des vitrages de verdure et favoriser l'espionnage du soleil qui se glissait aussitôt dans les failles ménagées par son complice. LOUIS PERGAUD, De Goupil à Margot, 1910, page 146. B.— Péjoratif. [En parlant du comportement en société] Rude, manquant de séduction, de raffinement. Manières brusques, ton brusque (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 2. Je suis un peu brusque, me disoit-il [M. d'Albe] ce matin, et la bonté de mon coeur ne rassure pas toujours sur la rudesse de mes manières. SOPHIE COTTIN, Claire d'Albe, 1799, page 95. Ø 3. Ce soldat-philosophe et fleuriste met, je l'ai bien vu, de la coquetterie à être négligé dans ses vêtements et brusque dans ses discours. ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1825, page 272. — Par extension. Dur, volontairement grossier. Faire une réponse brusque (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932, Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (PAUL ROBERT)). [Le professeur] le renvoya avec une phrase brusque et cinglante (JACQUES DE LACRETELLE, Silbermann, 1922, page 55 ). C.— [En parlant d'une personne jugée sur son caractère et son esprit] Qui est sans détour et d'une grande franchise : Ø 4. C'était un ennemi peu commode que Racine, et ce doucereux était passé maître dans l'épigramme. Comparé à Boileau brusque et franc, mais sans fiel,... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 5, 1859, page 467. II.— [En parlant d'un inanimé, l'accent étant mis sur la soudaineté et la brièveté d'un élément de la nature (pente, détour, phénomène météorologique)] Brutal, inattendu. Une chaleur orageuse suivait ces brusques ondées (ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1239) : Ø 5. Enfin, la route fit un brusque détour, et le régiment se trouva aux premières barrières des fortifications, qui, du côté de Paris, paraissent extrêmement basses et comme enterrées. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1836, page 57. — [Inanimé abstrait] Brutal, imprévisible : Ø 6. Tout à coup, mon phénomène de chauffeur donna un brusque coup de volant BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 292. III.— LITTÉRATURE, PEINTURE. A.— Péjoratif. Qui manque d'harmonie : Ø 7. La bassesse excessive et paradoxale de la donnée, la vision très nette et un peu fiévreuse des détails infimes de la vie extérieure, un atroce sentiment de la platitude et de l'ennui de l'existence, un style brusque, inégal et violent, voilà ce qui frappe déjà dans Sac au dos et ce que vous retrouverez dans les autres romans de M. Huysmans. JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 313. B.— En bonne part. Original, expressif, sans afféterie. Il [Tallemant] a le crayon rouge, heurté, brusque et expressif de nos vieux dessinateurs qui logeaient près des Halles. Il a le croquis parlant (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 13, 1851-62, page 186 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 2 932. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 485, b) 4 437; XXe. siècle : a) 6 728, b) 4 777. Forme dérivée du verbe "brusquer" brusquer BRUSQUER1, verbe transitif. I.— Traiter de manière brusque, violente. A.— Brusquer quelqu'un : Ø 1. Ce dernier coup (...) rendit madame de La Chanterie d'une défiance envers elle-même qui l'isola d'autant plus de sa fille, que sa fille, en échange de sa mauvaise fortune, exigea presque sa liberté, domina sa mère, et la brusqua même quelquefois. HONORÉ DE BALZAC, L'Envers de l'histoire contemporaine, Madame de La Chanterie, 1850, page 306. — Emploi pronominal, rare. Se secouer, se faire violence. Hier, j'ai résolu de me brusquer pour me guérir (ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1825, page 194 ). B.— Brusquer quelque chose. Secouer, malmener : Ø 2. Aujourd'hui, l'Empereur, bien qu'il ne fût pas mieux, a résolu de brusquer, disait-il, sa souffrance. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 79. — Par métaphore : Ø 3. Presque tout homme, dont la jeunesse fut sensible, a eu également son histoire où la qualité principale de son âme et, en quelque sorte, la saveur naturelle de ses larmes, s'est produite, où il a apporté sa plus chère offrande pour prix de l'initiation à la vie; mais la plupart, loin de ménager et de respecter ce premier accomplissement en eux, le secouent, le brusquent, le dénaturent et finissent d'ordinaire par l'abolir ou le profaner. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 269. — Spécialement. ART MILITAIRE. Brusquer une place de guerre, une position (Dictionnaire de l'Académie Française 1835-78, Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse), Nouveau Larousse illustré, Dictionnaire de la langue française (Émile Littré), Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter)). II.— Hâter le cours normal ou naturellement lent, précipiter. Antonyme : ralentir : Ø 4. On était en hiver, la pièce n'était pas chauffée. « Je sentais que je m'enrhumais », me disait M. Royer-Collard, qui, la porte entrouverte, avait un pied dans une chambre et l'autre pied dans l'autre; il abrégeait donc et brusquait la conversation, que M. de Vigny, au contraire, maintenait toujours. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Pensées et maximes, 1869, page 139. Ø 5. Mais le coeur d'Alban battait la chamade. L'appréhension montait en lui. Il ne se sentait plus capable de sourire, plus capable de parler. Il brusqua le départ. HENRI DE MONTHERLANT, Les Bestiaires, 1926, page 522. — Au figuré et employé absolument. Conclure, c'est brusquer, c'est trancher, c'est renoncer (HENRI-FRÉDÉRIC AMIEL, Journal intime, 1866, page 383 ). SYNTAXE : Brusquer l'aventure (Dictionnaire de l'Académie Française 1835, 1878, Larousse 19e, Grand Larousse encyclopédique en dix volumes, LITTRÉ). Prendre rapidement son parti des événements quand ils se présentent. Brusquer une affaire (Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1932); brusquer le dénouement (confer ZOLA, La Curée, 1872, page 518); initiative brusquée (confer MOUNIER, Traité du caractère, 1946, page 695). — Emplois techniques. · ART MILITAIRE. Brusquer la bataille. Ils [les Russes] furent les premiers à offrir la bataille, à la brusquer (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 13, 1863-69, page 89 ). Attaque brusquée (confer Maréchal Joffre, Mémoires, tome 1, 1931, page 126 et Bordeaux, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, page 12). · Rare. LITTÉRATURE et PEINTURE. Brusquer son trait. ... on a Montesquieu qui aiguise et qui brusque son trait (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 3, 1848, page 57 ). Remarque : On rencontre dans la documentation les néologismes : a) Brusquailler, verbe transitif Malmener. Une voiture toute neuve en rodage, la brusquailler à ce point-là! (Jean de La Varende, Le Souverain Seigneur, 1953, page 141). b) Brusquiaire, substantif masculin, vieux. Homme brutal.... il lui eût été plus que facile alors de brusquer le brusquiaire encore étourdi (Léon Cladel, Ompdrailles, 1879, page 16; attesté uniquement chez cet auteur). — 1re attestation 1866 (Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse)). Probablement emprunté au provençal brusquiaire " celui, celle qui brusque tout le monde, emporté " (Mistral, au mot brusquejaire), dérivé du verbe brusquia " brusquer, rudoyer " voir brusquer, avec suffixe -aire* issu du suffixe -átor au cas sujet. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 239. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 157, b) 307; XXe. siècle : a) 359, b) 497.

