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Définition: BROIE, substantif féminin.

Publié le 06/11/2015

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Définition: BROIE, substantif féminin. Instrument servant à broyer le chanvre et le lin. Synonyme : brisoir : Ø Il s'agit de l'assouplir [le lin] . Cela s'obtient à l'aide d'un instrument appelé broye : sorte de chevalet percé de trois longues rainures à jour, dans lesquelles des lames de bois biseautées s'emboîtent. Fixées à un manche, articulées sur une charnière, à l'une des extrémités, ces lames s'abaissent et s'élèvent à volonté. Les paysans parlent des « mâchoires » de la broye. On prend une poignée de lin, on l'engage de la main gauche entre les mâchoires, en la posant sur l'inférieure, et on abat l'autre dessus de la main droite, fortement, à coups redoublés. Et le lin se triture ainsi, tiré à soi et puis replacé, et sans cesse mâché, jusqu'à ce qu'il se présente à l'état de grosse filasse. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Chez nous, tome 2, 1923, page 252. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 5. Forme dérivée du verbe "broyer" broyer BROYER, verbe transitif. A.— 1. Réduire en poudre ou en pâte par choc ou par pression. Quasi-synonymes : concasser, fragmenter, piler, pulvériser, triturer. Les mâchoires broyaient les grains dans leurs épis (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 154) : Ø 1.... d'autres [animaux] la [la nourriture] râpent en poudre, comme les caries; ou l'avalent sans mâcher, et la digèrent par des sucs gastriques, comme les reptiles; ou la broient par des triturations, comme les oiseaux avec des gésiers remplis de petits cailloux; (...) ou la hachent avec deux rangs de dents incisives, comme les chevaux; ou la déchirent avec les dents canines, comme les chiens et les singes; ou l'écrasent avec une gueule pavée d'os convexes raboteux, comme certains poissons qui vivent de coquillages. JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 97. · Péjoratif. Mâcher : Ø 2. L'ami hocha encore une fois sa tête de cheval sans cesser de broyer la salade de tomates et de poivrons qu'il ingurgitait. ALBERT CAMUS, La Peste, 1947, page 1338. — Par métaphore. Le bateau passa sur l'eau que broyait son hélice (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Le Lys rouge, 1894, page 303) : Ø 3.... une cloche rabattait la bise, entrait en branle. Et tout à coup, elle sonna, prit son élan, et son battant, semblable à un gigantesque pilon, broya dans le bronze du mortier des sons terribles. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 1, 1891, page 49. · Emploi pronominal : Ø 4. Je regardais la forêt crevée par la terrible blessure de trois ruisseaux. Des sapins s'étaient écroulés dans le ravin. (...). Plus bas, ils étaient déjà meurtris, avec des plaies et des moignons et des feuillages noirs, et dans le lit même du torrent ils n'étaient plus que comme des os, écorcés, tout blancs, (...). Je comprenais bien que tout ça était mouvant comme les pentes d'un piège de fourmi-lion. La forêt était en train de se broyer là-dedans. Certains jours, sans hommes, la terre rongée en-dessous devait se plier sur ses bords comme une feuille de papier et enfoncer dans l'entonnoir toute sa charge d'arbres, de buissons et d'humusique JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 63. 2. Au figuré. a) Anéantir, briser. Bombardement qui brise les nerfs et broie la pensée (HENRY BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, page 76 ). Que la douleur me broie (LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, page 26 ). · Par hyperbole : Ø 5.... je suis rentré, broyé d'ennui par le spectacle de l'éluite! Aller à Rouen est dur! GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1874, page 188. b) Serrer fortement; écraser. Un passant (...) broyé par un chariot (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 391) : Ø 6. Son mari lui broyait le bras d'une étreinte, comme une prise dernière de possession,... ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 27. — Emploi pronominal : Ø 7.... les chevaux se dressaient, se rejetaient en arrière, tombaient sur la croupe, glissaient les quatre pieds en l'air, pilant et bouleversant les cavaliers, aucun moyen de reculer, toute la colonne n'était plus qu'un projectile, la force acquise pour écraser les Anglais écrasa les Français, le ravin inexorable ne pouvait se rendre que comblé, cavaliers et chevaux y roulèrent pêle-mêle se broyant les uns sur les autres, ne faisant qu'une chair dans ce gouffre,... VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 397. Ø 8. Waldemar s'était redressé, ranimé, il empoigne Dorothée par les reins. Du même mouvement ils se cognent, ils se rejoignent, ils s'attirent, ils ont pour ainsi dire roulé l'un en l'autre sous l'effet de l'attraction universelle, ils gravitent, et aussi l'on dirait qu'ils se broient. PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 117. c) Expression. Broyer la besogne. Travailler péniblement. Cheval de manège, qui tourne en place les yeux bandés, ignorant de la besogne qu'il broie (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 9 ). B.— Spécialement. Broyer des couleurs. Réduire des matières colorantes en poudre tout en les délayant : Ø 9.... vous apprenez le métier? [de peintre] — Le matin, je broie des couleurs. Je nettoie les brosses. Même quelquefois je fais les mélanges. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, page 239. · Par métaphore : Ø 10. Ossian est certainement une des palettes où mon imagination a broyé le plus de couleurs, et qui a laissé le plus de ses teintes sur les faibles ébauches que j'ai tracées depuis. ALPHONSE DE LAMARTINE, Les Confidences, 1849, page 116. Ø 11. Les amours nus, pressés en bataillon Ont des rosiers broyé le vermillon Sur le beau sein de cette enchanteresse. THÉODORE DE BANVILLE, Odes funambulesques, 1859, page 284. — Figuré. Broyer du noir. Être mélancolique, avoir des idées tristes : Ø 12. Bon courage, Pierrot, et surtout du bonheur! Je te laisse en pâture à la mélancolie, Broie à ton gré du noir, — j'estime trop la vie Pour la couvrir jamais d'un voile de langueur. AUGUSTE BARBIER, Satires, Au bal de l'Opéra, 1865, page 101. Remarque : Confer dans l'exemple suivant le syntagme broyer du bleu, peut-être à rapprocher de l'anglais blue « triste » : Ø 13. Abrutissement total de ces derniers jours; encore heureux de pouvoir penser qu'il n'est dû qu'au coup de soleil pris sur la place de la Marsa, au cours d'une partie d'échecs passionnante avec Mme. Ragu. Capable de plus rien, que de fumer et de broyer du bleu. ANDRÉ GIDE, Journal, 1942, page 124. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 524. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 675, b) 800; XXe. siècle : a) 1 003, b) 684. DÉRIVÉS : Broyat, substantif masculin. CHIMIE. Liquide contenant de la matière broyée (confer filtrat).