« franchise?: ? 4.

C'?tait un ennemi peu commode que Racine, et ce doucereux ?tait pass? ma?tre dans l'?pigramme. Compar? ? Boileau brusque et franc, mais sans fiel,... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 5, 1859, page 467.

II.? [En parlant d'un inanim?, l'accent ?tant mis sur la soudainet? et la bri?vet? d'un ?l?ment de la nature (pente, d?tour, ph?nom?ne m?t?orologique)] Brutal, inattendu.

Une chaleur orageuse suivait ces brusques ond?es (ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1239) : ? 5.

Enfin, la route fit un brusque d?tour, et le r?giment se trouva aux premi?res barri?res des fortifications, qui, du c?t? de Paris, paraissent extr?mement basses et comme enterr?es. HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 1, 1836, page 57.

? [Inanim? abstrait] Brutal, impr?visible?: ? 6.

Tout ? coup, mon ph?nom?ne de chauffeur donna un brusque coup de volant BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 292.

III.? LITT?RATURE, PEINTURE.

A.? P?joratif.

Qui manque d'harmonie?: ? 7.

La bassesse excessive et paradoxale de la donn?e, la vision tr?s nette et un peu fi?vreuse des d?tails infimes de la vie ext?rieure, un atroce sentiment de la platitude et de l'ennui de l'existence, un style brusque, in?gal et violent, voil? ce qui frappe d?j? dans Sac au dos et ce que vous retrouverez dans les autres romans de M.

Huysmans. JULES LEMA?TRE, Les Contemporains, 1885, page 313.

B.? En bonne part.

Original, expressif, sans aff?terie.

Il [Tallemant] a le crayon rouge, heurt?, brusque et expressif de nos vieux dessinateurs qui logeaient pr?s des Halles.

Il a le croquis parlant (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Causeries du lundi, tome 13, 1851-62, page 186 ).

STATISTIQUES?: Fr?quence absolue litt?raire?: 2 932.

Fr?quence relative litt?raire?: XIXe.

si?cle?: a) 1 485, b). »

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