« tout blancs, (...).

Je comprenais bien que tout ça était mouvant comme les pentes d'un piège de fourmi-lion.

La forêt était en train de se broyer là-dedans.

Certains jours, sans hommes, la terre rongée en-dessous devait se plier sur ses bords comme une feuille de papier et enfoncer dans l'entonnoir toute sa charge d'arbres, de buissons et d'humusique JEAN GIONO, L'Eau vive, 1943, page 63. 2.

Au figuré. a) Anéantir, briser.

Bombardement qui brise les nerfs et broie la pensée (HENRY BORDEAUX, Les Derniers jours du fort de Vaux, 1916, page 76 ).

Que la douleur me broie (LOUIS ARAGON, Le Roman inachevé, 1956, page 26 ). · Par hyperbole : Ø 5....

je suis rentré, broyé d'ennui par le spectacle de l'éluite! Aller à Rouen est dur! GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1874, page 188. b) Serrer fortement; écraser.

Un passant (...) broyé par un chariot (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 391) : Ø 6.

Son mari lui broyait le bras d'une étreinte, comme une prise dernière de possession,... ÉMILE ZOLA, La Bête humaine, 1890, page 27. — Emploi pronominal : Ø 7....

les chevaux se dressaient, se rejetaient en arrière, tombaient sur la croupe, glissaient les quatre pieds en l'air, pilant et bouleversant les cavaliers, aucun moyen de reculer, toute la colonne n'était plus qu'un projectile, la force acquise pour écraser les Anglais écrasa les Français, le ravin inexorable ne pouvait se rendre que comblé, cavaliers et chevaux y roulèrent pêle-mêle se broyant les uns sur les autres, ne faisant qu'une chair dans ce gouffre,... VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 397. Ø 8.

Waldemar s'était redressé, ranimé, il empoigne Dorothée par les reins.

Du même mouvement ils se cognent, ils se rejoignent, ils s'attirent, ils ont pour ainsi dire roulé l'un en l'autre sous l'effet de l'attraction universelle, ils gravitent, et aussi l'on dirait qu'ils se broient. PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 117. c) Expression.

Broyer la besogne.

Travailler péniblement. Cheval de manège, qui tourne en place les yeux bandés, ignorant de la besogne qu'il broie (GUSTAVE FLAUBERT, Madame Bovary, tome 1, 1857, page 9 ). B.— Spécialement.

Broyer des couleurs.

Réduire des matières colorantes en poudre tout en les délayant : Ø 9....

vous apprenez le métier? [de peintre] — Le matin, je broie des couleurs.

Je nettoie les brosses.

Même quelquefois je fais les mélanges. LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Le 6 octobre, 1932, page 239. · Par métaphore : Ø 10.

Ossian est certainement une des palettes où mon imagination a broyé le plus de couleurs, et qui a laissé le plus de ses teintes sur les faibles ébauches que j'ai tracées depuis. ALPHONSE DE LAMARTINE, Les Confidences, 1849, page 116. Ø 11.

Les amours nus, pressés en bataillon Ont des rosiers broyé le vermillon 2. »

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